Par Fr. Andrey TKACHEV − le 22 avril 2018 − Source orientalreview.org
Pourrait-on considérer, au moment où Napoléon traversa le fleuve Neman, et dit de la Russie « que son destin s’accomplisse », qu’une agression de la Russie par une Union européenne du XIXe siècle avait commencé ? On peut l’appeler comme on veut, mais à l’exception des Balkans, alors sous occupation turque, toute l’Europe était embarquée dans cette campagne − la Prusse, l’Autriche et la Suisse en tant qu’alliés, et la Pologne, l’Espagne et l’Italie comme vassaux. Il ne manque quasiment aucun pays. Bien entendu, il n’y a pas de sens historique à plaquer un vocabulaire contemporain sur des événements passés. Mais là où le chercheur s’arrête, le polémiste peut s’aventurer. Et, ces précautions étant posées, je vais pourtant considérer que la campagne napoléonienne était une campagne de l’Union européenne d’alors. À cette époque, elle n’était pas unifiée par un marché commun du travail et des capitaux, mais par un génie, qui s’était extrait de la révolution comme un serpent sort du feu ; un génie en lequel beaucoup, quand ils ne virent pas l’Antéchrist en personne, distinguèrent son annonciateur.
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