Les élites en viennent à croire leur propre récit – oubliant que celui-ci n’a été conçu que pour être une illusion faite pour capter l’imagination de leur population.
Par Alastair Crooke – Le 15 février 2021 – Source Strategic Culture
Pat Buchanan a absolument raison : lorsqu’il s’agit d’insurrections, l’histoire dépend de celui qui écrit le récit. En général, c’est la classe oligarchique qui s’en charge (si elle finit par l’emporter). Pourtant, je me souviens d’un certain nombre de personne étiquetées « terroristes » qui sont finalement devenus des « hommes d’État » très connus. Ainsi tourne la roue de l’histoire, comme elle le fait encore.
Bien entendu, le fait de fixer un récit – une réalité incontestable, qui est perçue comme trop sûre, trop investie pour échouer – ne signifie pas qu’il n’est pas contesté. Il existe une vieille expression britannique qui décrit bien cette remise en question (silencieuse) du « récit » alors dominant (en Irlande et en Inde, entre autres). Elle était connue sous le nom d' »insolence muette ». Lorsque les actes individuels de rébellion étaient inutiles et trop coûteux sur le plan personnel, un silencieux et amère dédain, qui en disait long, exprimait cette « insolence muette » pour leurs « seigneurs et maîtres ». Elle rendait la classe dirigeante britannique furieuse car elle lui rappelait quotidiennement son déficit de légitimité. Gandhi a mené cette expression à son plus haut niveau. Et c’est finalement son récit qui est resté le plus mémorable dans l’histoire.
Par
L’économie politique de l’ère numérique reste encore une terra incognita. Dans un livre intitulé
Selon des sommités du 


2020 démarre donc de façon passionnante. Nous sommes à peine à la mi-janvier, et nous avons déjà traversé la Troisième Guerre mondiale, qui était légèrement moins apocalyptique que prévu. Les équipes médico-légales tamisent encore les cendres, mais les rapports préliminaires suggèrent que l’empire capitaliste mondial est sorti du carnage en grande partie intact.