Trump et Assad sont du même côté à Afrine


Par Andrew Korybko – Le 1er mars 2018 – Source Oriental Review

Afrin Kurds

La convergence des intérêts américains et syriens contre la campagne antiterroriste de la Turquie est une coïncidence et n’implique pas une « conspiration »  mais elle est également instructive dans la mesure où elle prouve qu’il est possible que le couple le plus improbable s’entende tacitement sur un sujet d’intérêt partagé, bien que cela soit prétendûment impossible selon le récit dominant des médias alternatifs.

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La stratégie de New Delhi du confinement chinois soutenue par les États-Unis dans l’océan afro-indien


Par Andrew Korybko – Le 14 février 2018 – Source Oriental Review

India China containmentLa stratégie de « confinement » anti-chinoise de l’Inde vise à amener New Delhi à prendre le contrôle des nœuds stratégiques le long des lignes maritimes de communication (LMDC) dans l’océan afro-indien, mais les plans du pays sont contrecarrés par l’ingéniosité de la Chine qui bricole des solutions de contournement asymétriques autour de ces goulets d’étranglement.

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La RAND Corporation établit un lien entre l’armée américaine et la guerre hybride


Par Andrew Korybko – Le 27 février 2018 – Source Oriental Review

Flagstone accents at the new headquarters for RAND Corporation.Une étude récente de la RAND Corporation sur « la présence des États-Unis et son incidence sur les conflits » aurait prouvé qu’il existe une corrélation scientifiquement vérifiable entre l’armée américaine et certains types de conflits.

Comme presque tout ce qui sort d’un think tank financé par le gouvernement américain, les résultats ne rejettent pas directement la faute de la déstabilisation d’autres pays sur l’Amérique, mais ils sont assez précis pour prouver un lien clair entre l’armée américaine et les guerres hybrides sans bien sûr présenter cette relation sous un jour négatif ou en laissant entendre que le Pentagone en est responsable.

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Les Kurdes ont bloqué Damas dans les cordes


Par Andrew Korybko – Le 22 février 2018 – Source Oriental Review

PKK Peshmerga fightersLes Kurdes n’ont pas encore joué un vilain tour à Damas, mais on s’en rapproche dangereusement.

Contexte du conflit

La semaine dernière a vu une série de rapports contradictoires sur le véritable statut de l’Armée arabe syrienne (AAS) et de ses milices alliées à Afrin, avec la conclusion générale que Damas joue un jeu de stratégie dangereux avec Ankara en évoquant timidement la possibilité de s’allier avec les Kurdes « fédéralistes » du PYD-YPG. L’auteur a écrit à ce sujet dans sa dernière analyse intitulée « Mouvements autour d’Afrin en Syrie : Assistance astucieuse à des alliés ou Armageddon en devenir ? » qui inclut des références à ses deux textes fondateurs cruciaux sur le sujet, dont « Est-il même possible de ‘trahir’ les Kurdes ? » avec un avertissement, « les Kurdes syriens pensent qu’ils peuvent jouer un tour à Damas ».

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Les raisons du dernier état d’urgence de l’Éthiopie


Par Andrew Korybko – Le 26 février 2018 – Source Oriental Review

Resigned Ethiopia premier Hailemariam Desalegn.

Le Premier ministre éthiopien démissionnaire Hailemariam Desalegn

Le Premier ministre éthiopien a démissionné de manière inattendue et a déclenché un nouvel état d’urgence dans le deuxième plus grand pays d’Afrique.

Le premier ministre Haile Mariam Desalegn a fait cette annonce à la fin de la semaine dernière, mais a déclaré qu’il continuerait d’exercer ses fonctions jusqu’à ce que le gouvernement nomme un successeur. Cette action surprise a pour toile de fond la libération par les autorités de dizaines de personnalités de l’opposition accusées de terrorisme et d’autres crimes connexes depuis la mise en place du dernier état d’urgence à l’automne 2016. À l’époque, le groupe ethnique le plus important, les Oromos, a été impliqué dans les troubles. Ils ont été galvanisés par les plans du gouvernement d’étendre la région de la capitale en empiétant sur leur territoire historique qui entoure complètement Addis-Abeba.

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La Russie au Liban : agenda antisioniste ou pivot pro-israélien?


Par Andrew Korybko – Le 23 février 2018 – Source Oriental Review

The top diplomats Nabil FAHMY (Egypt), Mohammad Javad ZARIF (Iran) and Sergey LAVROV (Russia) at the Middle East conference of Valdai Discussion Club, Moscow, Feb 2018 Hauts diplomates Nabil FAHMY (Egypte), Mohammad Javad ZARIF (Iran) et Sergey LAVROV (Russie) à la conférence sur le Moyen-Orient du Valdai Discussion Club, Moscou, février 2018

Selon diverses sources, le Liban a accepté de donner des droits de stationnement et de transit aux forces armées russes et de permettre à Moscou de développer ses réserves énergétiques offshore dans la Méditerranée orientale dans un mouvement qui est annoncé comme un tournant par certains analystes dans la Communauté des médias alternatifs. Le récit populaire qu’ils diffusent est que la Russie approfondit sa participation au Liban afin de dissuader une autre invasion israélienne, bien que cette histoire soit facilement démentie par un examen plus approfondi.

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Corridor arménien entre la Mer Noire et le Golfe Persique


Ce projet risque de piétiner les intérêts de la Russie


Par Andrew Korybko – Le 24 février 2018 – Source Oriental Review

Armenian Pres. Serzh Sargsyan at the Munich Security Conference, Feb 2018

Le président Serge Sargsian a déclaré lors de la conférence de Munich sur la sécurité le week-end dernier que son État enclavé, l’Arménie, s’efforçait de devenir la composante « terrestre » d’un ambitieux plan visant à relier la Mer Noire et le Golfe Persique par un corridor arménien de transit. C’est dans l’intérêt stratégique de son pays mais cela affecterait sans aucun doute la situation géopolitique dans cette région sensible. Pour commencer, cette initiative détournerait une partie du trafic du corridor de transport nord-sud multimodal entre la Russie et l’Inde en éliminant Bakou et Moscou de l’équation s’agissant de faciliter le commerce entre l’UE et l’Inde, en les remplaçant principalement par Erevan et Tbilissi. Cela ferait émerger sur les cartes un couloir secondaire à celui de la Mer Noire qui pourrait ensuite conduire jusqu’aux membres du bloc des Balkans.

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Mouvements autour d’Afrin en Syrie


Assistance astucieuse à des alliés ou Armageddon en devenir ?


Par Andrew Korybko – Le 20 février 2018 – Source Oriental Review

Syrian army to enter Afrin

La Syrie aurait accepté la demande de la milice « fédéraliste » du PYD-YPG kurde d’entrer dans Afrin et d’arrêter l’avance militaire des Turcs, bien qu’il reste à voir si Damas va réellement mettre en œuvre cette décision ou non.

Il y a eu des rapports contradictoires sur ce sujet tout au long de la semaine dernière, mais l’Agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) a confirmé que les Unités de Mobilisation Populaire (UMP) se déploieraient dans la région pour contrecarrer les Turcs, contredisant des affirmations antérieures selon lesquelles c’est l’Armée arabe syrienne (AAS) qui le ferait directement. Même ainsi, ce serait un développement très dangereux si cela se produisait réellement car cela pourrait rapidement amener l’Armée arabe syrienne (AAS) à entrer dans la mêlée pour soutenir ses partenaires pro-gouvernementaux et déclencher ainsi une guerre conventionnelle d’État à État avec la Turquie. La Syrie a le droit souverain de déployer ses propres forces et celles de ses alliés n’importe où sur son territoire, mais en prenant du recul par rapport à cet idéalisme de principe et en évaluant sobrement la réalité, cette décision n’est peut-être pas la plus sage.

Syria situation map Feb 12, 2018

Carte de la situation en Syrie 12 février 2018

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Le complot machiavélique pour impliquer l’Arabie saoudite et le Qatar dans une guerre de « frontières de sang »


Par Andrew Korybko – Le 7 juin 2017 – Source 21st Century Wire

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Des experts du monde entier essaient de comprendre ce qui alimente vraiment la guerre froide entre le Qatar et l’Arabie saoudite, mais la réponse est simple : les États-Unis. Comme Washington est toujours encline à le faire, elle joue magistralement du « diviser pour mieux régner » au Moyen-Orient, faisant la même chose à ses alliés des pays du Golfe qu’à ses alliés maghrébins lors des révolutions de couleur du printemps arabe. Cette fois, les acteurs en conflit s’opposant les uns aux autres, le sont au niveau des États, par opposition au scénario intra-étatique entre les gouvernements et certains de leurs citoyens.

L’objectif à long terme derrière tout cela est d’inaugurer le plan des « Frontières de sang » publié en 2006, de Ralph Peters pour un « Nouveau Moyen-Orient » dans lequel le Golfe subit une réingénierie géopolitique comme avec le « Syraq » la Turquie et les Balkans. Il est prévu de faire aussi bien. Dans l’ensemble, la fracture de la région en une myriade de mini états internationalement reconnus de facto devrait faciliter la prolongation de l’hégémonie américaine dans le vaste espace interconnecté que le défunt Brzezinski a décrit comme « les Balkans eurasiens » tout en créant simultanément des complications pour l’accès de ses rivaux russes et surtout chinois à cet espace pivot géostratégique au cœur de l’Afro-Eurasie.

C’est beaucoup à digérer tout à la fois. Décomposons donc le tout, morceau par morceau, pour que ce soit plus facile à comprendre.

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Diriger dans l’ombre : comment l’unipolarité s’adapte à la multipolarité


Par Andrew Korybko – Le 29 janvier 2015 – Source Sputnik News

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© Flickr/ Prince of the Blue Moon

Les États-Unis sont en train de construire un système mondial d’alliances bilatérales et multilatérales pour les aider à projeter plus efficacement leur pouvoir tout au long de ce XXIe siècle. Alors que le monde se dirige vers la multipolarité, les États-Unis sont prêts à exploiter cette tendance à leur avantage géopolitique.

Au lieu de « faire cavalier seul » comme Bush était enclin à le faire, les États-Unis trouvent maintenant des moyens d’amener les autres à faire leur sale boulot en convainquant leurs « partenaires » qu’ils ont un intérêt commun à le faire. Au cours de la guerre de Libye de 2011, la France et le Royaume-Uni ont pris l’initiative tandis que les États-Unis, comme il a été décrit, « dirigeait dans l’ombre ». Un éditorial du New York Times de l’époque définissait cela comme « une assistance militaire américaine discrète avec [les autres] sonnant du clairon ». Quatre ans plus tard, ce concept s’est développé à partir du tube à essai libyen et il est devenu mondial, les États-Unis mettant en place des systèmes d’alliance similaires dans le monde entier afin de projeter indirectement leur volonté de puissance dans des régions clés. Comme le dit le dicton cynique, « Pourquoi faire par vous-même ce que les autres peuvent faire pour vous ? ».

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