Par Norman G. Finkelstein – Le 25 août 2018 – Source Son blog
L’hystérie actuelle qui fait rage autour du parti travailliste britannique se base sur deux prémisses interdépendantes, quoique discrètes : l’antisémitisme dans la société britannique en général, et au sein du parti travailliste en particulier, aurait atteint des proportions critiques. Si aucune de ces prémisses ne peut être admise, alors cette hystérie est une pure fabrication. En réalité, aucun élément de preuve n’a été fourni pour étayer l’une ou l’autre ; au contraire, toutes les preuves vont dans la direction opposée.
La conclusion rationnelle est que tout ce brouhaha n’est qu’une mystification calculée – oserons-nous dire un complot ? – visant à chasser de la vie publique britannique Jeremy Corbyn et la politique de gauche attachée à des principes qu’il représente. Mais même si les allégations à son encontre étaient vraies, la solution ne serait pas de limiter la liberté de pensée au sein du parti travailliste. À son apogée, la tradition de la gauche libérale a attaché une valeur unique et primordiale à la vérité ; mais la vérité ne peut pas être connue si les dissidents, si odieux qu’ils soient, sont réduits au silence. Du fait de l’histoire lourde de l’antisémitisme, d’une part, et de sa manipulation éhontée par les élites juives, d’autre part, une appréciation objective et sans parti pris peut sembler irréalisable. Mais il faut tout de même essayer. Sinon, la perspective d’une victoire historique de la gauche pourrait être sabotée, car jusqu’à présent, les partisans de Corbyn, que ce soit par crainte, calcul ou souci du politiquement correct, n’osent pas désigner le mal qui se trame en son nom.
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