La cité utopique de Paolo Soleri


Par Patrice-Hans Perrier – Le 4 février 2017 – Source Carnets d’un promeneur

Sandro Botticelli Annunciazione

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Nous rééditons cette analyse prospective afin d’en faire le coup d’envoi de notre série dédiée aux UTOPIES sous toutes les latitudes et à toutes les époques. En espérant que les internautes prendront le temps de venir se ressourcer au contact de nos écrits qui se veulent de vibrants témoignages de ce monde des UTOPIES qui n’en finiront jamais de réécrire l’histoire de l’humanité. En effet, le MONDE ne saurait exister sans avoir été, au préalable, imaginé par la puissance d’évocation harnachée par les magiciens de la pensée prospective. Les inventeurs des UTOPIES sont des démiurges que rien n’arrête, puisqu’à partir du VERBE sont nés tous les univers concevables et inconcevables.

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Pourquoi Poutine « autorise-t-il » Israël à bombarder la Syrie ?


2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 18 janvier 2018 – Source The Saker

Informationclearinghouse a récemment publié un article de Darius Shahtahmasebi intitulé « Israel Keeps Bombing Syria and Nobody Is Doing Anything About It » [Israël continue de bombarder la Syrie et personne ne fait rien]. Suite à cette publication, j’ai reçu un courriel d’un lecteur, qui me pose la question suivante : « Poutine permet à Israël de bombarder la Syrie. Pourquoi ? Je suis troublé par les actes de Poutine – est-ce qu’il soutient discrètement l’entité sioniste ? J’apprécierais vos commentaires à ce sujet. J’ai aussi entendu – mais je ne suis pas en mesure de le confirmer – que les immigrants juifs en Palestine occupée sont les meilleurs persécuteurs des Palestiniens – il faut en faire beaucoup pour dépasser des gens comme Netanyahou. Merci de commenter. » Alors que dans son article, Darius Shahtahmasebi se demande pourquoi le monde ne fait rien pour arrêter les Israéliens (« Pourquoi l’Iran, la Syrie et / ou le Hezbollah au Liban n’ont-ils pas répliqué directement ? »), mon lecteur est plus précis et se demande pourquoi Poutine (ou la Russie) en particulier non seulement permet à Israël de bombarder la Syrie mais « soutient » même éventuellement l’entité sioniste. Continuer la lecture

Qui a perdu la Turquie ?


Le projet américano-kurde en Syrie menace l’OTAN


 

Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 25 janvier 2018

Dans les années 1950, la sphère politique américaine a été empoisonnée par une campagne de dénigrement sans fondement contre des experts du département d’État accusés d’avoir perdu la Chine. Si l’administration de Trump poursuit sa trajectoire actuelle, elle sera peut-être bientôt accusée de quelque chose de similaire. Ceux qui seront accusés d’avoir « perdu la Turquie » seront une fois de plus les personnes qui ont averti du danger et non les véritables coupables. Continuer la lecture

Les données dématérialisées


Les « datas » doivent-elles être mondialement régies par la sacro-sainte « propriété économique » du droit anglo-saxon ?


Par Valérie Bugault – Le 19 janvier 2018

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Les postulats idéologiques de la « propriété économique »

Le concept de « propriété économique » a été longtemps très largement méconnu par le droit français et plus largement par le droit continental classique. La « propriété économique » est un concept de droit anglo-saxon, lequel droit s’est très largement développé autour de l’idée selon laquelle la vie en société est tout entière comprise dans des rapports de nature commerciale. Par essence, le droit anglo-saxon inverse la relation naturelle entre « politique » et « économique » en soumettant le premier au second. A l’inverse, le droit continental classique a toujours considéré la question politique comme supérieure à la question économique. De façon objective et si l’on veut bien retourner à la notion même de ce qu’est la politique, on ne peut en effet que constater que la politique doit, avant toute autre chose, organiser la vie de la Cité, laquelle vie ne tourne pas exclusivement autour du commerce. Le commerce fait partie de la vie de la Cité, mais cette dernière ne se réduit évidemment pas au simple commerce.
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Considérer Trump comme un symptôme


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Par Bruno Guigue – Le 21 janvier 2018 – Source facebook.com

Le bavardage incessant des observateurs sur les foucades de Trump, la litanie médiatique sur son « imprévisibilité » et son « amateurisme », la focalisation permanente sur son goût de l’esbroufe, quand on ne spécule pas carrément sur sa santé mentale (comme si le vainqueur d’une élection présidentielle pouvait être un « débile léger »), bref la logorrhée qui caractérise la trumpologie ordinaire présente un inconvénient de taille : elle dispense ses auteurs de se livrer à une véritable analyse politique. Travers répétitif du commentaire dominant, cette psychologie de comptoir interdit de voir dans la politique de Trump autre chose, au mieux, qu’un tissu d’incohérences, un méli-mélo sans ligne directrice ; elle ne permet d’y déceler, au pire, qu’une dérive suicidaire, comme si l’Amérique courait à sa perte sous la conduite d’un capitaine qui a pété les plombs.
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Le Guépard de Lucchino Visconti – Prince Salina

La guerre frauduleuse de l’OTAN au nom des femmes


Par George Szamuely – Le 9 janvier 2018 – Source CounterPunch

Dans un récent article du Guardian intitulé « Why NATO Must Defend Women’s Rights » (Pourquoi l’OTAN doit défendre les droits des femmes), le secrétaire général de l’agence, Jens Soltenberg, et la star de cinéma Angelina Jolie affirment que « l’OTAN a la responsabilité et l’occasion d’être un défenseur de premier plan des droits des femmes ». En outre, elle « peut devenir le chef de fil militaire mondial en matière de prévention et de réponse à la violence sexuelle lors des conflits ». Tous deux se sont engagés à identifier « les moyens par lesquels l’OTAN peut renforcer sa contribution à la protection et à la participation des femmes dans tous les aspects de la prévention et de la résolution des conflits ». Continuer la lecture

Chișinău – Une quête pour la survie


Sur le quatrième monde, ou le retour de la politique.


Par Hervé Juvin – Le 17 décembre 2017

Deuxième colloque de Chișinău (15-16 décembre 2017)

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Quel est le monde dans lequel nous entrons ? Quel est le monde dans lequel nous nous engageons à vivre ?

Les organisateurs de ce colloque ont eu raison lorsqu’ils ont choisi ce sujet : la quatrième économie. Mais je ne suis pas sûr qu’ils aient raison s’ils veulent que nous limitions notre champ d’application aux seuls problèmes économiques actuels.

Ma réponse sera : le monde conduit par l’économie est le vieux monde. Nous ne regardons pas seulement l’échec misérable des institutions de Bretton Woods et de l’ordre libéral de l’Occident. Non seulement nous assistons à l’effondrement de la finance globalisée et des marchés interconnectés, mais aussi à celui d’un système dirigé par les Américains. Nous sommes les témoins de la fin de l’économie telle que nous la connaissions. Vous dites : économie ? Dites politique, idiot ! 1

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  1. Référence à la phrase de Clinton, It’s the economy, stupid !

Le vertige mortifère du marxisme culturel (II)


Walter Benjamin et le nouveau désordre mondial


Par Patrice-Hans Perrier – Le 10 janvier 2017 – Source Carnets d’un promeneur

Walter Benjamin PHOTONous poursuivons notre analyse sur l’étrange mutation d’une théorie marxiste de l’hégémonie culturelle qui s’est infiltrée par tous les pores des médias de masse afin de finir par contaminer jusqu’à l’ensemble de nos perceptions. Partant de l’approche gramscienne pour aboutir en plein cœur de l’École de Francfort, nous avons décidé de faire un arrêt sur la pensée d’un véritable hérétique, penseur d’une hégémonie culturelle conçue comme l’instrument de subversion par excellence. En effet, Walter Benjamin a été qualifié de « théologien du marxisme » par ses proches et pour cause lorsque l’on prend la peine d’étudier l’étrange parcours intellectuel qui marque son œuvre inclassable. Émule de la Kabbale, Walter Benjamin s’est laissé tenter par la critique marxiste des rapports de classe dans un contexte où son Allemagne natale était emportée par les affres de cette déréliction qui caractérise la période de l’entre-deux guerres. Proche de Gershom Scholem, un historien et philosophe spécialiste de l’histoire du judaïsme, Benjamin constitue un cas de figure extraordinairement fécond.

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Génocide par prescriptions médicales


Histoire du déclin de la classe active blanche aux États-Unis


Par James Petras et Robin Eastman-Abaya – Le 7 janvier 2018 – Source DefendDemocracy

Introduction : Aux États-Unis, la classe ouvrière blanche a été décimée par une épidémie de « décès prématurés » – un terme neutre pour masquer la baisse de l’espérance de vie dans ce segment démographique historiquement important. Il y a eu des études et des rapports peu diffusés décrivant cette tendance de manière générale – mais leurs conclusions ne sont pas encore entrées dans la conscience nationale pour des raisons que nous tenterons d’explorer dans cet essai.

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Le jeu américano-russe. Histoire et implications


Par Gordon M. Hahn – Le 5 décembre 2017 – Source Son blog

Les nouvelles « révélations » selon lesquelles Hillary Clinton, son bureau de campagne présidentielle et le Comité national démocrate sont à l’origine du « dossier Trump » largement discrédité, et ont financé ses exécutants, GPS Fusion et l’ancien agent de renseignement britannique Richard Steele, ainsi que la nouvelle selon laquelle un enquêteur du FBI a été retiré de l’injonction à témoigner pour l’empêcher de témoigner sur les pots-de-vin qu’a reçu Clinton pour avoir accordé à la Russie l’accès à 20% de l’uranium américain, ont entrainé une nouvelle vague de démentis. Certains faiseurs d’opinion américains, comme Glenn Beck, affirment que cela démontre que le dossier financé par Clinton, l’affaire de l’uranium et la prétendue collusion de Trump avec la Russie « ne concerne pas Donald Trump et n’a rien à voir avec Hillary Clinton » mais a plutôt à voir avec la Russie. En d’autres termes, l’implication présumée de la Russie avec Trump maintenant et les Clinton avant « a corrompu les deux partis » selon Beck. Les Américains devraient donc en conclure que ni les Clinton, ni les Trump, ni la politique de plus en plus sordide de l’Amérique ne sont à blâmer. Au contraire, une fois de plus, seuls Poutine et la Russie sont à blâmer. Poutine a corrompu la politique américaine, et les Américains n’ont pas pu y faire grand chose. Cela laisse donc de l’espace pour que les Étasuniens continuent à faire la morale à Moscou et au reste du monde, poursuivent les sanctions qui affaiblissent l’économie mondiale et l’expansion de bases militaires dans toute l’Eurasie – la recette pour un désastre mondial.

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