Le gel des actifs russes n’existe que dans les médias


Le 18 juin 2015 – Source: Fort Russ

Mettons les points sur les «i» en ce qui concerne la saisie d’actifs russes dans l’affaire Ioukos

Le siège de Ioukos Universal Limited à Moscou

Disons-le tout net, il n’y a pas de gel ni de saisie en tant que tels, et il n’y en aura sans doute pas. Je peux l’expliquer sans la moindre difficulté, mais le problème, c’est que nos journalistes sont plus intéressés par les grands titres que par les faits et l’interprétation correcte de ce qui se passe. Continuer la lecture

De la Chine à Assad, l’aventure c’est l’aventure


Un bloc militaire eurasien va-t-il prendre forme pour combattre l’Armée de la Conquête lancée contre la Syrie?


Par Philippe Grasset – le 17 juin 2015 – Source Dedefensa

Christina Lin

Pour une fois, attardons-nous à une prospective assez audacieuse, qui se formule avec le titre «Un bloc militaire eurasien va-t-il prendre forme pour combattre L’Armée de la Conquête lancée contre la Syrie ?». L’auteur(e) est une dame, Christina Lin, qui n’est ni une amatrice, ni une rêveuse impénitente. Elle est chercheuse à l’université SAIS-John Hopkins, au Centre des relations transatlantiques, après avoir été directrice de la politique chinoise au département de la Défense (Pentagone). Elle a publié un livre qui témoigne de son expertise chinoise qui lui est évidemment naturelle puisqu’elle est d’origine taïwanaise, La nouvelle Route de la soie : la stratégie de la Chine dans le grand Moyen-Orient. Sa spécialisation à cet égard porte sur l’évolution stratégique de la Chine, non pas dans le cadre asiatique/Pacifique mais à l’inverse, dans le cadre eurasien et par rapport au monde moyen-oriental ; donc l’évolution de l’Eurasie qui nous concerne directement, puisque la Russie y est partie prenante avec la question tchétchène, – la Russie qui est l’objet d’une crise fondamentale avec le bloc BAO à propos de l’Ukraine. Continuer la lecture

L’Europe vassale des US : panorama et perspectives

Bryan MacDonald

Par Bryan MacDonald – le 17 juin 2015 – Source Russia Today.

En suivant servilement la politique de Washington face à la Russie, les dirigeants européens sont surtout en train de planter des aiguilles dans des poupées vaudous à leur propre effigie. Je veux dire que leurs actes sont aussi inutiles que ridicules.

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Pourquoi Poutine ne reconnait pas la DPR et la LPR comme états souverains (VOSTFR)


The Saker

The Saker

Par le Saker original – Le 14 juin 2015 – Source thesaker.is

Grâce à mon génial ami Tatzhit Mikhaïlovitch je peux, encore une fois, partager avec vous la version sous-titrée d’une déclaration vidéo d’importance cruciale faite par Nicolas Starikov. Les hourra patriotes [ultra-nationalistes russes, NdT] vont être furieux, mais beaucoup d’entre vous apprécieront la sophistication de la stratégie de Starikov (bon, en fait de Poutine).

Régalez vous !

le Saker

Vidéo de Nicolas Starikov sous-titrée en Français
Traduction des sous-titres Claude Rodier

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Pourquoi la Russie ne rétrocèdera pas les îles sud de l’archipel des Kouriles au Japon


Par Ajay Kamalakaran – Le 11 juin 2015 – Source Russia Insider

Mis à part l’aspect émotionnel de la problématique et ses ressources naturelles, le chapelet des îles Kouriles est d’une valeur stratégique immense, et constitue une des principales voies d’accès à l’océan Pacifique pour la flotte russe.

Et elles sont aussi magnifiques

Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a récemment invité le président russe, Vladimir Poutine, à visiter le Japon à titre officiel, séjour au cours duquel les deux pays pourront  tenter de résoudre une dispute territoriale vieille de 70 ans.

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Guerre des chefs : Schloss Elmau contre Ufa


Par Andrew Korybko – Le 8 juin 2015 – Source thesaker.is

Les grands médias adulent les leaders du G7 et leur dernière rencontre en date, se plaisant à rappeler que, comme prévu, la Russie en a été exclue. Ils ont décidé d’en rajouter sur le côté cool de l’événement en soulignant la décontraction de tous les leaders, donnant l’impression que Poutine est passé à côté d’une soirée feu de camp sympa avec ses copains plutôt que de l’une des réunions pro-Occident les plus importantes de l’année. Bien que certains regrettent l’absence de la Russie, ils oublient les sommets relativement plus importants que cette dernière accueillera le mois prochain. Les sommets des BRICS et de l’OCS, qui se succéderont début juillet à Oufa, dans l’Oural, rassembleront les acteurs et les agitateurs les plus importants du monde actuel. Par rapport au G7, on voit clairement que les sommets du monde multipolaire et du monde unipolaire se retrouvent dos à dos, et que, in fine, la Russie a plus à gagner en se rangeant du côté des premiers plutôt que du second.

Le sommet du G7 (Otan + Japon)

Le sommet organisé en Allemagne serait plutôt à considérer comme un rassemblement des alliés les plus importants de l’Otan. Pour l’essentiel, il fonctionne comme un club de discussion transatlantique déguisé en forum économique. La présence du Japon tient au fait qu’il représente le bastion géopolitique de l’Occident en Orient. Au-delà des commentaires rituels sur le dérèglement climatique, cette rencontre a vu ses membres condamner unanimement la supposée agression russe en Ukraine et plaider en faveur du maintien des sanctions malgré le retour de bâton économique qu’elles impliquent pour certains d’entre eux. Cette année, on y a également vu une poignée de pays non européens coopératifs, les dirigeants de l’Ethiopie, de l’Afrique du Sud, de l’Irak, de la Tunisie, du Nigeria et du Sénégal étant accourus à Schloss Elnau pour parler politique avec les grands. Chacun d’eux recherche une assistance quelconque de l’Occident, par exemple dans la lutte contre le terrorisme, leur participation devant alors être considérée comme révélatrice des lieux où le monde unipolaire s’apprête à frapper.

Certains de ces États non européens sont de purs vassaux, comme l’Irak, la Tunisie et le Sénégal, tandis que les autres (Éthiopie, Afrique du Sud, Algérie et Nigeria) oscillent entre les mondes unipolaire et multipolaire, leurs dirigeants s’efforçant de trouver le bon équilibre (ou le plus profitable). Il est évident que plus ils se rapprocheront de l’Occident, plus ils lui seront inféodés sur le plan stratégique. L’Algérie, par exemple, constitue toutefois un cas à part, car il lui est extrêmement difficile de manœuvrer hors de son confinement géopolitique. L’Afrique du Sud, par contre, n’a aucune bonne excuse à proposer pour sa présence au G7 sans son allié BRICS, la Russie, hormis le fait que Zuma tient à s’afficher aux côtés des grands manitous occidentaux. Quoi qu’il en soit, dès qu’on prend un peu de recul, on voit clairement que l’Occident compte utiliser ces États comme têtes de pont dans leurs régions d’Afrique respectives (l’Irak jouant déjà ce rôle pour l’ensemble du Moyen-Orient).

Les sommets des BRICS et de OCS (multipolaires)

Le sommet multipolaire d’Oufa est bien différent de celui du G7 au château d’Elmau. Pour commencer, les BRICS réunissent les forces géopolitiques parmi les plus notables d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique du Sud, chacune d’elles ayant un intérêt dans la construction d’un monde multipolaire. En ce qui concerne l’Afrique du Sud, comme nous l’avons vu, Zuma veut jouer à la politique avec les marionnettistes occidentaux alors que, en même temps, l’establishment de son pays est lancé sur une trajectoire multipolaire. Cette identité politique bipolaire fait de l’Afrique du Sud le plus faible et le plus instable des BRICS. Il est probable qu’il n’y a été intégré que pour servir de porte d’entrée économique au reste du continent, en commençant par les pays relativement stables du cône méridional. Cela dit, et quoi qu’il en soit de l’Afrique du Sud, il reste acquis que les BRICS poursuivront la mise en place de leur architecture financière non occidentale en renforçant la Nouvelle banque de développement (souvent appelée Banque des BRICS) dont la naissance a été annoncée il y a peu. Des déclarations fermes de rejet des sanctions unilatérales faisant clairement référence à la politique occidentale à l’encontre de la Russie sont probablement à l’ordre du jour, tout comme pourraient l’être quelques projets bilatéraux ou multilatéraux inattendus entre les membres du groupe.

La seconde partie de l’assemblée multipolaire, le sommet de l’OCS, s’annonce encore plus passionnante que celui des BRICS. Les principaux membres du groupe seront rejoints par tous les observateurs et partenaires du dialogue, la majorité de l’Eurasie étant représentée sous une forme ou une autre. On rapporte que l’Inde et le Pakistan seront finalement admis en tant que membres à part entière, tandis que la Russie a laissé entendre que la même chose pourra avoir lieu avec l’Iran si les sanctions internationales sont levées d’ici le 30 juin, juste avant le début de l’événement. De plus, le secrétaire général du groupe, Dimitri Mezentsev, a annoncé début février que la Syrie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie et le Bangladesh demanderaient le statut d’observateur, tandis que les Maldives et le Népal ont demandé à participer au dialogue. Tout cela signifie que l’OCS est en passe de rassembler la plus grande partie de l’Asie en vue de constituer un jour un concert des grandes puissances dans les questions de sécurité de l’Eurasie. Les synergies envisagées entre des membres officiels et officieux aussi divers présentent certainement des difficultés, mais ce qu’il faut retenir, c’est que l’OCS s’emploiera à les faciliter par la mise en place d’un mécanisme de coopération plus étroite.

Cui Bono ? À qui profite le crime ?

Ayant vu ce qu’il en est des sommets du G7 et des BRICS/OCS, il convient de déterminer lequel des deux est le plus avantageux pour la Russie, et lequel lui est en fait stratégiquement préjudiciable.

G7 (OTAN + Japon) :

Le G8, comme on l’appelait lorsque Moscou en faisait partie, visait largement à rassurer l’Occident (Otan + Japon) et la Russie quant à leur sentiment réciproque d’insécurité. Les premiers avaient l’impression que les dirigeants russes pouvaient être influencés par la position pro-occidentale du groupe et que, si on leur laissait suffisamment de temps (comme le soutiennent toujours les atlantistes), ils finiraient par intégrer la communauté des nations occidentales en tant que partenaire junior. De son côté, la Russie avait une perception entièrement différente du groupe. Elle n’y voyait pas un abandon de ses intérêts ou de son identité, mais plutôt une reconnaissance triomphante de sa puissance et de son influence. Le fait que le chef de la Fédération russe était assis côte à côte avec ses pairs occidentaux dans les discussions autour des grands thèmes de l’année était une puissante marque de prestige. Cela montrait que, en dépit de ses objections permanentes concernant la démocratie, l’Occident traitait in fine la Russie sur un pied d’égalité.

Malheureusement, il est apparu que cette perception du G8 par la Russie était erronée, et que celle des pays occidentaux était plus proche de la réalité (également parce qu’ils représentent les 7/8 de ses membres). Cette pensée collective unipolaire a conduit à l’éviction de la Russie du G8 au début de la Nouvelle guerre froide, le groupe ayant annoncé clairement la couleur en se présentant comme une réunion unipolaire. Il n’a peut-être pas exercé explicitement cette fonction quand la Russie en faisait partie (1988-2014), mais c’est uniquement parce qu’il rongeait son frein à dessein en vue d’amener la Russie à se rapprocher (en particulier dans les dernières années Eltsine, lorsque la Russie s’est jointe à lui). Désormais, il n’a plus besoin de cette main de fer dans un gant de velours. Il peut se lâcher, d’où tout le battage agressif autour de la Russie et des sanctions. La Russie a semblé un peu déçue d’être évincée par le G8 l’année dernière, mais, rétrospectivement, c’est peut-être un mal pour un bien comme nous allons le voir.

BRICS/OCS (réunion multipolaire)

La Russie a mal calculé les avantages du G8, probablement parce qu’elle pensait pouvoir renforcer son influence en traitant d’égal à égal avec ses membres. Seulement, les deux seuls à être égaux dans le groupe étaient la Russie et les États-Unis, tous les autres étant inféodés à Washington et non des membres indépendants. La plus grande erreur de Moscou a donc été de penser que ces derniers poursuivraient logiquement leurs intérêts économiques et n’oseraient pas sanctionner leur partenaire ; la mise en œuvre des sanctions l’a démontré clairement. Ce rappel des faits en introduction de la section relative à l’assemblée multipolaire vise à montrer que celle-ci représente l’exact opposé des BRICS et de l’OCS. Dans ces organisations, tous les membres sont considérés comme égaux, aucun d’eux ne pouvant être décrit par quiconque comme une marionnette. La raison en est qu’ils ont tous suivi une trajectoire multipolaire au cours des deux dernières décennies, qui les a conduits à trouver un équilibre avec leurs principaux partenaires, comme dans le cas des pays d’Asie centrale vis-à-vis de la Russie et de la Chine. L’Inde, le Pakistan et l’Iran font de même, mais de manière plus affirmée que les pays d’Asie Centrale, en partie du fait de leur population plus nombreuses, d’une économie plus puissante et d’une plus grande liberté de mouvement géopolitique.

Rien de tout cela n’enlève cependant quoi que ce soit au fait que tous les membres des BRICS et de l’OCS sont des États indépendants ayant un programme de coopération commun. Les membres des BRICS s’attachent à instaurer un modèle économique plus équitable, d’où leurs initiatives de mise en place d’une architecture financière non occidentale et de renforcement de la coopération entre eux. Les membres de l’OCS, quant à eux, se caractérisent par leur opposition partagée aux fléaux que sont le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme. Ils sont très conscients des menaces existentielles que fait peser chacune de ces armes asymétriques. Si l’unité de vues entre l’Inde et le Pakistan laisse à désirer, il n’en demeure pas moins que tous deux souhaitent intégrer la même organisation régionale. Ils montrent ainsi que leur rivalité a ses limites et suscitent l’espoir que l’OCS pourra tempérer leur antagonisme mutuel. Après tout, tout le monde sait en Eurasie que les États-Unis profitent de tous les conflits et font tout pour y entretenir la division, et qu’ils ne répugnent pas à recourir au terrorisme, au séparatisme ou à l’extrémisme. Plus l’Eurasie est divisée, plus il est facile pour les États-Unis d’atteindre leurs objectifs stratégiques ; à l’inverse, plus elle est unie au travers de diverses structures (telles que l’OCS), mieux elle est armée pour résister et repousser toute ingérence extérieure superflue.

Conclusion

L’éviction de la Russie par le G7 a eu surtout pour conséquence, imprévue, le réveil de Moscou, qui rêvait jusque-là d’être acceptée par l’Occident et a brusquement pris conscience de sa situation cauchemardesque. En effet, l’Occident n’a jamais été un vrai partenaire, et tous ses gestes amicaux et déclarations de soutien ne visaient qu’au désarmement stratégique des décideurs russes. En réponse à la douche froide de la rhétorique anti-russe et aux agissements actuels de l’Occident (prétendument en bons termes avec Moscou il y a seulement quelques années), la Russie s’est tournée vers l’est et a déclaré fermement son intention de construire un monde multipolaire. Bien qu’annoncée de longue date, cette initiative n’a jamais été autant prise au sérieux qu’aujourd’hui. L’Occident a fait la preuve qu’il ne pourra jamais cohabiter pacifiquement avec la Russie tant que le caractère unipolaire restera à l’ordre du jour, et que la seule possibilité pour la Russie d’être traitée sur un pied d’égalité (sans même parler de sa survie sous sa forme politique et territoriale actuelle) consistera à se tourner résolument et définitivement vers l’Eurasie.

En conséquence, la Russie et la Chine se sont attachées à simplifier leur partenariat stratégique pour en faire le moteur de l’intégration pan-eurasienne (qui a déjà fait ses preuves dans le passé, mais pas à une échelle aussi ambitieuse) et instaurer la vision multipolaire qu’elles partagent. Dans ce contexte, les réunions multipolaires des BRICS et de l’OCS à Oufa peuvent être considérées comme la prochaine étape majeure de cette initiative. Il est d’ailleurs hautement symbolique qu’elles soient accueillies cette année par la Russie (et en plus, consécutivement). Rien d’autre ne saurait montrer à l’Occident avec plus d’éclat que la Russie le rejette autant qu’il rejette lui-même la Russie, aussi surprenant que cela puisse lui paraître de prime abord. Moscou indique que toute coopération entre la Russie et l’Occident devra dès lors obéir à ses conditions multipolaires de respect et d’égalité géopolitiques authentiques, et que l’époque où la Russie se précipitait dans les structures mises en place par l’Occident est depuis longtemps révolue. À la place de reliques unipolaires telles que le G7, des institutions multipolaires émergentes telles que les BRICS et l’OCS sont devenues les acteurs les plus dynamiques des événements mondiaux. Les intérêts souverains de la Russie sont mieux servis et protégés par l’alternative multipolaire que l’Occident lui a imposée involontairement.

Andrew Korybko

Traduit par Gilles Chertier, relu par jj  pour le Saker Francophone

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Le Pentagone se prépare-t-il vraiment à lancer une attaque nucléaire contre la Russie ? (Un indice : non !)


The Saker

The Saker

Par le Saker original – Le 6 juin 2015 – Source : thesaker.is

L’internet est en effervescence avec des articles affirmant que les États-Unis préparent une attaque nucléaire contre la Russie. Apparemment, tout a commencé avec un article dans le Web Socialiste Web Site intitulé US officials consider nuclear strikes against Russia [Les responsables états-uniens envisagent des frappes nucléaires contre la Russie].  Cet article a ensuite été repris par Global Research, qui a amélioré le titre en Military Madness : US Officials Consider Nuclear Strikes against Russia [Folie militaire : les responsables états-uniens envisagent des frappes nucléaires contre la Russie].  Ensuite, tous les autres ont repris le bobard provoquant la panique et ont couru derrière lui.

Tous cela n’a aucun sens.

Voici ce qu’il se passe en réalité.

Tout a vraiment commencé avec Associated Press qui a publié un article sur la façon dont les États-Unis pourraient déployer des missiles en Europe pour contrer la Russie [US might deploy missiles in Europe to counter Russia].  Notez bien que cette histoire originale parle de contrer, pas d’attaquer. Si vous lisez l’article, vous verrez que tout cela est très simple : certains cercles aux États-Unis accusent la Russie de déployer des missiles de portée intermédiaire en Europe en violation du Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF). Lorsqu’on a demandé aux huiles du Pentagone ce que les États-Unis pourraient faire à ce propos, leur réponse était prévisible à 100% : nous déploierons nos propres missiles. C’est tout.

La première question est de savoir si la Russie a fait quelque chose pour violer le traité INF. Un excellent article dans le National Interest titré Is Russia violating the INF treaty [La Russie viole-t-elle le traité INF] explique tout : cette affaire n’est fondée sur rien. Enfin bon, presque rien. Voici ce qui a provoqué toute cette panique :

1. La Russie a tiré quelques ICBM (missiles intercontinentaux à longue portée) une ou deux fois à une distance plus courte, ce qui a placé leur trajectoire en dessous de la limite maximale prévue par l’INF.  Mais puisque personne ne conteste que ces missiles sont des ICBM, cela ne signifie vraiment absolument rien.

2. Il y a des soupçons que la Russie pourrait développer des missiles de croisière à portée intermédiaire au sol dérivés du missile Iskander ou du Granat.  Mais puisqu’il n’y a aucune preuve que cela est arrivé, ces soupçons ne signifient rien non plus.

Ce qui se passe vraiment est très simple : depuis que les États-Unis vont de l’avant dans leur plan délirant de développer un bouclier anti-missile en Europe, la Russie a répondu en menaçant de déployer (selon certaines sources c’est fait) ses missiles Iskanders à Kaliningrad et le long de ses frontières occidentales. Les Iskanders sont des missiles très performants qui flanquent la trouille à l’Otan, parce qu’ils seraient parfaits pour frapper les centres de commandement des forces de l’Otan déployés à l’avant. La solution évidente pour l’Otan serait de ne pas déployer les centres de commandement de ses forces si loin à l’Est.  Mieux encore, laisser tomber le bouclier stupide de défense anti-missile résoudrait complètement le problème. Mais puisque l’Otan doit terrifier les Européens avec une menace russe inexistante, elle ne peut pas le faire : même si aucune menace de la sorte n’existe, les gars de l’Otan doivent montrer leur immense courage et leur détermination en faisant toutes sortes de choses stupides et inutiles.  Comme se déployer vers l’avant.

Comme résultat de sa brillante stratégie, l’Otan a maintenant une cible peinte sur ses installations anti-missiles de fantaisie et ses atouts déployés à l’avant. Et l’Otan n’apprécie pas du tout. Donc ils sont venus avec une autre déclaration stupide, idiote mais macho : «Nous déploierons nos propres missiles de portée intermédiaire pour menacer les missiles russes de portée intermédiaire.» Petit détail : les centres de commandement de l’Otan et les forces déployées à l’avant sont soit fixes soit vraiment faciles à détecter. Les Iskanders russes sont mobiles sur route et fondamentalement indétectables. Mais peu importe, tant que le public en général a conscience de sa peur et du courage viril de l’Otan – tout va bien, non ?

Donc récapitulons : l’Otan envisage le déploiement de missiles qui devraient répondre à une possible (future) violation par la Russie du Traité INF. Folie militaire ? Certainement pas !  Juste une variante potagère de démagogie politique, c’est tout. Si l’article du World Socialist Web Site était trompeur, alors le titre amélioré de Global Research est carrément irresponsable. Personne aux États-Unis n’envisage le recours à des armes nucléaires contre des missiles sur le territoire russe, parce que chacun sait que cela garantirait une réponse dévastatrice sur le territoire continental des États-Unis.  Bien sûr, si en employant le verbe envisager, nous voulons dire développer la capacité de, alors chaque camp a envisagé d’utiliser des armes nucléaire contre l’autre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais ces articles sonnent comme si les États-Unis avaient subitement décidé de se préparer à une attaque nucléaire contre la Russie, ce qui est une absurdité totale.

Donc veuillez noter que tout ce débat sur l’INF n’a rien à voir avec l’Ukraine. C’est juste un remake de la crise des Pershing/GLCM vs SS-20 des années 1980.  Nous sommes déjà passés par là. Rien de nouveau.

Les États-Unis n’ont aucun désir de s’engager dans une guerre nucléaire avec la Russie. La véritable stratégie US est très différente, mais pas moins dangereuse : ce que les États-Unis sont en train de faire est de provoquer une crise à partir de rien en créant des tensions à tous les niveaux, du secteur financier au sport, et à la question totalement artificielle de l’INF [sans oublier le révisionnisme historique comme arme de déstabilisation, NdT].  Du point de vue des États-Unis, les tentatives actuelles de subvertir la FIFA et de subvertir le Traité INF sont au même niveau conceptuel : faire vivre l’enfer aux Russkis à tous les niveaux. Et, évidemment, c’est ce qui est dangereux, à la limite de l’irresponsable, vraiment. C’est aussi voué à l’échec (vous pouvez parier qu’avec la dernière victoire états-unienne contre Blatter, immédiatement après sa réélection, la haine à l’égard des États-Unis dans le monde a bondi de X points supplémentaires). Oui, l’Empire est en mode panique, agissant stupidement et essayant de faire baisser les yeux aux Russes, malgré le fait que dans la culture russe, les menaces et la démagogie sont toujours interprétées comme un signe de faiblesse.

Une dernière chose : les Russes considèrent les zones de déploiement des Iskanders comme un secret d’État.  En d’autres termes, ils ne révéleront pas où ces missiles sont déployés ni ce qu’ils visent (rappelez-vous, les Russes ne croient pas aux menaces). Tout au plus, il s’assureront que l’Otan est au courant, en termes généraux, si nécessaire. Mais n’attendez pas de menaces en provenance de Moscou.

En fin de compte, la question vraiment intéressante est de savoir si les Russes déploieront une nouvelle génération de missiles de portée intermédiaire. Si oui, ils l’annonceront et se retireront officiellement de l’INF. Mon sentiment est que c’est ce qu’ils pourraient faire. Les Russes commencent à en avoir vraiment, vraiment marre de l’absence totale de coopération des US/Otan/UE, de leur mauvaise volonté générale et de leurs constantes petites provocations. Il y a un dégoût particulier pour les États prostitués d’Europe centrale (Pologne, Roumanie). Le Kremlin pourrait comprendre une réalité simplement militaire : puisque la Russie n’a pas de plans offensifs pour attaquer l’Europe, les missiles états-uniens de portée intermédiaire ne serviront à rien en Europe, alors que la population locale pourrait commencer à paniquer à voir les missiles nucléaires US arriver en grand nombre. En revanche, puisque la Russie est en position purement défensive, avoir des missiles de portée intermédiaire pourrait être très utile pour se protéger contre une éventuelle attaque de l’Otan.  Enfin, il y a le facteur géographique : si les missiles russes de portée intermédiaire frappaient l’Europe, ce ne serait pas une attaque sur le continent américain. Mais si les missiles de portée intermédiaire états-uniens attaquaient la Russie, ce serait une attaque sur le continent russe. Donc lequel, à votre avis, aura les plus fortes réserves avant de presser sur le bouton ?

Évidemment, j’espère que les missiles de portée intermédiaire ne seront pas déployés. La dernière chose dont le monde a besoin, juste maintenant, est une nouvelle source de tensions et de peur. Et, comme je l’ai écrit plusieurs fois ici, tandis que les États-Unis veulent des tensions aussi fortes que possible (vraiment sans guerre), la Russie a désespérément besoin des tensions les plus basses possibles. Donc je pense que les Russes travailleront secrètement pour être prêts à déployer des missiles de portée intermédiaire à très court terme, mais qu’ils essaieront de toutes leurs forces d’éviter une situation où ceux-ci pourraient être nécessaires.

Quoi qu’il en soit, la prochaine fois que vous tomberez sur un titre qui provoque la panique, genre les États-Unis sur le point de lancer une attaque nucléaire sur la Russie, respirez profondément, ne tirez pas de conclusions hâtives et prenez le temps de savoir si une telle hyperbole est justifiée ou non.

Salut,

The Saker

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

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Obama et Merkel : déclaration étonnement molle sur la Russie

Le 7 juin 2015 – Source Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Le président Barack Obama et Angela Merkel ont décidé avant le sommet du G7 d’avoir une position moins exigeante envers la Russie. Washington à besoin de la Russie dans plusieurs conflits globaux. L’UE est massivement sous pression, surtout à cause des réfugiés.

Angela Merkel et Barack Obama ne peuvent, malgré toute la rhétorique, ne peuvent pas faire de la politique globale sans la Russie.

Le président des États-Unis Barack Obama et la chancelière Angela Merkel ont donné le ton envers la Russie avant le sommet du G7. Il est relativement modéré. La Maison Blanche à indiqué : «Les deux dirigeants ont discuté de la crise persistante en Ukraine et ont décidé que les sanctions doivent être explicitement liées à l’implémentation complète des accords de Minsk par la Russie et le respect par celle-ci de la souveraineté de l’Ukraine.»

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Pour l’amour de la Russie : en Crimée [3/3]

Le Saker Original

Avant-propos

Je continue ma série d'articles sur la vraie Russie.Je poste aujourd'hui un journal de voyage écrit par Kolya Malloff dans lequel il partage magnifiquement ses sentiments sur le retour dans sa patrie. Il ya beaucoup de vraie Russie dans ce texte que je recommande fortement à tous, en particulier à ceux d'entre vous qui ont jamais été en Russie, ou ont seulement vu les aspects superficiels montrés généralement par les agences de voyages touristiques.

le Saker Original

Par Kolya Maloff – Le 8 avril 2015 – Source thesaker.is

Nous sommes partis de Pulkovo à minuit pour nous rendre en Crimée. J’attendais avec impatience le début de cette étape de notre course folle. Normalement, le plan de vol devrait nous avoir menés tout droit au-dessus de la zone de conflit du Donbass, exactement là où le MH17 a été abattu. Évidemment, en raison des tensions actuelles, notre avion a pris une route dérivée, par Rostov-sur-le-Don, afin de rester dans l’espace aérien de la Fédération de Russie.

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La militarisation de l’Histoire, le révisionnisme comme arme de destruction massive.

 


Andrew Korybko

Par  Andrew Korybko – Le 4 mai 2015 – Source thesaker.is

L’Eurasie est en voie de devenir intégrée comme jamais auparavant. La Route de la Soie chinoise et l’Union eurasienne de la Russie constituent la base structurelle pour cette connexion historique entre les continents.

Les États-Unis croient comprendre la menace que cela pose à leur hégémonie mondiale (voir Brzezinski et son Grand Échiquier), d’où le déploiement de sa dernière arme postmoderne de communication, la militarisation de la mémoire historique.

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