Obama et Merkel : déclaration étonnement molle sur la Russie

Le 7 juin 2015 – Source Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Le président Barack Obama et Angela Merkel ont décidé avant le sommet du G7 d’avoir une position moins exigeante envers la Russie. Washington à besoin de la Russie dans plusieurs conflits globaux. L’UE est massivement sous pression, surtout à cause des réfugiés.

Angela Merkel et Barack Obama ne peuvent, malgré toute la rhétorique, ne peuvent pas faire de la politique globale sans la Russie.

Le président des États-Unis Barack Obama et la chancelière Angela Merkel ont donné le ton envers la Russie avant le sommet du G7. Il est relativement modéré. La Maison Blanche à indiqué : «Les deux dirigeants ont discuté de la crise persistante en Ukraine et ont décidé que les sanctions doivent être explicitement liées à l’implémentation complète des accords de Minsk par la Russie et le respect par celle-ci de la souveraineté de l’Ukraine.»

Cette position évite la mention de l’annexion contre le droit international de la Crimée par la Russie, qui est vue comme une ligne rouge par les tenants d’une politique dure, autour de John McCain.

Le respect de la souveraineté de l’Ukraine à clairement été décrit de façon floue, il en ressort qu’il n’est pas clair si on s’attend encore à un retrait russe de la Crimée.

Il n’y a aucune mention de la Crimée dans les accords de Minsk, les Russes soulignent de leur côté depuis des mois qu’ils tiennent les accords de Minsk pour une bonne feuille de route. Mais le lien avec les accords de Minsk donne au gouvernement de Kiev une certaine flexibilité : s’ils réussissent à provoquer une escalade, ou d’en faire porter la responsabilité à la Russie, cela pourrait être interprété comme une rupture de l’accord de Minsk et pourrait de nouveau mener vers un durcissement.

Merkel à confirmé la nouvelle position des États-Unis et à même parlé d’une levée des sanctions : un assouplissement des sanctions envers la Russie ne dépendait, au dire d’Angela Merkel, que de la Russie elle-même. Dans un entretien de dimanche soir avec la chaîne télé Allemande ZDF, en marge du sommet du G7 dans le château Elmau, elle disait que les sanctions pourraient être levées si les accords de paix de Minsk étaient appliqués. « Ceci est largement dans la main de la Russie, mais aussi du côté Ukrainien », disait-elle.

Les Américains ne s’intéressent pourtant pas à une escalade en ce moment : la situation actuelle leur suffit pour tenir en respect la Russie, et continuer à occuper militairement l’UE. Le ministre des affaires étrangères John Kerry s’est récemment déplacé à Moscou, afin de discuter avec le président Poutine au sujet des différents foyers de tensions. Les Américains doivent coopérer avec les Russes, car ils ont avec le terrorisme international un ennemi commun. Cette stratégie était aussi clairement visible dans la conférence de presse de la Maison Blanche.

L’UE n’a pas de position propre sur la question russe. Le président de l’UE Donald Tusk déclarait pourtant que l’on devait durcir la position contre la Russie. Son opinion est pourtant négligeable. L’UE doit, en fait, en priorité essayer de calmer un peu la situation en Afrique du nord et au Moyen-Orient, ceci nécessite l’aide de la Russie : le flots de réfugies vers l’Italie ne tarit pas. En moins de quelques heures il a fallu de nouveau sauver en méditerranée des milliers de réfugiés en détresse. Suite à une douzaine d’actions de sauvetage, 3 480 personnes ont pu être mises en sécurité, selon la déclaration de la Garde-côte italienne.

Au cours des dernières semaines, des milliers de migrants ont tenté la dangereuse traversée de la Méditerranée vers l’Europe. Depuis le début de l’année plus de 40 000 personnes ont ainsi abordé les côtes italiennes. Dans toute l’Europe on en a dénombré plus de 65 000 jusqu’à mi-mai, selon l’organisation internationale pour la migration (IOM). Au moins 1 800 migrants ont péri depuis le début de l’année.

Cette situation ne peux durer car un grand nombre d’états européens refusent catégoriquement d’héberger plus de réfugiés. C’est ainsi que beaucoup de ceux-ci errent à travers l’Europe dans l’espoir d’être acceptés ici ou là. Mais l’UE n’a apparemment pas assez d’argent pour pouvoir aider ces personnes en détresse. Elle a d’autres priorités : le sommet du G7 à Elmau à coûté au moins €360 millions. Avec cette somme on pourrait probablement aider, puis intégrer de façon humaine tous les réfugiés actuels.

Foto: Jürg Christandl/KURIER

En plus nous sommes témoin de flambées alarmantes de mépris de l’humanité et de racisme : c’est ainsi que des fonctionnaires autrichiens d’extrême droite appartenant au parti politique FPÖ, dans un district viennois, se sont opposés à des enfants réfugiés avec des pancartes sur lesquels était écrit nein (NON) – signe que ces réfugiés devaient de nouveau disparaître. Ces confrontations barbares directes avec les partis politiques étaient jusqu’à présent inhabituelles et ont même effrayé le journal Kronen.

Que les politiciens européens arrivent malgré tout à se faire entendre sur le sommet du G7 avec ces questions existentielles est peu probable : Angela Merkel à mis l’accent dès le début sur une mise en scène parfaite et un maximum d’harmonie.

La position modérée envers la Russie pourrait aussi s’expliquer par le fait que les partis politiques européens en place ont peur pour leur avenir s’il n’arrivent pas à trouver une solution au problème des réfugiés.

En Autriche le partie évoqué plus haut, le FPÖ, vient de reprendre la majorité dans un sondage récent. Les capitales européennes ont pris acte de ce fait avec beaucoup d’inquiétude.1

Traduit par Jefke, relu par jj pour le Saker Francophone

Note

  1. le parti anti-immigration autrichien vient de passer de 10 à 27 % aux dernières élections
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