Comment Poutine peut gagner la guerre économique contre l’Ouest

Par Tyler Durden – Le 18 mars 2015 – Source zerohedge

Quels sont les objectifs de la guerre économique mondiale contre la Russie? L’Ouest débranchera-t-il la Russie du système bancaire SWIFT ? L’Europe et les USA imposeront-ils plus de sanctions contre la Russie ? Qu’est-ce qui arrive aux prix du pétrole ? Le président syrien Bashar al-Assad se rendra-t-il ? Ce sont les questions, parmi d’autres que Pravda.Ru a posées dans une interview avec Ron Holland, l’auteur de nombreux livres à succès.

Une année s’est écoulée depuis que les États-Unis ont déclenché la guerre économique contre la Russie. Quels objectifs étaient-ils visés et ont-ils été atteints ?

Je suggérerais que les objectifs ont été triples, mais en fait je daterais le début par la guerre des sanctions à partir du vendredi 30 août 2013. C’est à ce moment-là que le président Poutine a offert au dernier moment une alternative paisible pour arrêter l’opération militaire des États-Unis contre Bashar Al-Assad et la Syrie qui était en préparation. Étonnamment, les États-Unis ont annulé l’attaque et ont mis en mouvement une série d’événements contraires aux buts de l’administration des États-Unis. Je pense que tant la Russie que la Chine ont secrètement joué la carte des dettes du Trésor US pour protéger leurs États clients, la Syrie et l’Iran, de l’invasion imminente des États-Unis.

J’ai écrit dans mon éditorial de septembre à ce moment-là: «Est-ce que Poutine vient de jouer tranquillement la carte des dettes US ?» 

Ainsi l’invasion planifiée de la Syrie devait d’abord sécuriser le parcours terrestre pour construire le gazoduc Qatar–Turquie, conçu pour mettre fin à la dépendance européenne aux gaz et gazoducs russes. La seconde devait mettre des forces américaines à la frontière terrestre de l’Iran, après avoir sécurisé la Syrie pour faire augmenter la pression sur l’Iran et la faire céder aux demandes de Washington. La troisième raison était de fermer toutes les options de bases militaires potentielles pour la flotte russe, en mer Noire et en Méditerranée sur la côte syrienne, juste avant le mouvement prévu contre l’Ukraine et la Crimée, les deux étant planifiés pour forcer la flotte russe à se retirer en abandonnant ses bases, et sécuriser le transit de gaz et de pétrole par les oléoducs et les gazoducs de la mer Noire. 

Aucun de ces objectifs n’a été atteint.

Une autre défaite majeure était le plan de Washington et Londres pour forcer la Russie à quitter SWIFT, le système international de transactions financières, car cette entité est le moyen pour les banques de transférer des fonds. Mais le lundi 9 mars, SWIFT n’a pas exclu la Russie, mais au contraire lui a offert un siège dans le conseil d’administration.

Ceci dit, ce n’était pas parce que SWIFT essayait d’être intègre, mais parce que cette entité contrôlée par l’Occident est maintenant confrontée à la concurrence du CIPS, le nouveau système de paiement international chinois, que la Russie à planifié de rejoindre. Ceci offrira une nouvelle option permettant aux banques mondiales de communiquer et de transférer les fonds qui ne dépendent pas de la bonne volonté ou de la négligence des politiciens américains.

Ainsi, bien que la Russie se soit bien tirée de la plupart des sanctions et des menaces jusqu’à présent, elle a souffert de coûts financiers importants pour avoir résisté aux États-Unis, notamment la manipulation à la baisse des prix du pétrole entraînant une guerre des devises.

Selon le ministre des Affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, José Manuel García Margallo y Marfil, les sanctions anti-russes ont coûté 21 milliards de dollars à l’Union européenne. Quand, à votre avis, l’Europe fera-t-elle l’effort de lever les sanctions qui ont été imposées sous la pression des États-Unis ? Ou renforcera-t-elle ces sanctions ?

Eh bien, il semble déjà y avoir une rupture avec l’Allemagne et beaucoup d’autres nations de l’Union européenne à propos des préceptes de politique étrangère dictés par les États-Unis. En même temps, la durée et la sévérité des sanctions sont quelque peu dépendantes des actions russes en Ukraine.
Elles se renforceraient certainement si la Russie ou les forces de la Novorussie séparatiste s’avançaient plus loin en Ukraine, au-delà des lignes de front. En fin de compte, la levée des sanctions arrivera seulement quand les coûts politiques et économiques en Europe excéderont la pression des États-Unis. Mes recommandations plus bas dans cet entretien entraîneraient une levée rapide des sanctions parce qu’elles menaceraient les profits des banques allemandes et européennes  face à une concurrence de style suisse.

Quelques experts croient que les sanctions occidentales ne sont pas la raison de la crise économique en Russie, mais la diminution du prix du pétrole. Qu’en pensez-vous ?

Je pense qu’il s’agit d’une action organisée par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Leur succès jusqu’à présent dans la baisse radicale des prix du pétrole a été possible grâce à la récession mondiale et à la chute de la demande dans le monde entier. Le prix du pétrole aurait chuté de toute façon, mais la politique a aggravé cette tendance et a prolongé sa durée.

Mais comprenez que c’est une situation compliquée, car cela n’atteint pas seulement la Russie, mais aussi radicalement les revenus de l’Iran, une autre nation en opposition avec l’hégémonie américaine. De plus l’Arabie saoudite sunnite craint avec raison l’Iran chiite, étant donné que la plupart des ressources pétrolières saoudiennes se trouvent juste en face de l’Iran, incluant le plus grand champ pétrolier du monde, Ghawer, et que la majorité des 15 % de la population saoudienne chiite est précisément localisée dans la région ou se trouvent ces réserves.

Rappelez-vous que la division chiite/sunnite dans l’Islam fait pâlir le conflit israélo-arabe en comparaison et que les chiites saoudiens sont mal traités, donc eux et les réserves pétrolières saoudiennes pourraient devenir un terrain fertile pour des actions iraniennes.

S’il s’agit d’un acte organisé par les États-Unis et l’Arabie saoudite, Obama aurait-il donc délibérément mis en danger le miracle du gaz de schiste aux États-Unis ?

Oui, comme j’ai répondu dans la question précédente c’est une action organisée par les États-Unis et l’Arabie saoudite, mais la direction de cette dernière a sauté sur l’occasion pour briser la concurrence de la production d’huile de schiste aux États-Unis et aussi pour faire pression sur leur ennemi juré, l’Iran.

Aussi une grande partie de l’industrie du pétrole vote et soutient plutôt les candidats républicains que les démocrates, donc Obama ne paye pas un prix politique énorme. Finalement, bien que la production d’huile de schiste ne soit pas rentable, à moins que le pétrole ne soit près de $100 le baril, le public s’était déjà débarrassé de ces obligations à risque et Wall Street avait aussi fait son beurre, donc il était temps de tondre les investisseurs naïfs. Indépendamment de la production d’huile de schiste américaine ou des pertes, l’occasion de mettre la pression financière sur l’Iran et la Russie valait le coût pour la direction politique à Washington.

Qu’est-ce qui est nécessaire pour que le prix du pétrole recommence à monter ? Tyler Durden croit que c’est Poutine qui devrait laisser tomber Bashar al-Assad, qui bloque la construction d’un gazoduc du Qatar à l’Europe. Êtes-vous d’accord ?

Il est trop tard pour laisser tomber Bashar al-Assad et permettre au Qatar de construire son gazoduc, étant donné que Washington a de plus gros poissons en vue, la Russie et l’Iran, les derniers fournisseurs d’énergie majeurs à l’extérieur du contrôle et de la domination américaine. Deux événements doivent arriver avant que le pétrole ne devienne cher à nouveau.

D’abord, le prix de pétrole montera quand la récession mondiale aura cessé et que l’économie mondiale reprendra. Je crois que la récession en Chine et dans le reste du monde vient juste de commencer et elle est due à la quantité phénoménale de dettes gouvernementales et d’obligations flottant dans le monde entier. Je ne sais vraiment pas comment les gouvernements et les banques centrales pourraient nous sortir de cette crise menaçante sans un gros défaut sur les dettes.

Deuxièmement, Washington doit se rendre compte que les inconvénients du prix du pétrole artificiellement bas causent plus de mal à l’économie des Etats-Unis qu’aux victimes visées, l’Iran et la Russie.

Quant à l’Allemagne et aux États-Unis, la recherche violente par Hitler d’un Lebensraum, un espace vital pour produire et nourrir le Reich aux dépens du peuple russe, a aujourd’hui été modernisée avec la convoitise des ressources naturelles russes, qui vont du bois de construction au pétrole et au gaz. Je crois que le but est économique plutôt que militaire, et que c’est seulement l’expansion d’une usurpation des ressources naturelles en cours hors du Moyen-Orient, étant donné que la lutte à long terme pour la suprématie mondiale entre Washington et Wall Street contre la Chine et ses tigres asiatiques se développe lentement.

L’émission de dettes et d’obligations gouvernementales irremboursables est le mécanisme de contrôle suprême utilisé par les Occidentaux pour obliger les politiciens, les leaders nationaux et les nations à marcher au pas de leurs intérêts économiques. La Russie sous Poutine n’est pas surendettée comme presque toutes les autres nations occidentales, ce qui permet ainsi à Poutine d’exercer le leadership indépendamment des demandes des Européens et de Washington. Cela fait de la Russie, à leurs yeux, une menace pour l’avenir du système faussement démocratique de la dette en Occident.

Le but suprême est de déstabiliser la Russie en détruisant son économie et en limitant les revenus du gouvernement et la croissance en forçant les prix du pétrole à un niveau historiquement bas. Pour le faire ils doivent déposer Poutine, le leader national jouissant, dans les sondages, de l’indice de satisfaction le plus élevé du monde et le remplacer par un type de gouvernement docile aux intérêts occidentaux en trahissant sa patrie comme ce qui a été fait en Ukraine. Ce but pourrait être réalisé en raison de la dépendance extrême de la Russie aux revenus issus des ressource énergétiques.

À mon avis l’échec total du communisme russe à satisfaire la consommation des masses n’était pas dû à la course aux armements, ni à l’incapacité de rivaliser avec les économies de marché occidentales. Ce ne sont pas les causes du renversement du leadership du parti communiste en Union soviétique et dans les pays de Pacte de Varsovie. C’est plutôt le fardeau gouvernemental des dettes de Moscou et des autres États clients de l’Europe de l’Est qui à finalement détruit le bloc soviétique, étant donné que les dirigeants politiques ont de plus en plus essayé d’améliorer le bas niveau de vie de leurs populations et de satisfaire les consommateurs par l’emprunt aux banques occidentales.

Cette politique à fonctionné pour l’Ouest, et le communisme de style soviétique n’existe heureusement plus, mais c’est la même politique utilisée aujourd’hui par Washington et par l’Union européenne pour contrôler le destin et la direction de ce qui devrait être des gouvernements nationaux indépendants.
Comme vous le voyez en Grèce, même dans des démocraties où les citoyens votent et exigent un changement, il ne peut y en avoir aucun parce que tous les politiciens sont soumis aux puissants intérêts bancaires étrangers.

Je pense que Washington agit en effet rationnellement si le but est de préserver sa base de pouvoir aussi bien que le soutien d’un secteur bancaire et d’intérêts économiques puissants. L’empire des États-Unis s’est en effet étendu et est arrivé au zénith du pouvoir et de l’autorité dans le monde. L’Amérique est en déclin comme l’ont été un jour, dans le passé, tous les empires majeurs. Il est donc crucial (pour l’Amérique) de gagner du temps en essayant de conquérir ou de contrôler les ressources énergétiques dans le monde entier : voilà pourquoi les États-Unis sont impliqués à travers le Moyen-Orient et de plus en plus en Ukraine, et encerclent la Russie et l’Iran. Leur but pour la Russie, maintenant l’allié suprême d’une Chine qui se réveille, est la vassalité économique, le démembrement territorial et le développement de sphères d’influence comme la Grande-Bretagne l’avait fait en Inde et les pays occidentaux, y compris la Russie, l’ont fait avec une Chine affaiblie au XIXe siècle.

Poutine tiendra-t-il jusqu’au bout ?

Eh bien ceci est une question difficile pour un non-Russe. Il est le meilleur politicien sur la planète, les sondages le prouvent, il est incontestablement  un patriote et veut le meilleur pour son pays, son peuple et bien sûr vos oligarques puissants.

J’aime la propagande de Washington fustigeant toujours les mauvais oligarques russes alors que chaque pays, y compris et surtout les États-Unis, a ses propres intérêts puissants et ses oligarques qui cherchent à utiliser le gouvernement comme un outil au service de leurs objectifs. Ceci n’a rien de nouveau ni de dramatique dans la mesure où tous les gouvernements et les politiciens ont toujours opéré de cette façon.

Oui, je crois que Poutine et la Russie survivront à cette attaque sur la souveraineté et sur leur dépendance exagérée aux revenus des ressource énergétiques, dépendance due à une erreur de la Russie et non aux intérêts occidentaux. Cette guerre économique finira par une impasse, parce que la Russie ne peut pas être soumise par une invasion, l’histoire nous le montre et l’alliance croissante avec la Chine et d’autre BRICS aidera à son développement économique.

Mais cette impasse n’est pas une victoire pour Poutine et la Russie. Elle maintient seulement le statu quo, avec la Russie toujours soumise au risque de l’expansionnisme occidental et au contrôle de ses ressources naturelles. La Russie est maintenant engagée dans une guerre asymétrique avec l’Amérique et l’Union européenne, principalement sur les ressources, et la stratégie ainsi que la tactique diffèrent vraiment entre l’Ouest et la Russie. Washington n’a pas réussi à entraîner la Russie dans une invasion militaire de l’Ukraine qui aurait attiré d’autres nations européennes dans des représailles importantes affaiblissant d’avantage l’économie russe, mais la guerre économique, monétaire, et financière continuera, espérons sans action militaire.

Actuellement la Russie réagit seulement aux sanctions occidentales et à la guerre économique contre votre industrie de l’énergie. Ainsi, il n’y a pas de douleur réelle pour l’Ouest, donc aucune raison de ne pas augmenter les sanctions contre des individus, le secteur bancaire et d’autres intérêts. Ils attaquent logiquement votre lien le plus faible, l’énergie et les secteurs financiers, et ils ne s’attendent certainement pas à une réponse majeure de votre côté. Il serait probablement contre-productif pour la Russie ou la Chine de réduire fortement la dette du Trésor US qu’ils détiennent. Il serait plus intelligent pour ces deux nations de liquider la dette des États-Unis de façon organisée et régulière pendant cette période temporaire de dollar fort. C’est probablement votre dernière chance de vous débarrasser de la dette du Trésor américain avec un bénéfice.

Une stratégie de guerre défensive, même dans une guerre économique, n’est pas une recette pour la victoire, mais plutôt un garant de futures guerres ou la défaite suprême. Poutine et la Russie peuvent gagner cette guerre économique très facilement, s’ils pensent et agissent à l’extérieur de la boîte pour ainsi dire. L’Ouest attaque naturellement votre économie à son maillon le plus faible, la sur-dépendance au secteur énergétique; forcer à la baisse le prix du pétrole et provoquer la révolution des gazoducs en Ukraine étaient des mouvements intelligents de leur part.

La Russie doit utiliser ses forces et les faiblesses occidentales avec des réponses économiques et financières paisibles aux défis qui lui sont lancés. J’ai passé ma carrière entière dans l’industrie financière et ce n’est pas si difficile de contrer avec succès les mouvements politiques occidentaux contre vous.

La faiblesse du secteur bancaire et des intérêts économiques de l’Occident réside dans les monstrueuses dettes gouvernementales, dans la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale et dans le nationalisme naissant dans l’Union européenne. Il est impossible aux citoyens et aux entreprises d’échapper a la pression des taxes, aux réglementations, au coût massif des dettes, et à l’incapacité des citoyens et des entreprises d’échapper à un environnement fiscal et réglementaire pesant, qui tue l’économie de l’Europe pour défendre principalement les intérêts du secteur bancaire allemand. La vie privée financière et toute la richesse en Europe est en danger, les fonds des déposants seront saisis pour éponger les pertes massives des banques sur leurs emprunts. Nous l’avons déjà vu à Chypre et bientôt cela arrivera en Grèce et dans les pays dits PIGGS [pays du sud de l’Europe + GB, NdT]

Pour gagner, vous avez besoin d’autres intérêts économiques puissants à l’extérieur de la Russie, qui peuvent profiter ou bénéficier d’une Russie indépendante souveraine. Les États-Unis ont détruit la vie privée financière et la confidentialité dans le monde entier et aucune nation ne peut s’opposer à la puissante menace contre ses intérêts bancaires. Ce qui signifie que la richesse privée de l’Ouest sera finalement en danger, par la saisie des dépôts bancaires, des fonds de retraite et les taxes fiscales confiscatoires quand la crise de la dette souveraine éclatera, car il n’y a aucune solution ou alternative sûre pour protéger la richesse honnêtement acquise.

Comme je l’avais déjà écrit dans des éditoriaux précédents, la seule façon pour la Russie de gagner la guerre financière, celle de l’énergie et la guerre économique, est de trouver de nouvelles sources de revenus à l’extérieur du secteur de l’énergie en jouant avec ses forces propres.

Un impôt bas et un environnement réglementaire amical pour attirer des industriels européens et américains avec leur argent sont un bon début. Il apparaît que la Russie à commencé maintenant à offrir des citoyennetés économiques et des avantages fiscaux pour attirer des entrepreneurs, comme je l’avais écrit il y a quelques mois, et ceci sera une aide. Par exemple, je suis un skieur et où pouvez-vous skier en hiver et jouir d’un climat agréable les six autres mois mis à part deux ou trois emplacements très chers en Suisse, en Italie ou en France ? Vous avez le ski à Krasnaya Polyana, à moins d’une heure de Sotchi sur la Riviera russe, le site des Jeux olympiques 2014, qui pourrait devenir un autre Hong-Kong avec les avantages climatiques, des taxes faibles et des opportunités bancaires sécurisées. Il y a en plus un village olympique relativement vide qui pourrait être remodelé dans des appartements en copropriété et des appartements pour des entrepreneurs étrangers et des investisseurs.

Finalement, la Russie doit devenir agressive dans la guerre économique. Vous pouvez gagner cette compétition économique en deux ans, si on permet simplement à certaines zones spéciales en Russie de copier les règles bancaires suisses, étant donné que la richesse ira toujours vers des endroits où les impôts sont bas. Vous savez ce que les banques privées et la sécurité ont fait pour la Suisse ? Elles ont fait d’un pays pauvre avec peu de ressources naturelles la nation la plus riche dans le monde. Vous aurez des banques étrangères et des institutions financières faisant la queue pour ouvrir des bureaux en Russie si vous pouvez garantir la vie privée financière dans une grande mesure et une protection totale de la richesse.

Ceci rompra le monopole financier et bancaire de l’Ouest aussi bien que son pouvoir de vous menacer. La débâcle des obligations à venir garantit que cela fonctionnera. Comme je l’ai dit plus haut, chaque nation a ses intérêts et ses propres oligarques, alors pourquoi ne pas amener les étrangers riches à soutenir la Russie par le transfert d’une partie de leur richesse qui serait taxée à un niveau très faible, à l’abri des regards indiscrets, et sans risque de saisie ? Ceci arrêterait la guerre économique.[devenir un immense paradis fiscal, en somme, NdT]

Y aura-t-il la paix en Ukraine dans un proche avenir ? Quel rôle les EU y auront-ils ?

Non, l’Ukraine est prise entre deux parties concurrentes dans le conflit entre l’Est et l’Occident. Triste à dire, mais elle finira probablement comme la Libye, l’Irak et l’Afghanistan, comme un champ de bataille et comme un état qui ne fonctionne pas, au moins économiquement, et peut-être militairement, prise entre les États-Unis et l’Union européenne, contre la Russie. La Russie protégera les russophones et ouvrira probablement une route terrestre vers la Crimée et peut-être même aussi loin qu’Odessa, coupant ainsi l’Ukraine de la Mer Noire. Malgré tout, la seule chose dont la Russie à besoin est une Ukraine non alignée avec l’Ouest et non membre de l’Otan. Les États-Unis continueront à promouvoir l’instabilité en Ukraine pour le futur proche.

Ron Holland

Ronald Holland est l’auteur de plusieurs livres ainsi que de nombreux rapports spéciaux et de centaines d’articles sur la finance, les investissements, l’histoire et la politique. Il parle et intervient fréquemment pendant des conférences sur la finance et l’économie de marché et a développé des produits financiers orientés vers la Suisse, en Suisse et aux États-Unis.

Il vit aux États-Unis, en Suisse et au Canada. Il a été responsable d’un département fiduciaire bancaire, président d’une société d’investissement autorisée dans 47 États et a été impliqué dans la commercialisation de projets immobiliers, dans le marketing et la vente de station de vacances. Il est consultant pour un grand nombre d’individus, et de sociétés.

Traduit par Jefke, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

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