Par Sayed7asan – Le 25 janvier 2013 – Source sayed7asan
Lors des élections législatives israéliennes de 2013, Hassan Nasrallah a tenu le discours suivant, qui conserve toute son actualité avec les récentes élections anticipées en Israël qui ont vu une nouvelle victoire de Netanyahu.
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hasan Nasrallah, durant la cérémonie commémorant la naissance du Prophète (saas) et la Semaine de l’unité islamique – 25/01/2013
Vidéo sous-titrée en français
https://youtu.be/XRoDtCyN7lc
Voir la traduction complète de ce discours
Transcription
[…]
J’ai un rapide commentaire sur les élections israéliennes. En bref, les résultats des élections israéliennes mènent aux conclusions suivantes.
Si dans ce monde bien des gens ne se sentent pas concernés et ne suivent pas de près ce qui se passe au niveau de l’entité sioniste, nous nous sentons pour notre part concernés, quelles que soient les préoccupations du Liban et quelles que soient les préoccupations de la région. Car l’origine du problème est là. L’histoire a commencé là-bas. Elle a commencé avec la création et la fondation de cette entité. Ce qui s’est passé et ce qui se passe dans cette région est en grande partie de la faute de cette entité et pour le bien de cette entité, pour sa stabilité et sa préservation.
Je ne veux pas ici faire d’analyse. Je vais seulement énoncer la conclusion. Ces élections enregistrent clairement un recul des partis dirigeants et fondateurs de cette entité – tels que le Parti travailliste et le Likoud. Leur recul est très net. Il y a un manque en Israël : il n’y a pas de fort parti dirigeant. C’est ce à quoi appelait Netanyahou lorsqu’il disait qu’Israël a besoin d’un parti fort qui le dirige. Les élections n’ont pas donné de parti fort qui dirige cette entité. Des dirigeants forts et traditionnels manquent cruellement.
Vous souvenez-vous de ce que j’ai dit un jour ? En fait, ce n’est pas moi qui ai dit cela. Quelqu’un m’a dit un jour – lorsque Sharon tyrannisait, intimidait et terrorisait tout le monde arabe et toute la région – de ne pas avoir peur de Sharon, ajoutant qu’il ne pourrait rien faire et qu’il était le dernier des Rois d’Israël. Puis j’ai dit dans l’un de mes discours que Sharon était le dernier des Rois d’Israël. Il est évident qu’il est le dernier des Rois d’Israël. Qui est donc venu après Sharon ? Qui y a-t-il ?
Certes, ils se sont mis d’accord pour Netanyahou car il n’y avait pas d’autre choix. Il n’y avait personne. Pour eux, c’est le meilleur des candidats actuels. Cependant, la crise de confiance vis-à-vis de Netanyahou est patente.
L’absence de dirigeants forts et fondateurs, la persévérance des partis religieux fanatiques qui progressent et l’augmentation du nombre de partis et de blocs parlementaires compliquent sans aucun doute le processus de prise de décision.
De manière générale, tout ce qui a eu lieu dans les élections exprime clairement une crise de leadership dans l’entité, une crise des partis, une crise de confiance, et, par conséquent, une crise de l’entité
Cependant, ce qui ne devait pas nous tromper dans le passé, et qui ne doit pas non plus nous tromper maintenant ou à l’avenir, est la fable de la Droite et de la Gauche et du Centre et du Centre du Centre et que sais-je encore, la Droite de la Droite, etc. En ce qui concerne Jérusalem, en ce qui concerne la Palestine, en ce qui concerne les droits du peuple palestinien, en ce qui concerne la cause palestinienne, en ce qui concerne les réfugiés palestiniens, en ce qui concerne les causes et droits arabes, du Golan au Liban au Sinaï et à l’Égypte, en ce qui concerne l’avidité israélienne, en ce qui concerne les menaces d’Israël adressées aux gouvernements et aux peuples de la région, la Droite, la Gauche, le Centre ou le Centre du Centre ou la Gauche de la Gauche sont tous les mêmes. Bien plus, nos expériences nous ont enseigné que la plupart des guerres israéliennes ont été lancées par des cabinets de gauche. Qu’il n’y ait aucun malentendu sur l’analyse de la Gauche et de la Droite. Ils sont tous les mêmes. Que ce soit la Droite, la Gauche, le Centre ou un cabinet d’unité nationale qui arrive au pouvoir, rien ne change quant à cet aspect de la confrontation avec l’ennemi. Certes, il va sans dire qu’avec de nombreux partis, il sera plus difficile de prendre une décision politique et il y aura des difficultés de mise en œuvre comme je l’ai dit. Mais pour ce qui est du projet, de la vision, de l’antagonisme, de l’avidité et des menaces, rien ne change. Par conséquent, il n’est pas permis de compter sur quoi que ce soit à ce niveau.
Aujourd’hui, la garantie de Gaza est la force de la Résistance à Gaza. La garantie de la Palestine, du peuple palestinien et des droits palestiniens est la réconciliation nationale, l’unité du peuple palestinien et son adhésion au choix de la Résistance.
La garantie du Liban, quel que soit le dirigeant d’Israël, que ce soit Netanyahou, Sharon, Shimon Peres, Barak, Labeed ou je ne sais qui, la garantie du Liban est dans la formule dont nous avons toujours parlé. C’est l’équation armée-peuple-résistance. Notre pouvoir national, avec ses diverses composantes, est ce qui protège le Liban. L’ennemi ne varie pas selon que le Centre, la Droite ou la Gauche gouverne. L’ennemi regarde le Liban. Si vous avez de la force, des capacités, si vous pouvez créer un pouvoir de dissuasion, vous pouvez défendre votre pays. Ainsi, vous pouvez extraire le pétrole et le gaz, protéger votre pays et vos frontières, etc. Tout autre élément est inutile et vide de sens. L’expérience de dizaines d’années avec l’ennemi israélien l’enseigne.
Il en va de même au niveau de la région. C’est pourquoi je dis que la meilleure réponse aux élections israéliennes, indépendamment des conclusions et des analyses, est un appel à une plus grande adhésion à la Résistance. Nous devons tous coopérer pour que le peuple palestinien soit fort à Gaza, en Cisjordanie, en Palestine et hors de Palestine.
Nous devons tous coopérer pour que la Résistance au Liban reste forte et devienne plus forte encore. Nous devons tous coopérer pour désamorcer les mines qui jonchent notre région arabe. Telle doit être la réponse aux élections israéliennes.
Voir également
Norman Finkelstein sur l’élection de Netanyahou, le racialisme et les «djihadistes juifs » (VOSTFR)
Une défaite électorale de Netanyahou n’annoncera pas la rédemption d’Israël – Par Gidéon Lévy