Discours du Président de la République à la conférence des ambassadeurs le 27 août 2019
Par Hervé − Source Le Saker Francophone
Qui aurait cru que l’on pourrait un jour lire Macron dans le texte et se demander si l’on n’a pas rêvé, que la vérité aurait pénétré dans la bulle Jupitérienne, impeccablement impénétrable jusque là. Enfin pas si nette car si on se souvient bien, l’été dernier avait été particulièrement agité avec l’affaire Benalla. On s’était déjà demandé à l’époque sur quel pied avait marché notre Président pour se faire chahuter par une presse qui l’avait mis en poste un an auparavant.
Décidément les « canicules » produisent d’étranges effets sur le jeune Emmanuel. Cette année, ce n’est point une affaire sordide qui nous sort de la torpeur estivale mais un discours. D’abord une demande du Saker US pour un obscur discours du président Français pour en trouver une version anglaise puis dans la foulée, une première analyse à chaud de Philippe Grasset, toujours à la recherche des signes de la Grande Crise d’Effondrement du Système.
Quelle mouche les avaient piqués ? Pas le choix que de prendre quelques longues minutes pour avaler cet interminable discours en date du 27 août dont l’Élysée nous a aimablement fourni la transcription. Il ne doit rester que des stagiaires pour la maintenance du site ou alors la torpeur estivale aura affaibli l’équipe éditoriale car personne ne semble avoir pris deux minutes pour nettoyer le texte de ces incohérences, phrases incompréhensibles, fautes diverses, … Le leader de la startup-nation est sans doute au delà de ces contingences, guidé par la flamme du destin.
Si on revient sur le contexte de ce discours, ne nous emballons pas, il s’agissait des ambassadeurs qui doivent avoir, on l’espère, une meilleure vision de la réalité du monde que la Caste des salons parisiens qui lévite depuis quelques décennies déjà. Il est très peu probable que les idées déployées par Macron aient vocation a troubler la tranquillité de la populace. Mais quand même, certains ambassadeurs ont du s’accrocher à leur chaise en entendant publiquement ce qui va suivre.
Toujours pour parler du contexte, il est fort vraisemblable que le petit jeu politicien pour faire réélire Macron va continuer et que ce n’était qu’un message envoyé à qui de droit. On ne devrait pas voir de mea culpa public pour la gestion ultra violente des protestations des Gilets jaunes ou un début de démantèlement de l’usine à gaz bruxelloise.
Pour confirmer cette impression, une rapide recherche le vendredi 28, si on fait une requête sur le web, avec les termes du premier paragraphe, on tombe sur le site de l’Élysée et le site du Réseau voltaire qui a aussi flairé le bon coup. Vu le pavé, on peut chercher à partir de citations et avec la phrase choc,
Nous sommes sans doute en train de vivre la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde.
Nous le vivons tous ensemble ce monde et vous le connaissez mieux que moi, mais l’ordre international est bousculé de manière inédite mais surtout avec, si je puis dire, un grand bouleversement qui se fait sans doute pour la première fois dans notre histoire à peu près dans tous les domaines, avec une magnitude profondément historique. C’est d’abord une transformation, une recomposition géopolitique et stratégique. Nous sommes sans doute en train de vivre la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde. Nous nous étions habitués à un ordre international qui depuis le 18ème siècle reposait sur une hégémonie occidentale, vraisemblablement française au 18ème siècle, par l’inspiration des Lumières ; sans doute britannique au 19ème grâce à la révolution industrielle et raisonnablement américaine au 20ème grâce aux 2 grands conflits et à la domination économique et politique de cette puissance. Les choses changent.
Et elles sont profondément bousculées par les erreurs des Occidentaux dans certaines crises, par les choix aussi américains depuis plusieurs années et qui n’ont pas commencé avec cette administration mais qui conduisent à revisiter certaines implications dans des conflits au Proche et Moyen-Orient et ailleurs, et à repenser une stratégie profonde, diplomatique et militaire, et parfois des éléments de solidarité dont nous pensions qu’ils étaient des intangibles pour l’éternité même si nous avions constitué ensemble dans des moments géopolitiques qui pourtant aujourd’hui ont changé. Et puis c’est aussi l’émergence de nouvelles puissances dont nous avons sans doute longtemps sous-estimé l’impact.
La Chine au premier rang mais également la stratégie russe menée, il faut bien le dire, depuis quelques années avec plus de succès. J’y reviendrai. L’Inde qui émerge, ces nouvelles économies qui deviennent aussi des puissances pas seulement économiques mais politiques et qui se pensent comme certains ont pu l’écrire, comme de véritables États civilisations et qui viennent non seulement bousculer notre ordre international, qui viennent peser dans l’ordre économique mais qui viennent aussi repenser l’ordre politique et l’imaginaire politique qui va avec, avec beaucoup de force et beaucoup plus d’inspiration que nous n’en avons. Regardons l’Inde, la Russie et la Chine. Elles ont une inspiration politique beaucoup plus forte que les Européens aujourd’hui. Elles pensent le monde avec une vraie logique, une vraie philosophie, un imaginaire que nous avons un peu perdu. Et donc tout ça vient nous bousculer très profondément et rebattre les cartes.
[…]
Le premier, c’est que ces conflits font de plus en plus de victimes civiles et changent de nature. Regardez les théâtres d’opérations partout dans le monde. Et la deuxième chose, c’est que l’ensauvagement est reparti et là aussi, l’ordre sur lequel reposaient parfois nos certitudes et notre organisation est en train de disparaître. On abandonne les traités de contrôle des armements qui venaient là aussi de la fin de la guerre froide, chaque jour dans l’innocence et le silence.
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Dans ce même moment, nous vivons une crise inédite de l’économie de marché. Et je pense que cette crise est au moins aussi importante et elle vient en quelque sorte doubler ce que je viens de décrire. Cette économie de marché qui a été pensée en Europe par l’Europe a progressivement dérivé depuis quelques décennies.
D’abord elle s’est profondément financiarisée et ce qui était une économie de marché, que certains avaient pu même parfois théoriser en parlant d’économie sociale de marché et qui était au cœur des équilibres que nous avions pensé est devenue une véritable économie d’un capitalisme cumulatif où, il faut bien le dire, d’abord la financiarisation puis les transformations technologiques ont conduit à ce qu’il y ait une concentration accrue des richesses chez les champions, c’est-à-dire les talents dans nos pays, les grandes métropoles qui réussissent dans la mondialisation et les pays qui portent la réussite de cet ordre. Et donc l’économie de marché qui jusqu’à présent par la théorie des avantages comparatifs et tout ce que nous avions sagement appris jusque-là et qui permettait de répartir la richesse et qui a formidablement marché pendant des décennies en sortant de manière inédite dans l’histoire de l’humanité des centaines de millions de concitoyens du monde de la pauvreté, a replongé et conduit à des inégalités qui ne sont plus supportables. Dans nos économies, la France l’a vécu ces derniers mois, très profondément mais en fait nous le vivons depuis des années et dans le monde entier. Et cette économie de marché produit des inégalités inédites qui au fond viennent bousculer en profondeur là aussi notre ordre politique.
D’abord, elles viennent bousculer la légitimité même de cette organisation économique. Comment expliquer à nos concitoyens que c’est la bonne organisation lorsqu’ils n’y retrouvent pas leur part. Mais cela vient questionner aussi l’équilibre de nos démocraties. Parce qu’au fond, là aussi, nous vivions depuis le XIXème siècle dans des équilibres où les libertés individuelles, le système démocratique et le progrès continu des classes moyennes avec l’économie de marché constituaient une espèce de trépied sur lequel nous avancions. Quand les classes moyennes qui sont le socle de nos démocraties n’y ont plus leur part, elles doutent et elles sont légitimement tentées ou par des régimes autoritaires ou par des démocraties illibérales ou par la remise en cause de ce système économique. En tout cas, dans des changements de paradigme très profonds sur lesquels nous ne sommes pas du tout engagés jusqu’alors.
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Et au fond, ce que les brexiteurs ont proposés au peuple britannique qui était un très bon mot d’ordre : reprendre le contrôle de nos vies, de notre nation. C’est ce que nous devons savoir penser et agir dans une nation ouverte. Reprendre le contrôle. Fini le temps où on expliquait à nos concitoyens la délocalisation, c’est l’ordre des choses, c’est une bonne chose pour vous. Les emplois vont en Pologne ou en Chine, au Vietnam et vous allez retrouver le … on n’arrive plus à expliquer cette histoire. Et donc, nous devons trouver les moyens de peser dans la mondialisation mais aussi de repenser cet ordre international.
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Si on continue à faire comme avant pour le dire autrement, qu’on soit d’ailleurs une entreprise, un diplomate, un ministre, un Président de la République, un militaire, tous ici dans cette salle, si on continue à faire comme avant, alors nous perdrons définitivement le contrôle. Et alors, ce sera l’effacement.
Je peux vous le dire avec certitude. Nous savons que les civilisations disparaissent, le pays aussi. L’Europe disparaîtra. L’Europe disparaîtra avec l’effacement de ce moment occidental et le monde sera structuré autour de deux grands pôles : les États-Unis d’Amérique et la Chine. Et nous aurons le choix entre des dominations. Nous pouvons faire semblant de l’oublier. On peut le faire très bien. On l’a déjà très longtemps fait sur beaucoup de sujets. On expliquera que nous sommes souverains. On se battra pour maintenir les emplois dans notre pays en faisant des compromis bancals avec des groupes sur lesquels nous ne pouvons plus rien.
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Mais défendre cette civilisation européenne, avoir cet objectif de porter cela chez nous et dans le monde suppose aussi dans notre action diplomatique très profonde d’avoir une ambition éducative, climatique, démocratique, de pouvoir repenser très profondément les équilibres de l’économie de marché …
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La première chose, c’est que pour parvenir à cet objectif dans ce désordre, je crois que ce que nous devons faire très profondément, c’est jouer notre rôle, au fond, de puissance d’équilibre. Puissance d’équilibre, c’est d’acter que nous sommes une grande puissance économique, industrielle même si nous avons perdu, quand je regarde les dernières décennies, sur beaucoup de points, que nous avons à rebâtir et que nous devons rebâtir pour pouvoir rester cette puissance-là. C’est le cœur de notre agenda national et européen et nous sommes une puissance militaire et diplomatique qui demeure.
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Et pour pouvoir jouer utilement ce rôle dans les grands conflits ou comme nous l’avons fait autour de la table du G7, il nous faut pouvoir pleinement décliner si je puis dire cette forme d’indépendance indispensable de notre diplomatie et d’autonomie stratégique, ce qui suppose de repenser en profondeur la relation avec quelques puissances. Alors je sais que, comme diraient certains théoriciens étrangers, nous avons nous aussi un État profond.
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Et si nous ne savons pas à un moment donné faire quelque chose d’utile avec la Russie, nous resterons avec une tension profondément stérile. Nous continuerons d’avoir des conflits gelés partout en Europe. Nous continuerons à avoir une Europe qui est le théâtre d’une lutte stratégique entre les États-Unis d’Amérique et la Russie. Et au fond à voir les conséquences toujours de la guerre froide sur notre sol, et nous ne créerons pas les conditions du projet profond de recréation de la civilisation européenne que j’évoquais tout à l’heure. Parce qu’on ne peut pas le faire sans repenser notre lien avec la Russie très profondément, très profondément.
Je pense en plus que pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique parce que nous poussons la Russie soit à un isolement qui accroît les tensions, soit à s’allier avec d’autres grandes puissances comme la Chine, qui ne serait pas du tout notre intérêt. Dans le même temps il faut bien le dire nos relations se sont structurées et ont documenté la défiance. Les attaques sur le plan cyber, déstabilisation démocratique, un projet russe aujourd’hui qui est profondément conservateur et opposé au projet de l’Union européenne, assumé. Et tout ça au fond s’est noué dans les années 90 et 2000 lorsqu’une série de malentendus se sont joués et lorsque sans doute l’Europe n’a pas joué une stratégie propre et a donné le sentiment d’être le cheval de Troie d’un Occident dont le but final était de détruire la Russie et où la Russie a construit son imaginaire dans la destruction de l’Occident et donc l’affaiblissement de l’Union européenne. Nous en sommes là. On peut le déplorer, on peut rester dans cette guerre de position, ce n’est pas notre intérêt profond.
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Je pense que la vocation de la Russie n’est pas d’être l’alliée minoritaire de la Chine et donc nous devons aussi savoir par ce dialogue exigeant et les conditions que nous poserons, offrir à un moment donné une option stratégique à ce pays qui va immanquablement se la poser, immanquablement, et c’est à nous de le préparer et de savoir avancer sur ce point.
Notre rôle ensuite de puissance d’équilibre doit aussi s’exercer en Asie. La Chine a changé, le monde avec elle et nous devons construire le partenariat euro-chinois du 21ème siècle. Et notre pays au sein de l’Europe, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, a un rôle historique à jouer en la matière.
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Et enfin un agenda eurasiatique qui permette une meilleure convergence entre l’initiative chinoise des nouvelles routes de la soie et la stratégie européenne de connectivité. Cette construction elle doit se faire dans le respect, l’exigence. Nous respectons les intérêts et la souveraineté de la Chine, mais la Chine doit elle aussi respecter pleinement notre souveraineté et notre unité, et sur ce plan la dynamique européenne est essentielle. Nous avons commis des erreurs profondes il y a 10 ans sur ce sujet.
L’Europe, dans le traitement qu’elle a eu de la crise économique et financière, a poussé plusieurs États à des privatisations forcées sans option européenne et a décidé elle-même, méthodiquement, de réduire sa souveraineté en livrant nombre d’infrastructures essentielles en Europe du Sud aux chinois. On ne va pas reprocher aux Chinois d’avoir été intelligents, on peut se reprocher d’avoir été stupide. Ne poursuivons pas cette logique. Je vous demande également de vous mobiliser pleinement pour construire une stratégie française dans l’axe indopacifique, et c’est le complément de cette stratégie chinoise.
Si nous voulons être respectés de la Chine, il faut d’abord avoir une approche européenne, c’est ce que je viens de dire, mais il faut peser aussi avec les puissances de la région. C’est indispensable. Ce qui veut dire qu’il nous faut jouer d’abord comme nous puissance indopacifique : la France a plus d’un million d’habitants dans cette région à travers ses territoires ultramarins, nous avons plus de 8 000 soldats, nous sommes l’une des principales puissances maritimes de cette région, parmi les seuls à faire des vraies opérations militaires en mer de Chine, et sur ces océans. Et nous l’avons sous-exploité à tous égards jusqu’alors. Et donc il nous faut revisiter cette région d’abord en actant que nous sommes une puissance de celle-ci, mais en développant une alliance si je puis dire complémentaire, non confrontationnelle mais complémentaires de cette relation avec la Chine par cette axe indopacifique.
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La deuxième priorité c’est de travailler à la construction d’une souveraineté européenne. J’ai plusieurs fois souligné ce point. Il est au cœur du projet Européen que je partage avec beaucoup dans cette salle. Cette souveraineté européenne n’est pas un vain mot. Je crois que nous avons très longtemps commis l’erreur de laisser le mot de souveraineté aux nationalistes. Souverainisme est un joli mot. Il renvoie à ce qui est au cœur de notre démocratie et notre République, c’est le fait qu’à la fin, celui qui est souverain, c’est le peuple. C’est lui qui décide. Mais si nous perdons la maîtrise de tout, cette souveraineté ne mène à rien. Et c’est une aporie démocratique qui consiste à ce que le peuple puisse souverainement choisir des dirigeants qui n’auraient plus la main sur rien. Et donc, la responsabilité des dirigeants d’aujourd’hui, c’est de se donner aussi les conditions d’avoir la main sur leur destin, l’avenir de leurs peuples pour pouvoir être responsable et agir.
L’Europe, ces dernières décennies s’est construite comme un espace formidable d’ouverture, d’amitié, de paix et de délitement de la souveraineté. Nous sommes le marché le plus ouvert, le plus naïf. Bienveillant, mais contrairement à ce que parfois certains de mes amis que je fréquentais hier peuvent dire : nous ne sommes pas l’espace le plus fermé sur le plan commercial, loin de là, ni sur tous les autres supports. Et nous avons oublié le fil de notre souveraineté au niveau européen. Nous n’avons pas oublié au niveau national sur le plan militaire, sur le plan économique ou autre, mais nous devons le repenser au niveau Européen, très profondément parce qu’il n’y a qu’au niveau européen qu’on puisse le bâtir sur beaucoup de sujets.
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Et cet agenda de souveraineté européen doit à mes yeux aussi inclure très profondément la Grande Bretagne. Quelle que soit l’issue du Brexit, il est indispensable que nous continuions à penser notre souveraineté avec la Grande-Bretagne. Sur le plan militaire, sur le plan stratégique, sur tous les sujets. Il y a évidemment la défense de nos intérêts à court terme, les règles qui doivent être respectées, la souveraineté et l’unité de l’Europe. Mais là aussi, l’histoire et la géographie ont leurs réalités. Une forme de déterminisme. Et donc, nous devons l’inclure dans cette réflexion. Mais la souveraineté européenne est indispensable à penser.
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Depuis les années 50, nous n’avions pas avancé sur la défense européenne. C’était même un interdit, voire un impensé. Nous pouvons avoir plus de souveraineté en matière de défense sans rien renier de notre souveraineté nationale et de notre autonomie stratégique et opérationnelle.
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La souveraineté, c’est celle aussi que nous devons repenser à nos frontières. Je viens de dire un mot parce que j’ai évoqué tout à l’heure les sujets démographiques et migratoires. Nous devons être mieux capables de protéger nos frontières.
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C’est aussi une souveraineté économique et financière qu’il nous faut repenser. Je parlais de l’Iran tout à l’heure. On peut continuer fièrement à défendre notre agenda iranien. Pourquoi nous trouvons-nous dans cette situation ? Parce qu’il y a une extraterritorialité de fait du dollar. Parce que nos entreprises, même quand nous décidons de les protéger, d’avancer, elles dépendent du dollar. Je ne suis pas en train de dire qu’il faut lutter contre le dollar, mais il faut construire une vraie souveraineté économique et financière de l’euro. Et là aussi, nous avons été trop lents.
[…]
Le reste du discours est beaucoup moins percutant, avec un retour à une certaine langue de bois. Il n’est sans doute pas nécessaire de commenter les extraits présentés, le temps et les actes seront seuls juges de la volonté ou des moyens derrière ces mots. On peut juste imaginer qu’il devrait être reçu 5/5 à Washington DC. Mais ce qui a été dit et écrit restera.
Comme la célèbre phrase de Madeleine Albright ou la fiole de Colin Powell brandie à l’ONU que l’on ne pourra jamais remercier assez pour leur aide précieuse pour abattre ce système et qui permet encore aujourd’hui de montrer le cynisme de ces élites.
Quoi qu’il arrive, ce discours va suivre notre jeune président à la trace sans jamais relâcher la pression et gageons même que chaque politicien français ou journaliste devra en répondre.
Voici enfin quelques analyses à lire.
- Philippe Grasset dans dedefensa sur la notion d’état profond : Ainsi peut-on voir que l’expression “État profond”, telle que nous l’utilisons aujourd’hui, correspond à une situation d’urgence où le pouvoir politique se trouve soudain devant la possibilité, sinon la nécessité d’une politique créative de rupture.
- Nicolas Bonnal sur la déshérence du projet occidental : Le fait d’avoir assimilé le basculement mondial de ces dernières décennies et d’avoir pris la mesure des inégalités créées par une économie postindustrielle ne donne pas à cette présidence une garantie pour échapper à l’échec ou à la manip’ ; mais reconnaissons aussi que pour la première fois depuis longtemps un esprit présidentiel est capable de saisir et d’analyser les grandes transformations de cette époque étrange.
- Philippe Grasset dans dedefensa signale que même Poutine est sur le coup : “Je pense que tout le monde se rend compte, et le Président Macron l’a récemment dit en public, que le leadership de l’Occident touche à sa fin”, a déclaré Vladimir Poutine.
- Et enfin l’analyse du Saker US
Ajout du 08/10/2019 : Une question posée à Poutine …
Hervé
Note du Saker Francophone
D'aucuns pensent qu'il s'agit d'un coup de com sans lendemain du président ou de son équipe marketing. Si c'est le cas, c'est plutôt raté vu l'absence de l'événement dans les médias de masse...
D'autres ne s'étonnent pas, sachant que Macron est un globaliste achevé, partisan d'un gouvernement mondial, comme son mentor Attali. Mais ce gouvernement ne pourra exister que si l'hégémonie US prend fin, car l'histoire montre que les États-Unis ne voudront jamais partager le pouvoir avec qui que ce soit.
Il faut donc remettre la nation indispensable à sa place, à côté des autres et notamment d'une Europe forte tenant son rang.
D'où les actions de la Fed, du FMI et d'autres, tendant à supprimer le privilège exorbitant du dollar US.
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