La Marine est un exemple expliquant pourquoi les États-Unis perdent leur relative puissance


Par Moon of Alabama – Le 27 novembre 2025

La défaite de l’Occident est en partie due à sa perte de capacité d’analyser et de gérer raisonnablement les choses. Une des conséquences est la perte de puissance.

Ici, c’est la marine américaine qui démontre le problème :

La Marine abandonne son programme pour les frégates de classe Constellation car les délais de construction augmente – gCaptain

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Retour vers le passé


Par Aurelien – Le 19 novembre 2025 – Source Blog de l’auteur

Prenez un échantillon aléatoire d’une centaine d’experts occidentaux écrivant sur le système politique occidental aujourd’hui, et vous trouverez un consensus assez large sur le fait que les choses ne vont pas bien. Selon l’endroit où l’individu se situe politiquement, c’est parce que notre démocratie libérale est menacée par « l’autoritarisme » ou le « populisme » (parfois curieusement présenté comme étant la même chose), ou parce que le système a été corrompu par « l’élite mondialiste« , ou parce que les politiciens sont déconnectés des souhaits et des aspirations des gens ordinaires. Les partis politiques traditionnels s’effondrent et les différences politiques entre eux sont maintenant difficiles à distinguer. Les échos effrayants des années 1930 sont partout. Et cetera… Compte tenu de ces diagnostics très différents, il n’est pas surprenant que les solutions potentielles – quand elles sont proposées – soient très différentes. Pourtant, presque personne, à l’exception de ceux qui sont actuellement au pouvoir (et même pas tous), n’est réellement prêt à défendre le fonctionnement du système actuel.

Tout cela est-il vraiment une surprise ? N’aurait-ce pas dû être anticipé il y a au moins une génération ? D’où vient le sentiment omniprésent de déception, de colère et d’impuissance ? Pourquoi des partis et des dirigeants marginaux se soulèvent-ils, menacent-ils parfois de prendre le pouvoir, parfois même presque de réussir, puis disparaissent-ils ? Est – ce un bogue dans le système ou est-ce, comme je vais le suggérer, une fonctionnalité de ce système, même si cela fait des décennies que les gens refusent de reconnaître ? Il y a plusieurs années, le théoricien de droite Patrick Deneen soutenait que le libéralisme, moteur de notre système politique actuel, était victime non pas de son échec, mais de son succès. Une fois que le libéralisme a été autorisé à devenir pleinement lui-même, il a commencé à produire le désert social, économique et politique que nous voyons autour de nous. Je pense que la même critique pourrait être formulée pour la gauche, notamment parce que l’identité paresseuse entre libéraux et Gauche assumée dans certains milieux ignore le fait que la Gauche a toujours été axée sur le bien collectif, alors que le libéralisme n’est au fond rien de plus qu’un égoïsme individuel rationalisé. En effet, la gauche a toujours soutenu que les individus ne peuvent s’épanouir que dans une société correctement organisée et équitablement gérée. Donc rien de ce que nous voyons maintenant ne devrait être une surprise. Alors comment en est-on arrivé là ?

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Courants croisés occidentaux : populisme culturel vs structures profondes


Par Alastair Crooke – Le 7 Novembre 2025 – Conflicts Forum

Le coup d’envoi des élections de mi-mandat de 2026 aux États-Unis a été lancé cette semaine avec trois élections consécutives et un scrutin clé de redécoupage organisé en Californie. Les Démocrates ont largement remporté trois élections majeures (NY, NJ, VA) et ont remporté la proposition de redécoupage en Californie. Le redécoupage californien pourrait donner aux Démocrates cinq sièges supplémentaires à la Chambre.

Car la lentille par laquelle comprendre ces événements est peut-être meilleure que celle des dernières élections générales britanniques : le parti au pouvoir était à la fois discrédité et largement détesté. L’électorat britannique a voulu lui infliger une gifle retentissante ; ce qu’il a dûment fait. Le problème était que les électeurs n’aimaient pas tellement les autres choix de partis non plus. Mais, pour porter leur message, ils devaient voter pour quelque chose. Le Parti travailliste a donc remporté une majorité écrasante, mais aucun mandat réel. Le Premier ministre Starmer et son parti (en fin de compte) sont aussi détestés que son prédécesseur.

La politique au Royaume-Uni est brisée pour le moment. C’est en grande partie la même chose en France.

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Le cadre financier et géopolitique mondial à l’aube d’un désordre imminent


Par Alastair Crooke – Le 23 Octobre 2025 – Source Conflicts Forum

La tentative de Trump de construire un « scénario de Budapest » (c’est-à-dire un sommet Poutine-Trump fondé sur « l’agrément » antérieure en Alaska) a été unilatéralement annulée (par les États-Unis) en pleine acrimonie. Poutine avait initié l’appel de lundi, qui a duré 2 heures et demi. Poutine aurait eu des mots forts dénonçant le manque de préparation des États-Unis pour un cadre politique – à la fois en ce qui concerne l’Ukraine, mais aussi de manière cruciale en ce qui concerne les besoins de sécurité plus larges de la Russie.

Cependant, lorsqu’elle a été annoncée par la partie américaine, la proposition de Trump était revenue (encore une fois) à la doctrine de Keith Kellogg (l’envoyé américain pour l’Ukraine) d’un « conflit gelé » sur la ligne de contact existante précédant toute négociation de paix, et non l’inverse.

Trump devait savoir, bien avant que les pourparlers de Budapest ne soient évoqués, que cette doctrine Kellogg avait été rejetée, à maintes reprises, par Moscou. Alors pourquoi a-t-il répété la demande à nouveau ? Quoi qu’il en soit, le scénario du sommet de Budapest a dû être annulé après que l’appel préétabli entre le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État Marco Rubio se soit heurté à un mur. Lavrov a de nouveau insisté sur le fait qu’un cessez-le-feu de type Kellogg ne convenait pas.

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La guerre commerciale entre les Etats-Unis et le Chine monte d’un cran


Par Moon of Alabama – Le 11 octobre 2025

La guerre commerciale de Trump s’est un peu calmée, sauf pour la Chine.

Trump avait, comme son prédécesseur, limité les exportations de puces semi-conductrices haut de gamme vers la Chine. Il avait également arrêté l’exportation de machines et de produits chimiques utilisés pour produire des puces vers la Chine. Ces mesures sont extraterritoriales. Il est interdit à la société néerlandaise ASML de vendre ses machines haut de gamme pour la production de puces à la Chine car certaines d’entre elles contiennent des produits ou des logiciels fabriqués aux États-Unis.

Après que Trump a imposé des droits de douane supplémentaires élevés sur les marchandises en provenance de Chine, cette dernière a riposté en limitant les exportations d’éléments de terres rares. La Chine a un quasi monopole sur ces éléments. Ceux-ci sont nécessaires pour produire des moteurs électriques modernes, des aimants et divers capteurs et semi-conducteurs dont les États-Unis ont besoin. La Chine a également arrêté l’importation de soja, l’un des principaux produits dont dépendent les agriculteurs américains du Midwest.

Trump a été obligé de reculer. Les droits de douane ont été temporairement abaissés et les négociations avec la Chine se sont poursuivies. Un nouvel accord commercial devait être signé plus tard ce mois-ci à l’occasion d’une réunion entre le président Trump et le président Xi en Corée du Sud.

Mais les négociateurs américains sous la direction du sous-secrétaire au Commerce Howard Lutnick ont essayé de la jouer dur. Fin septembre, lors de pourparlers, ils ont imposé de nouvelles restrictions à la Chine :

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Tout reprendre à zéro ?


Par Aurelien – Le 1 octobre 2025 – Source Blog de l’auteur

J’ai écrit à plusieurs reprises sur l’inconfortable situation résultant de la future défaite en Ukraine et des conséquences désagréables pour l’Europe qui pourraient en résulter. Je voudrais maintenant faire quelques suggestions provisoires sur la manière dont il pourrait être judicieux pour l’Europe de réagir. (Les États-Unis sont différents, et je ne connais tout simplement pas assez le pays pour commenter adéquatement.) Mon but ici n’est pas de donner des conseils non sollicités aux gouvernements (à moins que vous n’ayez travaillé au gouvernement, vous n’avez aucune idée à quel point cela peut être irritant) mais plutôt de définir en termes simples ce qui pourrait être faisable. Je commencerai par la situation stratégique, je passerai aux contraintes puis j’exposerai quelques pistes possibles.

Premièrement, les pays européens se retrouvent dans une situation sans précédent dans leur histoire. Rappelez-vous que malgré que l’Europe soit paresseusement décrite comme le “Vieux Continent”, sa structure politique existante est très récente. L’Allemagne dans sa forme actuelle ne date que de 1990, la République tchèque et la Slovaquie de 1993. L’éclatement de l’Ex-Yougoslavie en nations indépendantes n’a pas vraiment pris fin avant l’indépendance du Kosovo en 2008. (Sans parler de la Norvège qui n’a obtenu sa propre indépendance qu’en 1905.) Mais plus que cela, l’État-nation n’était pas traditionnel en Europe : en 1914, la plupart des Européens vivaient dans des Empires, comme ils l’avaient toujours fait. De plus, de grandes parties de l’Europe du Sud-Est ne s’étaient alors libérées que récemment de siècles de domination par l’Empire ottoman : le colonialisme a duré plus longtemps en Europe qu’en Afrique subsaharienne, par exemple.

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Le retour de la gravité géopolitique


Par Arnaud Bertrand – Le 26 septembre 2025 – Source BBlog de l’auteur

Quatre événements extraordinaires se sont produits la semaine dernière en l’espace de seulement 72 heures ; une semaine dont on se souviendra peut-être comme l’une des plus importantes dans la transition de la Pax Americana (une époque qui était certes beaucoup plus “américaine” que “Pax”) à un monde multipolaire.

Ces 4 événements sont chacun significatifs à part entière, mais lorsqu’ils sont pris ensemble et compte tenu du fait qu’ils se sont tous produits dans un laps de temps extrêmement court, du 17 au 19 septembre, ils indiquent un profond recalibrage de la dynamique du pouvoir mondial.

Quelles sont-ils ? Par ordre chronologique :

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Cogitations sur les récentes initiatives prises par Trump


Par Moon of Alabama – Le 2 octobre 2025

Le président américain Donald Trump pousse son pays dans une direction inconfortable. Quelles pourraient être ses raisons de le faire ?

Son récent discours devant un rassemblement de tous les commandants militaires incluait la demande de combattre « l’ennemi » à l’intérieur du pays :

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Le huitième front de la guerre que mène Israël se situe aux Etats-Unis


Par Alastair Crooke – Le 25 septembre 2025 – Source Conflicts Forum

La deuxième étape du « transfert » de la guerre en Ukraine par Trump aux Européens a été clairement exposée dans son post sur Truth Social, le 23 septembre. Dans la première phase de cette passation de pouvoir, Trump s’était retiré du rôle de principal fournisseur d’armements pour Kiev et avait indiqué, qu’à partir de maintenant, l’Europe devrait payer pour pratiquement tout – avec des armes achetées à des fabricants américains.

Bien sûr, Trump sait que l’Europe est en faillite financière. Elle n’a pas l’argent pour se financer elle-même, encore moins pour une guerre majeure. Il a ensuite « frotté du sel » sur cette blessure de crise budgétaire en mettant au défi les États de l’OTAN d’être les premiers à sanctionner tous les carburants russes. Cela n’arrivera pas non plus, bien sûr. Ce serait de la folie.

Dans ce dernier post sur Truth Social, Trump pousse le narratif de Keith Kellogg à sa reductio ad absurdum : « L’Ukraine, avec le soutien de l’UE, peut ramener le pays [l’Ukraine] à sa forme originale – faire ressembler la Russie à un « tigre de papier » et, qui sait, peut-être aller encore plus loin que ça! « 

Sûr, Kiev est aux portes de Moscou ? Avancez l’autre jambe, M. Trump. Bien sûr, il se moque de Kellogg et des Européens.

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Où est l’Ouest ?


Par Dmitry Orlov − Le 1er septembre 2025 − Source Club Orlov

Il y a actuellement une intense activité diplomatique en Orient. Les chefs d’État du monde entier se réunissent à Pékin pour commémorer le 80e anniversaire de la victoire sur l’Empire japonais avec un grand défilé militaire (une rareté en Chine). Bien que la plupart des Occidentaux – parmi ceux qui connaissent un peu l’histoire – pensent que ce sont les bombardements nucléaires américains sur Hiroshima et Nagasaki qui ont mis fin à la guerre, c’est en réalité l’Armée rouge soviétique qui a écrasé l’armée japonaise du Kwantung, et les Chinois et les Coréens s’en souviennent très bien. Il n’est donc pas surprenant que Vladimir Poutine ait été reçu à Pékin en tant qu’invité d’honneur.

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