Le grand maître Poutine – une opération grandiose, en plusieurs étapes, pendant seize ans


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Par RoSsiBaRBeRa – Le 17 juin 2016 – Source The Saker

Les années 1990 sont derrière nous, tout comme la dissolution de l’Union soviétique. Les années 2000, celles de l’équilibre au bord du précipice, les années de l’esclavage de la dette auprès du FMI, de la domination sans limite des oligarques, du statut de puissance régionale, des gangs de l’ambassade américaine pour empêcher toute opposition au système, de l’isolement et de l’attitude hautaine – tout cela est du passé. Continuer la lecture

Réévaluer les raisons de l’échec du coup d’État en Turquie


andrew-korybkoPar Andrew Korybko – Le 21 octobre 2016 – Source Oriental Review

Voilà un peu plus de trois mois que certains membres dévoyés de l’armée turque ont échoué à renverser le président Erdogan dans leur tentative spectaculaire de coup d’État en juillet dernier. Depuis lors, la décantation de l’événement a permis à de nombreux analystes d’évaluer plus calmement ce qui s’est produit pendant cette période dramatique et enquêter en détail sur ses origines.

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Les États-Unis sont à la veille d’affronter la pire crise de leur histoire…


… et comment l’exemple de Poutine pourrait inspirer Trump


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Par Le Saker – Le 22 octobre 2016 – Source The Saker

Regarder le dernier débat présidentiel a été une expérience plutôt déprimante. J’ai pensé que Trump s’en était assez bien sorti, mais ce n’est pas l’aspect le plus important ici. C’est celui-là : peu importe qui l’emporte, une crise aiguë est inévitable.

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Face à face Russie–US
La surenchère


Poutine réagit à la menace nucléaire étasunienne par un ultimatum



Par Rostislav Ichtchenko – Le 5 octobre 2016 – Source FortRuss

Suite au décret émis par le Président de la Fédération de Russie de suspendre l’accord avec les États-Unis sur l’élimination réciproque du plutonium de qualité militaire, et la présentation à la Douma d’État du projet de loi correspondant, des disputes ont éclaté parmi les media pour savoir si cela était lié à la rupture de l’accord sur la Syrie. L’autre pierre d’achoppement est une interrogation : pourquoi la Russie, sachant que les États-Unis n’avaient pas rempli leur part de l’accord depuis nombre d’années, ne réagit-elle que maintenant ?

Certains experts nucléaires affirment que l’accord était objectivement bénéfique pour la Russie. Peut-être. Je ne suis pas un expert en la matière et il m’est difficile d’évaluer le degré de leur objectivité. En outre, ce qui est bénéfique du point de vue de l’industrie nucléaire peut très bien être désavantageux du point de vue de la sécurité.

En principe, je pense qu’il n’y avait pas de problèmes particuliers de sécurité. La Russie dispose d’un arsenal nucléaire suffisant pour infliger un coup dévastateur aux États-Unis. Washington le reconnaît aussi. La Russie possède aussi plus que suffisamment de matériel pour la production de nouvelles ogives nucléaires. Dans l’éventualité d’échanges à grande échelle de frappes nucléaires, la production d’un nouveau lot d’armes serait déjà redondant et, en effet, matériellement impossible. Le vrai problème serait de préserver des vestiges de civilisation, tout au moins au niveau de l’âge de pierre.

Concernant la Syrie – et pas seulement par rapport elle – ce ne serait pas la première fois que les États-Unis concluent des accords seulement pour empêcher qu’ils s’accomplissent, et ensuite les concluent à nouveau. La forme de la réaction russe ne se compare clairement pas avec le rejet public de la coopération par Washington, bien que celle-ci n’ait même pas eu lieu.

Je pense que pour comprendre l’ampleur de cet incident, il est nécessaire de prêter attention au fait que Poutine n’a pas simplement retiré la Russie d’un contrat. Il a annoncé la possibilité d’y revenir, mais sous certaines conditions.

Regardons ces conditions:

1. les États-Unis doivent lever toutes les sanctions contre la Russie ;

2. des compensations doivent être payées, non seulement pour les pertes provenant des sanctions étasuniennes, mais aussi pour celles subies par les contre-sanctions russes ;

3. que la Loi Magnitski soit abrogée ;

4. la présence militaire des États-Unis en Europe de l’Est devra être fortement réduite ;

5. les États-Unis devront abandonner leur politique de confrontation avec Moscou.

Le seul terme qui convient pour décrire l’essence des exigences de Poutine, est celui «d’ultimatum».

Pour autant que je me souvienne, la dernière fois que Washington a été placé devant un ultimatum, ce fut par le Royaume-Uni à propos de l’incident du navire RMS Trent. Cela eut lieu en 1861, lors de la guerre civile étasunienne. Même alors, dans des conditions extrêmement difficiles, les États-Unis n’ont accepté de répondre que partiellement aux exigences britanniques.

Il convient de noter que les exigences britanniques en 1861 ne contenaient rien d’humiliant pour les États-Unis. Le capitaine d’un navire de la marine étasunienne avait en effet violé la loi internationale. Il avait arrêté des gens sur un navire neutre (britannique) et ainsi empiété sur la souveraineté du Royaume-Uni, ce qui a failli provoquer une guerre. Puis les États-Unis ont désavoué les actions de leur capitaine et libéré les prisonniers, refusant tout de même de présenter des excuses.

Poutine n’exige pas d’excuses ou la libération de quelques prisonniers, mais le changement de l’ensemble de la politique étasunienne, et de surcroît l’octroi à la Russie d’une compensation pour les pertes causées par les sanctions étasuniennes. C’est une exigence inacceptable et humiliante. Elle signifie essentiellement une capitulation complète et inconditionnelle dans la guerre hybride que Washington mène et n’avoue pas comme irrémédiablement perdue. Et viennent s’ajouter tous les paiements des indemnités et des réparations.

Quelque chose de similaire avait été exigé par la Couronne britannique aux États-Unis, juste avant la fin de la guerre d’indépendance, quand les Étasuniens étaient encore des sujets rebelles du roi George III. Ces cent dernières années, aucune personne n’a même imaginé parler sur ce ton à Washington.

Ainsi, la première conclusion serait : Poutine a délibérément et démonstrativement humilié les États-Unis. Il a montré qu’il est possible de leur parler durement, encore plus durement qu’eux-mêmes ont pris l’habitude de le faire, en s’adressant de manière méprisante au reste du monde.

Comment en est-on arrivé là ? En fait, à quoi Poutine aurait-il réagi ? Aurait-il cru que les États-Unis observeraient l’accord Kerry–Lavrov et maintenant serait-il bouleversé par ce qui est arrivé ? La Russie n’ignorait guère que Washington depuis des années n’observait pas l’accord sur le plutonium, mais Moscou a su tirer un bénéfice important de cela pour son industrie nucléaire, qui est devenue un quasi-monopole mondial dans le traitement du plutonium de qualité militaire et n’était manifestement pas perturbée par le retard technologique des États-Unis dans ce domaine, comme le prévoyait l’accord.

Une rude et presque immédiate réaction a suivi les déclarations de la Russie, elle émane du porte-parole du secrétaire d’État étasunien, disant que la Russie commencera à rapatrier ses troupes de Syrie dans des sacs mortuaires, à perdre des avions, et à subir des attaques terroristes qui accableront des villes russes.

En outre, la déclaration du Département d’État a été immédiatement suivie par l’annonce du Pentagone qu’il est prêt à lancer une frappe nucléaire préventive sur la Russie. Le ministère russe des Affaires étrangères a aussi indiqué que Moscou connaissait les intentions des États-Unis, leur volonté de lancer une guerre aérienne contre les forces gouvernementales syriennes, ce qui signifierait aussi contre le contingent russe légalement stationné en Syrie.

Quel autre événement serait-il survenu pour former l’arrière-plan de l’ultimatum de Poutine ? Les exercices d’il y a six mois impliquant des systèmes stratégiques de défense antiaérienne et antimissile, dans le but de repousser une attaque nucléaire contre la Russie, suivis par ceux du lancement d’une riposte. À ceux-ci s’ajoutent les exercices d’urgence de l’autre jour, pour vérifier la préparation de l’infrastructure de défense civile en cas de guerre nucléaire, impliquant quelques 40 millions de citoyens russes, fournissant des informations supplémentaires aux citoyens sur le plan d’action dans l’éventualité d’une «heure X».

Si nous prenons le tout dans son ensemble, nous pouvons voir que les États-Unis ont depuis longtemps officieusement menacé la Russie avec un conflit nucléaire, et Moscou a régulièrement laissé entendre qu’elle était prête pour une telle tournure des événements et qu’elle ne reculerait pas.

Toutefois, en raison de la fin de mandat de la présidence d’Obama et du manque absolu de confiance en une victoire d’Hillary Clinton à l’élection présidentielle, les faucons de Washington ont décidé une fois de plus de surenchérir. Et maintenant, la situation a atteint un niveau extrêmement dangereux, où le conflit commence à atteindre le stade où il peut se développer de manière indépendante. À ce stade, l’Armageddon nucléaire pourrait commencer à cause de tout type d’incident, en particulier en raison de l’incompétence de certains hauts responsables du Pentagone ou administrateurs de la Maison Blanche.

À ce moment précis, Moscou a saisi l’initiative et fait monter les enchères, tout en élevant la confrontation à un niveau supérieur. Contrairement aux États-Unis, la Russie ne menace pas de faire la guerre. Elle fait tout simplement la démonstration de sa capacité à donner une rude réponse politique et économique susceptible, en cas de comportement inapproprié des États-Unis, de produire un résultat qui serait tout le contraire de ce dont rêve Obama : de détruire l’économie et le système financier de Washington.

En outre, avec ces actions, la Russie a gravement compromis le prestige international des États-Unis, en montrant au monde entier qu’ils peuvent être battus avec leurs propres armes. Le boomerang est revenu. Compte tenu de cette dynamique et de la tournure des événements, nous pourrions voir des centaines de représentants de l’élite étasunienne sur le banc des accusés de La Haye, non seulement durant notre vie, mais avant même que le prochain président étasunien assure son premier mandat de quatre ans à la Maison Blanche.

Poutine vient de donner le choix aux États-Unis. Soit ils réaliseront leurs menaces en déclenchant une guerre nucléaire, soit ils accepteront le fait que le monde n’est plus unipolaire, et commenceront à intégrer le nouveau format.

Nous ne savons pas quel sera le choix de Washington. Le pouvoir politique étasunien a un nombre suffisant d’individus idéologiquement aveugles et incompétents, prêts à brûler dans un feu nucléaire avec le reste de l’humanité, plutôt que de reconnaître la fin de l’hégémonie mondiale des États-Unis, qui s’est avérée de courte durée, insensée et criminelle. Mais ils auront à faire un choix, parce que plus longtemps Washington prétendra que rien ne s’est passé, plus le nombre de ses vassaux (qu’ils appellent leurs alliés, mais qui depuis longtemps sont enlisés dans la dépendance) ignoreront, ouvertement et explicitement, les ambitions étasuniennes et changeront de camp dans les nouvelles perspectives de configuration de puissance globale.

En fin de compte, les États-Unis pourraient en être réduits à ce que même le statut de centre parmi d’autres, dans un monde multipolaire, ne lui soit plus disponible. Non seulement les Africains, les Asiatiques et les Latino-Américains, mais aussi les Européens seront heureux de se venger pour leurs humiliations passées contre l’ancienne hégémonie. Et ils ne sont pas si humains et épris de paix que la Russie.

En conclusion, l’ultimatum de Poutine est une réponse à tous ceux qui en 2014, ont été outrés que les chars russes n’aient pas pris Kiev, Lvov, Varsovie et Paris et se demandent quel pourrait bien être le plan suivi par Poutine.

Je ne peux que répéter ce que j’avais écrit à l’époque. Si vous voulez vous confronter à hégémonie mondiale, vous devez alors être sûr de votre capacité à répondre à n’importe laquelle de ses actions. Les structures de l’économie, de l’armée, de la société, de l’État et de l’administration devraient toutes être prêtes. Si tout n’est pas tout-à-fait prêt, alors on a besoin de gagner du temps et se faire du muscle.

Maintenant, les choses sont prêtes et les cartes sont sur la table. Voyons comment les États-Unis répondront. Mais la réalité géopolitique ne sera jamais plus la même. Le monde a déjà changé. Les États-Unis se sont vus jeter le gant publiquement et n’ont pas osé le ramasser tout de suite.

Rostislav Ichtchenko

Article original paru sur Ria Novosti – Traduit du russe par J. Arnoldski

Traduit de l’anglais par Alexandre Moumbaris, relu par Marie-José Moumbaris

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Il ne fait aucun doute que Bagdad a besoin de reprendre Mossoul à ISIS / ISIL / Daesh. Il ne pouvait pas le faire avant. En théorie, c’est le moment.

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Vérité de situation :
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Le missile russe de croisière air-Surface Kh-101, unique et redoutable


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Les événements récents en Syrie ont à nouveau mis en évidence l’utilité des missiles de croisière pour frapper des cibles en profondeur dans le territoire ennemi. Les opérations de combat font la démonstration des progrès de la technologie des missiles de croisière et des nouvelles armes. 

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Le 25 juillet 2016, après plus de deux années de sanctions occidentales qui ont partiellement atteint l’économie russe, notamment sur le plan monétaire avec un taux d’intérêt des banques centrales sur le rouble à plus de 10%, Vladimir Poutine a finalement donné son feu vert au club Stolypine contre les libéraux d’Alexeï Koudrine qui avaient amené la Russie dans une récession politiquement et économiquement dangereuse avec leur idéologie de libre marché «à l’occidentale».

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ISIS passe en Syrie où Erdogan a toujours Alep en ligne de mire


Moon of Alabama

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L’armée irakienne a lancé une grande opération pour libérer Mossoul des djihadistes d’État islamique. Mais les forces, au total environ 40 000 soldats, sont encore à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville. Ils vont devoir reprendre plusieurs villes et villages et surmonter de nombreux obstacles, comme des engins explosifs improvisés, avant d’arriver près du centre de la ville et commencer le combat de rue. Éliminer les dernières cellules d’ISIS à Mossoul pourrait prendre de nombreux mois. Continuer la lecture