Maurice Strong et les racines du programme « Great Reset »


Par Matthew Ehret − 25 novembre 2020 − Source Strategic Culture

Selon des sommités du Great Reset [Grande réinitialisation] telles que Bill Gates, le Prince Charles, Michael Bloomberg, Mark Carney et Klaus Schwab du Forum économique mondial, l’humanité devrait résoudre la double menace de la COVID et du réchauffement climatique grâce à une seule réforme révolutionnaire de grande envergure.

On nous a dit, à nous plébéiens, que tout ce que nous avons à faire pour relancer l’économie, c’est de réadapter notre comportement, nos valeurs, nos finances et notre éthique afin de décarboner la civilisation dans le cadre d’un nouveau régime mondial de banques centrales et de nouvelles monnaies numériques vertes, comme l’a souligné le sommet « Horizon vert » du Forum économique mondial (WEF) des 9 et 10 novembre 2020. C’est lors de cet événement que l’orateur principal, Mark Carney, annonçait que ce changement représente « la plus grande opportunité commerciale de notre temps ».

Dans le cadre de cette réforme mondiale, on nous dit que le système financier doit être réorganisé pour financer les fermes éoliennes, les biocarburants et les panneaux solaires en utilisant des obligations vertes, des indices financiers verts et des monnaies numériques vertes. Le fait que ces sources d’énergie non seulement augmentent les coûts de l’électricité tout en réduisant de façon abyssale les capacités de production des nations ne semble déranger aucun de ces apparents génies du capitalisme qui vantent les vertus d’un ordre écologique post-COVID.

Il faut donc se poser cette question : Si l’argent est le moteur du capitalisme, pourquoi des milliers de milliards ont-ils été dépensés au cours des dernières décennies pour financer des activités « vertes » qui sapent intrinsèquement la base de la création de capital (c’est-à-dire les infrastructures et la production industrielle) ? Pourquoi l’« Occident capitaliste » s’est-il détruit lui-même au cours des dernières décennies ? Et pourquoi ceux qui gèrent l’ordre unipolaire voudraient-ils accélérer cette autodestruction sur la base d’un « Great Reset » ? Est-ce de la folie ou quelque chose de plus insidieux ?

Depuis le flottement du dollar américain sur les marchés mondiaux, en 1971, et la création du Petrodollar en 1973, le monde a connu un effondrement constant des emplois productifs dans le secteur manufacturier, des investissements dans les infrastructures ; une planification à long terme d’un coté et une augmentation simultanée de la déréglementation, de la spéculation à court terme et des emplois précaire à bas salaires de l’autre. Au cours de ce processus de déclin post 1971, l’esclavage de la dette est devenu la norme, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, tandis que la délocalisation de la production entraînait la castration de la souveraineté nationale et une dépendance toujours plus grande à l’égard de la « main-d’œuvre bon marché » et des « ressources bon marché » provenant de l’étranger.

Certains ont qualifié cet effondrement d’« échec de la mondialisation ». Dennis Small, rédacteur en chef de l’Executive Intelligence Review pour l’Amérique latine, a déclaré à plusieurs reprises, au cours de nombreuses années, que cette caractérisation était fausse. La mondialisation devrait plutôt être considérée comme une réussite complète – en ce sens que lorsqu’on l’envisage dans une certaine perspective, il devient de plus en plus évident que les architectes de cette politique ont réalisé exactement ce qu’ils avaient prévu de faire. Cette intention était d’imposer un paradigme artificiel de jeu à somme nulle/fermé à une espèce dont la caractéristique distinctive est sa raison créatrice et la capacité de se perfectionner constamment, tant sur la terre que dans l’espace.

Qui est Maurice Strong ?

Dans mon dernier article « Lord Malloch Brown exposé … », j’examinais deux personnages de haut niveau de l’empire, gérant la destruction des États-Unis : Lord Mark Malloch Brown et George Soros. Dans cet essai, j’aimerais prendre le temps d’enquêter sur un troisième personnage dont la mort en 2015 l’a peut-être empêché de participer au coup d’État actuel, mais dont l’œuvre de toute une vie continue d’animer les événements mondiaux plus profondément que vous ne l’imaginez.

Bien qu’il soit mort en 2015, la vie et l’héritage de Strong offrent au lecteur moderne un aperçu puissant, bien que laid, des méthodes et des actions du programme de l’État britannique profond qui a si mal façonné l’histoire du monde pendant la seconde moitié du 20e siècle.

Alors que les recherches impeccables de l’historienne Elaine Dewar (auteur de Cloak of Green publié en 1995) ont mis en évidence le rôle de Strong en tant que recrue de Rockefeller dans les années 1950, en tant que baron du pétrole, vice-président de la Power Corporation by 30, dirigeant du Parti libéral, conseiller privé et fondateur de la politique néocoloniale d’aide extérieure du Canada envers l’Afrique, nous nous concentrerons ici sur le rôle que Strong a joué depuis 1968 dans la subversion du potentiel de développement du Canada et du monde en général. C’est grâce à ce rôle post-1968 que Strong est devenu le parrain du mouvement environnemental moderne, a créé l’Agence des Nations unies pour la protection de l’environnement (PNUE) et a travaillé en étroite collaboration avec Mark Malloch Brown, son conseiller spécial, et plus tard avec Soros, à la création d’un nouvel ordre mondial post-étatique.

Strong et les racines du Great Reset

En 1992, Maurice Strong a été chargé de diriger le deuxième Sommet de la Terre (le premier ayant été la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain de 1972, également présidée par Strong).

Le Sommet de Rio avait ouvert une nouvelle ère dans la consolidation des ONG et des entreprises sous l’égide d’un programme vert génocidaire de famine contrôlée se dissimulant derrière le dogme de la « durabilité ». Cette doctrine a été officialisée par l’Agenda 21 et la Charte de la Terre, cosignés par Mikhaïl Gorbatchev, Jim MacNeill et Strong dans les années 1990. À l’ouverture du sommet de Rio, Strong annonçait que les pays industrialisés avaient « développé et bénéficié des modes de production et de consommation non durables qui sont à l’origine de notre dilemme actuel. Il est clair que les modes de vie et de consommation actuels de la classe moyenne aisée, impliquant une consommation élevée de viande, la consommation de grandes quantités de produits surgelés et d’aliments prêts à l’emploi, l’utilisation de combustibles fossiles, d’appareils électroménagers, de la climatisation à la maison et au travail et de logements de banlieue, ne sont pas durables. Un changement est nécessaire vers des modes de vie moins axés sur des modèles de consommation nuisibles à l’environnement ».

Dans un essai de 1992 intitulé « De Stockholm à Rio : Un voyage à travers une génération », publié par la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, Strong a écrit :

Le concept de souveraineté nationale a été un principe immuable, voire sacré, des relations internationales. C’est un principe qui ne cédera que lentement et avec réticence aux nouveaux impératifs de la coopération mondiale en matière d’environnement. Ce qu’il faut, c’est reconnaître la réalité que dans de nombreux domaines, et cela est particulièrement vrai pour les questions environnementales, il est tout simplement impossible que la souveraineté soit exercée unilatéralement par des États-nations individuels, aussi puissants soient-ils. La communauté mondiale doit être assurée de la sécurité environnementale.

Deux ans plus tôt, Strong avait accordé une interview dans laquelle il décrivait un « livre de fiction » qu’il fantasmait d’écrire et qu’il décrivait de la manière suivante :

Et si un petit groupe de dirigeants mondiaux devait conclure que le principal risque pour la Terre provient des actions des pays riches ? Et si le monde doit survivre, ces pays riches devraient signer un accord réduisant leur impact sur l’environnement. Le feront-ils ? La conclusion du groupe serait « non ». Les pays riches ne le feront pas. Ils ne changeront pas. Donc, pour sauver la planète, le groupe décide : Le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-ce pas notre responsabilité d’y parvenir ?

Lorsque cette affirmation est tenue en parallèle avec la vie particulière de cet homme, on s’aperçoit rapidement que la barrière entre la réalité et la fiction est plus que floue.

La destruction de l’énergie nucléaire

Il est essentiel d’examiner le rôle de Strong dans la paralysie du Canada à utiliser son potentiel d’énergie nucléaire, l’un des plus grands phares d’espoir que l’humanité ait jamais eu pour sortir des limites fixées actuellement au développement de l’humanité. En effet, l’utilisation contrôlée de l’atome, ainsi que la nécessaire découverte de nouveaux principes universels associés à cette entreprise, ont toujours représenté l’une des plus grandes menaces stratégiques pour le système oligarchique, qui dépend d’un système fermé de ressources fixes afin de gérer les populations actuelles et de justifier la gouvernance mondiale dans des cadres logiques « objectifs ».

Les processus de fission et de fusion existent à un niveau bien supérieur à ces paramètres fixes qui supposent que la « capacité de charge » de la terre n’est pas supérieure aux 2 milliards d’âmes envisagées par l’oligarchie actuelle centrée sur Londres. Si l’humanité devait reconnaître son potentiel créatif unique pour transcender continuellement ses limites en découvrant et en créant de nouvelles ressources, aucun empire ne pourrait exister longtemps. Le Canada étant la deuxième nation au monde à avoir développé l’énergie nucléaire civile et une culture scientifique de pointe en physique, en aérospatiale et en chimie, la nécessité de détruire ce potentiel dans l’esprit de l’État profond britannique du Canada était vraiment grande.

Pour avoir une meilleure idée du rôle que Strong a joué dans la destruction de la politique scientifique canadienne, nous devons en fait revenir au règne de Strong au Bureau de l’aide extérieure, en 1966.

Apartheid technologique pour l’Afrique

L’une des principales raisons pour lesquelles Strong avait été recruté dans la fonction publique canadienne pour diriger le Bureau de l’aide extérieure en 1966 était de saboter les efforts internationaux que des scientifiques et des hommes d’État de premier plan avaient déployés pour faire du Canada un exportateur de ses premiers réacteurs CANDU. Depuis 1955, les principaux patriotes au sein d’Énergie atomique du Canada (EACL) et du Conseil national de la recherche, comme C.D. Howe et son collaborateur C.W. Mackenzie, ont veillé à ce que l’exportation de la technologie nucléaire avancée soit mise à la disposition des pays en développement tels que l’Inde et le Pakistan. Au Canada, cette politique a été vigoureusement défendue par le premier ministre John Diefenbaker, qui considérait également l’énergie atomique comme une clé de la paix mondiale.

Les bannières sous lesquelles ce transfert de technologie avancée ont été effectué étaient à la fois le Plan Columbo et les Atomes pour la paix du Président Dwight Eisenhower. Cette approche progressiste du développement international définissait l’« aide extérieure » non pas en fonction des conditionnalités du FMI, ou simplement de l’argent en soi, mais plutôt comme le transfert des sciences et des technologies les plus avancées vers les pays pauvres dans l’intention explicite que toutes les nations atteignent une véritable souveraineté. C’est le modèle que la Chine a adopté aujourd’hui dans le cadre de son initiative « Nouvelles Routes de la soie ».

Lorsque Strong s’est mis au travail au Bureau de l’aide extérieure, et a ensuite créé l’Agence canadienne de développement international, la relation du Canada avec les « PMA » (pays moins avancés) s’est réduite à la promotion de « technologies appropriées » dans le cadre du monétarisme et d’une forme perverse d’analyse des systèmes. Après l’assassinat de JFK, une opération parallèle a été menée au sein de l’USAID américaine. Aucune technologie ou politique d’infrastructure avancée nécessaire à l’indépendance des anciennes colonies n’a été autorisée dans le cadre précurseur de ce que l’on a appelé plus tard la « durabilité » et la « croissance zéro ».

Sous l’influence de Strong, le rôle du Canada a été perverti en incitant les PMA à obéir aux « conditionnalités » du FMI et de la Banque mondiale et à réformer leurs bureaucraties comme exigé par l’OCDE pour recevoir de l’argent. Tant au Canada que dans les pays en développement, Strong a été l’un des principaux agents ayant supervisé la mise en œuvre de la stratégie de l’OCDE d’« analyse des systèmes fermés » pour la gestion des politiques nationales.

Sous la direction de Strong, le Canadian Club of Rome a été fondé en 1970 sous la direction d’un groupe misanthrope de technocrates du Privy Council, dont Pierre Trudeau, qui a financé, par l’intermédiaire des contribuables, la tristement célèbre étude du MIT, rendue publique en 1972 sous le titre « Limites de la croissance ». L’homme de pointe du Club de Rome, Sir Alexander King, a plus tard décrit les réalisations du groupe en 1990 en disant :

En cherchant un nouvel ennemi pour nous unir, nous en sommes arrivés à l’idée que la pollution, la menace du réchauffement climatique, les pénuries d’eau, la famine et d’autres problèmes du même genre feraient l’affaire…. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine, et ce n’est qu’en changeant les attitudes et les comportements qu’on peut les surmonter. Le véritable ennemi est donc devenu l’humanité elle-même.

Pétrole et pandas

En sa qualité de président de Petro Canada (1976-78), Strong a soutenu l’appel national à la création d’un moratoire nucléaire pour le Canada, lancé par le Regroupement pour la surveillance du nucléaire en 1977. Ce document exigeait non seulement l’arrêt immédiat de la poursuite de tous les réacteurs alors en construction, mais avançait également l’argument sophistique selon lequel davantage d’emplois pourraient être créés si des sources d’énergie et des méthodes de conservation « écologiques » étaient développées en lieu et place des combustibles nucléaires et fossiles. Étranges désirs de la part d’un dirigeant du secteur pétrolier, mais pas si étranges si l’on considère le rôle de Strong de 1978 à 1981 en tant que vice-président du Fonds mondial pour la nature (WWF), une organisation fondée par les monarchies britanniques et néerlandaises à l’initiative de la Royal Dutch Shell en 1963. Strong a été vice-président pendant la période où le Prince Philip, co-fondateur du WWF, en était le président.

En 1971, alors qu’il était encore à la tête de l’Agence canadienne de développement international, Strong est devenu membre fondateur du 1001 Nature Trust, une organisation internationale d’élite créée par le prince Bernhard des Pays-Bas et le prince Philip Mountbatten. Le 1001 Trust travaillait en tandem avec l’autre club secret du prince Bernhard, le « Bilderberg Group », qu’il a fondé en 1954 et qui était destiné à financer le nouveau mouvement écologique émergent (tous les membres du 1001 ont payé 10 000 dollars pour leur adhésion, qui ont été mis en commun pour financer le Fonds mondial pour la nature et d’autres organisations écologiques).

À ce poste, Strong a aidé à recruter 80 « initiés » canadiens pour cette société d’élite autrement connue sous le nom de « Strong’s Kindergarten », les 3 plus éminents étant Lord Conrad Black, Peter Munk de Barrick Gold (1927-2018) et feu Sir Louis Mortimer Bloomfield de Permindex (1906-1984). Avant de prendre la fonction de vice-président du WWF, le poste avait été occupé par nul autre que Louis Mortimer Bloomfield lui-même !

Comme le documente minutieusement le procureur de la Nouvelle-Orléans, Jim Garrison, dans son livre de 1991 intitulé Sur la piste des assassins, Permindex et Louis Mortimer Bloomfield ont tous deux été découverts au cœur du complot visant à assassiner le président John F. Kennedy [dernier lien non disponible mais accessible ici, NdT].

Bloomfield lui-même est devenu un agent des renseignements lorsqu’il a été recruté par le maître espion du MI6, William Stephenson, alors que ce dernier dirigeait le camp X d’Ottawa pendant la Seconde Guerre mondiale et qu’il gérait des assassinats et d’autres opérations secrètes pendant la guerre. Pendant la guerre froide ces opérations se sont poursuivies, après un ravalement de façade, mais ont été prises en flagrant délit d’exécution dans plusieurs des 13 tentatives d’assassinat perpétrées contre le Français Charles De Gaulle (raison pour laquelle les opérations de Permindex ont été interdites en France et en Suisse).

Strong décapite l’énergie nucléaire de l’Ontario

En 1992, Strong avait terminé son rôle à la tête du Sommet de la Terre de Rio au Brésil et était retourné dans son pays natal pour tenter de finaliser le démantèlement du programme nucléaire canadien dans le cadre de sa nouvelle affectation en tant que président d’Ontario Hydro, un poste qu’il a occupé de 1992 à 1995 sur invitation officielle de Bob Rae, alors premier ministre néo-démocrate de l’Ontario et frère de John Rae de Power Corp. Bob Rae a ensuite été le chef du Parti libéral de 2011 à 2013, en préparation de la nomination de Justin Trudeau comme nouvelle figure de proue du parti, en avril 2013.

Strong a été mis à ce poste à l’époque où l’Ontario avait le programme nucléaire le plus ambitieux d’Amérique du Nord et s’avérait être une épine dans le pied du programme de croissance zéro exigé par l’Empire britannique. L’achèvement de l’énorme système Darlington en Ontario avait démontré ce qu’une planification scientifique à long terme pouvait accomplir, bien que la compagnie se soit retrouvée bien au-delà de son budget. Les problèmes budgétaires (qui se sont produits lors d’une profonde récession en 1992) ont été utilisés par Strong pour « restructurer » le service public provincial de l’énergie.

Les « remèdes » choisis par Strong pour résoudre les problèmes financiers d’Ontario Hydro ont consisté à annuler immédiatement tout nouveau projet de développement de l’énergie nucléaire, à licencier 8 des 14 directeurs et à réduire les effectifs de la société en licenciant 14 000 employés, dont beaucoup étaient les techniciens nucléaires les plus spécialisés et les plus expérimentés du Canada.

Avant de quitter son poste en 1995 avec la chute du gouvernement de Bob Rae, Strong s’est assuré que son travail se poursuivrait avec son remplaçant Jim MacNeill qui a dirigé Ontario Hydro de 1994 à 1997. MacNeill a été co-architecte de la Charte de la Terre et du génocidaire Agenda 21 lors du Sommet de Rio et un agent de l’État profond depuis longtemps. Sous MacNeill, le mandat de Strong d’arrêter inutilement huit réacteurs pour les remettre en état et un autre de façon permanente a été appliqué en 1997, tandis qu’Ontario Hydro elle-même était scindée en trois entités distinctes. Avec la perte irréparable de la main-d’œuvre et des compétences spécialisées, Strong et MacNeill ont laissé Ontario Hydro et EACL mortellement blessés pour les années à venir.

Surprenant tous les observateurs, EACL et les services publics de l’Ontario ont pu remobiliser les forces restantes pour mener à bien la remise à neuf de tous les réacteurs, dont le dernier a été remis en service en octobre 2012. Alors que le moratoire canadien sur l’énergie nucléaire se poursuit, avec le rachat de SNC Lavelin en 2011, une approche de coopération sur la construction nucléaire internationale en partenariat avec la Chine a débuté en juillet 2014, au grand dam de Strong. Toute tentative de comprendre le scandale SNC de 2019 sans comprendre ce processus antérieur, n’ira pas loin.

L’échec de la tentative de Strong d’infiltrer la Chine

De 2000 à 2015, les talents de Strong ont été mis à profit pour tenter de subvertir les aspirations du développement asiatique et de formation d’une alliance eurasienne autour du grand dessein économique moteur des Nouvelles Routes de la Soie. Strong a été déployé à l’université de Pékin où il a été professeur honoraire, président de sa fondation environnementale et président du conseil consultatif de l’Institut de recherche sur la sécurité et la durabilité pour l’Asie du Nord-Ouest.

Face à l’effondrement de l’économie transatlantique, les Chinois ont résisté avec succès au programme du Green New Deal qui exigeait la soumission de leur souveraineté nationale à un ordre mondial supranational de croissance zéro et de dépopulation. En dépit de cette pression, une puissante tradition de confucianisme et son engagement en faveur du progrès ont démontré leur puissante influence dans les différentes branches de l’establishment chinois qui voient le seul espoir de survie de la Chine situé dans son partenariat stratégique avec la Russie et dans les méga-projets à long terme visant à sortir son peuple de la pauvreté et à le faire entrer dans le 22e siècle.

L’initiative « Nouvelle Route de la Soie » est apparue comme une véritable opposition à la folie bipolaire du militarisme/monétarisme de la droite occidentale, à droite, et du dépeuplement des programmes « Great Reset » et les « Green New Deals« , à gauche. Des milliers de milliards de dollars de crédit dans de grands projets d’infrastructure à travers l’Eurasie, l’Afrique et l’Amérique latine ont donné lieu à la plus grande explosion d’optimisme culturel, de productivité et si la population et les dirigeants de l’Occident voulaient bien agir avec la passion et la sagesse appropriées, il y a une très bonne occasion de débarrasser l’humanité de l’héritage de Maurice Strong.

Matthew Ehret

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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