Par M. K. Bhadrakumar − Le 25 juillet 2022 − Source Oriental Review
L’impensable se produit pour la seconde fois en cinq mois : Gazprom, la gigantesque société gazière russe écrit aux entreprises gazières allemandes pour annoncer un cas de force majeur observé depuis le 14 juin, qui l’exonère de verser des pénalités pour les pénuries qui se sont produites depuis cette date.
La première fois que les relations germano-russes s’étaient parées d’effroi et de colère cette année s’était produite le 22 février, lorsque le chancelier Olf Sholz avait surpris les plus aguerris des observateurs en gelant le processus d’approbation de Nord Stream 2, le gazoduc tout neuf. Ce gazoduc à 11 milliards de dollars passant sous la Mer Baltique aurait doublé le volume de gaz acheminé directement de Russie en Allemagne, mais Scholz avait préféré tout arrêter. C’étaient les jours heureux où Berlin parlait de « vaincre » la Russie.

Le résultat des élections françaises a une fois de plus démontré la rigidité de la société européenne, qui rend presque impossible l’émergence d’un gouvernement fort et volontaire (c’est-à-dire transformateur), comme celui d’un de Gaulle, au niveau national. Cependant, lorsque ces rigidités nationales sont combinées à l’incapacité des institutions européennes supranationales à taille unique de répondre aux spécificités de situations complexes, nous obtenons un immobilisme total – l’impossibilité de changer de politique de manière significative, dans la majorité des États de l’UE. 




Nous avons tous été tellement concentrés sur les divisions internes des États-Unis et sur les tentatives du Davos de faire la pluie et le beau temps que nous avons négligé des thèses un peu anciennes sur l’éclatement potentiel de l’Union européenne.
