Du Club de Rome (1968) à nos jours : la longue saga de la dépossession des peuples


Les contours de la nouvelle organisation du monde : les mythes, la réalité et les institutions


... L'essence de ce concept [le développement durable] consiste à élaborer et mettre en œuvre la feuille de route de la promotion du cheval de Troie de l'écologie dans tous les autres domaines, qui ne sont pas liés à l'écologie, mais sont attirés artificiellement à elle pour la mise en œuvre du dessein mondialiste, corporatiste et élitiste oligarchique, qui n'a rien en commun avec les intérêts des peuples  V. Pavlenko Borissovitch

Par V. Pavlenko Borissovitch – Le 3 septembre 2015 – Source iarex.ru

Dans le contexte d’une aggravation de plus en plus évidente de la situation politique en Ukraine… la ligne principale de la lutte entre la Russie et l’Occident se déplacera progressivement vers l’ONU. C’est inévitable, parce que la marge de manœuvre des parties dans ce domaine est limitée, les ambitions sont déclarées, et les prochains événements politiques et d’information officiels sont irrévocables.

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Du problème énergétique à l’effondrement de la dette

Note du Saker Francophone

Suite à l'article récent d'Adam sur le site Club Orlov, je suppose que vous avez potassé avec application les liens en fin d'article et notamment celui de Mathieu Auzanneau sur la relation entre énergie et dette. Il y fait référence à Gail Tverberg dont voici le dernier article, de quoi prolonger votre réflexion. Il faut se plonger sur ces aspects énergétiques pour bien comprendre tout le sel de la situation en Syrie, au Yémen notamment. Personne ne peut manipuler la quantité d'énergie disponible dans un baril de pétrole. Et ils ne sont pas tous égaux, les barils.

Par Gail Tverberg – Le 14 Septembre – Source Our Finite World

Habituellement, nous ne nous arrêtons pas sur la façon dont l’économie tout entière travaille globalement. Une des principales raisons est que nous manquons de données pour voir les relations à long terme. Dans cet article, je montre certaines séries chronologiques sur le long terme relatives à la croissance de la consommation de l’énergie, du PIB, et de la dette en remontant jusqu’en 1820 dans certains cas, pour nous aider à mieux comprendre notre situation.

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La sécheresse en Californie et le renforcement de El Niño accélèrent la transition de l’eau à l’échelle nationale


Des infrastructures, des lois et des pratiques nouvelles aident l’État à répondre aux situations hydrologiques extrêmes, mais il en faut davantage


Par Brett Walton – Le 21 août 2015 – Source circle of blue

Le système de canaux californiens transporte l’eau sur des centaines de miles depuis les contreforts de la Sierra Nevada jusqu’à Los Angeles et San Diego. L’adaptation aux conditions hydrologiques du XXIe siècle exige moins de dépendance aux importations d’eau gourmandes en énergie et plus de partage de l’eau entre utilisateurs, selon les intervenants qui ont participé le 18 août dernier à l’assemblée publique virtuelle organisée par le Circle of Blue. 

Tandis que ce qui sera peut-être le plus fort El Niño jamais enrregistré dans l’histoire se forme dans l’est de l’océan Pacifique, les responsables publics en Californie se préparent à un hiver dans lequel la sécheresse grave qui a frappé l’État pourrait être interrompue par des inondations catastrophiques.

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L’industrie des biotechnologies est-elle derrière la destruction des oliviers italiens?

Ruben Rosenberg Colorni

Par Ruben Rosenberg Colorni – Le 13 août 2015 – Source CounterPunch

L’Italie est connue internationalement principalement pour trois choses : sa cuisine, sa politique exécrable, ses panoramas et ses plages. Ces derniers mois, une série d’événements se sont déroulés qui touchent à ces trois aspects. Des militants, des agriculteurs et une enquête gouvernementale ont un peu éclairé ce qui pourrait être une potentielle attaque secrète de l’industrie des biotechnologies contre l’un des piliers de la culture et de l’héritage culinaire de l’Italie : les oliviers.

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Le coût social du capitalisme

«... En novembre de l'année dernière, US Rep. Chris Stewart (R.Utah) a vu son projet de loi adopté par la Chambre.

Stewart est un tueur à gages pour le capitalisme. Son projet de loi est conçu pour empêcher les scientifiques indépendants et qualifiés de conseiller l'Environmental Protection Agency (EPA). Ils seront remplacés par des personnes désignées par l'industrie affiliée, qui peuvent avoir, ou non, l'expertise scientifique pertinente, mais dont les chèques de paie dépendront de la façon dont ils raconteront à l'EPA ce que leurs employeurs veulent entendre.

Rep. Stewart affirme qu'il s'agit d'une question d'équilibre entre les faits scientifiques et les intérêts de l'industrie (sic).» 

Paul Craig Roberts 
Paul Craig Roberts

Paul Craig Roberts

Par Paul Craig Roberts – Le 12 août 2015 – Source CounterPunch

Il y a peu d’entreprise, pour ne pas dire aucune, qui absorbe la totalité du coût de ses opérations. Les sociétés basculent beaucoup de leurs coûts sur l’environnement, le secteur public, et les tierces parties lointaines. Par exemple, actuellement 3 millions de gallons d’eaux usées toxiques [11 350 m3provenant d’une mine du Colorado ont fui et font tranquillement leur chemin vers le lac Powell dans l’Utah. Les systèmes d’alimentation en eau d’au moins sept villes dépendant des rivières ont été fermés. Les déchets avaient été abandonnés par l’entreprise privée, à la fermeture de la mine, et ont été accidentellement libérés par l’Environmental Protection Agency, ce qui peut-être vrai mais pourrait aussi bien être une dissimulation pour couvrir la responsabilité de la mine. Si le réservoir du lac Powell est pollué, alors il est probable que le coût d’exploitation de la mine, ainsi imposé à des tiers, dépasse la valeur totale de la production de celle-ci sur toute sa durée de vie.

Les économistes appellent ces coûts des coûts externes ou coûts sociaux. La mine a fait des bénéfices en fabricant des polluants, dont le coût est supporté par ceux qui n’ont eu aucune part dans les bénéfices.

Si c’est ainsi que fonctionne le capitalisme réglementé, alors vous pouvez imaginer ce que ça serait s’il n’était pas réglementé. À ce sujet, il suffit de penser au système financier non réglementé, aux conséquences que nous subissons déjà de ce fait, et à ce qui nous attend.

Malgré les preuves massives du contraire, les libertariens s’accrochent fermement à leur conception romantique du capitalisme, qui, libéré de l’ingérence du gouvernement, sert le consommateur avec les meilleurs produits aux prix les plus bas.

Si seulement c’était vrai !

Les progressistes ont leur propre contrepartie du romantisme des libertariens. Ils considèrent le gouvernement comme le chevalier blanc qui protège le public contre la cupidité des capitalistes.

Si seulement, ça aussi, c’était vrai !

Tout le monde, et plus particulièrement les libertariens et les progressistes, devrait lire le livre de Jeffrey St. Clair, Born Under A Bad Sky (2008) [Né sous une mauvaise étoile]. St. Clair est un écrivain attachant, et son livre est enrichissant à plusieurs niveaux. Si vous n’avez jamais navigué sur les rivières de l’Ouest américain, ni relevé le défi de rapides dangereux ou campé parmi les moustiques et serpents à sonnettes, vous pourrez découvrir ces facettes grâce à St. Clair, tout en apprenant simultanément comment la corruption du Park Service, du Service des forêts et de l’Administration Territoriale aide les compagnies forestières, les compagnies minières et les éleveurs de bétail à faire de l’argent par le pillage des forêts nationales et des terres publiques.

Les subventions publiques prévues pour les mineurs, les bûcherons et les éleveurs sont aussi extravagantes et aussi nuisibles à l’intérêt public que les subventions versées par la Réserve fédérale et le Trésor aux banques too big to fail [trop grosses pour faire faillite].

Progressistes et libertariens ont besoin de lire les rapports de St. Clair sur la façon dont le Service des forêts crée des routes dans des forêts vierges, afin de subventionner l’abattage d’arbres séculaires et la destruction de l’habitat des espèces animales rares et menacées. Nos romantiques doivent apprendre comment des terres de faible valeur sont négociées contre des terres publiques de plus grande valeur afin de transférer la richesse du public au secteur privé. Ils ont besoin d’apprendre comment les éleveurs, autorisés à utiliser les terres publiques, détruisent les berges et  l’habitat de la faune et de la flore aquatique. Ils doivent comprendre que les chefs des agences de protection fédérales eux-mêmes sont des opérateurs pour le compte des entreprises privées forestières, minières, et pour les coopératives d’élevage qui travaillent pour elles-mêmes et non pour le public. Les Américains de tous bords doivent comprendre que, tout comme ils sont manipulés par les sénateurs et les députés, achetés, vendus et payés par le complexe militaro-sécuritaire, Wall Street et le lobby d’Israël, ils sont également manipulés par les agences gouvernementales publiques en charge de réglementer les mines, les forêts et l’élevage qui protègent des intérêts privés.

L’intérêt public n’apparaît jamais dans le paysage.

Les deux plus grands réservoirs, lac Mead et lac Powell, sont à 39% et 52% de leur capacité. Les lacs immenses dont dépend l’ouest des États-Unis se tarissent. Et maintenant, le lac Powell va recevoir 3 millions de gallons [11 350 m3d’eaux polluées contenant de l’arsenic, du plomb, du cuivre, de l’aluminium et du cadmium. Les puits dans les plaines inondables par les rivières polluées sont également en danger.

Les polluants, qui ont fait virer l’eau à l’orange, suivent la rivière Animas depuis  Silverton, traversent le Colorado via Durango puis se déversent dans le fleuve San Juan à Farmington, Nouveau-Mexique, une rivière qui se jette dans la rivière Colorado qui alimente le lac Powell et le lac Mead.

Tous ces dommages sont causés par une mine capitaliste.

En novembre de l’année dernière, US Rep. Chris Stewart (R.Utah) a vu son projet de loi adopté par la Chambre.

Stewart est un tueur à gages pour le capitalisme. Son projet de loi est conçu pour empêcher les scientifiques indépendants et qualifiés de conseiller l’Environmental Protection Agency (EPA). Ils seront remplacés par des personnes désignées par l’industrie affiliée, qui peuvent avoir, ou non, l’expertise scientifique pertinente, mais dont les chèques de paie dépendront de la façon dont ils raconteront à l’EPA ce que leurs employeurs veulent entendre .

Rep. Stewart affirme qu’il s’agit d’une question d’équilibre entre les faits scientifiques et les intérêts de l’industrie.

Paul Craig Roberts est ancien secrétaire adjoint du Trésor américain. Il a été journaliste et rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Son livre  Comment l’économie a été perdue est désormais disponible auprès de Counterpunch en format électronique. Son dernier livre est Comment l’Amérique a été perdue.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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Désastre écologique chez les Navajos


Des communes déclarent l’état d’urgence en raison d’un déversement d’eaux polluées toxiques qui se répandent au Colorado et au Nouveau-Mexique, en direction de l’Utah


Par Nadia Prupis – Le 10 août 2015 – Source Common Dreams

Un panneau d’avertissement au bord de la rivière Animas qui traverse Farmington, au Nouveau-Mexique, le 8 août 2015. ((Photo: Alexa Rogals/The Daily Times via AP)

L’écoulement qui a déversé la semaine dernière des déchets toxiques provenant d’une mine abandonnée dans un cours d’eau du Colorado a relâché trois millions de gallons [environ 11.35 millions de litres] de polluants sur 126 miles [environ 200 km] de la rivière Animas qui coule dans l’État – et non un million de gallons, comme annoncé précédemment, selon de nouvelles estimations de l’Agence de protection de l’environnemenr [Environmental Protection Agency (EPA)].

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OGM aux US : l’arroseur arrosé

Note du Saker Francophone

Le peuple a été dépossédé de sa légitimité souveraine, exit le citoyen, cette dernière est passée aux mains des marchands, place au consommateur, détenteur de la souveraineté post-moderne.

Cet article prouve que ce pouvoir est une réalité.

Profitons-en !

Le choix que nous faisons dans les urnes est sans effet, alors que nos caddies parlent pour nous...en attendant mieux.

Les produits bio sont plein essor : les agriculteurs US sont obligés d’importer des produits biologiques pour répondre à la demande d’aliments sans OGM.

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Pour en finir avec la rapine, la culture de la déférence et le sourire bestial de la guerre


Par Paul Matthews – Le 18 avril 2015

Il est vain d'être anti-fasciste tout en tentant de préserver le capitalisme. Le fascisme, après tout, n'est qu'un développement du capitalisme, la démocratie la plus douce, soi-disant, est susceptible de se transformer en fascisme.

George Orwell. 

Nos chefs d'entreprises ne freineront pas leur appétit pour les bénéfices de leur propre gré. La misère humaine et l'agression létale contre l'écosystème sont bonnes pour les affaires [...] C'est le capitalisme, pas le gouvernement, qui est le problème. La fusion du pouvoir des entreprises et de l'État signifie que le gouvernement est fichu. Il n'est plus qu'un racket de protection pour Wall Street. Notre devoir est de reconquérir le gouvernement afin de nous le restituer.  Cela viendra seulement par la construction des mouvements de masse... 

Chris Hedges. L'ère post-constitutionnelle

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Tours jumelles en Cornouailles


Par Paul Matthews – le 16 avril 2015

une vache à lait française en Grande Bretagne
Les 150 dernières années ont vu une hausse significative de la toxicité des déchets domestiques et industriels. Autrefois le flux de déchets - constitué de produits naturels et neutres, comme le papier, le bois, les tissus - était peu problématique. De nombreux produits aujourd'hui comprennent des niveaux élevés de métaux lourds et les plastiques synthétiques - comme le PVC - dont le traitement pose d'énormes problèmes de santé, d'environnement et un héritage toxique pour les générations futures.

Le Dr Vyvyan Howard 2005 [1]
2015-04-16_10h15_52Malmenés par une économie zombie vorace, nous jouons avec le feu à plus d’un titre. A l’instar des Quatre cavaliers de l’Apocalypse, notre époque est hantée par un air de déchéance physique et morale. Une logique de guerre asymétrique et de fuite en avant se répand à bien des niveaux de la civilisation occidentale, sucée jusqu’à la moelle par une corruption bancaire et politique inédite. Ce récit s’inspire du principe que, dans des reflets du microcosme, on peut déceler les traits du macrocosme, La question cette fois-ci: l’avenir d’une jolie paroisse cornouaillaise du nom de St Dennis (Tredhinas en cornique) peuplée d’un peu moins de 3 000 âmes.

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Las Vegas meurt de soif.
Le niveau du lac Mead continue de baisser


Par Tyler Durden – Le 14 avril 2015 – Source ZeroHedge

La dernière fois que nous avons examiné l’approvisionnement en eau à Las Vegas, les commentaires des professionnels ont été que le sort de Las Vegas est scellé, à moins que les niveaux d’eau du lac Mead ne montent de 7%, c’est aussi mauvais que vous pouvez l’imaginer. Les mauvaises nouvelles… Les niveaux d’eau dans le lac Mead n’ont jamais été aussi bas pour cette période de l’année – et c’est avant que la baisse de niveau due à la chaleur de l’été ne produise ses effets.

Nous avons noté précédemment en juin 2014, comme beaucoup d’autres choses à Sin City, l’approvisionnement apparemment sans fin en eau est une illusion.

La destination la plus décadente de l'Amérique est engagée dans un pari potentiellement catastrophique avec la nature et maintenant, après quatorze années d'une sécheresse dévastatrice, elle est sur le point de tout perdre.

«La situation est aussi mauvaise que vous pouvez l'imaginer, a déclaré Tim Barnett, un scientifique du climat à la Scripps Institution of Oceanography. La situation se dégrade. Et cela avance relativement rapidement. Sauf si on peut trouver un moyen d'obtenir plus d'eau quelque part, Las Vegas est mort. Pourtant, ils sont toujours en train de construire, ce qui est stupide

Source: The Burning Platform

Les choses ne se sont pas améliorées, du tout…

Note du Saker Francophone

Cet article fait suite à celui récent sur la sécheresse en Californie. Ce sujet mérite un suivi car il cristallise plusieurs éléments de notre crise systémique.

  • Les effets visibles des changements climatiques d’ordre entropique ou pas
  • L’incapacité des États, de la classe politique ou même des citoyens à affronter une réalité qui ne correspond pas au projet d’une mondialisation heureuse
  • La pression que met la nature sur les fleurons de notre société du Progrès que sont Las Vegas, Hollywood ou la Silicon Valley
  • L’incapacité de ce même progrès à résoudre durablement la crise hydrique malgré les énormes travaux d’infrastructure menés depuis 50 ans

C’est donc un excellent point de vue sur nos capacités collectives à affronter un effondrement partiel qui pourrait être le flocon de trop qui déclenche l’avalanche d’une crise mondiale.

Traduit par Hervé, relu par Diane pour le Saker Francophone

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