Comment Poutine peut gagner la guerre économique contre l’Ouest

Par Tyler Durden – Le 18 mars 2015 – Source zerohedge

Quels sont les objectifs de la guerre économique mondiale contre la Russie? L’Ouest débranchera-t-il la Russie du système bancaire SWIFT ? L’Europe et les USA imposeront-ils plus de sanctions contre la Russie ? Qu’est-ce qui arrive aux prix du pétrole ? Le président syrien Bashar al-Assad se rendra-t-il ? Ce sont les questions, parmi d’autres que Pravda.Ru a posées dans une interview avec Ron Holland, l’auteur de nombreux livres à succès.

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Par-delà la Gauche et la Droite, au-delà des Rouges et des Blancs

Par Nina Kouprianova, le 14 mars 2015 – Source Ninabyzantina

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L’année 2014 a assisté à une poussée de patriotisme sans précédent dans la Russie contemporaine, qui a entraîné la vulgarisation de la notion d’un Monde russe. L’une des raisons pour cette augmentation du sentiment patriotique fut le retour à bon port de la Crimée, après l’immense majorité de votes en faveur d’une telle mesure dans un référendum il y a un an, exprimée par ses résidents, en majorité d’origine russe. Le début de la guerre de libération dans le Donbass, contre le régime de Kiev soutenu par l’Ouest, est la deuxième. Cette guerre a vraiment exposé les enjeux qui sous-tendent l’existence du Monde russe. Celui-ci n’est pas ethnique, mais un concept de civilisation, qui englobe une culture partagée, une histoire commune et une langue répandue dans tout l’espace eurasien, suivant des schémas traditionnels. Jusqu’à un certain point, et malgré des différences idéologiques évidentes, l’Empire russe et l’URSS représentaient la même entité géopolitique. Un aspect particulièrement digne d’intérêt, lorsque l’on s’intéresse à la crise actuelle du Donbass, est le symbolisme, autant religieux qu’historique, qui recouvre les références habituelles, mais obsolètes, d’un affrontement Droite contre Gauche. Dans le contexte russe, il est également nécessaire de s’affranchir des séparations Rouges contre Blancs instituées par la Révolution communiste. Le fait que cette guerre ait encouragé les Russes à examiner la raison d’être de leur pays est tout à fait remarquable. Pendant deux décennies, les citoyens russes n’avaient pas d’idéologie officielle, celle-ci étant interdite par la Constitution [de la Fédération de Russie], celle-ci étant basée sur des modèles occidentaux. L’émergence d’une nouvelle manière de penser en Russie, devrait apparaître plus évidente, une fois que nous nous intéresserons au sens des insignes religieux, aux guerres passées (la guerre civile russe et la Grande Guerre patriotique), ainsi qu’à la question de l’idéologie dans le monde Postmoderne.

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A l’Ouest rien de nouveau, on détruit, à l’Est on construit

Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – 21-03-2015 – Source : Asia Times

« Il est impératif qu’aucune puissance eurasienne concurrente (des USA) capable de dominer l’Eurasie ne puisse émerger et ainsi contester l’Amérique.»

Zbigniew Brzezinski, Le Grand Échiquier, 1997

Que recèle un nom, ou même un idéogramme ? Tout. Un simple caractère chinois, jiè (介), qui signifie entre, illustre de façon éloquente l’initiative de politique étrangère la plus ambitieuse du nouveau rêve chinois.

Dans la partie supérieure de ce caractère à quatre traits qui, symboliquement, évoque le toit d’une maison, le trait à gauche correspond à la Ceinture économique de la route de la soie, et le trait à droite représente la Route de la soie maritime du XXIe siècle. Dans la partie inférieure, le trait à gauche est le corridor Chine-Pakistan, et celui à droite est le corridor Chine-Myanmar-Bengladesh-Inde, qui passe par la province du Yunnan.

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En voie d’extinction

Par Dmitry Orlov, le 17 février 2015 – Source ClubOrlov

David Herbert

Ce blog est dédié à la présentation d’une vision la plus générale possible de la marche du monde. Les centres d’intérêts récurrents de celui-ci, permettant de composer cette vision générale, peuvent être résumée par :

  1. L’état de décadence terminale et l’effondrement prochain de la civilisation industrielle, avec l’augmentation continue du coût de production des énergies fossiles nécessaires pour son fonctionnement, la diminution inexorable de la qualité et de l’efficience de ces ressources, et pour finir, la réduction inévitable de leur production.

La première hypothèse d’Hubbert, qui prédisait que le pic de production historique de pétrole par les USA serait atteint dans les années 1970, s’est révélée juste. Mais les prédictions suivantes, qui situaient le pic de production mondial, suivi par un effondrement rapide, autour des années 2000 se sont avérées peu fiables, car nous voila, 15 ans plus tard, avec une production mondiale battant tous les records. Les prix du pétrole, qui étaient élevés pendant un certain temps, se sont temporairement abaissés. Cependant, si nous nous rapprochons un peu, pour voir les détails de la production de pétrole, il devient flagrant que la production conventionnelle de pétrole a atteint son maximum en 2005, soit 5 ans après la date prévue, et n’a fait que diminuer depuis. Les compléments de production ont été fournis par des moyens d’extraction difficiles et coûteux (forages en profondeurs, fracturation hydraulique), et par des produits qui ne sont pas exactement du pétrole (sables bitumineux).

Les prix actuels sont trop bas pour soutenir cette nouvelle production qui nécessite des investissements élevés pendant longtemps, et l’abondance actuelle commence à ressembler à un banquet qui sera suivi par la famine. La cause directe de cette famine ne sera pas l’énergie, mais la dette, bien que ses origines puissent être reliées à l’énergie. Une économie de croissance nécessite une énergie bon marché. Des coûts d’énergie élevés réduisent la croissance, et obligent à contracter des dettes qui ne pourront jamais être payées. Une fois que la bulle d’endettement aura explosé, il n’y aura plus assez de capitaux pour investir dans une nouvelle phase coûteuse de production d’énergie, et le délabrement final s’installera.

  1. Le processus, des plus intéressants, qui voit les USA devenir pareils à leur ancienne Némésis, se transformant en URSS 2.0, ou, comme certains les appellent maintenant, les USSA.

La meilleure description qui puisse se faire des USA est celle d’une nation en pleine décomposition, dirigée par une petite clique d’oligarques contrôlant les masses au moyen de discours orwelliens. La population est à un tel niveau d’aveuglement que la plupart des gens pensent encore que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais voyons, vous ne savez pas que la reprise économique est en cours? Cependant, quelques-uns réalisent que le pays a de très nombreux problèmes, notamment la violence, l’abus d’alcool et de drogues, la gloutonnerie. Mais ne leur dites pas qu’ils font partie d’une nation de gloutons violents, drogués et alcooliques, car ce serait insultant. De toute façon, ne vous fatiguez pas à nommer leur état, ils ne vous écoutent même pas, occupés qu’ils sont à bidouiller leurs unités électroniques d’assistance vitale dont ils ne peuvent plus se séparer. Grâce à Facebook et consorts, ils sont maintenant si loin dans la caverne de Platon, que même les ombres qu’ils voient ne sont pas réelles. Ce sont des simulations informatiques d’ombres engendrées par d’autres simulations informatiques.

Les signes de cet état avancé de décomposition ne peuvent être ignorés, où que se porte votre regard, qu’il s’agisse de l’éducation, la médecine, la culture, ou de l’état général de la société américaine, où la moitié des personnes en âge de travailler ne peuvent gagner de quoi vivre une vie décente. Mais c’est encore plus évident lorsque l’on s’intéresse à la liste sans fin des erreurs qui forment l’essence de la politique étrangère des USA. Certains en sont venus à les qualifier ‘d’Empire du Chaos’, en oubliant le fait qu’un empire de chaos est, par définition, ingouvernable.

L’État Islamique, qui dirige maintenant une grande partie de l’Irak et de la Syrie, est un exemple d’échec particulièrement flagrant. Cette organisation avait d’abord été mise en place, avec l’aide des USA, pour renverser le gouvernement syrien, mais au lieu de cela elle commence à menacer la stabilité de l’Arabie saoudite. Et ce problème a encore été aggravé par l’aliénation de la Russie, qui, avec son immense frontière sud-asiatique, est l’une des grandes nations qui cherche à combattre l’islamisme extrémiste. Le mieux que les USA aient pu achever face à l’État Islamique est une campagne de bombardements, coûteuse et inefficace. Les précédentes campagnes de bombardements, coûteuses et inefficaces, comme celle qui a été menée au Cambodge, ont produit des conséquences imprévues, par exemple le régime génocidaire de Pol Pot. Mais pourquoi s’embêter à apprendre de ses échecs, quand on peut les répéter à l’infini?

Un autre exemple est le chaos militarisé et l’effondrement économique complet qui ont englouti l’Ukraine suite au renversement violent, organisé par les USA, de son tout dernier gouvernement constitutionnel il y a un an. La destruction de l’Ukraine a été justifiée par le calcul simpliste de Zbigniew Brzezinski, qui suppose que transformer l’Ukraine en une zone antirusse occupée par l’Otan sera à même de contrer efficacement les ambitions impérialistes russes. Le fait que la Russie ne montre pas d’ambitions impérialiste est l’un des défauts majeurs de ce calcul. La Russie possède tout le territoire dont elle aura jamais besoin, mais pour le développer, elle a besoin de la paix, et d’accords commerciaux. Un autre grain de sable dans l’échiquier de Zbiggy, vient du fait que la Russie se sent concernée par la protection des intérêts des populations russophones, où qu’elles puissent vivre. Pour des raisons de politique intérieure, elle agira toujours pour les protéger, même si ses actions doivent être illégales et risquent de mener à un conflit militaire de grande ampleur. Donc, la déstabilisation de l’Ukraine par les Américains n’a rien accompli de positif, mais a accru le risque d’autodestruction nucléaire. Mais même si les USA s’arrangent pour disparaître de la carte politique mondiale sans déclencher un holocauste nucléaire, nous avons toujours un problème, qui est …

  1. …que le climat de la Terre, notre planète natale, est, pour le dire aussi poliment que possible, complètement foutu. Bien sûr, il y a encore de nombreuses personnes qui pensent que transformer radicalement la composition chimique de notre atmosphère et de nos océans en brûlant plus de la moitié des hydrocarbonés fossilisés qui peuvent être récupérés par des moyens industriels n’aura aucun impact, et que les transformations que nous observons actuellement ne sont que des variations naturelles du climat. Ces gens sont des abrutis. Je promets de supprimer jusqu’au dernier des commentaires qu’ils enverront en réponse à ce post, mais malgré cette promesse, je peux vous assurer qu’ils tenteront quand même de les envoyer… parce que ce sont des abrutis. [Mise à jour : et en effet, ils l’ont tenté. CQFD.]

Nous assistons aujourd’hui à un épisode d’extinction massive déclenchée par l’homme, qui sera sans aucun doute au-delà de tout ce qu’a pu expérimenter l’humanité, et qui pourrait bien rivaliser avec la grande extinction Permien-Trias, qui a eu lieu il y à 252 millions d’année. Il est même possible que la Terre se transforme en planète stérile, avec une atmosphère tout aussi surchauffée et toxique que celle de Vénus. Ces changements sont en train de se produire, il ne s’agit pas de prédiction, mais d’observations. Les seuls variables qui doivent encore être déterminés sont les suivants:

  1. Jusqu’où ira ce processus ?

Existera-t-il encore un habitat dans lequel l’humanité pourra survivre? Les hommes ne peuvent survivre sans une abondance d’eau fraîche, de sources de glucides, graisses et protéines, celles-ci étant extraites d’écosystèmes viables. Les hommes peuvent survivre avec pratiquement n’importe quel régime alimentaire, même un régime d’écorces et d’insectes, mais si l’ensemble de la végétation meurt, nous mourrons aussi. De plus, nous ne pourrons survivre dans un environnement où la température humide (qui prend en compte notre capacité à nous refroidir en suant), dépasse notre température corporelle. Lorsque cela arrive, nous mourons d’un coup de chaleur. Enfin, nous avons besoin d’un air que nous pouvons respirer : si l’atmosphère n’est pas assez chargée en oxygène (parce que la végétation a disparu), et trop chargée en dioxyde de carbone et méthane (parce que la végétation disparue a été brûlée, que le permafrost a fondu, et que le méthane actuellement emprisonné dans les clathrates océaniques a été libéré), nous mourrons tous.

Nous savons déjà que l’augmentation des températures moyennes globales a dépassé le degré Celsius depuis les temps préindustriels, et si l’on prend en compte les modifications de composition atmosphériques, celle-ci devrait au final excéder les deux degrés. Nous savons également que l’industrie, grâce aux aérosols qu’elle envoie dans l’atmosphère, produit un effet connu sous le nom d’assombrissement global. Une fois que ces aérosols se seront dissipés, la température moyenne devrait augmenter d’au moins 1,1 degré. Cela devrait nous emmener à peu de distance des 3,5 degrés d’augmentation, et aucun homme n’a jamais vécu sur une Terre plus chaude de 3,5 degrés, par rapport aux températures actuelles. Peut-être pourrons bidouiller un truc… On pourrait tous enfiler des sombreros climatisés… (concours de design en vue, des volontaires?)

  1. A quelle vitesse ce processus va-t-il se dérouler ?

L’inertie thermique de la planète est telle qu’on constate un décalage de quarante ans entre la modification de la composition chimique atmosphérique, et le ressenti de ses effets sur les températures moyennes. A ce jour, nous avons été protégés de certains de ces effets par deux choses : la fonte des glaciers et du permafrost dans l’Arctique et l’Antarctique, et la capacité de l’océan à absorber la chaleur. Votre boisson fraiche reste agréable jusqu’à la disparition du dernier glaçon, mais après cela, elle devient très vite tiède et désagréable. Certains scientifiques annoncent qu’il faudra sans doute près de cinq mille ans pour que nous n’ayons plus de glaçons, ce qui mettra un terme à la fête, mais les modes de fonctionnement des immenses glaciers qui nous fournissent ces glaçons ne sont pas si bien compris, et les mauvaises surprises ont été très fréquentes, notamment concernant leur rapidité a relâcher des icebergs, qui dérivent alors vers des eaux plus chaudes et y fondent rapidement.

Mais la plus grande surprise de ces dernières années a été le taux de libération du méthane auparavant emprisonné dans l’Arctique. Peut-être n’est-ce pas votre cas, mais il m’a été impossible d’ignorer tous ces scientifiques qui tirent la sonnette d’alarme à propos du méthane de l’Arctique. Ce qu’ils appellent le clathrate gun, qui pourrait relâcher jusqu’à cinquante gigatonnes de méthane en quelques décades, semble avoir été déclenché en 2007, et aujourd’hui, quelques années plus tard, les concentrations de méthane dans l’Arctique sont devenues alarmantes. Mais il nous faudra attendre au moins deux ans de plus pour obtenir un avis plus documenté. De toute façon, la quantité de méthane concentrée dans les clathrates est suffisante pour dépasser le potentiel de réchauffement climatique généré par toutes les énergies fossiles brulées à ce jour, par un facteur pouvant aller de 4 à 40. L’hypothèse pessimiste semble nous entraîner non loin d’une atmosphère de type vénusienne, et les espèces survivantes pourraient bien être limitées à quelques bactéries thermophiles exotiques, ce qui n’inclurait aucune des espèces que nous aimons manger, ni aucun d’entre nous.

En voyant de telles données, certains chercheurs ont émis l’hypothèse d’une extinction humaine imminente. Les estimations varient, mais, de manière générale, si le clathrate gun a vraiment été déclenché, alors nous ne devrions pas prévoir d’être présents après la seconde moitié du XXIe siècle. Mais ce qui est amusant (l’humour n’est jamais de mauvais goût, quelle que soit la gravité de la situation), c’est que la plupart d’entre nous ne devraient pas être présents d’ici là, de toute façon. La surpopulation humaine actuelle a été rendue possible par l’utilisation des énergies fossiles. Une fois cette utilisation ralentie, la population humaine s’effondrera. Cela s’appelle un dépérissement, et cela arrive en permanence : une population (par exemple, des levures dans une cuve de liquide sucré) consomme toute sa nourriture, puis dépérit. Quelques individus plus endurcis s’accrochent, et si vous rajoutez une mesure de sucre, ils reprennent des forces, commencent à se reproduire, et le processus peut recommencer.

Un autre aspect amusant d’une extinction humaine imminente réside dans le fait que celle-ci ne sera jamais observable, car il ne restera plus de scientifiques pour l’observer; il s’agit donc d’un concept non scientifique. Puisqu’il ne peut être utilisé dans un cadre scientifique, les scientifiques qui l’évoquent à qui mieux-mieux doivent chercher à produire un effet émotionnel. C’est assez peu commun pour des scientifiques, qui se font généralement une fierté de garder la tête froide, et préfèrent s’intéresser à l’observable et au mesurable. Alors, pourquoi des scientifiques cherchent-ils à faire dans l’émotionnel? C’est clairement parce qu’ils pensent que quelque chose doit être fait. Et pour penser que quelque chose doit être fait, ils doivent aussi penser que quelque chose peut être fait. Mais alors, qu’est-ce qui peut être fait?

Tout d’abord en tête de liste vous avez l’effort engagé pour convaincre les gouvernements de limiter leurs émissions de carbones. Cela ne s’est pas révélé un franc succès. Parmi les nombreuses raisons ayant entrainé ce résultat, vous pouvez vous référer au point 2 ci-dessus; les USA sont l’un des plus grands producteurs d’émissions de carbone, mais le corps pourrissant qui constitue le système politique américain est incapable d’engager une quelconque action constructive. Il est trop occupé à détruire d’autres pays: l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Ukraine…

Ensuite, vous avez ce qu’on appelle la géo-ingénierie. Si vous ne savez pas ce dont il s’agit, ce n’est pas grave, car il s’agit principalement d’un synonyme pour branlette intellectuelle. Le concept est le suivant: vous apportez un remède à des symptômes que vous ne comprenez pas, en utilisant des technologies qui doivent encore être inventées. Mais sachant que de nombreux êtres humains cultivent la croyance irrationnelle en l’existence d’une solution technique pour tous les problèmes pouvant être rencontrés, on trouve toujours un imbécile prêt à donner de l’argent pour la chercher. Les idées proposées par les adeptes de cette ligne de pensée ont inclus la saturation des océans avec des éléments de fer, pour stimuler la croissance du plancton, ou l’envoi des morceaux de papier aluminium en orbite pour refléter une partie de la lumière du soleil, ou encore, la peinture du Sahara en blanc. Tous ces projets sont des plus excitants à concevoir. Pourquoi ne pas utiliser une arme nucléaire pour injecter de la poussière dans l’atmosphère, afin de bloquer une partie de la lumière du soleil? On pourrait aussi bombarder quelques gros volcans, pour atteindre le même résultat ? Et si c’est compliqué d’un point de vue politique, pourquoi ne pas essayer quelque chose de plus simple, un échange nucléaire limité? Cela devrait assombrir les cieux, amenant un petit hiver nucléaire, et cela réduirait également les populations, ce qui ferait tomber d’autant l’activité industrielle. Nous avons assez d’armes nucléaires pour refroidir la planète assez longtemps pour que les radiations nous achèvent tous. Cette solution de géo-ingénierie, comme toutes les autres, se conforme strictement au dicton populaire : Si tu ne peux résoudre un problème, aggrave-le.

J’ai l’impression que tous ces grands discours à propos de la prochaine extinction humaine se résument à une agitation émotionnelle, dont le but principal est d’amener les gens à tenter des choses qui ne fonctionneront pas. Je considère cependant que le sujet vaut la peine d’être examiné, et ce pour une raison simple: que se passe-t-il si nous ne voulons pas nous éteindre? Nous avons établi le fait que l’extinction humaine (quel que soit le moment où elle se produira) ne sera pas observable, car il n’y aura plus d’êtres humains pour l’observer. Nous savons également que des réductions de populations se produisent en permanence, mais qu’elles n’aboutissent pas en permanence à une extinction. Alors, qui aura le plus de chances de mourir, et qui aura le plus de chances de survivre?

Les premiers à disparaître seront les victimes invisibles des guerres. A ce jour, un grand nombre de personnes ont vu des photographies montrant des amas de soldats ukrainiens morts laissés à pourrir après une nouvelle offensive avortée, ou des vidéos de résidents de Donetsk agonisant sur un trottoir après avoir été touchés par un tir d’artillerie ou de mortier gouvernemental. Mais nous ne savons pas combien d’enfants ou de femmes meurent à l’accouchement, le gouvernement ayant bombardé maternités, cliniques et hôpitaux. De telles pertes sont invisibles durant une guerre. Et nous ne verrons pas non plus de vidéos de tous les retraités ukrainiens mourant prématurément car ils ne peuvent plus obtenir de nourriture, de soins ou de chauffage, mais nous pouvons être sûrs qu’un grand nombre d’entre eux ne seront plus parmi nous d’ici un an. Lorsqu’on en vient à parler de conflit armé, il n’existe que deux stratégies viables: refuser de prendre part, ou fuir. Sans aucun doute, le million ou presque d’Ukrainiens qui se trouvent maintenant en Russie est formé des plus intelligents, tout comme les millions de Syriens qui ont quitté la Syrie. Les Ukrainiens qui s’engagent pour combattre sont des imbéciles, et ceux qui fuient en Russie ou refusent la mobilisation sont les plus malins. Cela n’inclut pas les Russes [et les Ukrainiens, NDT] qui s’engagent pour la protection de leur pays et de leurs familles contre ce qui s’apparente à une invasion US. Ceux là ne sont certainement pas des imbéciles. Et ils sont en train de gagner. Suivant cette interprétation, la guerre est un processus darwinien, qui extermine ceux ayant le moins de sens commun.

L’épisode d’extinction à éviter en priorité, après la guerre, a lieu dans les grandes villes durant une vague de chaleur. Cela s’est produit dans toute l’Europe en 2003, et a provoqué soixante-dix mille décès. En 2010, une vague de chaleur dans la région de Moscou (qui se trouve pourtant plutôt au Nord), a entrainé plus de quatorze mille décès pour la seule ville de Moscou. Les îlots de chaleur urbains, qui sont produits par la réflexion du soleil par les chaussées et les immeubles, produisent des températures locales élevées, pouvant entraîner des coups de chaleur. Tant que l’économie basée sur les combustibles fossiles est en activité, les villes restent vivables, grâce à l’air conditionné. Une fois cette économie effondrée, les épisodes d’extinctions urbains dus aux vagues de chaleurs se multiplieront. Et puisque 50% de la population vit dans des villes, la moitié de la population risquera donc la mort par coup de chaleur. Il en résulte que si vous ne souhaitez pas vous éteindre, ne passez pas vos étés en ville.

La liste des endroits où vous ne souhaiteriez pas vous trouver, pour éviter l’extinction, s’allonge de plus en plus. Par exemple, vous ne voudriez pas vivre en Californie, ou dans un autre des États arides du sud-ouest des USA, car il sera difficile d’y trouver de l’eau. Vous ne chercheriez pas à vivre le long des côtes, car elles seront sans doute inondées par la montée des océans (dont le niveau devrait finir par augmenter d’une centaine de mètres, ce qui passera l’ensemble des villes côtières sous le niveau des eaux). Vous ne souhaiteriez pas vivre dans la moitié est de l’Amérique du Nord, car, de façon paradoxale, une région arctique aux températures dramatiquement supérieures devrait causer l’affaiblissement du Jet Stream, entrainant des hivers de plus en plus rudes, qui, en l’absence d’énergies fossiles, produiront des vagues de décès dus au froid. A ce jour, un hiver un peu plus neigeux que la moyenne, d’un niveau qui devrait se renouveler régulièrement dans les années à venir, a forcé l’ensemble des infrastructures de transport de Nouvelle Angleterre (où j’ai la chance de ne pas me trouver), à se coucher sur le côté et jouer au mort. Et vous ne devriez vivre dans aucun des endroits du globe où les sources d’eau proviennent de la fonte des glaciers, car ceux-ci auront bientôt disparu. Cela comprend la majorité du Pakistan, de grands morceaux de l’Inde, du Bangladesh, de la Thaïlande, du Viêt Nam, et bien d’autres. La liste des endroits où vous ne souhaitez pas être pour éviter une extinction par ceci ou cela finit par être extrêmement longue.

Mais l’ensemble de la partie nord de l’Eurasie devrait bien s’en tirer dans le futur proche, donc, si vous ne souhaitez pas vous éteindre, vous devriez commencer à enseigner le russe à vos enfants.

Traduit par Etienne, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

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Casse-tête pétrolier et nucléaire au Moyen-Orient

Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 17 mars 2015 – Source Russia Today

On dirait bien que le secrétaire d’État des USA John Kerry a pris goût à la politique de la corde raide, quand il dit qu’il est malaisé de déterminer si les USA et l’Iran vont conclure un accord-cadre sur le dossier nucléaire d’ici la fin du mois.

Reuters / Ali Jarekji

On entend déjà la salve d’applaudissements en provenance de Tel-Aviv et de Riyad.

Avec la reprise des négociations à Lausanne, ressort le fait qu’un accord éventuel sur le nucléaire entre l’Iran et le P5+1 (USA, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) pourrait entraîner une hausse des exportations de pétrole iranien, ce qui se traduirait par une chute des prix encore plus prononcée. En début de semaine, le prix du brut Brent se transigeait à 54,26 $ le baril.

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Un dernier regard sur l’économie réelle avant qu’elle n’implose – Partie 2

Par Brandon Smith – Le 11 mars 2015 – Source www.altmarket.com

Partie 1.

Les dépenses de consommation aux États-Unis représentent environ 70% du produit intérieur brut, mais il est important de noter que la manière dont officiellement le PIB est calculé est très imprécise. Par exemple, tout l’argent du gouvernement utilisé dans le système de couverture Medicare qui paye pour les demandes de santé des consommateurs, ainsi que le programme d’aide sociale Obamacare, devenu un fléau, sont comptés dans le PIB, malgré le fait que ce capital est créé à partir de rien par la Réserve fédérale et génère également une dette pour le contribuable moyen. La création d’une dette par le gouvernement n’engendre pas d’amélioration de la production nationale. Si c’était une réalité, alors tous les pays socialistes et communistes (même chose) seraient largement enrichis aujourd’hui. Ce n’est tout simplement pas le cas.

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Le déplacement des plaques tectoniques géopolitiques éloigne les États-Unis du centre de l’action

Wayne Madsen

Wayne Madsen

Par Wayne Madsen – Le 16 mars 2015 – Source strategic-culture

L’échec de l’administration Obama à purger ses rangs des néoconservateurs nostalgiques intégrés dans l’administration précédente, celle de Bush, a conduit à des changements géopolitiques éloignant les grandes nations et les alliances régionales des États-Unis.

La présence et les politiques adoptées par des néoconservateurs comme la secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, et son homologue pour l’hémisphère occidental, Roberta Jacobson, ont beaucoup éloigné des États-Unis l’Amérique latine, des nations européennes comme l’Allemagne et la France, provoquant un réalignement international majeur dans le monde entier.

Tom Cotton, le sénateur US à l’initiative de la lettre des 47 néocons opposés à l’accord avec l’Iran

Et ce n’est pas seulement au sein de l’administration Obama que les néoconservateurs ont causé des dommages à l’image des États-Unis. Il est inhabituel que les dirigeants iraniens et allemands s’accordent pour critiquer la politique étrangère états-unienne. Pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé lorsque, peu après que l’ayatollah iranien Ali Khamenei a accusé les États-Unis de sabotage après avoir transmis à l’Iran une lettre signée par 47 sénateurs républicains néocons. La lettre garantissait l’abrogation immédiate par les États-Unis de tout accord P5+1 sur le programme nucléaire iranien dès la fin du mandat d’Obama. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a rejoint Khamenei en reprochant aux sénateurs états-uniens d’avoir envoyé cette lettre. Les remarques de Steinmeier ont été reprises à Paris par des responsables importants du gouvernement français.

L’irritation de Berlin et de Paris à l’égard de Washington ne se limite pas seulement à l’initiative envers l’Iran. Les Allemands et les Français, tout comme les Italiens, sont de plus en plus alarmés par l’attitude américaine envers la Russie à propos de l’Ukraine et d’autres questions. Peut-être que la vieille Europe (les premiers membres de l’Otan en Europe de l’Ouest) désignée ainsi par l’ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld est en train de décider que son avenir ne se trouve pas dans un partenariat transatlantique hautain exclusivement à sens unique, avec Washington qui dicte les conditions des alliances, mais dans des ententes multilatérales de nature eurasienne [respectueuse des souverainetés, NdT].

Bien que l’administration Obama accorde beaucoup d’importance à son pivot vers l’Asie, c’est l’Asie qui pivote vers l’Europe et, par conséquent, neutralise Washington dans une de ses sphères d’influence historiques. L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), considérée comme une rivale de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan), a officiellement entériné l’initiative économique de la Route de la soie, qui promeut le développement de nouvelles routes commerciales, par terre, par rail et par mer, de l’Asie vers l’Europe.

La Russie a reçu la garantie de la Chine que Beijing soutiendrait la pleine adhésion de l’Inde dans l’OCS. Pour équilibrer l’entrée de Dehli, il y a aussi un soutien pour étendre la pleine adhésion dans l’OCS au Pakistan, allié de longue date de la Chine. Si l’adhésion à l’OCS de l’Inde et du Pakistan peut servir à quelque chose, c’est de facteur modérateur dans leurs relations mutuelles, d’autant que le leadership de l’Otan a souvent pesé sur les tensions entre ses membres, la Grèce et la Turquie. Une OCS élargie, avec la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Inde et le Pakistan, peut faire beaucoup pour stopper la poussée de l’Otan vers l’Est, ainsi que de futurs plans de changement de régimes par des révolutions de couleur à l’est de l’Oural.

La promesse du Premier ministre indien de rejoindre l’OCS est renforcée par son désir de mettre sur pied une Association régionale pour l’océan Indien [Indian Ocean Regional Association (IORA)] qui inclurait l’Inde, l’île Maurice, les Maldives, le Sri Lanka, les Seychelles et d’autres pays de cette région maritime. Modi a émis ce désir lors d’une récente visite à l’île Maurice. La création d’une mini-OCS dans l’océan Indien sous l’acronyme SAGAR – Security and Growth for All in the Region [Sécurité et croissance pour tous dans la région, NdT] sera un défi direct à Washington et à l’Otan, qui voient l’océan Indien comme un terrain de jeu pour leurs activités militaires, celles-ci principalement ancrées sur la base militaire états-unienne de Diego Garcia et des bases plus petites à Oman et Djibouti, ainsi qu’une future base aérienne sur les îles australiennes Cocos (anciennement îles Keeling).

L’Asie constitue aussi un défi pour les États-Unis sur le front financier international. La décision du Royaume-Uni d’être le premier pays du G7 à rejoindre la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) d’initiative chinoise, une concurrente de la Banque asiatique de développement dirigée par les États-Unis et le Japon sous l’égide de la Banque mondiale basée à Washington, a eu pour résultat un échange hostile entre Londres et Washington. Il était reproché que la décision britannique menaçait la relation spéciale anglo-américaine. L’Allemagne [et la France, NdT] pourraient suivre la Grande-Bretagne et rejoindre l’AIIB.

La Chine n’a pas caché le fait que l’AIIB, qui compte actuellement 21 membres, allait travailler aux côtés de la Banque de développement des BRICS, un effort conjoint entre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud pour créer une alternative à la Banque mondiale et au Fond monétaire international (FMI) de Washington, sous la coupe des États-Unis.

Le différend entre l’Occident et la Russie à propos de l’Ukraine a débouché sur les sanctions des faucons de Washington dont la finalité est d’expulser la Russie du réseau international de transactions financières électroniques SWIFT [Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications]. Couper les liens entre ROSSWIFT, le sous-réseau SWIFT russe, et SWIFT aurait des conséquences graves pour les économies européennes, qui dépendent du commerce avec la Russie. Par conséquent, cela n’a pas été une surprise quand SWIFT a annoncé qu’un Russe pourrait siéger dans son conseil d’administration. La décision était un autre signe du malaise croissant des Européens à propos des sanctions du trio à Washington, composé du directeur du Service de contrôle des actifs étrangers du Trésor (OFAC), Adam Szubin; par Jennifer Shasky Clavery, directrice du Réseau de lutte contre la criminalité financière [Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN)]; et, jusqu’à sa nomination comme directeur de l’Agence centrale de renseignements [Central Intelligence Agency (CIA)], David S. Cohen, le secrétaire adjoint du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier [Secretary for Terrorism and Financial Intelligence].

Ce trio, avec les néoconservateurs dans la hiérarchie du département d’État, a aussi irrité l’Amérique latine avec ses tactiques agressives de guerre économique contre le Venezuela. Le 12 mars 2015, l’administration Obama a imposé le même type de sanctions au Venezuela, qui comprennent l’interdiction d’entrée aux État-Unis d’officiels vénézuéliens et le gel de leurs actifs, comme celles qu’il avait imposées aux responsables de la République russe autonome de Crimée, des Républiques ukrainiennes orientales de Lugansk et de Donetsk, et de la Russie elle-même.

Obama a aussi déclaré que le Venezuela était  une menace extraordinaire pour la sécurité nationale des États-Unis. Toutes les organisations d’Amérique latine, de la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC) et de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), jusqu’à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) ainsi que le secrétaire général de l’Organisation des États américains José Miguel Insulza ont immédiatement condamné les actes de Washington. Non seulement Washington est resté sourd à leurs protestations, mais il a aggravé la situation en révoquant le visa états-unien du Premier ministre de Saint-Christophe-et-Niévès, Denzil Douglas, comme avertissement de ce qui pourrait arriver à tout dirigeant caribéen qui, comme Douglas, pousserait leur nation à adhérer au bloc de l’ALBA, une création de l’ancien président du Venezuela Hugo Chavez.

Le souci de Washington à l’égard des petites nations n’a pas cessé avec Saint-Christophe-et-Niévès. Les sanctions des faucons à Washington choisissent aussi de prendre des mesures contre la Banque privée d’Andorre [Banca Privada d’Andorra (BPA)], une banque privée dans la petite principauté d’Andorre, nichée dans les Pyrénées. La banque a été accusée de blanchir de l’argent pour la société Petróleos de Venezuela (Pdvsa), la compagnie pétrolière propriété de l’État du Venezuela.

Les nations autour du globe deviennent aussi plus méfiantes à l’égard des efforts de l’administration Obama pour favoriser et soutenir les prétendues révolutions à thème ou colorées partout dans le monde. L’échec des opérations de George Soros/Victoria Nuland pour faire quitter le pouvoir au Premier ministre Nikola Gruevski à Skopje par un coup d’État anti-constitutionnel dirigé par l’Union européenne et le remplacer par un militant pro-US, Zoran Zaev, membre du parti social-démocrate financé par Soros, a été un échec cuisant pour les ingénieurs de la démocratie du Département d’État, de la CIA et de l’Institut pour une société ouverte [Open Society Institute (OSI)] de Soros, ce dernier étant une CIA virtuelle privatisée.

La persistance au pouvoir du président Nicolas Maduro au Venezuela a provoqué la colère d’un officiel du Secrétariat d’État, Jacobson, un diplomate indélicat pétri dans le moule de la vulgaire Nuland. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Delcy Rodriguez a récemment dit que Jacobson était irritable et mal élevé, comme en témoigne sa manière de marcher et de mâchouiller. Rodriguez a dit qu’on doit avoir des bonnes manières lorsqu’on discute avec des peuples et des pays. Le manque de correction de Jacobson va bien avec Nuland, dont on se souvient qu’elle a dit à l’ambassadeur états-unien à Kiev «Fuck the EU» et qu’elle a traité la réticence allemande à renforcer les sanctions contre la Russie comme «les conneries de Moscou». L’administration Obama a vu les relations des États-Unis avec l’Amérique latine et l’Europe plonger largement comme un résultat des manières de harengères grossières des deux diplomates féminines importantes qui ont été placées à ces hauts postes par Hillary Clinton quand elle était Secrétaire d’État.

Pendant ce temps, les changements géopolitiques des nations et des alliances continuent à bénéficier à ceux qui décident de limiter le trafic d’influence de Washington. Ce message devient clair pour les nations qui voient une amélioration de leur sort à coopérer à des projets non états-uniens, depuis l’oléoduc Balkans Stream et l’initiative de la Route de la Soie jusqu’à l’ALBA et à la IORA [Indian Ocean Rim Association]. La marque Amérique a perdu de sa superbe sur la scène mondiale.

Wayne Madsen

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

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Jeux de pouvoir autour d’un changement de régime en Russie

Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 16 mars 2015 – – Source : Sputnik News

Le changement de régime en Russie dont rêve l’Empire du Chaos a toujours été lié au contrôle de larges pans de l’Eurasie.

Avec des amis comme Donald Tusk, le président du Conseil européen, et le général Philip Breedlove, le commandant suprême de l’Otan, l’Union européenne (UE) n’a certes pas besoin d’ennemis.

Le général Breedlove, dont le nom se traduit littéralement en français par Folamour [ça ne s’invente pas – NdT], s’est particulièrement distingué dans son imitation du docteur du même nom avec ses mises en garde quotidiennes d’une invasion de l’Ukraine par les méchants Russes. L’establishment politique allemand ne trouve pas cela drôle.

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Russie et islam, Acte VII: les échappatoires de M. Météo

Par le Saker original – Le 20 mars 2013 – Source vineyardsaker

PREMIÈRE PARTIE – INTRODUCTION ET DÉFINITIONS.
SECONDE PARTIE  – LE CHRISTIANISME ORTHODOXE
TROISIÈME PARTIE – LA RUSSIE ACTUELLE
QUATRIÈME PARTIE – LA MENACE ISLAMIQUE
CINQUIÈME PARTIE – L’ISLAM, UN ALLIÉ
SIXIÈME PARTIE      – LE KREMLIN

Au cours de cette triste période où j’ai travaillé comme analyste [dans les services de renseignements US, Note du Saker Fr] pour gagner ma vie, j’ai eu un patron qui insistait toujours pour que je lui fournisse plusieurs scénarios possibles. Il voulait que je lui dise : «Il pourrait se passer X ou Y, mais si cela ne se produit pas alors la scène probable sera Z.» Dans son esprit, les analyses réalisées par notre service ne pourraient jamais être erronées si l’on tenait compte de toutes les possibilités, et ses supérieurs ne pourraient que le considérer compétent et méthodique. J’ai toujours détesté cette façon de voir les choses.

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L’Empire du Chaos s’installe en Europe
L’ État islamique en Ukraine

Justin Raimondo

Justin Raimondo

Par Justin Raimondo – Le 6 mars 2015 – Source Antiwar.com 

Kiev et les djihadistes: une sombre alliance

Alors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquable série d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention: le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, «une force de combat des islamistes radicaux composée de Tchétchènes, mais incluant également des combattants de tout le Caucase ainsi que quelques Ukrainiens».

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