Une nouvelle gouvernance mondiale. Mais que peut-elle faire ?


Par Moon of Alabama – Le 1er septembre 2025

Obama, Biden et Trump ont tenté d’entraver la montée en puissance de la Chine. Mais Obama et Biden n’ont fait que pousser la Russie dans les bras de la Chine. Et Trump a réussi à pousser l’Inde dans les bras de la Russie et de la Chine.

L’absence de réflexion stratégique en « Occident » est palpable.

La réunion en cours de l’Organisation de coopération de Shanghai n’est, comme les réunions similaires des BRICS, qu’une pierre angulaire du nouvel ordre mondial. Beaucoup d’autres seront nécessaires. Un aperçu clair du nouvel ordre n’a pas encore été élaboré :

Le président chinois Xi Jinping a proposé lundi l’Initiative de gouvernance mondiale (GGI) lors de la réunion « Shanghai Cooperation Organization Plus » à Tianjin.

« J’ai hâte de travailler avec tous les pays pour un système de gouvernance mondiale plus juste et équitable et de progresser vers une communauté avec un avenir partagé pour l’humanité« , a déclaré Xi lors de la réunion.

Il a souligné cinq principes pour la GGI:

  • Premièrement, nous devrions adhérer à l’égalité souveraine.

  • Deuxièmement, nous devrions respecter la primauté du droit international.

  • Troisièmement, nous devrions pratiquer le multilatéralisme.

  • Quatrièmement, nous devrions préconiser l’approche centrée sur les gens.

  • Cinquièmement, nous devrions nous concentrer sur la prise de mesures concrètes.

Jolis concepts et mots. Je suis d’accord avec eux. Mais où sont les bœufs ? À un moment donné, des muscles seront nécessaires pour les soutenir.

Il y a deux jours, Israël a assassiné le gouvernement civil du Yémen :

Israël a tué le premier ministre du gouvernement houthi du Yémen et plusieurs ministres du cabinet lors d’une frappe aérienne jeudi sur Sanaa, lançant la première frappe réussie contre de hauts responsables de la direction du groupe aligné sur l’Iran, a rapporté Reuters.

Mahdi al-Mashat, chef du Conseil politique suprême des Houthis, a confirmé samedi que le Premier ministre Ahmad Ghaleb al-Rahwi était mort dans l’attaque, ainsi que les ministres de l’Énergie, des Affaires étrangères et de l’Information, selon des sources, a rapporté Reuters. Al-Mashat n’a pas précisé si le ministre de la Défense Mohamed al-Atifi avait survécu à la frappe.

Le Premier ministre Ahmad Ghaleb al-Rahwi était le chef de l’administration civile. Il n’était même pas houthi ou membre d’Ansar Islam et n’avait aucune influence sur les choses militaires.

L’assassinat massif du gouvernement civil d’un pays pauvre devrait être un signal d’alarme. De même que cela :

Quatre-vingt-six pour cent de ceux qui ont voté parmi les 500 membres de l’Association Internationale des spécialistes du génocide ont soutenu la résolution déclarant que les « politiques et actions d’Israël à Gaza » répondaient à la définition juridique énoncée à l’article II de la Convention des Nations Unies de 1948 sur le génocide.

Il y a un réel danger qu’un tel comportement malade se métastase :

Smotrich a déclaré cette semaine que le peuple juif fait l’expérience « physiquement » du processus de rédemption et du retour de la présence divine à Sion – alors qu’il s’engage dans la « conquête de la terre« .

C’est ce genre de pensée apocalyptique qui baigne l’administration Trump sous différents formats : il métamorphose la posture éthique de l’Administration vers celle de « la guerre est la guerre et doit être absolue« . Tout ce qui est inférieur doit être considéré comme une simple posture morale. (C’est la compréhension talmudique découlant de l’histoire de l’anéantissement des Amaleks (voir Jonathan Muskat dans Times of Israel)).

Ainsi, nous pouvons voir le nouvel asservissement de Washington pour la décapitation des dirigeants intransigeants (Yémen, Syrie et Iran) ; le soutien à la stérilisation politique du Hezbollah et des chiites au Liban ; la normalisation de l’assassinat des chefs d’État récalcitrants (comme cela a été évoqué pour l’imam Kamenei) ; et pour le renversement des structures étatiques (c’est-à-dire comme prévu pour l’Iran le 13 juin).

La transformation d’Israël en ce sionisme révisionniste – et son emprise sur les factions clés de la pensée américaine – est précisément la raison pour laquelle la guerre entre l’Iran et Israël est devenue perçue comme inévitable.

Alors, que fera, ou pourra faire, la nouvelle gouvernance mondiale à ce sujet ?

Rien – du moins pas encore – semble-t-il.

Pourtant, la différence entre l’ancien et le nouveau monde est déjà visible.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

 

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La fin du « soft power »de l’Amérique


Par Dmitry Orlov − Le 6 Février 2025 − Source Club Orlov

Comme le monde change vite ! Il me semble qu’hier encore, les responsables américains sillonnaient la planète et ne cessaient de parler d’un « ordre international fondé sur des règles » qui offrait de savoureuses friandises à ceux qui s’y conformaient. Diverses personnalités européennes et américaines ne cessaient d’évoquer les « valeurs universelles » ou d’autres termes du même genre : adhérez à ces valeurs et ils vous accepteront dans leur petit club bien chic. L’USAID/CIA a gaspillé des milliards pour déstabiliser politiquement des pays du monde entier qui voulaient suivre leur propre voie et, en particulier, a dépensé une somme d’argent vraiment gigantesque pour la machine de propagande ukrainienne qui diffusait des mensonges et des fabrications 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à propos du conflit armé en cours dans ce pays.

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Neuf pays supplémentaires deviennent partenaires des BRICS au 1er janvier 2025


Par Russia Today – Le 23 décembre 2024

Neuf pays rejoindront officiellement les BRICS en tant qu’États partenaires en janvier, a déclaré le conseiller présidentiel russe, Iouri Ouchakov, ajoutant que le groupe économique était ouvert à des partenaires partageant les mêmes idées.

Le nouveau statut de « pays partenaire » a été approuvé lors du sommet des BRICS en octobre, organisé par la Russie à Kazan, et doit servir d’alternative à l’adhésion après que plus de 30 nations ont demandé à rejoindre l’organisation. Ce statut prévoit une participation permanente aux sessions spéciales des sommets des BRICS et aux réunions des ministres des affaires étrangères, ainsi qu’à d’autres événements de haut niveau. Les partenaires peuvent également contribuer aux documents finaux du groupe.

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Effet BRICS N°1 – L’inde se détourne des Etats-Unis pour se tourner vers la Chine


Par Moon of Alabama – Le 25 octobre 2024

Certains commentateurs ont écrit que ce blog, et d’autres, avait négligé le sommet actuel des BRICS. Ils ont raison, jusqu’à un certain point.

Les BRICS sont un projet à long terme. C’est le développement d’un conglomérat économique et politique d’organisations supranationales conçues pour être une alternative à celles créées par « l’Occident » après la deuxième guerre mondiale.

On trouve plusieurs malentendus et beaucoup de vœux pieux à propos des BRICS dans les médias alternatifs.

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Les BRICS inaugurent un nouveau système de paiement pour renforcer leur coopération


Par les journalistes du Global Times – Le 17 octobre 2024 – Sources Global Times

Cette année est la première année suivant l’expansion des BRICS, et le premier sommet post-expansion se tiendra à Kazan, en Russie, du 22 au 24 octobre. Parallèlement au sommet, le nouveau système de paiement BRICS Pay a attiré l’attention, soulignant le renforcement des liens économiques et commerciaux entre les pays des BRICS.

La Russie, qui préside le groupe des BRICS cette année, avait appelé ses partenaires à créer une alternative au Fonds monétaire international pour contrer les pressions politiques des pays occidentaux avant le sommet des BRICS qui se tiendra plus tard ce mois-ci, selon Reuters.

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Les liens entre l’Inde et la Russie font un saut quantique en plein brouillard de guerre en Ukraine


Par M.K. Bhadrakumar – Le 12 juillet 2024 – Source Indian Punchline

Le point d’orgue des discussions entre le Premier ministre Narendra Modi et le président russe Vladimir Poutine, qui se sont tenues à Moscou les 8 et 9 juillet, est la révélation par le chef adjoint de l’administration présidentielle au Kremlin, Maxim Oreshkin, que les deux dirigeants ont discuté de la question des paiements en espèces avec l’utilisation des cartes de paiement nationales en tant qu’élément important de l’infrastructure d’appui au commerce et de l’interaction en général.

Oreshkin a ajouté que les deux pays mettaient également en place un accord sur l’interaction entre leurs banques centrales sur la question de l’acceptation des cartes de paiement nationales.

D’un seul coup, Modi a électrisé le prochain sommet des BRICS qui se tiendra à Kazan en octobre. Modi a également informé Poutine qu’il participerait au sommet. Ce n’est un secret pour personne que les États membres des BRICS cherchent à améliorer le système monétaire et financier international et accordent la priorité à la création d’une plateforme qui leur permettra d’effectuer des transactions en monnaie nationale dans le cadre d’échanges mutuels.

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Le G7 perd du terrain face aux BRICS

Par M.K. Bhadrakumar – Le 13 juin 2024 – Source Indian Punchline

L’une des transformations cachées du système international au cours des dernières années a été l’accaparement du G7 par Washington pour en faire son « arrière-cour » dans le système transatlantique. Le « rétrécissement » du G8 au G7 en mars 2014 à la suite du coup d’État en Ukraine a été un moment décisif qui a signalé qu’il n’y aurait pas de dividendes de paix dans l’après-guerre froide. Le G7, qui avait été conçu comme un groupe de pays pilotant l’économie mondiale, a fini par devenir le véhicule de la rivalité des grandes puissances pour préserver l’hégémonie mondiale des États-Unis. L’isolement de la Russie – et dernièrement de la Chine – est devenu son leitmotiv.

Avec l’échec du projet occidental d’isoler la Russie, le G7 s’est égaré et a perdu le sens de l’orientation. L’Italie, hôte rotatif du sommet du G7 cette année, a fait de l’IA une question clé du sommet. Le Premier ministre Giorgia Meloni a été invité par un hôte improbable, le pape, à faire une apparition sans précédent à l’événement du G7 dans l’hôtel italien à la mode, le Borgo Enyatia, pour plaider en faveur d’une réglementation de l’intelligence artificielle, une technologie qu’il a qualifiée de potentiellement nuisible. Le pape François était chimiste avant d’entrer au séminaire et s’appuie apparemment sur sa formation scientifique pour éclairer ses prises de position. Sous la direction de Meloni, l’Italie a de plus en plus examiné la technologie de l’intelligence artificielle et a temporairement interdit ChatGPT en mars 2023, devenant ainsi le premier pays occidental à le faire.

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Le dilemme de l’Inde face aux BRICS s’aggrave


Par M.K. Bhadrakumar – Le 25 novembre 2023 – Source Indian Punchline

L’inévitable se produit finalement, inexorablement, alors que la stratégie du gouvernement [indien], vieille de neuf ans, visant à isoler, à diaboliser et à présenter le Pakistan comme un État soutenant le terrorisme s’effondre devant la communauté internationale. Le Pakistan vient de faire un doigt d’honneur à New Delhi en posant officiellement sa candidature à l’adhésion aux BRICS.

On peut supposer que les diplomates compétents d’Islamabad ont fait le travail nécessaire et ont tâté le terrain avant d’envoyer la demande officielle. Cela fait suite à l’initiative du président sud-africain Cyril Ramaphosa de convoquer une réunion conjointe extraordinaire des BRICS sur la situation au Moyen-Orient à Gaza le 21 novembre 2023, au cours de laquelle le ministre des affaires étrangères, S. Jaishankar, a remplacé le premier ministre Modi.

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La puissance des BRICS dans le domaine des matières premières peut-elle imposer un nouvel « ordre » économique ?


Qui contrôle désormais l’inflation aux États-Unis ? Une Fed piégée ou le nouveau roi des matières premières ?


Par Alastair Crooke – Le 18 septembre 2023 – Source Strategic Culture

Un « tournant » tranquille s’est produit. Il n’y a rien eu d’éclatant, beaucoup l’ont peut-être à peine remarqué, mais il est pourtant significatif. Le G20 n’a pas sombré dans la confrontation sordide attendue, les États du G7 (que Jake Sullivan a qualifié de « comité directeur du monde libre ») exigeant une condamnation explicite de la Russie au sujet de l’Ukraine, contre le Reste – comme cela s’est produit l’année dernière à Bali. Non, le G7 s’est « rendu » de manière inattendue à un « non-Occident » mondial en pleine ascension, qui a insisté de manière cohérente sur sa position collective. Continuer la lecture