Pourquoi la Russie ne doit pas renier son passé [2/2]


Les libéraux russes aident l’Occident dans la Guerre de l’information contre l’histoire officielle de la Nation. Cette cinquième colonne agit pour la destruction de la Russie humiliée et défaite, mais elle peut et doit être contrée par un refus absolu de s’excuser pour le passé et par la focalisation des projecteurs sur les réelles intentions de ces acteurs malfaisants


Par Nikolaï Stakirov – Le 20 octobre 2015 – Source Russia Insider

Ceci est la seconde partie et la conclusion de l’ article écrit par le célèbre écrivain et historien russe Nikolaï Starikov.

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Il a été démontré dans la première partie que, à la manière d’Orwell, celui qui contrôle le passé contrôle aussi l’avenir. Les libéraux russes sont alliés avec l’Ouest dans une campagne pour faire gagner leur version des faits. Cette guerre de l’information sur l’Histoire de la Russie, si elle réussit, doit convaincre le peuple russe que Staline a été un criminel et que la Grande Puissance soviétique qu’il avait construite était un état voyou. Lorsque les masses auront été submergées par cette légende, des réparations seront inévitablement réclamées par les ayant- droit des victimes.

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Les vétos russes à l’ONU, dernier rempart de la vérité


Par Israël Shamir – Le 17 juillet 2015 – Source CounterPunch

J’adore les vétos de la Russie. Rares, forts, durement frappés, ils marquent les limites de la puissance de l’Empire. Ils ont dit niet, et le Zimbabwe est resté en paix, son vieux non-conformiste, Robert Mugabe, est toujours bien vivant et a proposé sa main en mariage à Obama. Ils ont dit niet, et la Birmanie a pu continuer de croître à son rythme. Ils ont dit niet, et la Syrie… Eh bien, la Syrie souffre encore énormément, mais elle n’a pas été détruite par la Sixième flotte. Tous les vétos américains sont similaires – habituellement en faveur d’Israël ; les vétos de la Russie sont moins nombreux et uniformément répartis. Le récent véto russe (la semaine dernière) a stoppé l’utilisation abusive de l’horrible cliché de génocide, et c’est une bonne chose. Il serait bon d’interdire ce mot complètement.

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Parade US contre l’Eurasie : ISIL, les nazis de Kiev, et la rage contre l’Histoire

Avant-propos

Alors que le révisionnisme historique a le vent en poupe, la France ne peut que se féliciter des lois votées en 1990 sous le nom de lois Guayssot, qui criminalisent la contestation de crimes contre l'humanité, protégeant ainsi la mémoire de l'Holocauste.Pour le reste, on attendra que les crimes contre l'Histoire deviennent des crimes contre l'humanité.

Le Saker Francophone

Andrew Korybko

Par  Andrew Korybko – Le 4 mai 2015 – Source thesaker.is

Les  supplétifs régionaux des États-Unis au  Moyen-Orient et en Ukraine sont engagés dans un saccage de leur propre histoire, faisant tout ce qu’ils peuvent pour enterrer le passé de leurs pays afin de construire plus facilement leur version d’un avenir utopique.

 

Cette tendance à la guerre contre l’histoire est endémique suite à la militarisation de la mémoire historique que les États-Unis déploient partout en Eurasie. Avec ISIL saturant les manchettes mondiales des journaux après la saisie de Palmyre et la menace urgente que cela pose sur ce site du patrimoine mondial de l’UNESCO, il est intéressant de revoir comment la croisade anti-historique du groupe terroriste est identique à ce que les nazis de Kiev font en Ukraine, et comment toutes ces destructions sont liées au nouveau type de guerre asymétrique que les États-Unis pratiquent à travers l’Eurasie.

Rompre (physiquement) avec le passé

ISIL et les nazis de Kiev sont acharnés à éliminer tous les liens vers le passé qui ne correspondent pas à leurs idéologies radicales respectives du wahhabisme et du fascisme. Voici une brève vue du carnage historique qu’ils ont mené jusqu’à présent :

L’ISIL

CNN a rendu compte en avril des traces de destructions historiques que ISIL a laissées dans son sillage. Leur liste complète, étonnamment détaillée, des dommages causés aux anciennes villes de Nimrud, Khorsabad, et Hatra, ainsi que la destruction du musée de Mossoul (où seraient maintenant des répliques), la Bibliothèque de Mossoul, et le tombeau de Jonas. Pourtant, ce ne sont que des exemples pour représenter la plupart des attaques de grande envergure que le groupe a réalisées sur les objets historiques, comme il est assuré qu’ils ont fait beaucoup plus de dégâts à des artefacts de relativement moindre importance ou de moindre renommée.

Alors que certains de leurs exploits ont été utilisés à des fins de propagande, ils ne nuisent pas à la sincérité de l’intention des terroristes de forcer à réécrire l’histoire. L’objectif de ISIL semble évidemment être l’élimination de tous les symboles civilisationnels fédérateurs qui datent d’avant l’aube de l’Islam afin de créer la fausse impression que les terres qu’ils occupent actuellement n’avaient pas d’antécédents pour les occuper avant cette période. Le groupe estime apparemment que leur militantisme contre des objets historiques renforce en quelque sorte leur légitimité et les rend plus attrayants (et craints).

Les nazis de Kiev

Le régime pro-occidental à Kiev participe aussi pour sa part au révisionnisme historique physique, ayant renversé plus de cinq cents monuments de Lénine à travers le pays dans la dernière année seulement. Cette obsession violente contre Lénine est tragiquement ironique puisque c’est lui qui a effectivement créé l’Ukraine moderne. Mais pour un fasciste ukrainien, il ne représente rien de plus qu’un supposé contrôle russe sur la région et, par conséquent, doit être éliminé de la vue et de l’esprit.

Allant plus loin, Kiev a banni les symboles communistes et changé à la fois la date et la manière dont le Jour de la Victoire [sur l’Allemagne nazie] sont célébrées. Le pays force maintenant à utiliser le symbole du pavot à la place du ruban de St. George et commémore l’événement (appelé le Jour du Souvenir et de la réconciliation) un jour avant la Russie, en conformité avec les Européens de l’Ouest. Quel est le but de Kiev ? Créer une distorsion dans la continuité historique entre le Banderistes [les fascistes ukrainiens] et le post-coup d’État en Ukraine, en éliminant de manière sélective des éléments de son histoire, datant de l’ère soviétique, qui malencontreusement se dressent sur le chemin de ce mythe, sans évoquer bien sûr la création de l’Ukraine moderne par les Soviétiques.

Manipulation de l’avenir

Les attaques physiques de ISIL et Kiev sur l’histoire sont dirigées autant contre l’avenir que contre le passé. La lustration historique à laquelle les deux participent à pour objet de pousser les populations qu’ils contrôlent à réinterpréter le passé pour faciliter des ambitions futures très spécifiques. En changeant l’histoire, ils changent l’identité des personnes, et avec elle, le cours de leur développement. Ainsi, ils utilisent l’outil de la mémoire historique afin de modifier, par la force, le destin des territoires qu’ils administrent, peu importe la durée de leur emprise sur eux.

Ceci est possible car la guerre qu’ils mènent est terriblement inégale, en ce que les agresseurs sont capables d’attaquer un monument historique ou de créer un événement de leur choix, tandis que les défenseurs n’ont rien d’équivalent pour riposter. Il s’agit essentiellement d’une guerre défensive sans fin qui doit être combattue par la vérité sur l’histoire, tandis que les révisionnistes militants sont libres de choisir quand et où ils lancent leur prochaine offensive. Dans le cas de Kiev, le gouvernement contrôle la plupart de l’État ukrainien et peut donc se présenter à l’Occident avec une carte blanche [pour agir chez lui comme il l’entend, NdT], mais ISIL ne contrôle pas l’ensemble de la Syrie ou de l’Irak, donnant ainsi aux deux États, et civilisations, la possibilité de défendre au moins certaines parties de leur patrimoine physique.

Il faut souligner que peu importe combien de temps ISIL ou Kiev règnent sur leurs territoires, ils ont déjà commis des dommages historiques irréparables sur ce point. La destruction par ISIL d’anciens sites millénaires parle par elle-même, alors que la campagne de Kiev, en dépit de ne pas être aussi grande que celle de son homologue du Moyen-Orient, a réussi à rendre schizophrénique l’identité de l’État retrouvé. Même s’ils sont finalement vaincus, il est impossible pour chaque territoire affecté de retourner au statu quo ante bellum, démontrant ainsi que les assassins éphémères (et potentiellement périodiques) wahhabites et fascistes sont capables de réaliser d’immenses dommages historiques dans une très brève période de temps. On devrait malgré tout se souvenir que ce n’est pas totalement sombre, car la résistance du peuple dans la lutte contre ces maux peut constituer la base d’une nouvelle mémoire historique qui pourrait aider à aplanir les clivages du passé si le conflit se termine en leur faveur.

Similitudes frappantes

Les similitudes de ISIL et Kiev ne se résument pas à leur révisionnisme violent et à leurs manipulations futures, car ils partagent aussi quelques autres détails essentiels :

Asymétrie

ISIL et les nazis Euromaïdan sont arrivés au pouvoir, dans leurs domaines respectifs, par des moyens asymétriques, avec une préférence pour le terrorisme urbain. Après avoir atteint leurs positions actuelles, ils ont alors commencé à mettre en œuvre des tactiques conventionnelles hybrides; ainsi, ISIL a saisi des véhicules militaires américains et irakiens, tandis que Kiev réquisitionnait l’ensemble des Forces armées ukrainiennes. On peut donc constater, comme un état de fait, que les deux entités ont des motivations militaires dans la poursuite de leurs objectifs, et ce n’est pas une coïncidence non plus de constater que ces deux objectifs, renverser le gouvernement syrien et affaiblir l’Irak d’un côté, expulser d’Ukraine les Russes et leur influence, recouvrent exactement les objectifs stratégiques des États-Unis, et ont obtenu le soutien américain direct dès l’origine.

Patronage américain

Cela met en évidence le fait que les deux groupes ont été créés par les États-Unis, même si parfois ils finissent par échapper à leur contrôle direct. Beaucoup a déjà été écrit sur le soutien des États-Unis, de $5 Mds, pour les opérations ukrainiennes de changement de régime et la participation active de Victoria Nuland dans l’Euromaïdan, mais les connexions de ISIL avec l’establishment états-unien n’ont pas attiré l’attention des médias traditionnels. Cependant, la Russie n’a pas gardé le silence sur le lien entre les deux, avec Lavrov dénonçant la stratégie US des bons et des mauvais terroristes, et même le directeur du GRU s’en prenant à Washington pour la création du terrorisme islamique. Peu importe la manière dont on essaie de bricoler les faits,  ISIL et le fascisme ukrainien doivent leur forme actuelle aux graines semées par les Américains, peu importe la honte que ce fait peut provoquer chez les contribuables du pays qui paient pour ça.

«Révolution»

Les wahhabites et les fascistes se dédient avec véhémence à renverser les gouvernements stables et établis qui sont venus avant eux, qu’ils soient républicains laïcs ou simplement pragmatiques (mais loin d’être parfaits) en équilibrant leurs rapports avec l’Est et l’Ouest. Ils envisagent d’imposer le contraire de ce qui existait avant eux, respectivement une dictature wahhabite et un État occidental-vassal fasciste. Grâce à leurs campagnes de propagande dans les médias sociaux, les deux mouvements radicaux tentent de se vendre eux-mêmes comme des révolutionnaires romantiques à la masse de la jeunesse rebelle et vulnérables qui constitue leurs recrues de base. Ils ont manipulé le Zeitgeist [esprit du moment] semi-globalisé de la suspicion anti-gouvernementale, conçue et diffusée par l’Occident dans le but de promouvoir les Révolutions de Couleur [ironiquement par le détournement du dégoût des gouvernements provoqué par Wikileaks et Snowden] pour légitimer leur changement de régime et leurs tentatives révisionnistes forcenées d’attaquer la mémoire historique.

Réflexions pour conclure

La promotion par les États-Unis du révisionnisme historique militant au Moyen-Orient et dans l’Est de l’Europe est extrêmement importante pour signaler le début d’une dangereuse escalade des tactiques guerrières postmodernes. L’utilisation de la mémoire historique comme une arme physique sur le champ de bataille pour gagner les cœurs et les esprits dépasse ce que la société a connu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien que de telles tactiques soient occasionnellement apparues depuis l’Antiquité jusqu’en 1945, il semblait que le monde était enfin sur le point de réaliser combien elles sont inutiles et nuisibles à la civilisation humaine; c’est le moment que choisissent ISIL et les nazis ukrainiens pour commencer leurs campagnes anti-historiques (en détruisant des vestiges qui avaient survécu pendant des milliers d’années à l’antagonisme d’une multitude d’ennemis). La plus grande honte est que la complicité et le soutien des États-Unis aux deux groupes pourraient annoncer une sauvagerie historique, où aucun des monuments ou objets ne sera plus considéré comme sacré pour la mémoire historique de la civilisation dans son ensemble. L’ouverture de ces vannes ne présage rien de bon pour le destin de tout ce que l’humanité a accompli au cours des 70 dernières années, mais en gardant à l’esprit que les États-Unis créent le chaos pour maintenir leur emprise sur l’Eurasie, il est facile de prévoir que d’autres assassins historiques apparaîtront dans les années à venir, pendant la nouvelle guerre froide.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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La militarisation de l’Histoire, le révisionnisme comme arme de destruction massive.

 


Andrew Korybko

Par  Andrew Korybko – Le 4 mai 2015 – Source thesaker.is

L’Eurasie est en voie de devenir intégrée comme jamais auparavant. La Route de la Soie chinoise et l’Union eurasienne de la Russie constituent la base structurelle pour cette connexion historique entre les continents.

Les États-Unis croient comprendre la menace que cela pose à leur hégémonie mondiale (voir Brzezinski et son Grand Échiquier), d’où le déploiement de sa dernière arme postmoderne de communication, la militarisation de la mémoire historique.

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Les archéologues militants et la destruction innocente de la mémoire des autres

«Nimroud et Palmyre [détruits par EI]; Silwan et le quartier des Maghrébins [détruits par Israël] – y a-t-il la moindre différence entre les idéologies des archéologues militants fondamentalistes qui ont vandalisé ces différents sites?»

Par Karl Sabbagh – le 29 mai 2015 – Source: al-Araby

Le passé est un outil politique puissant. Son interprétation et sa destruction sélectives doivent être condamnées, qu’elles soient le fait du groupe État islamique ou d’Israël.

Israël a souligné les éléments juifs dans son histoire au détriment des autres [Getty]

Le lien entre religion et archéologie est au centre de l’actualité en ce moment. La prise de Palmyre par le groupe État islamique suscite la crainte que, comme cela est arrivé à Nimroud en Irak, le fanatisme d’EI n’entraîne la destruction d’œuvres d’art qu’ils considèrent comme des idoles.

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1945 – Opération Unthinkable, naissance de la Guerre Froide


Yuriy Rubtsov. Professeur à l’Université militaire du ministère russe de la Défense.

Par Yuriy Rubtsov – Le 25 mai 2015 – Source strategic-culture

À la fin de mai 1945, Josef Staline a ordonné au Marshall Georgy Zhukov de quitter l’Allemagne et de venir à Moscou. Il était préoccupé par les actions des alliés britanniques. Staline a déclaré que les forces soviétiques désarmaient les Allemands et les envoyaient dans les camps de prisonniers tandis que les Britanniques ne le faisaient pas. Au contraire, ils ont coopéré avec les troupes allemandes pour qu’elles maintiennent leurs capacités de combat.

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La vérité sur le pacte de non-agression germano-soviétique

«...Les Occidentaux, qui sont donc extrêmement sensibles aux actions russes, réelles ou imaginaires, sont toujours aveugles à l'effet de leurs actions sur la Russie. Cela s'est vérifié au cours des dernières années par la méconnaissance de la réaction de la Russie à l'expansion de l'Otan et à la politique occidentale en Ukraine et en Géorgie. C'était également vrai en 1939...»
Alexander Mercouris

Alexander Mercouris

Par Alexander Mercouris -Le 12 mai 2015 – Source Russia Insider

Dans aucune partie de son texte, le Protocole secret signé en marge du pacte germano-soviétique le 23 août 1939 n’a assigné les territoires polonais ou baltes à l’URSS ou à l’Allemagne nazie

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US-Nazis, le retour du refoulé

Afin de compléter votre culture historique, en ce qui concerne les apparentements terribles des Occidentaux et de l'Allemagne nazie, nous vous conseillons les lectures suivantes :

1945, les prémices de la Guerre Froide ?

La Seconde guerre mondiale organisée par les ploutocrates anglo-américains
Première partie
Deuxième Partie

Le Saker Francophone

Par Ekaterina Blinova – Le 15 mai 2015 – Source Russia Insider

Un professeur américain explique comment l’Occident s’engage dans un révisionnisme sournois pour occulter son passé obscur.

1941 : les nationalistes ukrainiens
saluent leurs partenaires nazis

L’Occident détourne les yeux de la décision de la Verkhovna Rada [parlement ukrainien, NdT] assimilant le communisme au nazisme, et déclarant que les infâmes collaborateurs nazis de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’ Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) avaient «combattu pour l’indépendance de l’Ukraine».

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Iatseniouk, Premier ministre ukrainien, a encore perdu une bonne occasion de se taire !


Par Yuriy Rubtsov – Le 20 avril 2015 – Source Russia Insider

Le Premier ministre d’Ukraine, Arseni Iatseniouk, a accusé la Russie de s’approprier la victoire dans la Grande Guerre patriotique. Il parle de l’invasion soviétique de l’Allemagne. Encore? Les esprits curieux veulent savoir!

Yats, en beauté !

«L’Ukraine est une nation victorieuse dans la Seconde Guerre mondiale et un des membres à l’origine des Nations unies», a souligné le Premier Ministre ukrainien Arseni Iatseniouk le 16 avril, lors d’une réunion du Comité d’organisation pour la préparation de la célébration du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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