L’alliance a été relancée, mais elle ne peut pas sauver l’Occident.
Par Adam Tooze – Le 18 mai 2022 – Source New Statesman
En novembre 2019, depuis le salon doré du palais de l’Élysée, où Charles de Gaulle tenait jadis sa cour, Emmanuel Macron avertissait ses concitoyens européens que l’Otan, l’alliance transatlantique qui sécurise l’Europe depuis 1949, était sur le point d’être en « mort cérébrale ». L’administration du président Donald Trump, à l’horreur des propres soldats américains, venait de retirer unilatéralement son soutien aux forces kurdes du nord de la Syrie, les sacrifiant à Bachar el-Assad et Recep Tayyip Erdoğan. En l’espace d’un an, les États-Unis allaient imposer des sanctions à la Turquie, membre de l’Otan depuis 1952, pour son achat de missiles anti-aériens russes. La désunion régnait.