L’Union européenne n’a aucune volonté politique en propre


Par Leonid Savin − Le 2 août 2023 − Source Oriental Review

À la veille du sommet de l’OTAN, le New York Times a publié un article signé par deux auteurs (Gray Anderson et Thomas Meaney), paru sous le titre : L’OTAN n’est pas ce qu’elle prétend être.

L’article s’ouvre en traitant l’admission de la Finlande ainsi que l’invitation de la Suède, et se poursuit par une révélation extrêmement importante : “Depuis le tout début de son existence, l’OTAN n’avait jamais eu pour préoccupation première l’accumulation militaire. Au cœur de la Guerre froide, contrôlant 100 divisions, c’est-à-dire une petite fraction du personnel du Pacte de Varsovie, l’organisation ne pouvait pas escompter repousser une invasion soviétique, alors même que les armes nucléaires du continent étaient sous le contrôle de Washington. L’organisation avait plutôt pour objectif d’inscrire l’Europe occidentale dans un projet bien plus vaste, dirigé par les États-Unis, en vue d’établir un ordre mondial au sein duquel la protection étasunienne allait tenir lieu de levier pour obtenir des concessions sur d’autres sujets, comme le commerce et les politiques monétaires. De manière surprenante, l’OTAN réussissait alors remarquablement à accomplir cette mission.”

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Von der Leyen rencontrera Biden pour discuter d’une réponse commune à la menace chinoise. Soyez inquiets !


L’OTAN passe discrètement de l’Ukraine à la guerre froide contre la Chine, tandis que les États-Unis préparent une guerre froide fondée sur des sanctions et “sans précédent” contre Pékin.


Par Alastair Crooke – Le 11 mars 2023 – Source Al Mayadeen

Lors d’une récente interview, Nicholas Burns, l’ambassadeur américain en Chine, après avoir qualifié la Chine de “menace” , a déclaré sans ambages :“Nous sommes le leader dans cette région [indo-pacifique]. [Et nous] restons” . L’interviewer, Mike Gallagher, membre du Congrès américain, a décrit la nouvelle guerre froide américaine comme n’étant pas un match de tennis poli, mais une lutte existentielle pour la vie au XXIe siècle. Continuer la lecture

Le “scandale du Qatar” au Parlement européen n’est que la partie émergée d’un iceberg de corruption


Par Rachel Marsden – 15 décembre 2022 – Source RT

Dans le scandale de corruption qui frappe le cœur de la gouvernance de l’Union européenne, une vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, a été déchue de ses responsabilités par le Parlement européen, ses avoirs ont été gelés et elle a été inculpée après que la police a trouvé des “sacs d’argent liquide” à son domicile.

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L’Union européenne connaît-elle sa dernière année de vie ?


Par Eric Zuesse − Le 30 juillet 2022 − Source Oriental Review

Eric ZuesseL’Allemagne, jusqu’ici grande et puissante au sein de l’Union européenne, et qui a pu imposer l’austérité aux économies européennes plus faibles qu’elle, comme la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal demande à présent que les autres nations membres de l’UE viennent à l’aide des Allemands pour les sortir de ce qui promet de devenir bientôt une urgence énergétique ; l’Allemagne ayant obtempéré aux exigences étasuniennes de non seulement contribuer aux sanctions étasuniennes contre la Russie, mais d’aller jusqu’à mettre fin au projet de gazoduc Nord Stream 2, qui était supposé accroître — au lieu de décroître (comme cela sera désormais le cas) — les approvisionnements de gaz naturel russe à l’Europe. Jusque récemment, l’Allemagne était le moteur industriel de l’UE, et c’est par conséquent elle qui a le plus à perdre à cause d’approvisionnements énergétiques réduits et très coûteux. C’est le scénario qui est en train de se produire, et qui va s’aggraver au cours de l’hiver prochain.

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Les juges du monde


L’UE prépare un régime de sanctions mondial


Le 12 décembre 2019 − Source German Foreign Policy

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L’Union européenne travaille sur un nouveau régime de sanctions et veut imposer des mesures coercitives à ceux qui bafouent les droits de l’homme — fussent-ils avérés ou soupçonnés — dans le monde entier. Il s’agira d’un équivalent de deux lois étasuniennes utilisées par Washington pour pénaliser les personnes jugées indésirables en Russie et dans d’autres pays. Les personnes ciblées par cette liste ne peuvent plus pénétrer sur le sol étasunien, et tout actif dont ils disposeraient aux États-Unis se retrouve gelé. Lors d’un différend l’opposant à la Turquie, l’administration Trump a fait usage de l’une de ces lois, le “Global Magnitsky Act”. “Il va s’agir d’une étape tangible dans la réaffirmation que l’UE ouvre la voie en matière de droits de l’homme”, a déclaré Josep Borrell, le haut représentant aux affaires étrangères de l’UE. Un diplomate de l’UE a également déclaré que l’objectif est de montrer que “nous avons des muscles”. Il s’agit donc d’un instrument de pouvoir drapé sous des oripeaux humanitaristes.

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Bruits de bottes outre-Rhin


Le 11 novembre 2019 − Source german-foreign-policy.com

Suite à l’annonce par Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre de la Défense allemande, la semaine dernière, de l’expansion du déploiement de la Bundeswehr [l’armée allemande, NdT], les hommes politiques allemands de premier plan ont fait monter les enchères et ont énergiquement appelé de leurs vœux une politique étrangère et militaire plus agressive de la part de l’Allemagne et de l’UE. Vendredi dernier, Ursula von der Leyen, la prochaine présidente de la commission européenne, dans son discours auprès de la Fondation Konrad Adenauer — affiliée à la CDU [le parti social démocrate au pouvoir en Allemagne, NdT] — a affirmé que le “soft power” ne suffisait plus dans le monde d’aujourd’hui, et que “l’Europe doit apprendre le vocabulaire de la puissance” 1.

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  1. Ursula von der Leyen: Europa-Rede. Berlin, 8 novembre 2019.

L’insatiable soif de pouvoir de la commission européenne germanisée


Le 17 septembre 2019 − Source german-foreign-policy.com

Charitable, la future présidente de la commission européenne aide son prédécesseur à tenir debout entre deux verres. Ursula von der Leyen et Jean-Claude Junker. Chacun a soif de ce qu’il peut.

La prochaine commission européenne devrait jouer un rôle “géopolitique” et donner à l’Union un axe directeur en matière de politique mondiale, a confirmé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission “élue”, dont l’équipe, selon les observateurs, fait preuve d’une inédite “soif de pouvoir”. Les projets de von der Leyen pour les cinq années à venir sont très alignés avec la vision de Berlin, qui consiste à vouloir positionner l’union comme une puissance mondiale indépendante entre les USA et la Chine.

Emmanuel Macron, le président français, partage ce projet, et – au vu du conflit qui chauffe entre Washington et Pékin – met en garde : en cas d’échec, toute influence sur la politique mondiale sera perdue. Les cercles d’affaires allemands influents opinent là-dessus : il n’y a pas d’alternative à une position intermédiaire germano-européenne, sous peine de perdre des opportunités d’affaires avec la Chine, et d’en subir de graves retombées. Mais selon les cercles transatlantiques, Berlin et Bruxelles, tôt ou tard, n’auront d’autre choix que de se réaligner sur Washington.
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