Courants croisés occidentaux : populisme culturel vs structures profondes


Par Alastair Crooke – Le 7 Novembre 2025 – Conflicts Forum

Le coup d’envoi des élections de mi-mandat de 2026 aux États-Unis a été lancé cette semaine avec trois élections consécutives et un scrutin clé de redécoupage organisé en Californie. Les Démocrates ont largement remporté trois élections majeures (NY, NJ, VA) et ont remporté la proposition de redécoupage en Californie. Le redécoupage californien pourrait donner aux Démocrates cinq sièges supplémentaires à la Chambre.

Car la lentille par laquelle comprendre ces événements est peut-être meilleure que celle des dernières élections générales britanniques : le parti au pouvoir était à la fois discrédité et largement détesté. L’électorat britannique a voulu lui infliger une gifle retentissante ; ce qu’il a dûment fait. Le problème était que les électeurs n’aimaient pas tellement les autres choix de partis non plus. Mais, pour porter leur message, ils devaient voter pour quelque chose. Le Parti travailliste a donc remporté une majorité écrasante, mais aucun mandat réel. Le Premier ministre Starmer et son parti (en fin de compte) sont aussi détestés que son prédécesseur.

La politique au Royaume-Uni est brisée pour le moment. C’est en grande partie la même chose en France.

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Les Démocrates tentent-ils de déclencher une guerre civile ?


Par Brandon Smith − Le 31 octobre 2025 − Source Alt-Market

Chaque fois que l’on se plonge dans l’histoire moderne des conflits nationaux internes, on tombe inévitablement sur des témoignages post-crise de personnes qui ont déclaré : « Nous ne l’avons pas vu venir… » ou « La violence nous a frappés de nulle part… ». En général, il s’agit de personnes qui n’étaient pas attentives et qui ont survécu par pure chance.

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Arnaud Bertrand commente cette info du South China Morning Post


Par Arnaud Bertrand – Le 7 novembre 2025 – Source X

La dirigeante numéro 2 taiwanaise a fait un discours choc au parlement européen. La deuxième dans la hiérarchie s’est adressée à une conférence non officielle de députés européens, une initiative risquant de provoquer une réponse furieuse de la part de Pékin.

L’Europe vient de franchir une énorme ligne rouge chinoise : c’est un geste plus provocateur que les États-Unis eux-mêmes n’avaient jamais osé faire. Ça n’était jamais arrivé avant.

Ce qui rend cette décision franchement incompréhensible : pourquoi l’Europe franchirait-elle une ligne rouge que les États-Unis, même lorsqu’ils étaient au sommet de leur puissance, ont toujours considéré qu’ils ne pouvaient pas se permettre de franchir ? D’autant plus pour un sujet où l’Europe n’a aucun rôle à jouer et alors que l’Europe est bien plus dépendante du commerce chinois que ne le sont les États-Unis ? Il n’y a rien à gagner ici pour l’Europe, et beaucoup à perdre : cette décision est purement destructrice.

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Le blues de l’Inde au sujet du Moyen-Orient s’approfondit alors que le plan pour Gaza passe à la vitesse supérieure


Par M.K. Bhadrakumar – Le 6 novembre 2025 – Source Indian Punchline

La courte visite du ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar en Inde a été plutôt mince. Bien qu’il s’agisse de sa première visite en Inde en tant que ministre des Affaires étrangères, et malgré l’approche « pratique » du Premier ministre Narendra Modi sur la relation Inde-Israël qui a connu un énorme essor au cours de ses 11 années au pouvoir, il est surprenant qu’il n’ait pas été reçu par le Premier ministre. Une explication plausible pourrait être que le Premier ministre est occupé par l’élection cruciale de l’État du Bihar, qui a traditionnellement été une girouette dans la politique nationale de l’Inde.

La visite de Saar n’aurait-elle pas pu être programmée de manière à ce qu’une rencontre avec le Premier ministre soit possible ? La seule explication est que la consultation du dignitaire israélien a été organisée à la hâte. Que s’est-il passé pour que Sa’ar se précipite à Delhi avec une telle hâte?

Plus on passe au peigne fin la visite, plus il semble que Saar soit en réalité venu discuter de la situation à Gaza alors même que la deuxième étape du Plan de paix pour Gaza sur le déploiement de la force internationale se met en place.

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Échapperons-nous un jour à la Commission Européenne des Droits de l’Homme ?


Par Thomas Fazi – Le 4 novembre 2025 – Source Unherd

Pendant une grande partie de son existence, la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) et son organe d’application, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), ont occupé une place relativement peu controversée dans l’imaginaire européen et britannique, créditée d’avancées marquantes en matière de droits civils, de la protection de la liberté journalistique à l’égalité pour les homosexuels. Pourtant, 75 ans après sa fondation, l’institution qui était autrefois considérée comme un gardien de la liberté est devenu quelque chose de tout à fait différent : une cour transnationale qui fonctionne en pratique comme une autorité supranationale, se réservant le pouvoir de décider et de redéfinir constamment ce qui compte comme un “droit de l’homme”.

Ces dernières années, la Cour est de plus en plus entrée en conflit avec les gouvernements élus, notamment sur des questions de migration et d’expulsion. Ses détracteurs, en particulier en Grande-Bretagne, soutiennent que la Convention s’est étendue bien au-delà de son mandat initial, s’immisçant dans des domaines qui vont au cœur de la souveraineté démocratique : le contrôle des frontières, la sécurité nationale et la prérogative des parlements de légiférer. Lorsque neuf dirigeants européens ont signé une lettre commune en mai de cette année, se demandant si la CEDH avait outrepassé son mandat en matière de migration, le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset, a rejeté catégoriquement leurs préoccupations. « Aucun organe judiciaire ne devrait être soumis à des pressions politiques« , a-t-il déclaré. L’implication était claire : la CEDH est au-dessus du contrôle démocratique ; son autorité, dérivée d’un principe moral plutôt que d’un consentement électoral, doit être acceptée sans débat.

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Roman Protasevich, un acteur du « changeur de régime » en Biélorussie, était un agent du renseignement


Par Moon of Alabama – Le 3 novembre 2025

Ce blog a suivi avec diligence le cas du « changeur de régime » biélorusse, Roman Protasevich, et son vol Ryanair à destination de Minsk. La semaine dernière, l’affaire est réapparue mais cette nouvelle assez sensationnelle a attiré peu d’attention.

Pour récapituler un résumé de l’affaire tel que publié ici en mai 2023 :

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Quelqu’un veut se révolter ?


Vendredi est le jour idéal pour inculper Schifty ! − Svetlana Lokhova


Par James Howard Kunstler – Le 17 octobre 2025 – Source Clusterfuck Nation

Demain, samedi 18 octobre, comme vous le savez peut-être, aura lieu la manifestation « No Kings » (Pas de rois), le point culminant de cette année, dans tout le pays. Nous avons assisté à quelques-uns de ces curieux spectacles depuis le printemps ici, dans la vallée de l’Hudson, dans la ville voisine. La foule était presque entièrement composée de baby-boomers vieillissants, revivant avec joie les jours heureux des manifestations contre la guerre du Vietnam. C’était un peu comme une représentation dans la rue de la célèbre comédie musicale Hair, mais avec des acteurs âgés de 75 ans. Let the sunshine ! Mais cette petite ville rurale d’Amérique est majoritairement peuplée de personnes âgées. Il n’y a pratiquement rien à faire pour les jeunes ici, alors ils s’enfuient dès qu’ils en ont l’occasion. Le problème, c’est que les occasions sont plutôt rares ailleurs aussi.

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Les États-Unis sont prêts à bombarder le Venezuela sous un prétexte absurdement faux


Par Moon of Alabama – Le 31 octobre 2025

Il y a quelques jours à peine, j’ai déclaré que Trump ciblait le Venezuela sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue. Mais les vraies raisons à cela sont claires :

Le Venezuela n’est, comme le souligne Politico, pas connu pour le trafic de drogue. Il n’a pas « d’installations de cocaïne« . Mais il possède les plus grandes réserves de pétrole au monde. Cela en a toujours fait une cible pour les opérations américaines de changement de régime.

Mais le Venezuela est aussi un immense pays, deux fois plus grand que l’Irak, avec une campagne montagneuse et souvent densément boisée. L’armée américaine est incapable de l’envahir, de l’occuper et de le contrôler.

Mais ce que les États-Unis pourraient vouloir essayer au Venezuela est une variante du plan israélien pour l’Iran.

Une frappe de décapitation tuant le président Maduro et les dirigeants militaires accompagnée d’une campagne de bombardements visant à éliminer les défenses aériennes et les unités de défense primaires. Pendant ce temps, la CIA et les forces spéciales devront travailler sur le terrain à Caracas pour organiser des voyous locaux afin qu’ils lancent un assaut sur les principaux sites gouvernementaux et les bâtiments de la radio/télévision.

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La tragédie du socialisme bolivien


Par Juan David Rojas – Le 21 octobre 2025 – Source Compact

Ce 19 octobre, les Boliviens viennent d’élire Rodrigo Paz Pereira à la présidence. Sénateur de centre-droit et fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora (1989-1993), Paz s’est présenté sur une plate-forme de “Capitalisme pour tous”, battant l’ancien président conservateur Jorge Quiroga au second tour. Ce duel entre deux candidats de droite a marqué la fin décisive de près de deux décennies de domination politique du parti de gauche Vers le socialisme (MAS), anciennement dirigé par Evo Morales, qui a exercé trois mandats présidentiels entre 2006 et 2019. Au premier tour de scrutin, le candidat du MAS à la présidence n’a recueilli que 3% des voix et la représentation du parti à la Chambre des députés est passée de 75 à un député ; au Sénat, il est passé de 21 à zéro.

À bien des égards, le MAS a été le plus réussi de tous les gouvernements de gauche de la “marée rose” qui ont pris le pouvoir en Amérique latine au cours des années 2000. Mais ces dernières années, les pénuries, l’inflation galopante et les luttes de pouvoir internes entre Morales et son successeur, Luis Arce, ont conduit à un effondrement du soutien populaire du parti. Les partisans de Morales ont imputé la défaite décisive de la gauche à la disqualification de l’ancien président, soulignant un nombre élevé de bulletins blancs et annulés, environ 22%. Mais on ne sait pas si le mégalomane Morales aurait atteint le second tour, et encore moins remporté la présidence ; les trois premiers candidats au premier tour étaient tous de centre-droit, la droite obtenant 78 pour cent des voix pour la présidence et le Congrès.

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