Les vraies raisons pour lesquelles les médias admettent soudainement la menace de récession


Par Brandon Smith − Le 21 août 2019 − Source Alt-Market.com


Une chose qu’il est important de comprendre au sujet des médias grand public, c’est qu’à l’occasion, ils disent la vérité. Cependant, les vérités qu’ils admettent sont presque toujours enveloppées dans des mensonges ou racontées au public bien trop tard pour que l’information soit utile. La dissection de l’information des médias grand public et le tri entre la vérité et la propagande constituent l’essentiel de ce que les médias alternatifs font (ou devraient faire). Au cours des deux dernières semaines, j’ai reçu une foule de courriels me posant des questions au sujet de l’inondation soudaine des médias avec le sujet de la récession et de l’effondrement économique. Ce brusque virage à 180 degrés des médias grand public (et des banques globales) sur l’économie justifie-t-il de s’en inquiéter ? Oui, c’est le cas.


La première inclination d’une partie du mouvement pour la liberté sera de supposer que les rapports traditionnels de crise économique imminente ne sont qu’une tentative de ternir l’image de l’administration Trump, et que le discours sur la récession est « exagéré ». C’est en partie vrai ; Trump est censé agir comme un bouc émissaire, mais ce n’est pas l’ensemble du tableau. Le fait est que le modèle d’information que suivent les médias aujourd’hui correspond presque exactement au modèle qu’ils ont suivi jusqu’à la crise du crédit de 2008. Ne vous y trompez pas, un krach financier se produit en effet MAINTENANT, tout comme il l’a fait après les avertissements des médias en 2007/2008, et les raisons pour lesquelles les médias l’admettent aujourd’hui sont calculées.

Avant d’en venir à cela, nous devrions examiner comment les médias ont réagi pendant la période qui a précédé l’effondrement de 2008.

En 2005 et 2006, les multiples médias grand public ont ignoré tous les signaux alertant d’un crash en approche en dépit des nombreux avertissements lancés par les économistes alternatifs. En fait, ils ont surtout ri de la perspective de l’effondrement du plus grand marché haussier de l’histoire des actions et de l’immobilier (à cette époque) qui est actuellement en train de s’effondrer. Puis, brusquement, les médias et les institutions globalistes qui dictent la manière dont l’information est diffusée, ont changé de position et ont commencé à parler de « récession » et de « potentiel de crash ». Du New York Times au Telegraph, en passant par Reuters et d’autres, aussi bien le FMI, la BRI que les officiels de la Réserve fédérale, tout le monde s’est soudain mis d’accord avec les économistes alternatifs sans pour autant s’en remettre à eux ni leur accorder le moindre crédit pour avoir fait les bonnes analyses financières.

En 2007/2008, la discussion a tourné autour des produits dérivés, un sujet juste assez compliqué pour embrouiller la majorité des gens et les amener à se désintéresser de l’élément déclencheur de la crise économique, à savoir la création et le dégonflement de bulles par les banques centrales à travers une politique orchestrée. Au lieu de cela, le public voulait juste savoir comment l’accident allait être réparé. Oui, une partie du blâme est allée au système bancaire, mais presque personne au sommet n’a été puni (un seul banquier aux États-Unis a fait face à des accusations de fraude). En fin de compte, la crise a été épinglée comme une « tempête parfaite » de coïncidences, et les banques centrales ont été applaudies pour leur « action rapide » dans l’utilisation des stimuli et de l’assouplissement quantitatif pour nous sauver tous d’une forte récession. Les banquiers ont même été qualifiés de « héros« .

Bien sûr, la culpabilité de la banque centrale a été examinée plus tard, et Alan Greenspan a même admis une responsabilité partielle, affirmant que la Fed savait qu’il y avait une bulle, mais qu’elle ne savait pas à quel point elle était vraiment dangereuse. C’était un mensonge. Selon le procès-verbal de la Fed de 2004, Greenspan a cherché à faire taire toute dissidence sur la question de la bulle immobilière, affirmant qu’elle susciterait un débat sur un processus que « seule la Fed a compris ». Ce qui veut dire qu’il y a effectivement eu des discussions sur l’immobilier et les signes avant-coureurs sur cette bulle de crédit, mais Greenspan l’a étouffé pour empêcher le public d’en entendre parler.

Aujourd’hui, nous avons une dynamique très similaire. L’utilisation du « mot en R » dans les médias grand public et dans les banques centrales a été strictement limitée ces dernières années. Dans le procès-verbal de la Fed d’octobre 2012, Jerome Powell a spécifiquement mis en garde contre ce qui se passerait si la Réserve fédérale resserrait les liquidités et augmentait les taux d’intérêt pour les transformer en faiblesse économique. Il a averti que cela aurait des effets négatifs sur l’environnement des investissements accro aux stimulants que la banque centrale avait favorisé. Cette discussion a été tenue à l’écart du public jusqu’à il y a seulement un an et demi. Dès que Powell est devenu président, il a mis précisément en œuvre ces mesures.

Ce n’est qu’au cours de la dernière année que l’on a commencé à parler de récession et ce n’est qu’au cours des deux dernières semaines que les médias ont commencé à insister sur le fait qu’un krach financier approchait à grands pas. La réalité est que si l’on supprime le soutien illusoire des mesures de relance de la banque centrale, notre économie n’a jamais quitté la « Grande Récession » de 2008. Les signes d’un nouveau recul marqué des fondamentaux économiques ont été perceptibles dès avant les élections de 2016. Depuis au moins l’hiver dernier, des alarmes retentissent sur l’immobilier, les marchés de l’automobile, le secteur manufacturier, le fret et le transport maritime, les niveaux d’endettement historiques, la courbe de rendement, etc., tout comme la Fed a relevé ses taux au taux d’inflation neutre et augmenté les réductions des actifs du bilan de 30 milliards à 50 milliards $ ou plus par mois.

Les médias devraient avoir couvert les dangers de la crise économique au cours des 2 à 3 dernières années. Mais ils n’ont pas accordé beaucoup de crédit à ces problèmes jusqu’à tout récemment. Alors, qu’est-ce qui a changé ?

Je ne peux qu’émettre des hypothèses sur les raisons pour lesquelles les médias et les élites bancaires choisissent le moment où ils admettent face au public ce qui est sur le point d’arriver. Tout d’abord, il ressort clairement de leurs efforts pour étouffer toute discussion libre qu’ils ne veulent pas que la population sache trop longtemps à l’avance qu’un accident est imminent. D’après les faits, que j’ai exposés en détail dans des articles précédents, les banques centrales et les banques internationales organisent parfois ce type de crash afin de consolider la richesse et de centraliser encore plus leur pouvoir politique. Est-ce une conspiration ? Oui, ça l’est, et celle là est démontrable.

Lorsqu’ils publient enfin les faits ou qu’ils permettent à leurs médias manipulés de rendre compte des faits, il semble qu’ils prévoient un délai d’avertissement d’environ 6 à 8 mois avant que les chocs économiques ne surviennent. Dans le cas du krach actuel des fondamentaux (et éventuellement des marchés actions), le délai pourrait être plus court. Pourquoi ? Parce que cette fois-ci, les banques et les médias ont un bouc émissaire sous la forme de Donald Trump, et par extension, ils ont un bouc émissaire sous la forme des conservateurs, des populistes et des militants pour la souveraineté.

La grande majorité des articles sur la récession économique qui circulent dans les principales sources d’information font directement référence à Trump, à ses partisans et à la guerre commerciale comme étant les principaux méchants à l’origine de la récession. Les avertissements de la Fed, de la BRI et du FMI insinuent la même accusation.

Quiconque a lu mon travail au cours des dernières années sait que j’ai mis en garde contre Trump en tant que faux prophète du mouvement pour la liberté et des conservateurs en général. Et tout le monde sait que ma principale préoccupation a été que les globalistes fassent imploser la Bulle de Tout sous la surveillance de Trump, pour ensuite blâmer tous les conservateurs pour les conséquences.

Pour être clair, Trump n’est pas la cause de la Bulle de Tout, ni la cause de son implosion actuelle. Aucun président n’a le pouvoir de déclencher un effondrement de cette ampleur, seules les banques centrales ont ce pouvoir. Lorsque Trump affirme que la Fed provoque un ralentissement, il dit la vérité, mais lorsqu’il affirme que les craintes de récession sont exagérées, ou « inappropriées« , il ment. Ce qu’il ne dit pas au public, c’est que son travail consiste à aider la Fed dans ce processus de démolition économique contrôlée.

Les aveux de crise dans les médias coïncident directement avec les actions politiques de Trump. En d’autres termes, Trump fournit une couverture parfaite pour que les banques centrales puissent faire s’effondrer l’économie sans être tenues responsables. L’insistance de Trump à s’attribuer tout le mérite de la bulle boursière ainsi que des chiffres frauduleux du PIB et de l’emploi, après avoir expressément averti de tout cela pendant sa campagne électorale, a maintenant lié l’économie comme une corde au cou des conservateurs. Le ton de l’avertissement dans les médias m’indique que les élites bancaires sont sur le point de resserrer ce nœud coulant.

Un autre facteur sur notre agenda au-delà des distractions géopolitiques utiles de Trump est la possibilité d’un Brexit « sans accord » en octobre. Je continue de croire que ce résultat (ou quelque chose de très similaire) a été poussé à l’inéluctabilité par l’ancien Premier ministre Theresa May et les globalistes de l’UE, et qu’il sera utilisé comme un bouc émissaire de plus pour le crash qui s’accélère actuellement dans l’UE. Avec l’Allemagne au bord de la récession, la Deutsche Bank au bord de l’insolvabilité, l’Italie au bord de la crise politique et financière, etc., ce n’est qu’une question de mois avant que l’Europe voit son propre « moment Lehman ». Le Brexit est, à mon avis, un repère dans ce planning sur le moment où l’effondrement atteindra sa vitesse de croisière.

En résumé, les médias grand public et les institutions bancaires globales ont deux objectifs pour informer le public sur la récession en ce moment : ils cherchent à couvrir leurs propres arrières quand la prochaine crise frappera pour pouvoir dire qu’ils ont « essayé de nous avertir », et ils conditionnent une majorité du public à blâmer automatiquement les conservateurs et les tenants de la souveraineté quand les conséquences les toucheront sans merci.

Comme la vérité d’une récession frappe le public au visage, les médias vont probablement reculer légèrement, tout comme ils l’ont fait en 2008, et suggérer que le ralentissement est « temporaire ». Ils diront que ce n’est « pas une répétition de la crise du crédit », ou qu’elle « disparaîtra une fois que Trump aura quitté le pouvoir ». Il s’agira de mensonges destinés à maintenir la complaisance du public alors même que le château de cartes s’effondre autour de lui. Le fait est que les données concrètes montrent que les conditions économiques aux États-Unis et dans la plupart des pays du monde sont beaucoup plus instables qu’elles ne l’étaient en 2008. Il ne s’agit pas de l’éclatement d’une bulle de crédit, mais de l’éclatement de la « Bulle de Tout ».

Le rythme du récit s’accélère, et je crois qu’un effondrement de la bulle se produira assez rapidement, peut-être au cours des quatre à six prochains mois. Si c’est le cas, il est probable que Trump ne soit pas prévu pour un second mandat à la présidence en 2020. Le soutien très diviseur de Trump pour les lois sur les armes à feu « Red Flag« , une décision qui lui fera perdre un soutien considérable parmi les conservateurs pro-armes à feu, m’indique également qu’il est probable qu’il n’est pas destiné à être président en 2020. C’est un autre signe qu’un retournement massif se rapproche.

Au fur et à mesure que les événements se déroulent, il semble que Trump ait servi son objectif pour les globalistes et qu’il sera remplacé l’année prochaine, probablement par un démocrate d’extrême gauche. Il n’y a que quelques scénarios que je peux imaginer dans lesquels Trump reste au pouvoir, l’un d’eux étant une guerre majeure qui pourrait l’obliger à conserver la présidence pour que les globalistes puissent terminer un programme de changement de régime dans des pays comme l’Iran ou le Venezuela. Cela pourrait, cependant, être poursuivi sous la direction d’un président démocrate presque aussi facilement que si Trump et son cabinet élitiste avaient préparé le terrain à l’avance. Comme en 2007-2008, il est peu probable que les médias grand public admettent un ralentissement qui ne se produira pas de sitôt. En se basant sur le comportement des médias et des institutions bancaires, nous pouvons prévoir avec une certaine certitude une crise économique à court terme. Il est clair qu’une panne majeure est prévue avant les élections de 2020, si ce n’est beaucoup plus tôt.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par Olivier pour le Saker Francophone

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