Voici ce qui va suivre, maintenant que Poutine et Trump ont convenu de commencer à discuter de la paix


Par Andrew Korybko − Le 13 février 2025 − Source korybko.substack.com

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Le chemin qui reste à faire promet d’être très difficile, en raison des sujets sensibles que devront résoudre la Russie et les États-Unis. Le 12 février 2025 restera dans l’histoire comme date à laquelle la guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie, en Ukraine, aura officiellement commencé à prendre fin.

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Un récent mémo déclassifié montre les erreurs de l’Amérique après la Guerre froide


Par Fred Kaplan – Le 23 décembre 2024 – Source Slate

Une fois de de temps en temps, un mémorandum diplomatique – un résumé proposant un changement de politique envoyé par un officier du service extérieur à ses maîtres politiques à Washington – a un impact capital. Le plus célèbre d’entre eux est le “Long télégramme” de George Kennan, envoyé en février 1946, qui exhortait à “un endiguement, patient mais ferme et vigilant sur le long terme, des tendances expansionnistes russes.”

Kennan, qui était chargé d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Moscou, a rédigé ce mémo de 5 000 mots alors que les débats faisaient rage au pays sur la façon de gérer le passage de l’Union soviétique d’allié en temps de guerre à adversaire de la Guerre froide. La note a fait une énorme brèche dans ce débat lorsque Kennan en a publié une version abrégée, sous le titre “Les sources de la conduite soviétique”, dans le numéro de juillet 1947 de Foreign Affairs. (Le journal anonymisait l’auteur sous le nom de « X », mais le mot s’est répandu qu’il s’agissait de Kennan.)

De nos jours, un mémo tout aussi long, écrit près de 50 ans plus tard, au début de l’ère de l’après–Guerre froide et de la Russie post-soviétique, soulève des questions sur la façon dont le monde d’aujourd’hui pourrait être différent si Bill Clinton en avait tenu compte autant que Harry Truman a tenu compte de celui de Kennan.

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La Russie passe du concept de Grande Europe à celui de Grande Eurasie


Par Glenn Diesen – Le 13 janvier 2025

La théorie libérale suggère que l’interdépendance économique crée la paix car les deux parties gagnent économiquement à entretenir des relations pacifiques. Cependant, la théorie libérale est profondément erronée car elle suppose que les États accordent la priorité au gain absolu (les deux côtés gagnent, et peu importe qui gagne le plus). En raison de la concurrence sécuritaire dans le système international, les États doivent se concentrer sur le gain relatif (qui gagne le plus). Comme le reconnaissait Friedrich List « Tant que la division de la race humaine en nations indépendantes existera, l’économie politique sera aussi souvent en contradiction avec les principes cosmopolites”.1

Dans toutes les relations interdépendantes, un côté est toujours plus dépendant que l’autre. L’interdépendance asymétrique permet à l’État le moins dépendant de créer des conditions économiques favorables et d’obtenir des concessions politiques d’un État plus dépendant. Par exemple, l’UE et la Moldavie sont interdépendantes, mais l’interdépendance asymétrique permet à l’UE de préserver son autonomie et de gagner en influence.

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  1. List, F. 1827. Outlines of American Political Economy, in a Series of Letters. Samuel Parker, Philadelphia. ↩

Le traité Russie-Iran signifie une « percée » dans leurs relations


Par M.K. Bhadrakumar – Le 24 janvier 2025 – Source Indian Punchline

La Russie et l’Iran, en tant que voisins immédiats et grandes puissances avec une histoire glorieuse, ont eu une relation difficile et mouvementée au travers des siècles. C’est au crédit du pragmatisme iranien que ce pays a appris à vivre avec les conséquences de l’expansionnisme de la Russie tsariste plutôt que de s’enfermer dans une inimitié éternelle. À certains égards, il partageait également le sort de la Chine aux mains de puissances prédatrices. De telles expériences amères sont inévitablement ancrées dans la psyché d’une nation. 

Par conséquent, la signature du Traité de Partenariat stratégique global entre l’Iran et la Russie, le 17 janvier à Moscou, est en effet un jalon poignant signifiant l’acceptation mutuelle en tant que partenaires dans une relation d’égalité. C’est aussi une tentative de construire des garde-fous afin de permettre une nouvelle trajectoire de relation dans l’intérêt mutuel. Le président russe Vladimir Poutine l’a justement qualifié de « percée« .  

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Le Missile passera toujours … mais qui est prêt à l’admettre ?


Par Aurelien − Le 29 Décembre  2024 − Source Aurelien 2022

Il y a quelques semaines, j’expliquais que l’Occident ne comprenait pas vraiment ce qu’était une stratégie et qu’il était donc tout à fait incapable de comprendre les objectifs et les stratégies russes dans la crise ukrainienne. J’avais également suggéré que la situation allait empirer plutôt que de s’améliorer et que l’Occident allait bientôt encaisser de mauvaises surprises.

A peine ces mots avaient-ils été expédiés de mon clavier à votre écran que les Russes ont parfaitement répondu à l’appel en tirant un nouveau type de missile conventionnel pour détruire un grand complexe industriel en Ukraine. La réponse occidentale à cet incident a été intéressante : un mélange de perplexité totale, d’illusions résiduelles de supériorité technique et d’espoir qu’il n’existe qu’un seul missile de ce type et que le problème disparaîtra tout simplement. Je ne vais pas me permettre de discuter des caractéristiques techniques du missile et de sa charge utile, car je n’en sais pas plus sur la balistique et les fusées que la plupart de ceux qui s’amusent à commenter. Je vais plutôt parler des implications stratégiques et politiques de ce qui s’est passé et de la direction qui peut être prise. (Dans une certaine mesure, il s’agit d’une mise à jour de l’un de mes premiers essais, et je peux revendiquer un certain degré de prescience.)

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Perestroïka, perestrelka et pereklichka américaines


Par Dmitry Orlov − Le 18 Novembre 2024 − Source Club Orlov

Si vous suivez l’actualité, vous avez peut-être remarqué que les États-Unis semblent être à l’aube d’un événement qui pourrait bien s’avérer être la deuxième révolution américaine. Le nouveau président élu veut démanteler l’État profond et a rassemblé une liste de réformateurs courageux pour réformer le système washingtonien, caractérisé par l’escroquerie et la corruption généralisées. Bien entendu, les personnes qui ont bénéficié de cette corruption ne se laissent pas faire et élaborent des plans pour contrecarrer les moindres actions de la nouvelle administration, voire pour l’éliminer physiquement. Le monde entier observe et se demande si le président élu sera capable de survivre aux tentatives d’assassinat suffisamment longtemps pour entrer en fonction.

Cette deuxième révolution américaine est-elle vraiment nécessaire ? Oui, elle l’est.

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La fin de l’histoire ou la guerre des messianismes américain et russe


Par Gordon hahn – Le 8 octobre 2024 – Source Russian & Eurasian Politics

À notre époque de crise et de chaos, il est naturel pour les grandes puissances de s’appuyer sur l’idéologie et l’idéalisme plutôt que sur le réalisme pratique. Les conflits internationaux d’aujourd’hui sont de plus en plus imprégnés d’idéologie, de visions universalistes et messianiques. Bien que l’Occident se soit d’abord engagé sur cette voie dans l’ère de l’après-guerre froide et que la Russie ait semblé renoncer aux projets universalistes et aux rêves messianiques dans le sillage de l’effondrement de l’Union soviétique, le transcendantalisme, l’universalisme et le messianisme russes traditionnels prérévolutionnaires sont devenus le pilier par défaut sur lequel l’aile conservatrice de l’élite et de l’intelligentsia russes s’appuie de plus en plus. Cela soulève le spectre d’une guerre ou d’une nouvelle guerre froide des messianismes, qui pourrait persister même si la guerre ukrainienne entre l’OTAN et la Russie se termine par un modus vivendi minimal.

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La Russie reconnait tacitement le statut auto-proclamé de la Chine d’« État proche de l’Arctique »


Par Andrew Korybko − Le 8 octobre 2024 − Source korybko.substack.com

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En soutien de cette revendication, des exercices conjoints de garde côtes sino-russes ont été signalés.
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Entre la Russie et l’Iran tout est bien qui finit bien


Par M.K. Bhadrakumar – Le 14 octobre 2024 – Source Indian Punchline

Le mystère entourant la « réunion de travail » organisée à la hâte entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Massoud Pezeshkian à Achgabat, au Turkménistan, vendredi n’a fait que s’approfondir après l’événement. C’était leur toute première rencontre. Poutine n’a même pas fait de communiqué post-événement.

La raison pour laquelle une telle réunion a été jugée nécessaire devient une idée intrigante, alors que les deux dirigeants doivent se rencontrer à Kazan dans quelques jours en marge du sommet des BRICS du 22 au 24 octobre.

La Russie et l’Iran entretiennent des relations difficiles depuis des siècles. Cela reste compliqué, comme l’ont montré les négociations prolongées sur leur traité de partenariat stratégique. Ils ont de graves conflits d’intérêts, comme le montre clairement l’idée controversée du corridor de Zangezur.

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La guerre à l’occidentale – La maîtrise du récit l’emporte sur la réalité


L’équipement allemand visible à Koursk a fait ressurgir de vieux fantômes et a renforcé la prise de conscience des intentions hostiles de l’Occident à l’égard de la Russie. La riposte tacite est : « Plus jamais ça ».


Par Alastair Crooke – Le 26 août 2024 – Source Strategic Culture

La propagande de guerre et les feintes sont vieilles comme le monde. Il n’y a rien de nouveau. Mais ce qui est nouveau, c’est que l’infoguerre n’est plus le complément d’ objectifs de guerre plus vastes, mais qu’elle est devenue une fin en soi.

L’Occident en est venu à considérer que « posséder » le récit gagnant – et présenter l’Autre comme maladroit, dissonant et extrémiste – était plus important que d’affronter les faits sur le terrain. Selon ce point de vue, détenir le récit gagnant, c’est gagner. La « victoire » virtuelle l’emporte donc sur la « vraie » réalité. Continuer la lecture