Le génocide rwandais de 1994, et les États-Unis (II)


Par Vladislav B. SOTIROVIC − Le 19 février 2022 − Source Oriental Review

Première partie

Identités et origines

L’histoire rwandaise est non seulement liée au manque de territoire, à la pression démographique et à un héritage d’inégalité institutionnalisée, mais également à des disputes génocidaires entre la majorité Hutu et la minorité Tutsi. Le concept-même de nation du Rwanda est en réalité très contesté. Deux visions opposées ont émergé à l’issue du génocide de 1994 :

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Le génocide rwandais de 1994, et les États-Unis (I)


Par Vladislav B. SOTIROVIC − Le 29 janvier 2022 − Source Oriental Review

La génocide rwandais de 1994 a constitué l’une des anciennes manipulations étasuniennes en matière d’accusation de génocide et de nettoyage ethnique des autres, fomentée dans le but de justifier ses propres objectifs géopolitiques sur certaines régions. L’administration étasunienne de Bill Clinton n’a rien fait pour empêcher le génocide du Rwanda, au cours duquel presque un million de civils Tutsi ont été brutalement exterminés en l’espace de 12 semaines, par des tueurs de masse Hutu, mais le carnage rwandais aurait facilement pu être évité si Washington l’avait décidé. Une chose semblable s’est produite par la suite en Bosnie au mois de juin 1995 avec le massacre de Srebrenica, ou en juin 1999 au Kosovo (c’est-à-dire, dans la province autonome serbe du Sud, de Kosovo-Metochia), où des Albanais ethniques, soutenus par les États-Unis, ont pratiqué un nettoyage ethnique sur les Serbes et autres non-Albanais vivant sur place.

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Les mythes et les vérités sur Srebrenica 2/2


Que s’est-il réellement passé et pourquoi à Srebrenica et dans ses environs ?


Par Vladislav B. SOTIROVIC − Le 07/05/2021 − Source Oriental Review

De mai à décembre 1992, à Srebrenica et Batunac, les forces musulmanes de Bosnie ont tué plus de 3 500 Serbes.

Dans cette petite ville de Bosnie orientale, avant le début des conflits armés au printemps 1992, ne vivaient pas plus de 10 000 habitants. La ville a attiré l’attention de la communauté internationale lorsque jusqu’à 70 000 réfugiés musulmans (selon les Nations unies) des environs de Srebrenica se sont réfugiés dans la ville en raison des opérations de guerre entre l’armée serbe de la Republika Srpska (Vojska Republike Srpske – VRS) et l’armée musulmane de Bosnie-Herzégovine. Il est indiscutable qu’une situation humanitaire difficile prévalait dans la ville de Srebrenica en raison du manque de denrées alimentaires de base, de logements, mais aussi de la terreur semée par les formations militaires et paramilitaires musulmanes sous le commandement de Naser Oric. Les forces armées musulmanes ont commis des crimes aussi bien contre les Serbes locaux que contre les musulmans locaux (depuis septembre 1993, les Bosniaques), qu’ils soient natifs ou réfugiés nouvellement arrivés.

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Les mythes et les vérités sur Srebrenica 1/2


Par Vladislav B. Sotirovic − Le 29 avril 2021 − Source Oriental Review

https://orientalreview.org/wp-content/uploads/2021/04/Srebrenica-380x280.jpgLa propagande serbophobe actuelle visant à abolir la Republika Srpska (RS) [République serbe de Bosnie, NdT] et à créer une Bosnie-Herzégovine unitaire (une province bosniaque musulmane néo-ottomane) provient des rangs du Parti musulman bosniaque pour une action démocratique (Stranka Demokratske Akcije – SDA) et de ses sponsors occidentaux. Cette propagande coïncide toutefois avec la phase finale du procès pour crimes de guerre de La Haye, après les prétendues “arrestations”1 et déportations express vers les Pays-Bas, par le gouvernement serbe pro-occidental de l’époque, de l’ancien commandant de l’armée de la Republika Srpska (Vojska Republike Srpske – VRS), le général Ratko Mladic, et du premier président de la Republika Srpska (RS), le Dr. Radovan Karadzic, au tribunal de La Haye pour les crimes de guerre (commis dans les années 1990) en ex-Yougoslavie2.

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  1. Sur l’“arrestation” du général Mladic dans le village de Lazarevo en Voïvodine, voir le reportage de la télévision russe Russia Today. En fait, il n’y a pas eu de véritable arrestation, car le général Mladic s’est rendu de lui-même afin de recevoir les soins médicaux nécessaires. La farce de l’arrestation a été mise en scène par la coalition fantoche pro-occidentale alors au pouvoir à Belgrade afin d’obtenir les votes dont elle avait tant besoin pour les prochaines élections présidentielles et parlementaires (2012).
  2. Le général Ratko Mladic (né le 12 mars 1942 en Bosnie orientale) a été “arrêté” le 26 mai 2011 et envoyé à La Haye le 31 mai 2011. Le procès du général a commencé le 16 mai 2012. Ici, nous sommes libres de poser deux questions cruciales :

    1. Pourquoi le Général s’est-il caché en Serbie, et non dans sa propre patrie, la Republika Srpska, dans laquelle il a combattu et pour laquelle il s’est battu ?

    2. Pourquoi le régime fantoche de Belgrade n’a-t-il pas livré le général Mladic à Banja Luka après son arrestation, c’est-à-dire en Republika Srpska, où il serait jugé pour les crimes présumés qui, s’ils ont été commis, ne l’ont pas été aux Pays-Bas mais en Republika Srpska ?

    Il est nécessaire de rappeler que les autorités américaines ne reconnaissent aucun tribunal international (ni militaire ni civil) où leurs présidents, soldats et/ou officiers accusés de crimes de guerre à travers le monde seraient instruits. De même, pendant la guerre civile américaine de 1861-1865, l’armée fédérale du gouvernement américain a commis des crimes contre l’humanité avérés sur le territoire du Sud confédéré pour lesquels personne n’a été tenu responsable jusqu’à présent, comme pour les crimes de génocide contre les civils japonais à Hiroshima et Nagasaki en 1945. Les historiens américains affirment qu’un total d’environ 5 millions d’Indiens ont été tués aux États-Unis. En outre, les survivants de ce génocide ont été placés dans des camps de concentration à ciel ouvert, appelés “réserves” par les responsables américains

Les facettes sociologiques et politiques du terrorisme 2/2


Par Vladislav B. SOTIROVIC − Le 5 mars 2021 − Source Oriental Review

Des membres de l’IRA lors d’une cérémonie de commémoration du soulèvement de Pâques, à Londonderry, en Irlande du Nord, 2010

Les Politologues et le terrorisme “à l’ancienne” ou “renouvelé”

Pour les politologues, il existe une différence historique entre le terrorisme “à l’ancienne” et sa version “renouvelée”. Le terrorisme contemporain se démarque historiquement des actes de violence visant à terroriser les gens lors de plus anciens épisodes historiques, comme la pratique de raser les villes jusqu’à ce qu’il n’en reste pas pierre sur pierre, dans l’Antiquité. Il faut bien comprendre et reconnaître que le phénomène du terrorisme est lié à des modifications des technologies de communication. Pour terroriser la population sur un large spectre, il faut que l’information au sujet des violences commises parvienne aux populations en temps réduit.

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Les facettes sociologiques et politiques du terrorisme (1/2)


Par Vladislav B. Sotirovic − Le 18 février 2021 − Source Oriental Review


Le monde, et tout particulièrement l’Occident, s’est découvert un intérêt soudain pour l’étude du terrorisme après le 11 septembre 2001 (9/11), jour où, à 8h45, un vol commercial domestique étasunien a été dérouté par des terroristes et projeté sur la tour Nord du World Trade Center, à New York. Quelques minutes plus tard, un second avion commercial frappait à son tour la tour Sud. Dans l’heure qui suivit, les deux tours s’effondrèrent, ôtant la vie à quelque 3000 personnes qui venaient de commencer leur journée de travail. Quelques heures plus tard, un troisième avion piraté frappait le bâtiment du Pentagone à Washington, le quartier général de l’appareil militaire étasunien, ôtant la vie à des centaines de personnes. Il y eut également un quatrième avion, dont on pense qu’il était destiné à être projeté sur la Maison blanche, à Washington DC, le palais du pouvoir exécutif (du président) des États-Unis ; celui-là tomba sur un champ dans une zone rurale de Pennsylvanie, des passagers s’étant rebellés contre les pirates.
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Une courte histoire de la Tchécoslovaquie 2/2


Par Vladislav B. SOTIROVIĆ − Le 6 juillet 2020 − Source Oriental Review

Première partie ici.

History of CzechoslovakiaPendant la Seconde Guerre mondiale, la décision des Slovaques d’accepter le protectorat d’Hitler sur l’État slovaque donna naissance à l’un des griefs mutuels entre Tchèques et Slovaques dans les décennies d’après-guerre. Par crainte de ce que le Troisième Reich ferait à la Slovaquie si la Tchécoslovaquie était défaite par l’Allemagne en cas de guerre, la Slovaquie déclara sa quasi-indépendance et devint un protectorat de l’Allemagne nazie. Mais l’influence nazie ne s’arrêta pas là : les nationalistes slovaques adoptèrent certains des idéaux nazis. Le président slovaque, Jozef Tiso, créa un État quasi nazi. Les Tchèques ainsi que les Juifs furent maltraités par ce nouveau gouvernement. La définition de ce qu’est un Juif fut modifiée, reposant sur l’ethnie plutôt que la religion.

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Une courte histoire de la Tchécoslovaquie 1/2


Par Vladislav B. SOTIROVIĆ − Le 2 juillet 2020 − Source Oriental Review

https://orientalreview.org/wp-content/uploads/2020/07/Prague-380x280.jpgLa Tchécoslovaquie a obtenu son indépendance de l’Empire austro-hongrois en 1918. Même si l’Empire austro-hongrois était une entité politique unique, la partie autrichienne et la partie hongroise existaient sous une double monarchie. Chaque moitié de l’empire exerçait un contrôle important sur sa région, indépendamment de l’autre moitié du pays. Les politiques différentes des Autrichiens et des Hongrois ont eu un fort impact sur ce qui constitue aujourd’hui la République tchèque et la République slovaque.

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Le vrai visage de l’Union européenne (4/4)


Par Vladislav B. SOTIROVIĆ − Le 14 août 2020 − Source orientalreview.org

Vers le super-État de l’Union européenne

Afin de contrer le processus de mondialisation, les dirigeants de la Communauté européenne décidèrent d’aller plus loin, avec la création d’un super-État, sous la forme d’une Union européenne (l’UE) et ainsi, comme première action légale sur le chemin menant à cet objectif politique, fut signé l’Acte unique européen (l’AUE) en 1987. Il avait deux tâches centrales :

1) un objectif économique, consistant à dérouler les étapes vers la constitution d’un marché réellement unifié pour 1992 ; 

2) un objectif politique, établissant la fondation de la création de l’UE. De manière simultanée, des mesures économiques avaient été combinées avec un renforcement de la politique technologique. Par exemple, le programme Eureka, à l’échelle européenne, fut établi à l’initiative du président français F. Mitterrand. Le programme visait à contrer les avancées technologies étasuniennes – et à certain point, japonaises – symbolisées par le programme de “Guerre des étoiles”.

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