The Saker interviewe Michael Hudson


Par The Saker − Le 18 octobre 2019 − Source thesaker .is

2015-09-15_13h17_31-150x112The Saker : la propagande américaine prétend souvent que les trois États baltes sont un véritable succès économique, tout comme la Pologne. Cette croyance a-t-elle une base factuelle ? Au début, il semblait que ces États connaissaient une croissance, mais celle-ci n’est-elle pas principalement, voire entièrement,  dûe aux subventions de l’UE, du FMI et des États-Unis ? En ce qui concerne de plus près les trois États baltes, et particulièrement la Lettonie, il s’agissait de républiques soviétiques «vitrines», dotées d’un niveau de vie élevé – du moins par rapport aux autres républiques soviétiques – et de nombreuses industries de haute technologie – y compris des contrats d’armement. Pourriez-vous nous décrire ce qui est vraiment arrivé à ces économies après l’indépendance ? Comment ont-ils « réformé » leurs économies en passant d’une économie ex-soviétique à une économie « libérale » moderne ?

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Encore, et toujours ce mensonge sur le terrorisme


Par Stratediplo − Le 6 octobre 2019 − Source stratediplo

Il semble nécessaire de rappeler une fois de plus que le terrorisme n’est pas un acteur ou une faction, ce n’est qu’une stratégie.

Cette stratégie consistant à frapper au hasard pour générer la terreur a été utilisée, par exemple, par les anarchistes il y a un peu plus d’un siècle, par les séparatistes (algériens, basques, corses…) il y a un demi-siècle et par les Mahométans aujourd’hui (en France en tout cas). Et évidemment, comme on l’annonçait il y a trois ans, la défaite de l’ennemi lointain auquel le gouvernement français avait, en 2016, laborieusement mais mensongèrement attribué les attentats de 2015, n’a pas mis fin aux attentats d’inspiration mahométane en France.

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L’Europe du Sud-Est dans les relations internationales au tournant du XXe siècle 1/4


Par Vladislav B. SOTIROVI – Le 29 avril 2019 – Source Oriental Review

À l’aube du XXe siècle, les grandes puissances européennes 1, réparties entre deux alliances politico-militaires antagonistes, se préparaient à un grand règlement de comptes autour de la nouvelle répartition des sphères d’influence politico-économiques et de la redistribution des colonies à travers le monde. Leurs intérêts respectifs se télescopèrent sur le territoire du Sud-Est de l’Europe, bien plus que dans d’autres parties du globe. Ces puissances étaient motivées par l’exploitation des richesses naturelles de la région et par le potentiel militaro-stratégique de cette arrière-cour stratégique de la méditerranée orientale, point de passage privilégié entre l’Europe centrale et le Moyen-Orient.

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  1. Une grande puissance est « un État s’inscrivant parmi les plus puissants d’un système hiérarchique dans lequel ils se classent, et dont la puissance se mesure à l’aune de l’influence qu’il exerce sur les États modestes »,  Heywood A., Politics, Third Edition, New York : Palgrave Macmillan, 2007, 450

L’effondrement de l’Allemagne est réel – et s’accélère


Par Tom Luongo − Le 23 septembre 2019 − Source Tom Luongo

Tom LuongoEn avril, je vous ai dit que l’Allemagne était une «économie morte qui marche». Aujourd’hui, je peux vous dire qu’elle est devenue un cul-de-jatte.

L’indice PMI  [Indice des directeurs d’achat]  de ce matin était la pire nouvelle qu’Angela Merkel aurait pu imaginer, soit 41,4. Un indicateur tellement terrible de décomposition que les coyotes vont affluer.

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Une courte histoire de la Yougoslavie (6/6)


Par Vladislav B. SOTIROVI − Le 24 avril 2019 − Source Oriental Review

https://orientalreview.org/wp-content/uploads/2019/04/Signing-the-Dayton-Agreement-1-380x280.jpg

La destruction brutale de la Yougoslavie (1991-1995)  

La destruction brutale de l’État fédéral de l’ex-Yougoslavie a pris la forme de guerres civiles ou, en d’autres termes, d’une chaîne de conflits violents de 1991 à 1995. Dès le printemps 1992, la RFSY n’existait plus en tant qu’État et les conflits se sont transformés en guerres de succession yougoslave. Les guerres civiles yougoslaves comprennent trois conflits armés étroitement liés :

  1. La guerre en Slovénie en 1991.
  2. La guerre en Croatie de 1991 à 1995.
  3. La guerre en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995. 1

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  1. Jeffrey Haynes et al., World Politics, New York: Routledge Taylor & Francis Group, 2011, 587.

Regardez qui ne rit pas !


Par Dmitry Orlov – Le 30 septembre – Source Club Orlov

La politique internationale est un sujet intimidant pour beaucoup. Pour comprendre ce qui se passe, il faut connaître l’histoire, avoir une expérience de première main de divers pays et cultures, une certaine compréhension des langues étrangères (puisque l’information disponible en anglais a tendance à être incomplète et tendancieuse dans une direction particulière) et bien d’autres choses. Mais il existe une autre approche qui peut produire de bons résultats même pour un enfant de sept ans : la lecture des expressions faciales et du langage corporel des dirigeants mondiaux.

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Une courte histoire de la Yougoslavie (5/6)


Par Vladislav B. SOTIROVI − Le 19 avril 2019 − Source Oriental Review

https://orientalreview.org/wp-content/uploads/2019/04/Milosevic-Tudjman-Izetbegovic-380x280.jpgLa politique de Tito dans les années 1970, qui consistait prétendument à « encourager et réprimer » pour lutter contre les nationalismes ethniques politiquement indésirables et menaçants, en particulier ceux des croates et des serbes, semblait incohérente. En d’autres termes, si certains nationalismes ethniques et leurs idéologies étaient considérés comme dangereux pour le système et, par conséquent, ont été réprimés et leurs défenseurs emprisonnés ou interdits d’emploi 1 (le cas, par exemple, des professeurs dissidents serbes de l’université de Belgrade), d’autres nationalismes, censés être non dangereux pour le régime ont été encouragés par les élites communistes locales (le nationalisme albanais au Kosovo-et-Métochie). Néanmoins, une tentative titoïste de supprimer les nationalismes croates et serbes et leurs idéologies politiques, en tant que doctrines « réactionnaires » et « contre-révolutionnaires », n’a pas réussi à les éradiquer2. En substance, une telle politique titoïste a relégué les nationalismes croate et serbe dans le champ de la dissidence politique et des manifestations.

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  1. Une telle politique de persécution politique n’était pas nouvelle en Titoslavie puisqu’elle n’était que la continuation de la pratique depuis la première décennie après octobre 1944. A propos des méthodes titoïstes pour créer une atmosphère de pouvoir et de peur, voir dans Алекс Н. Драгнић, Титова обећана земља Југославија, Београд: Задужбина Студеница−Чигоја штампа, 2004, 141−158
  2. Sur l’idéologie du nationalisme serbe, voir dans Др Војислав Шешељ, Идеологија српског национализма. Научно и публицистичко дело проф. др Лазе М. Костића, Београд: Српска радикална странка, 2003. L’auteur de cette publication (Vojislav Šešelj) est un Croate de Bosnie-Herzégovine. A propos d’un nationalisme croate et des idéologies nationalistes d’avant 1945, voir dans Jere Jareb, Pola stoljeća hrvatske politike, 1895−1945, Zagreb: Institut za suvremenu povijest, 1995. L’auteur était un émigrant oustashi vivant en Argentine après la seconde guerre mondiale. Le livre a été publié à l’origine à Buenos Aires en 1960.

Un cadre supérieur de Twitter fait partie de la brigade de trolls de l’armée britannique


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama − Le 30 septembre 2019

Ian Cobain a déjà écrit la longue histoire de l’implication britannique dans la torture. Il enquête maintenant sur l’implication britannique dans la manipulation des médias. Voici une de ses importantes trouvailles :

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Cette nouvelle hérésie qui menace tout le continent européen


Par Alastair Crooke – Le 16 septembre 2019 – Source Strategic Culture

crooke alastairDans tout ce tintamarre dû au Brexit et aux querelles parlementaires qui y sont associées, on a peu remarqué comment Dominic Cummings et Boris Johnson tentent de changer la nature même du paysage politique britannique. Bien sûr, l’angoisse du Brexit rend la tentative de susciter un changement politique stratégique beaucoup plus visible et plus aiguë. Pourtant, en fait, les changements ne sont pas entièrement, ou même principalement liés au Brexit, mais reflètent des plaques tectoniques sous-jacentes en train de s’affronter.

Le fait est que le chaos à Londres n’est pas simplement une histoire purement britannique, une histoire de Brexit. Il reflète quelque chose de plus large en jeu. La prise de conscience de ce mouvement tectonique a déjà été politiquement exploitée aux États-Unis (par Trump), et il est presque certain que des symptômes similaires se manifesteront dans toute l’Europe également. Ces symptômes sont là, maintenant (bien qu’ils ne soient pas toujours reconnus comme tels, comme un commentateur l’a déjà noté – voir plus loin).

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