Par Ramona Wadi – Le 20 juin 2021 – Source Strategic Culture
Le président chilien Sebastian Piñera n’aurait pas imaginé, lors de sa victoire électorale en 2017, qu’il allait briser sa carrière politique au-delà de toute rédemption. Les élections présidentielles chiliennes de 2017 ont été caractérisées par une faible participation des électeurs qui montrait la désillusion de l’électorat de gauche en termes de candidats, de propositions et, surtout, de la corruption inhérente à l’ensemble du spectre politique chilien depuis la transition du pays vers la démocratie.
Avant les manifestations de 2019 qui ont secoué tout le Chili, il était difficile d’imaginer une quelconque forme de transition hors de l’héritage du dictateur Augusto Pinochet. Alors que la clameur pour l’éviction de Piñera et le cri collectif pour une nouvelle constitution résonnaient dans tout le pays, le gouvernement s’est inspiré de la dictature en imposant un couvre-feu militaire et en déclenchant une violence généralisée et sanctionnée par l’État qui, selon de nombreux Chiliens, rappelait l’ère Pinochet. Détentions, tortures, meurtres et disparitions se sont répétés, alors que l’époque est supposée démocratique.
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