Macédoine : la révolution de couleur est en marche

Wayne Madsen

Wayne Madsen

Par Wayne MADSEN – Le 12 mai 2015 – Source strategic-culture

 

 

Le plan diabolique visant à déstabiliser la Macédoine, ourdi par la Secrétaire d’État assistant Victoria Nuland, l’ambassadeur des États-Unis en Macédoine Jess Baily et les leaders de l’opposition sociale-démocrate Zoran Zaev et Branko Crvenkovski – en quelque sorte les Arseny Iatseniouk et Petro Porochenko de Macédoine – est entré dans une phase critique. Des membres de la soi-disant dissoute Armée de libération du Kosovo (ALK) multiplient en effet leurs incursions terroristes sur le territoire macédonien à partir du Kosovo. 

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Des soldats pour la paix


Le 6 mai 2015 – Source Junge Welt

L’état-major des anciennes forces armées en RDA met en garde contre la guerre et réclame la coopération et non la confrontation avec la Russie.

En tant que militaires ayant occupé des postes stratégiques en RDA, nous faisons part publiquement de notre vive préoccupation au sujet du maintien de la paix et de la civilisation en Europe.

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Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

Par Mahdi Darius Nazemroaya – Le 23 avril 2015 – Source Russia Today

La Conférence de Moscou sur la sécurité internationale, en avril, a été utilisée pour faire savoir aux États-Unis et à l’Otan que d’autres puissances mondiales ne les laisseront pas faire comme ils l’entendent.

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Nourrir le Moloch : les sacrifices humains de la grande guerre contre la terreur

Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 30 avril 2015 – Source Asia Times

Pourquoi la guerre contre la terreur menée par les États-Unis est-elle une fraude ?

L’association Physicians for Social Responsibility, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1985, a publié un nouveau rapport cinglant qui révèle que plus de 1,3 millions de personnes ont été tuées pendant les dix premières années de la guerre mondiale contre le terrorisme (GWOT) en Irak, en Afghanistan et au Pakistan seulement. Ce qui était autrefois connu sous l’acronyme GWOT – ou,  selon Dubya [Georges-W Bush, NdT], dans la guerre sur la terre – a été orwellianisé 1 par l’administration Obama sous le nom opérations de contingence outre-mer (OCO).

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  1. Manipulation des mots et concepts pour leur faire signifier le contraire de ce qu’ils sont. Voir Orwell

La guerre prolongée du Pentagone dresse l’Otan contre la Chine, la Russie et l’Iran


Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 29 avril 2015 – Source sputniknews

Peu importe l’aboutissement des négociations sur le nucléaire cet été, tant que Téhéran préconisera la coopération plutôt que la confrontation, l’Iran est appelé à demeurer, avec la Russie, une cible géostratégique clé pour les USA.

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Les alliés de l’UE paient pour le conflit mondial de l’Amérique et ses réfugiés


Finian Cunningham

Finian
Cunningham

Par Finian Cunningham – le 24 avril 2015 – Source Strategic Culture

La crise des réfugiés en Europe n’est que la nouvelle facture américaine héritée du dernier conflit mondial – une facture déposée pour paiement à la porte des alliés européens. Il ne fait aucun doute que les années de guerres menées sous le commandement des États-Unis en Asie centrale, dans tout le Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont la cause principale des masses de migrants qui s’efforcent de rejoindre l’Union européenne, tandis qu’ils cherchent à échapper aux conflits qui font rage et à la misère. Les nationalités des réfugiés suivent la piste des pays que l’Amérique a pulvérisés ces dix dernières années.

Il est grand temps que l’Europe développe une politique étrangère indépendante et structurée, et cesse de coller comme une ventouse au bellicisme de Washington. Refuser la belligérance de Washington sera un commencement pour répondre à toute une série de problèmes qui affectent l’Europe.

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La situation en Ukraine, analysée par le Saker :
pas d’espoir pour la paix


The Saker

The Saker

Le Saker original – Le 26 avril 2015 – Source thesaker.is

Aujourd’hui, je vais commencer par citer en entier deux posts du blog du colonel CASSAD

 

 

 

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Le monde réel face à la réalité de la télé
Une guerre est-elle inévitable ?


Par Le Saker Original – 21 avril 2015 – Source thesaker.is

Nous avons tous entendu les déclarations irresponsables des politiciens états-uniens et, ce qui est beaucoup plus préoccupant, de généraux: Poutine doit être stoppé et la Russie ne doit pas être autorisée à atteindre ses objectifs abominables.  Une déclaration caractéristique telle que celle-ci a été faite récemment par le général quatre étoiles à la retraite Barry McCaffrey :

Jusqu’ici, la réaction de l’Otan à l’agression de Poutine a été d’envoyer une poignée de soldats dans les pays baltes pour montrer sa résolution, ce qui n’a fait que convaincre que l’alliance n’a pas la capacité ou la volonté de se battre. Nous aurions donc tout intérêt à la [l’Otan] faire changer d’avis rapidement et à contester la doctrine de Poutine, qui veut qu’il soit disposé à intervenir militairement dans d’autres pays pour protéger les populations russophones. Nom de Dieu, la dernière fois que nous avons eu droit à ce genre de discours, c’était juste avant qu’Hitler n’envahisse les Sudètes.

Peu importe que les nous qui ont déjà entendu ce genre de déclaration de la part de Hitler aient laissé l’Union soviétique assumer quelque 80% de l’effort de guerre, en particulier la partie la plus difficile lorsque, à elle seule, elle a renversé le cours de la guerre. Et peu importe que les nous aient attendu que la défaite de Hitler soit certaine pour ouvrir un deuxième front. De toute évidence, McCaffrey estime que la nation indispensable doit aujourd’hui mettre les pieds dans le plat après avoir semé la zizanie en Ukraine, afin d’arrêter une nouvelle fois le nouvel Hitler (les anciens nouveaux Hitler comprenant notamment Slobodan Milosevic et Saddam Hussein, tous deux ayant prétendument représenté une menace existentielle pour le monde occidental).

Le vrai danger de ce genre de rhétorique réside dans les implications d’un discours selon lequel : 

Il existe une doctrine Poutine qui, sous prétexte de protéger les droits des minorités russophones hors de Russie, vise à reconquérir tout le territoire de l’ancienne Union soviétique.  Dans cette optique, on a recours à la propagande pour enflammer ces minorités russes, les inciter à protester puis intervenir en pratiquant une nouvelle forme de guerre appelée guerre hybride. Autrement dit, il s’agit de combiner les activités militaires, de renseignement, civiles et politiques au soutien de hooligans russes, d’agents du KGB infiltrés, etc.  Cette guerre hybride offre aux Russes une certaine capacité de déni plausible, soutenue si nécessaire par l’impression de maîtriser l’escalade (c’est-à-dire la capacité à contrôler l’ampleur et la rapidité de l’escalade du conflit).  Les cibles potentielles de cette doctrine Poutine sont, littéralement, toutes les anciennes républiques soviétiques, et plus particulièrement les républiques baltes, la Moldavie, la Géorgie et, voire, la Pologne.

Tout cela n’est qu’un tissu d’inepties absolues.  Il n’y a pas plus de doctrine Poutine que de guerre hybride ou de déni plausible, qui sont des inventions de la CIA. La conquête de régions de l’ancienne URSS est bien la dernière chose dont la Russie a besoin, encore moins quand il s’agit des petits États baltes, pauvres et inutiles, ou encore de la Moldavie ou de la Géorgie (qu’elle aurait d’ailleurs pu conquérir facilement en 2008!).  Cependant, le fait que toute cette théorie ne tienne pas debout ne la rend pas moins dangereuse, précisément parce qu’elle repose entièrement sur des idées paranoïdes plutôt que sur des faits.  Réfléchissez un instant: que pourrait faire Poutine pour montrer qu’il n’a absolument aucune intention d’envahir la Lituanie, la Lettonie ou l’Estonie?  Rien.  Même si la Russie démilitarisait entièrement Kaliningrad et transférait toutes ses forces à 300 km de ces mini-États, cela ne changerait rien à la situation de la minorité russe ni ne l’inciterait à accepter de vivre comme des citoyens de seconde zone dans un État où régnerait l’apartheid.  Un tel retrait ne manquerait alors pas d’être interprété comme une nouvelle phase de la guerre hybride, où l’on appliquerait les vieilles ficelles du KGB à la place d’une agression militaire traditionnelle.  En définitive, le problème est qu’on ne peut pas démontrer la fausseté de cette rhétorique, car elle repose sur des idées.  D’ailleurs, comment le démontrer par la négative ?

Cette rhétorique implique également un élément inévitable. Les Russes sont des impérialistes, le président issu du KGB utilise les ficelles du KGB, tandis que les nouveaux Hitler surgissent de partout, comme les champignons après la pluie. Il est impératif de les arrêter, et seule la nation indispensable est en mesure de le faire.

Captain America

Tout cela a quelque chose d’apocalyptique.  En écoutant tous ces Américains ignares, on ne peut se défaire de l’impression que le sort de l’humanité dépend, littéralement, de ces généraux éperdus de liberté prêts à voler au secours de la civilisation et de l’humanité menacées par la noirceur absolue de ces nouveaux Hitler, hybrides de Darth Vador, Sauron et Lex Luthor.  Poutine devient un personnage avec lequel chaque Américain a grandi, le fameux  grand méchant loup qui doit nécessairement être affronté par un super héros à la Captain America.

Évidemment, Captain America n’est plus vraiment ce qu’il était.  En fait, il n’a pas gagné de vraie guerre depuis 1945.  Mais peu importe. Voici l’ Empire des Illusions (pour parodier Chris Hedge) qui vole au secours d’une réalité sordide: tant que le peuple américain, entièrement zombifié par Idiot-Tube, croit que nous avons botté les fesses de Saddam, que Slobo a été traîné à La Haye et que le peuple de Kadhafi lui a fait subir une justice de la rue bien méritée, peu importe le nombre des échecs réels sur le terrain.  Il existe deux mondes parallèles qui ne se rencontrent jamais: la vraie vie et la vie des écrans de téléviseur américains.

La grande question qui se pose alors est la suivante: laquelle l’emportera?

Franchement, je n’en sais rien.

Dans un monde normal, il est quasiment inimaginable qu’un pays ayant perdu absolument toutes les guerres qu’il a menées depuis 70 ans décide de compléter cette série de défaites en s’attaquant à un pays qui a battu Napoléon et Hitler.  Toutefois, dans le monde de la télévision qui est celui des politiciens américains et, apparemment, aussi des généraux, ce monde dans lequel ils semblent vivre littéralement, la nation exceptionnelle pourrait bien être amenée à assumer le fardeau de l’homme blanc pour sauver l’humanité de la noirceur menaçante venue de l’Est.

Ma plus grande crainte est que la Russie soit amenée à ficher la raclée à un autre grand leader de la civilisation occidentale, mais que cette fois le prix en vies humaines ne soit encore plus élevé que les deux fois précédentes.

Aucun politicien américain ne sera présent cette année à Moscou pour commémorer la victoire [de la Seconde guerre mondiale].  Pourtant, pour une fois, j’espère sincèrement qu’ils allumeront leur cher téléviseur et réfléchiront au sens de cette commémoration, mais surtout qu’ils se poseront cette question toute simple: sommes-nous réellement beaucoup plus forts et beaucoup plus malins que ne l’étaient Napoléon et Hitler?

The Saker

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Pepe Escobar : L’Eurasie de Zbigniew Brzezinski est morte, vive l’Eurasie


Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 18 avril 2015 – Source Asia Times

Oubliez la Guerre froide 2.0

La véritable histoire, maintenant et pour l’avenir prévisible, dans ses déclinaisons innombrables, et bien sûr, en espérant pas trop de cahots sur la route, est une nouvelle Eurasie intégrée.

L’ambitieux projet de la Nouvelle route de la soie en Chine va côtoyer l’Union économique eurasienne (CEE), emmenée par la Russie. Et ce sera le jour où l’UE se réveillera pour découvrir un axe commercial en plein essor qui s’étend de Saint-Pétersbourg à Shanghai. Il n’est pas mauvais de se souvenir que Vladimir Poutine a essayé de vendre à l’Allemagne, il y a quelques années, un projet semblable, et même plus global, la vision s’étendant de Lisbonne à Vladivostok.

Il faudra du temps – et des temps troublés. Mais un lifting radical de l’Eurasie est inexorable. Cela implique, juste sous nos yeux, la dissolution rapide d’un rêve exceptionnaliste – les États-Unis comme puissance hégémonique dominant l’Eurasie, quelque chose qui semblait encore possible au tournant du millénaire.

La Russie pivote vers l’Est, la Chine vers l’Ouest

Quelques bons esprits aux États-Unis restent essentiels, car ils déconstruisent pleinement les points négatifs qui soulignent les dangers de la guerre froide 2.0. Dmitri Trenin du Moscou Carnegie Center, quant à lui, est plus préoccupé par les points positifs, en proposant une feuille de route pour la convergence eurasienne.

Le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine – du commerce de l’énergie au développement de la défense et des infrastructures – ne peut que se renforcer, par le pivotement de la Russie vers l’Orient et de la Chine vers l’Occident. D’un point de vue géopolitique, cela ne signifie pas une subordination de Moscou à Pékin, mais une relation symbiotique en hausse, minutieusement développée en plusieurs étapes.

Les BRICS – ce gros mot à Washington – ont déjà aujourd’hui beaucoup plus d’attrait, et autant d’influence que le G7 démodé. La nouvelle Banque de développement des BRICS, qui entrera en action avant la fin de 2015, est une alternative clé aux mécanismes contrôlés par le G7 et au FMI .

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est engagée à inclure l’Inde et le Pakistan lors de leur sommet à venir cet été en Russie, et l’inclusion de l’Iran post-sanctions comme membre officiel sera un fait accompli en 2016. Finalement, l’OCS s’épanouit comme le forum privilégié du développement de la coopération politique, économique et sécuritaire à travers l’Asie.

La Grande Europe de Poutine, de Lisbonne à Vladivostok – ce qui signifierait la CEE + UE – pourrait bien rester en rade pendant que la Chine met le turbo sur sa Nouvelle route de la soie à la fois terrestre et maritime. Pendant ce temps, le Kremlin se concentrera sur une stratégie parallèle – utiliser le capital de l’Asie de l’Est et sa technologie pour développer la Sibérie et l’Extrême-Orient russe. Le yuan est appelé à devenir une monnaie de réserve en Eurasie dans un très proche avenir, car le rouble et le yuan sont sur le point de s’échanger dans le commerce bilatéral.

Le facteur allemand

La Grande Europe de Lisbonne à Vladivostok dépend inévitablement d’une solution à trouver à propos de l’énigme allemande. Les industriels allemands voient clairement les merveilles que peut leur procurer la Russie en fournissant à l’Allemagne – beaucoup plus que l’UE dans son ensemble – un canal géopolitique et stratégique privilégié vers l’Asie-Pacifique. Cependant, la classe politique allemande ne raisonne pas encore de cette façon. La chancelière Angela Merkel, quoi qu’elle en dise, marche au pas de Washington.

La stratégie Pipelinistan russe était déjà en place – via Nord Stream et South Stream – quand les circonvolutions interminables de l’UE ont conduit Moscou à annuler South Stream et à lancer Turk Stream (qui, à terme, augmentera les coûts de l’énergie pour l’UE). L’UE, en échange, aurait eu un accès pratiquement libre à la richesse de la Russie: ses ressources, et son marché intérieur. La catastrophe en Ukraine a signé la fin de toutes les plans élaborés.

L’Allemagne est déjà le dirigeant de facto de l’UE pour ce train express économique. En tant que puissance exportatrice, sa seule direction possible n’est pas l’Ouest ou le Sud, mais l’Est. D’où le spectacle prodigieux d’un parterre d’industriels allemands salivant lorsque Xi Jinping est allé à Berlin au printemps de 2014. Xi a proposé pas moins qu’une ligne ferroviaire à grande vitesse pour la Nouvelle route de la soie reliant Shanghai à Duisburg via Berlin.

Un point essentiel ne doit jamais être oublié à propos des Allemands: une branche essentielle de la Nouvelle route de la soie est la mouture moderne du Trans-Sibérien à grande vitesse. Donc, l’une des routes jaunes du BRICS vers Beijing et Shanghai valorise Moscou comme une étape stratégique.

L’Empire du Chaos

La stratégie terrestre Go West de Pékin est, par bonheur, totalement libre des ingérences de l’hyperpuissance – du Trans-Sibérien relooké aux routes à travers les pays Stans d’Asie centrale, jusqu’aux voies vers l’Iran et la Turquie. En plus, la Russie considère comme une symbiose, un enjeu gagnant-gagnant, la venue des pays Stans d’Asie centrale simultanément à bord de l’EEU et de ce que Pékin qualifie de ceinture économique de la Route de la soie.

Sur d’autres fronts, en attendant, Pékin fait très attention à ne pas s’opposer aux États-Unis, l’hyperpuissance régnante. Voir par exemple cette interview, tout à fait franche, mais également assez diplomatique du Premier ministre chinois, Li Keqiang, au Financial Times.

Un aspect clé du partenariat stratégique sino-russe est que tous les deux identifient la politique étrangère, massivement incohérente, de Washington comme la première cause du chaos global – exactement comme je le montre dans mon livre l’Empire du Chaos.

En ce qui concerne spécifiquement la Chine et la Russie, ce chaos est essentiellement orchestré selon la devise diviser pour régner. Pékin voit Washington essayant de déstabiliser la périphérie de la Chine (Hong Kong, le Tibet, le Xinjiang), et s’ingérant activement dans les litiges en mer de Chine méridionale. Moscou voit Washington obsédé par l’expansion infinie de l’Otan et par sa guerre sans merci pour briser les efforts de la Russie dans l’intégration eurasienne.

D’où la mort certifiée de l’ancienne stratégie géopolitique de la Russie: plus de tentative d’inclusion dans le club des élites de l’Ouest, tels que le G8, plus de partenariat stratégique avec l’Otan.

Toujours expert à planifier bien à l’avance, Pékin voit comment l’implacable diabolisation par Washington, non seulement de Poutine, mais de la Russie dans son ensemble (vassal ou mort), constitue un galop d’essai pour ce qui risque d’arriver contre la Chine dans un proche avenir.

Rencontrer les impondérables

Tous les paris sont ouverts sur la façon dont le fatidique triangle États-Unis–Chine–Russie va évoluer. Sans doute, il peut prendre le schéma suivant: les Américains parlent haut et brandissent un tas de menaces et de bâtons; les Russes ne sont pas intimidés pour répondre, tout en se préparant en silence pour un long et difficile parcours stratégique; les Chinois suivent une doctrine du Petit Timonier Deng Xiaoping modifiée – parler très diplomatiquement tout en gardant un profil bas.

Pékin est déjà averti de ce que Moscou lui a murmuré: l’exceptionnalisme de Washington – en déclin ou non – ne traitera jamais Pékin comme un égal ni ne respectera les intérêts nationaux chinois.

Dans le grand chapitre des impondérables, les paris sont toujours ouverts de savoir si Moscou utilisera la menace de cette grave et triple crise  – sanctions, guerre des prix du pétrole, dévaluation du rouble – pour appliquer des changements structurels radicaux et lancer une nouvelle stratégie de développement économique. La récente séance télévisée de Poutine à Question-Réponses au public, bien que truffée de réponses intrigantes, n’a pas éclairci le sujet.

Un autre grand impondérable est de savoir si Xi, armé de son soft power, de son charisme et de beaucoup d’argent, sera en mesure de diriger, simultanément, le peaufinage de son modèle économique et une ruée Go West qui ne se termine pas par la perte de plusieurs partenaires potentiels dans la construction des Nouvelles routes de la soie.

Pour finir, un super-impondérable est de savoir si (quand… ou jamais) Bruxelles décidera d’entreprendre un rapprochement mutuellement convenu avec la Russie. Ceci, à contrario de sa position actuelle d’antagonisme total, qui s’étend au-delà des questions géopolitiques. L’Allemagne de Merkel semble avoir fait le choix de rester soumise à l’Otan, et donc de rester un nain stratégique.

Donc, ce que nous voyons émerger ici, est l’étoffe d’une Grande Asie de Shanghai à Saint-Pétersbourg – incluant, et c’est crucial, Téhéran – au lieu d’une Eurasie totale qui s’étendrait de Lisbonne à Vladivostok. L’Eurasie totale est peut-être une chimère, au moins pour l’instant. Mais la Grande Asie est un début. Il y aura un tsunami d’efforts déployé par les suspects habituels, pour tenter de la briser aussi.

Tout cela sera fascinant à observer. Comment Moscou et Pékin feront-ils baisser les yeux à l’Occident – politiquement, commercialement et idéologiquement – sans risquer une guerre? Comment vont-ils faire face à tant de pressions? Comment vont-ils vendre leur stratégie à des pans entiers de l’hémisphère Sud, à travers de multiples latitudes asiatiques?

Une bataille, cependant, est déjà gagnée. Bye, bye Zbigniew Brzezinski. Votre rêve de Grand Échiquier hégémonique est terminé.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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Avertissement de la Russie à l’Otan

 


Le 17 avril 20154 – Source Russia Insider

Les sites de missiles en Europe de l’Est sont des cibles prioritaires

Le général Gerasimov, chef d’État-Major de l’Armée russe a déclaré que les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan visent à mettre la Russie à genoux en alimentant les conflits à sa frontière, comme en Ukraine. Il a mis en garde les pays européens qui envisagent d’accueillir les systèmes de missiles de l’Otan sous commandement américain, que Moscou considère ces installations comme des cibles prioritaires, car elles possèdent des capacités offensives.

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