Vucic flirte avec le rééquilibrage géopolitique des Balkans


Le gouvernement serbe envisage un « compromis » sur le Kosovo.


Par Andrew Korybko – Le 24 mars 2018 – Source Oriental Review

U.S. Assistant Secretary of State for European Affairs Wess Mitchell (left) and Serbian President Aleksandar Vucic in Belgrade on March 14.

Wess Mitchell (à gauche), secrétaire d’État adjoint aux affaires européennes des USA, et Aleksandar Vucic, président de Serbie, à Belgrade le 14 mars.

 

Le président serbe Aleksandar Vučić a déclaré au secrétaire d’État américain aux Affaires européennes Wess Mitchell la semaine dernière que son pays était  « prêt à parler de possibles compromis » pour entrer dans l’UE, un changement de politique radical qui a longtemps été suspecté par ses détracteurs. Cela doit inclure le changement de la constitution pour être légal. On ne sait pas encore exactement ce sur quoi il a l’intention de « faire des compromis » mais des individus comme Timothy Less spécule depuis la fin de l’année 2016 qu’il pourrait s’agir d’un échange territorial par lequel les régions peuplées de Serbes seraient rattachées à Belgrade, en échange du fait que la majorité restante du territoire, habitée par des Albanais, serait de facto reconnue par le gouvernement comme un « État indépendant ».

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Le Saker : la course à l’apocalypse de l’Empire américain devenu fou


Par Slobodan Despot − Le 12 Avril 2018 − Source Antipresse

À quelques heures d’une possible guerre totale, un entretien lucide et essentiel sur la semaine la plus dangereuse de l’histoire humaine.

Depuis 2007, le Saker arpente sur son blog le fossé béant qui sépare l’Occident de la Russie. Suisse d’origine russe, établi en Floride, il a une connaissance profonde des trois mondes : la Russie, l’Europe et l’Empire atlantique.

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Syrie – Les accusations d’attaques chimiques suivent toujours le même schéma


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 8 avril 2018

Une nouvelle « attaque chimique » présumée en Syrie rappelle la série d’événements similaires de l’année dernière. On nous demande de croire qu’à chaque fois que les États-Unis se retirent de la guerre contre la Syrie, le gouvernement syrien réagit par une « attaque chimique » qui oblige les États-Unis à revenir dans la guerre. Continuer la lecture

La voix de son maître (ou comment un chien obéissant s’en va-t-en guerre)

2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 8 avril 2018 – Source The Saker

C’est vraiment pathétique, mais non moins dangereux. D’abord, il y a eu l’ordre venu d’En-haut :

Officiels israéliens : les « États-Unis doivent frapper la Syrie » parce que « Assad est l’ange de la mort et le monde se porterait mieux sans lui ».

Puis il y a eu la réponse immédiate du serviteur appelé :

Trump : « Beaucoup de morts, y compris des femmes et des enfants, dans une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie. La zone des atrocités est verrouillée et encerclée par l’Armée syrienne, ce qui la rend complètement inaccessible au monde extérieur. Le président Poutine, la Russie et l’Iran sont responsables pour leur soutien à l’animal Assad. Prix élevé.  Continuer la lecture

Huit raisons pour lesquelles les dernières allégations d’attaque chimique par la Syrie sont probablement un non-sens


Par Stephen Gowans – Le 8 avril 2018 – Source what’s left

Stephen Gowans

Beaucoup d’ambiguïté entoure la prétendue attaque chimique à Douma dont on dit qu’elle aurait eu lieu tard samedi, mais quelques points sont clairs. Continuer la lecture

Au-delà du cynisme : l’Amérique se métamorphose en château de Kafka…


… dans « l’urgence interminable » de ses politiques : récession, mondialisation et crise identitaire


« Personne ne sait, d'un océan à l'autre, pourquoi nous avons tous ces ennuis avec notre république. » — Tom McGuane

James Howard KunstlerPar James Howard Kunstler − Le 31 mars 2018 − Source Russia Insider

Un peuple peut-il se remettre d’une excursion dans l’irréalité ? Le séjour des États-Unis s’est prolongé dans un univers alternatif de l’esprit fortement accentué après que Wall Street a presque fait exploser le système financier mondial en 2008.
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La Russie en train de perdre le Kazakhstan, jusqu’alors son fidèle allié


Par Dmitry Sudakov − Le 21 mars 2018 − Source Pravda.ru

Le Kazakhstan, dernièrement, s’est distancé de la Russie. Le ministère des Affaires étrangères kazakh vient de rejeter la demande de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, d’abroger le régime d’exemption de visa de son pays envers les États-Unis d’Amérique. Avant cela, Nursultan Nazarbaïev, dirigeant de l’ex-République soviétique, avait ordonné le retrait de l’alphabet cyrillique au profit de l’alphabet latin. En outre, les fonctionnaires kazakhs ne sont plus autorisés à parler russe en public.
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Syrie – Une frappe des États-Unis entraînera une escalade de la violence


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 9 avril 2018

La prétendue attaque chimique d’hier dans la Ghouta orientale n’a probablement jamais eu lieu. Une vidéo montre des enfants présumés morts dans un sous-sol ou un appartement sombre. Une autre vidéo montre une bouteille de gaz jaune en bon état qui, nous dit-on, a été larguée d’un hélicoptère que personne n’a vu et a traversé un toit en béton. Nous ne savons pas quand, ni où, ces vidéos ont été prises.

Outre ces deux vidéos d’origine douteuse, deux organisations de propagande anti-syrienne financées par les Occidentaux, les Casques blancs et la Syrian American Medical Society (SAMS), affirment que des centaines de personnes ont été blessées lors d’une attaque au chlore.

Il est intéressant de noter que l’organe du MI-6 à Coventry, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR), ne confirme pas l’attaque chimique. Dans sa version des événements, une quarantaine de personnes sont mortes après l’effondrement de leur refuge :

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a fait état d’un plus grand nombre de morts ; selon lui au moins 80 personnes ont été tuées à Douma, dont une quarantaine sont mortes par asphyxie. Mais il a dit que l’asphyxie était le résultat de l’écroulement des abris sur les personnes qui étaient à l’intérieur.

Les médias grand public, qui citent fidèlement l’Observatoire syrien depuis des années, l’ignorent maintenant, et rapportent une attaque chimique comme s’il s’agissait d’un évènement avéré.

Tout cela se produit à un moment où l’armée syrienne remporte la victoire et où Trump vient d’annoncer qu’il veut que les États-Unis quittent la Syrie. Nous avons noté qu’une succession similaire d’évènements s’était produite il y a exactement un an avec les mêmes allégations aberrantes :

Peut-on vraiment croire qu’à chaque fois que les États-Unis se retirent de la guerre contre la Syrie, le gouvernement syrien réagit par une ‘attaque chimique’ qui ramène les États-Unis dans la guerre ?

Quelques heures plus tard, le New York Times titrait : Alors que Trump voudrait quitter la Syrie, une nouvelle attaque l’y ramène.

Au cours du dernier mois, la Russie a averti à plusieurs reprises que les soi-disant « rebelles » planifiaient  de fausses attaques chimiques. Elle a également averti les États-Unis que toute frappe de « représailles » suite à une fausse attaque mettrait en danger les troupes et les installations russes en Syrie. Les Russes ont dit qu’ils réagiraient à toute attaque sérieuse des États-Unis en attaquant la plate-forme de lancement de missiles américains – qu’il s’agisse d’avions à réaction ou de navires.

Israël a immédiatement tenté d’aggraver la situation. Hier soir, il a frappé l’aéroport T4 de Homs avec 8 missiles de croisière lancés par des avions israéliens depuis le ciel libanais. L’aéroport T4 se trouve au centre de la Syrie. Des drones iraniens y sont stationnés, avec les avions et les hélicoptères syriens, pour aider à la lutte contre EI dans l’Est de la Syrie. Les dégâts ont été relativement légers, mais la frappe israélienne ne peut pas rester sans réponse. Jusqu’à présent, la Russie n’avait pas commenté les frappes israéliennes sur la Syrie. Cette fois, elle a été la première à condamner l’attaque. Elle ne s’opposera plus à ce que la Syrie ou l’Iran lancent une contre-attaque contre Israël ou ses intérêts, s’ils décidaient de le faire.

On peut maintenant entrer à Douma où la prétendue  « attaque chimique » s’est produite. Les terroristes de Jaish al-Islam sont évacués vers le gouvernorat d’Idleb. La police militaire russe est entrée et n’a trouvé aucune trace de l’incident chimique présumé. L’OIAC ou une autre organisation va pouvoir enquêter sur la situation. Comme d’habitude, cela prendrait plusieurs semaines.

Les néoconservateurs, les faucons militaires et certains alliés voudraient que Trump fasse quelque chose, c’est-à-dire qu’il attaque la Syrie, et tout de suite. Une telle attaque entrainerait probablement une escalade.

Pour l’instant, Trump n’a pas l’air de se décider :

Prenant la parole lors d’une réunion du Cabinet, M. Trump a promis une « décision majeure » dans les 24 et 48 heures à venir et a dit que l’une d’entre elles pourrait être annoncée dès la fin de la journée. Le président américain rencontrait les conseillers militaires lundi soir.

« Aucune option n’est écartée », a-t-il dit lorsqu’on lui a demandé si une action militaire américaine était une possibilité.

Les troupes russes en Syrie et l’armée syrienne ont augmenté leur niveau d’alerte. En cas d’attaque, leur riposte sera à la hauteur.

Traduction : Dominique Muselet

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Écoutez des experts russes…


… bref rapport sur l’état d’esprit à la télévision russe en prime time


2015-09-15_13h17_31-150x112Par The Saker – Le 8 avril 2018 – Source thesaker

Je viens de passer environ deux heures à écouter un débat télévisé d’experts russes sur ce qu’il faut faire à propos des États-Unis. Voici quelques points intéressants.

1) Ils étaient tous d’accord que les Anglo-sionistes (bien sûr, ils utilisaient les mots « USA » ou « pays occidentaux ») ne feraient qu’amplifier l’escalade et que le seul moyen d’y mettre un terme est d’amener délibérément le monde au point où une guerre américano-russe à grande échelle serait imminente ou même commencée localement. Ils ont dit qu’il était fondamentalement mauvais que la Russie réponde simplement avec des mots aux actions occidentales.

2) Fait intéressant, il y avait aussi un consensus pour dire que même une attaque américaine à grande échelle contre la Syrie ne changerait pas la situation sur le terrain, qu’il était trop tard pour cela.

3) Une autre conclusion intéressante est que la seule véritable question pour la Russie est de savoir si elle aurait intérêt à retarder cette crise paroxystique ou à accélérer les événements pour faire en sorte que tout se passe plus tôt. Il n’y avait pas de consensus à ce sujet.

4) Ensuite, il y avait un consensus sur le fait que plaider, raisonner, demander l’équité ou la justice ou même le bon sens, était futile. Le point de vue russe est simple : l’Occident est dirigé par une bande de voyous soutenus par des médias hypocritement mensongers tandis que le grand public occidental est désespérément zombifié. L’autorité des soi-disant « valeurs occidentales » (la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, etc.) est maintenant,  en Russie, un cadavre de chien écrasé sur la route.

5) Il y avait également un large consensus sur le fait que les élites américaines ne prennent pas la Russie au sérieux et que les efforts diplomatiques actuels de celle-ci sont futiles – en particulier envers le Royaume-Uni. La seule façon de changer serait de prendre des mesures très dures, y compris diplomatiques et militaires. Tout le monde était d’accord que parler avec Boris Johnson ne serait pas seulement une perte de temps totale, mais une énorme erreur.

6) À mon grand étonnement, l’idée que la Russie pourrait devoir couler quelques navires de l’US Navy ou utiliser des missiles Kalibr sur les forces américaines au Moyen-Orient était considérée comme une option réelle, peut-être inévitable. Vraiment, personne ne s’y est opposé.

Faites vos propres conclusions. Je dirai simplement qu’aucun des experts ne représentait ou ne travaillait pour le gouvernement russe. Les experts gouvernementaux ont non seulement de meilleures informations mais ils savent aussi que la vie de millions de personnes dépend de leurs décisions, ce qui n’est pas le cas pour les pseudo-experts. Pourtant, les mots de ces experts à la télé reflètent, je pense, un consensus populaire croissant.

The Saker

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

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F-35 : le bout du tunnel n’est pas en vue


Par Dan Grazier − Le 19 mars 2018 − Source pogo.org

(photo U.S. Air Force par le sergent Peter Thompson)

Introduction

Le 26 octobre 2001, Jim Roche, alors secrétaire d’État de l’Air Force, faisait une annonce que tous les amateurs d’aviation attendaient : l’armée avait désigné le gagnant qui allait concevoir et fabriquer l’avion d’attaque interarmées [Joint Strike Fighter, NdT]. Garantie était donnée au peuple américain que l’appareil verrait son entrée en service en 2008, et constituerait un remplaçant ultra-performant aux appareils militaires vieillissants, pour un prix unitaire compris entre 40 et 50 millions de dollars l’unité.

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