Les politiques protectionnistes de Trump menacent de déséquilibrer radicalement la balance des paiements et les taux de change dans le monde entier, empêchant les pays débiteurs de gagner les dollars nécessaires pour payer leurs dettes extérieures. Cela rend une rupture financière inévitable.
Par Michael Hudson – Le 26 janvier 2025 – Source Geopolitical Economy
Dans une série de films des années 1940 avec Bing Crosby et Bob Hope, à commencer par The Road to Singapore en 1940, on peut voir que l’intrigue est toujours similaire. Bing et Bob, deux escrocs à la conversation facile et partenaires de chant et de danse, se retrouvent dans une situation difficile dans un pays, et Bing s’en sort en vendant Bob comme esclave (Maroc en 1942, où Bing promet de le racheter), ou l’engage à être sacrifié lors d’une cérémonie païenne, et ainsi de suite. Bob suit toujours le plan, et cela se termine par une fin heureuse à la Hollywood où ils s’échappent ensemble – Bing obtenant toujours la fille.
Au cours des dernières années, nous avons assisté à une série de mises en scène diplomatiques similaires entre les États-Unis et l’Allemagne (représentant l’Europe dans son ensemble). On pourrait l’appeler la Route du chaos. Les États-Unis ont vendu l’Allemagne en détruisant le Nord Stream, avec le chancelier allemand Olaf Scholtz (le malheureux personnage de Bob Hope) bien d’accord, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jouant le rôle de Dorothy Lamour (la fille, qui est le prix de Bing dans les films hollywoodiens) exigeant que toute l’Europe augmente ses dépenses militaires pour l’OTAN, au-delà de la demande de Biden de 2% pour suivre l’escalade de Trump à 5%. Pour couronner le tout, l’Europe va imposer des sanctions sur son commerce avec la Russie et la Chine, les obligeant à délocaliser leurs principales industries aux États-Unis.

Dans son
Professeur Hudson, votre nouveau livre « The Destiny of Civilization » est sorti. Cette série de conférences sur le capitalisme financier et la nouvelle guerre froide présente un aperçu de votre perspective géopolitique.
L’histoire est réécrite quotidiennement cette semaine, presque immédiatement au moment où elle se produit. Le 4 novembre, un éditorial du Wall Street Journal donnait sa vision de ce qui est en jeu pour le Parti Démocrate : « Les électeurs avertissent les Démocrates de se distancier du programme Sanders-Pelosi ». Les dirigeants Démocrates eux-mêmes ont rapidement démontré ce point de vue, en accusant le Caucus progressiste d’insister sur des réformes économiques qui, selon les sondages, correspondent précisément aux souhaits des électeurs.
The Saker : la propagande américaine prétend souvent que les trois États baltes sont un véritable succès économique, tout comme la Pologne. Cette croyance a-t-elle une base factuelle ? Au début, il semblait que ces États connaissaient une croissance, mais celle-ci n’est-elle pas principalement, voire entièrement, dûe aux subventions de l’UE, du FMI et des États-Unis ? En ce qui concerne de plus près les trois États baltes, et particulièrement la Lettonie, il s’agissait de républiques soviétiques «vitrines», dotées d’un niveau de vie élevé – du moins par rapport aux autres républiques soviétiques – et de nombreuses industries de haute technologie – y compris des contrats d’armement. Pourriez-vous nous décrire ce qui est vraiment arrivé à ces économies après l’indépendance ? Comment ont-ils « réformé » leurs économies en passant d’une économie ex-soviétique à une économie « libérale » moderne ?
Le pourcentage d’approbation de Poutine dans les sondages reste élevé mais il a baissé au cours de la dernière année. La baisse est principalement liée à la politique intérieure. Apparemment, le public perçoit la récente politique économique du Kremlin comme une continuation de la politique désastreuse imposée par Washington à la Russie dans les années 1990, alors que la Russie était lourdement endettée, tandis que les actifs de l’État étaient privatisés et pillés par des oligarques parrainés par l’Occident qui « encaissaient » en vendant les actifs à des étrangers.