Yanis Varoufakis se sent «sur le toit du monde» maintenant que son rôle dans les pourparlers de crise est terminé.
Transcription intégrale de la première interview de l’ancien ministre des Finances grec depuis sa démission.
Par Harry Lambert
Par Sayed7asan – Le 13 juillet 2015 – Source sayed7asan via newstatesman
Yanis Varoufakis regarde désespérément son écran d’ordinateur au cours des pourparlers de crise. Photo : Getty
Extraits
L’absence totale de scrupules démocratiques, de la part des défenseurs supposés de la démocratie en Europe. La compréhension très claire, en face, que nous étions sur la même ligne analytiquement – bien sûr, ils ne le reconnaîtront jamais à présent. [Et pourtant] d’avoir des personnages très puissants qui vous regardent dans les yeux et disent : ‘Ce que vous dites est vrai, mais nous allons vous broyer quand même.’
[...]
Mais Schäuble [le ministre des Finances allemand] est resté cohérent jusqu’à la fin. Son point de vue était «Je ne discute pas du programme – il a été accepté par le gouvernement précédent et nous ne pouvons pas permettre à une élection de changer quoi que ce soit. Parce que nous avons des élections tout le temps, nous sommes 19 [pays], si à chaque fois qu’il y avait une élection on devait changer quelque chose, les contrats conclus entre nous ne vaudraient rien.»
Donc à ce moment j’ai dû me lever et dire :« Eh bien, peut-être que nous devrions tout simplement arrêter de tenir des élections dans les pays endettés», et il n’y a eu aucune réponse. La seule interprétation [de leur point de vue] que je peux donner est «Oui, ce serait une bonne idée, mais ce serait difficile à faire. Donc soit vous signez sur la ligne pointillée, soit vous sortez.»
[...]
Donc ce que nous avons est un groupe inexistant qui a le pouvoir absolu de déterminer les conditions de vie des Européens. Il n’a à rendre de comptes à personne, étant donné qu’il n’a pas d’existence légale ; aucun procès-verbal n’est conservé ; et il est confidentiel. Donc aucun citoyen ne sait jamais ce qui se dit en son sein... Ce sont presque des décisions de vie et de mort, et aucun membre n’a à en répondre devant quiconque.
[...]
La zone euro est un endroit très inhospitalier pour les honnêtes gens.
Continuer la lecture →