Par Roy W. Spencer, Ph. D. – Le 14 septembre 2019 – Le site des climato-réalistes
Une vieille recette utilisée par l’industrie de l’information est que «pour vendre, il faut que ça saigne». Si quelqu’un a été assassiné, c’est une nouvelle. Si personne n’est assassiné il n’y a pas de nouvelle. Voilà qui devrait vous suggérer qu’on ne peut pas compter sur les médias grand public pour être une source impartiale d’information sur le changements climatique.
Il y a maintenant beaucoup d’experts climatiques autoproclamés. Ils n’ont pas besoin d’un diplôme en physique ou en sciences de l’atmosphère. Pour ce qui est de justifier leurs compétences, ils leur suffit d’être «préoccupés» et de faire savoir qu’ils sont «préoccupés» . Ils pensent que l’homme assassine la Terre et veulent que les médias relaient ce message.
La plupart des gens n’ont ni le temps ni les connaissances nécessaires pour comprendre le débat sur le réchauffement climatique. Il s’en remettent donc au consensus des experts sur le sujet. Le problème, c’est que personne ne dit jamais exactement ce sur quoi les experts s’entendent.
Lorsque l’on va dans les détails, ce sur quoi les experts s’entendent dans leurs déclarations officielles n’a rien d’extraordinaire. La Terre s’est un peu réchauffée depuis les années 1950. J’ai retenu cette date parce que auparavant, les humains n’avaient pas produit assez de CO2 pour influencer le climat. Il n’y a pas assez de réchauffement pour être ressenti par les gens, mais suffisamment pour que les thermomètres captent un signal enfoui dans le «bruit» des variations naturelles, des écarts de températures de plusieurs dizaines de degrés et du faux réchauffement produit par les effets de l’urbanisation. Le consensus des Nations Unies est que la majeure partie de ce réchauffement est probablement due à l’augmentation du CO2 atmosphérique liée à l’utilisation de combustibles fossiles (mais nous le ne savons pas vraiment avec certitude).
Pour l’instant, je suis plutôt d’accord avec ce consensus.
Et pourtant, je passe pour un négationniste du climat.
Pourquoi ? Parce que je ne suis pas prêt à exagérer et à faire des déclarations qui ne sont pas étayées par des données.
Prenons l’exemple du chercheur Roger Pielke, Jr. Il se considère comme un écologiste. Il est généralement d’accord avec les prévisions du GIEC de l’ONU concernant le réchauffement futur. Mais en tant qu’expert en dommages causés par les catastrophes météorologiques, il n’est pas prêt à cautionner le mensonge selon lequel il y aurait une aggravation des événements naturels extrêmes. Oui, les dommages causés par les tempêtes ont augmenté, mais c’est parce que nous continuons à construire dans des zones exposées.
Il est donc lui aussi considéré comme un négationniste du climat.
Ce qui est rapporté par les médias au sujet du réchauffement de la planète (d’abord qualifié de changement climatique, puis de crise climatique et maintenant d’urgence climatique) est généralement un tissus d’exagérations, de demi-vérités, voire d’absurdités. Tout comme dans le domaine économique, il n’est pas difficile de trouver un expert prêt à faire des prévisions catastrophistes. Cela donne des nouvelles qui font vendre mais déforme la perception du public sur les dangers du changement climatique. Et parce qu’elles sont censées être produites par la «science», elles sont tenues pour vraies.
Les effets prévus du changement climatique tels qu’il sont rapportés par les media sont presque toujours systématiquement biaisés et présentés comme l’annonce du jugement dernier. Les événements météorologiques violents (tornades, ouragans, inondations, sécheresses) qui se sont toujours produits sont présentés aujourd’hui, au moins partiellement, comme ayant été provoqués par les émissions de votre SUV.
Les grands médias se sont tellement persuadés de la justesse et de la véracité de leur cause qu’ils se sont ligués pour s’assurer que l’urgence climatique ne soit pas ignorée. Comme le rapporte The Guardian, «plus de 60 organes de presse dans le monde ont adhéré au projet Covering Climate Now, qui vise à améliorer la couverture médiatique de l’urgence climatique.»
Les exagérations ne se limitent pas à la science. Les études sur les sources d’énergie alternatives proposées (par exemple les énergies éolienne et solaire) sont également biaisées. Les données économiques présentées sont fausses. Nous serions environnés par une énergie «gratuite» illimitée qui n’attendrait qu’à être puisée dans cette «corne d’abondance».
Et pour la plus grande partie de l’Amérique (et du monde), la façon dont les médias rendent compte de ce sujet ne nous rend pas plus intelligents, mais plus bêtes.
Quelle importance ? pourquoi s’inquiéter de ce que les résultats de la science (ou de l’ingénierie ou de l’économie) sont biaisés, puisque le résultat sera que nous cesserons de polluer ?
Outre le fait qu’il n’existe pas de sources d’énergie non polluante, cela importe parce que l’humanité dépend d’une énergie abondante et abordable pour prospérer. Recherchez dans Google des statistiques sur l’espérance de vie et la consommation d’énergie par habitant. Les sociétés prospères sont en meilleure santé et vivent plus longtemps. Les sources d’énergie coûteuses imposées aux masses par les diktats gouvernementaux tuent les pauvres simplement parce que l’énergie coûteuse exacerbe la pauvreté qui elle même entraîne des morts prématurés. Comme l’écrit le philosophe Alex Epstein dans son livre The Moral Case for Fossil Fuels, si vous pensez que l’humanité a le droit à prospérer, alors il faut défendre les combustibles fossiles.
Nous n’utilisons pas l’énergie éolienne ou solaire parce qu’elles sont économiquement compétitives. Nous les utilisons parce que les gouvernements ont décidé de forcer les contribuables à payer les coûts supplémentaires et ont autorisé les services publics à répercuter sur les consommateurs des coûts plus élevés. L’utilisation de l’énergie éolienne et solaire augmente, mais la demande mondiale en énergie augmente encore plus rapidement. En l’absence d’une nouvelle technologie énergétique (ou d’une forte réhabilitation de l’énergie nucléaire), il est peu probable que les énergies éolienne et solaire satisfassent plus de 10 % de la demande mondiale d’énergie au cours des prochaines décennies. Et comme certains pays européens l’ont appris à leurs dépens, l’utilisation obligatoire de l’énergie solaire et éolienne a un coût élevé pour la société.
Non seulement les médias, mais le système d’éducation publique est également complice en cette ère de reportages scientifiques bâclés. Je suppose que la plupart des enseignants et des journalistes croient à ce qu’ils enseignent et rapportent. Ils ont pourtant la responsabilité de s’assurer que ce qu’ils rapportent est relativement impartial et factuel.
Pour ma part, je préférerais de loin que les enseignants consacrent plus de temps à enseigner aux élèves comment penser et moins de temps à leur enseigner ce à quoi ils doivent penser.
Les scientifiques du climat ne sont pas innocents. Ils ont comme tout le monde des préjugés. Pratiquement tous les scientifiques spécialistes de la Terre que je connais considèrent celle-ci comme «fragile». Leurs présupposés affectent la façon dont ils analysent des données incertaines qui peuvent être interprétées de multiples façons. La plupart d’entre eux sont relativement ignorants en matière d’ingénierie et d’économie. J’ai eu des discussions avec des climatologues qui m’ont dit : «Eh bien, de toutes façons, nous devons nous éloigner des combustibles fossiles».
Et peut-être qu’on finira par le faire. Mais exagérer la menace peut faire plus de mal que de bien. Feu Stephen Schneider avait avoué que les rapports scientifiques étaient scandaleusement biaisés. Vous pouvez lire l’intégralité de son témoignage et constater par vous-même que des scientifiques comme M. Schneider ont laissé leur vision du monde, leur idées politiques etc. influencer leur façon de présenter la science au public. La publication non autorisée des courriels du «ClimateGate» entre les scientifiques du GIEC a montré comment le discours alarmiste a été maintenu en sapant les opinions alternatives et même en exerçant des pressions sur les rédacteurs en chef des revues scientifiques. Même The Guardian a été choqué par de tels errements.
C’est une chose de dire que le réchauffement de la planète causé par l’homme pourrait être très dommageable, ce qui est en fait théoriquement possible. Mais prétendre que des changements importants et préjudiciables ont déjà eu lieu en raison de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère relève de mauvaises pratiques journalistiques. Certains journalistes contournent le problème en disant que le dernier ouragan n’est peut-être pas directement imputable au réchauffement climatique, mais qu’il représente ce à quoi nous devons nous attendre dans un monde qui se réchauffe. Sauf que même le GIEC de l’ONU est resté prudent sur ce sujet.
S’agissant de l’élévation du niveau de la mer, les médias ne mentionnent jamais sauf erreur de ma part, que le niveau de la mer s’élève naturellement depuis qu’on le mesure à l’aide des marégraphes installés dans le monde (depuis les années 1850). L’homme est peut-être responsable d’une partie de l’augmentation récente, mais comme c’est le cas pour presque tous les rapports sur le climat, le rôle des facteurs naturels est rarement mentionné et l’ampleur du problème est presque toujours exagérée. Le fait que l’aggravation des inondations dues aux marées périodiques à Miami Beach s’explique pour environ 50% par l’affaissement des marécages gagnés sur la mer n’est jamais mentionné.
Il n’y a pas aucune empreinte humaine du réchauffement climatique. On postule simplement que le changement climatique est principalement d’origine humaine (ce qui est en fait possible), alors que nos connaissances sur le changement climatique naturel sont presque inexistantes.
Les modèles climatiques informatisés sont paramétrés pour valider l’hypothèse de la causalité humaine. Les modèles produisent des changements climatiques d’origine humaine parce qu’ils sont programmés pour ne produire aucun réchauffement avec un «bilan énergétique» équilibré, sauf si l’on ajoute du CO2 .
Pour autant que nous le sachions, personne n’est mort des suites du changement climatique d’origine humaine. Les décès dus aux intempéries ont chuté de façon spectaculaire (de plus de 90 %) au cours des 100 dernières années.
Apprenons-nous cela aux enfants à l’école ? Quel journaliste a eu le courage de divulguer cette bonne nouvelle ?
De plus en plus de gens m’ont dit ces dernières années, que leurs enfants, petits-enfants ou de jeunes connaissances sont maintenant convaincus que nous détruisons la planète avec nos émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion d’énergies fossiles. Leur cerveau a été «lavé» par des reportages, des films, leurs maîtres d’école et leurs professeurs, leurs célébrités préférées ainsi que par une poignée de scientifiques s’exprimant publiquement et par des politiciens dont les connaissances sur le sujet sont aussi superficielles qu’étendues.
Par contre, peu de gens sont informés des articles scientifiques montrant des observations satellitaires qui révèlent qu’un phénomène mondial de verdissement est en train de se produire en raison de l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère.
Encore une fois, je pose la question : à qui a-t-on enseigné cela à l’école ? Quel journaliste ose rapporter les effets bénéfiques du CO2 sans lequel la vie sur Terre n’existerait pas ?
Voici quelques exemples récents (et d’autres moins récents) de reportages médiatiques qui ne font qu’empirer les choses et dégrader le débat public sur le changement climatique. Très souvent, ce qui est rapporté, ce sont en fait des événements météorologiques qui se sont toujours produits sans que rien ne prouve qu’ils se soient aggravés ou qu’ils soient devenus plus fréquents au cours des 60 dernières années pendant lesquelles les humains pourraient en être tenus au moins partiellement responsables.
L’Amazonie brûle
Il y a quelques jours, le Guardian a annoncé que de larges pans de la forêt amazonienne brûlaient. Je ne sais pas comment cela est soudainement entré dans la conscience du public, mais ceux d’entre nous qui suivent ces événements savent que les terres agricoles et certaines forêts tropicales humides en Amazonie et sur les terres adjacentes sont brûlées par les agriculteurs depuis de nombreuses décennies pour qu’ils puissent planter leurs cultures à cette époque de l’année. Cette année n’est pas exceptionnelle à cet égard, mais quelqu’un a décidé d’en faire un sujet. En fait, il semble que 2019 soit l’une des années les plus basses en matière de combustion de la biomasse. La déforestation a considérablement diminué au cours des 20 dernières années.
La forêt tropicale elle-même ne brûle pas en réponse au réchauffement climatique; en fait, le réchauffement des régions tropicales a été si lent qu’il est peu probable qu’un personne vivant sous les tropiques le perçoive au cours de sa vie. Ce n’est pas une question de changement climatique; c’est un problème d’agriculture et d’utilisation des terres.
Le Groenland fond rapidement
L’inlandsis du Groenland reçoit chaque année de la nouvelle neige, mais la gravité provoque un lent écoulement de la glace vers la mer causant une perte de masse par le vêlage des icebergs. La quantité de glace qui se trouve dans la calotte à un moment donné est basée sur l’équilibre entre les gains et les pertes.
Pendant les mois d’été (juin, juillet et août), la fonte de la surface est supérieure à l’accumulation de la neige. Le récent épisode météorologique (une masse d’air saharienne qui a traversé l’Europe occidentale et atteint le Groenland) a provoqué une fonte exceptionnelle pendant quelques journées.
Cet événement a été rapporté comme devant avoir de graves conséquences.
Forbes a décidé de repousser les limites du journalisme responsable en titrant : “La fonte massive de la glace du Groenland n’était pas censée se produire avant 2070”. Mais les données réelles montrent qu’après cette très brève période de forte fonte (quelques jours), les choses sont ensuite revenues à la normale.
La fonte du Groenland autour du 1er août 2019 (ovale vert) a été suivie d’un retour aux conditions normales dans les semaines qui ont suivi (ovale violet), ce qui n’a pas été rapporté par les médias.
Bien sûr seule la brève période de fonte des glaces a été rapportée par la presse contribuant à alimenter le flux constant d’informations climatiques biaisées auxquelles nous sommes tous habitués.
De plus, après toutes les annonces de record de chaleur au sommet de la calotte glaciaire, on a constaté que les capteurs de température étaient biaisés (surchauffaient) et que la température n’a jamais vraiment dépassé le point de congélation.
Est-ce que cela a été rapporté avec la même emphase que l’événement d’origine ? Bien sûr que non. Le mal est fait et des milliers d’articles alarmistes continueront à être diffusés indéfiniment.
Cela ne veut pas dire que le Groenland ne perd pas de glace, mais que la plus grande partie de cette perte est due au vêlage d’icebergs due à l’écoulement de la glace vers l’aval. Il ne s’agit pas d’un «haut-fourneau» qui réchaufferait la surface. La perte de glace des dernières décennies pourrait être une réaction tardive de l’accumulation excessive de neige pendant des dizaines ou des centaines d’années (j’ai pris une option «glaciologie» quand je préparais mon doctorat en météorologie). Personne ne sait vraiment parce que la dynamique de la calotte glaciaire est compliquée et comporte beaucoup d’incertitudes.
Ce que je veux dire, c’est que le public n’entend parler que de ces brefs événements météorologiques qui sont presque toujours utilisés pour promouvoir un récit alarmiste.
Juillet 2019 a été le mois le plus chaud jamais enregistré
La température annuelle moyenne de la surface de la Terre est d’environ 15,5° Celsius. Elle a augmenté lentement et irrégulièrement au cours des dernières décennies avec une pente d’environ 0,13 ° Celsius par décennie.
Donc, disons que la température moyenne est passée de 15,5556°C à 15.77778°C. L’expression «le plus chaud» est-elle vraiment le meilleur qualificatif pour informer le public de ce qui se passe ?
La carte ci-dessous montre les anomalies de températures de juillet 2019 par rapport à la normale issue du système de prévision climatique de la NOAA.
températures juillet 2019
Anomalies de températures en Juillet 2019. La moyenne mondiale n’est que de 0,3 degré C (0,5 degré F) au-dessus de la moyenne de 1981 à 2010, et de nombreuses régions ont connu des températures inférieures à la normale. (WeatherBell.com).
Certaines régions étaient au-dessus de la normale, d’autres en dessous, mais les gros titres du type «mois le plus chaud de l’histoire» portent à croire que la Terre entière est devenue une étuve d’une chaleur insupportable.
Bien sûr, les changements de température en cause dans les récents records de chaleur sont si faibles qu’ils sont généralement inférieurs au niveau d’incertitude des mesures. De plus, certains ensembles de données donnent des résultats différents. Surveiller le réchauffement de la planète, c’est chercher l’aiguille climatique dans la botte de foin de la variabilité climatique.
Le leurre des modèles remplaçant les observations
Les médias ont de plus en plus tendance à faire passer les projections des modèles climatiques pour des observations réelles . C’est ce qui s’est produit il y a à peine quelques jours lorsque j’ai été informé d’un article qui affirmait que la température de Tuscaloosa (Alabama) était deux fois supérieure à la température habituelle de 37,7 °C degrés Celsius. Mettons au crédit du journaliste le fait qu’il a rectifié son information lorsqu’on lui a fait remarquer qu’il n’en était rien et que cette «prédiction» n’était qu’une projection de modèle climatique.
Un autre exemple s’est produit l’an dernier avec un reportage selon lequel la frontière climatique du 100ème méridien aux États-Unis se déplaçait vers l’est, avec un sécheresse ayant commencé à envahir la ceinture agricole du Midwest américain. La vérité encore une fois, c’est qu’il ne s’est rien passé de tel. Il s’agissait d’une projection de modèle climatique qui a été présentée comme une réalité. Ayant travaillé pour des céréaliers pendant près de 10 ans, j’ai traité cette fausse nouvelle climatique avec des mesures de précipitations réelles ici.
L’expérience du bocal d’Al Gore et Bill Nye
C’est un de mes préférés.
Dans le cadre du projet Climate Reality Project d’Al Gore, Bill Nye a produit une vidéo de l’expérience Climate 101 dans laquelle deux bocaux en verre contenant des thermomètres (un bocal avec de l’air, l’autre avec du CO2 pur) étaient éclairés par des lampes. La vidéo montre le thermomètre du bocal contenant du CO2 afficher une augmentation de température plus importante que le thermomètre du bocal contenant seulement de l’air.
Bien sûr, cette expérience visait à démontrer qu’il est facile de montrer qu’une plus grande quantité de CO2 provoque du réchauffement. Je suis sûr qu’elle a inspiré de nombreuses expériences scientifiques dans les écoles. La vidéo a été visionnée plus de 500 000 fois.
Le problème est que cette expérience ne peut pas montrer un tel effet. N’importe quel expert en transfert radiatif dans l’atmosphère peut vous le dire : les bocaux sont totalement opaques au rayonnement infrarouge, la quantité de CO2 impliquée est beaucoup trop faible, les thermomètres étaient bas de gamme et imprécis, les lampes ne peuvent pas être exactement identiques, les bocaux ne sont pas identiques, et le «froid» de l’espace extérieur n’était pas inclus dans l’expérience. Anthony Watts, météorologue à la télévision a démontré que Bill Nye a dû truquer les résultats dans un montage vidéo postproduction.
Étonnamment, l’effet de réchauffement dû à l’augmentation du CO2 atmosphérique est difficile à démontrer. La démonstration est un exercice essentiellement théorique impliquant des calculs d’absorption radiative et un modèle de transfert radiatif. Je crois que l’effet existe ; je dis simplement qu’il n’y a pas de moyen facile d’en faire la démonstration.
Le problème, c’est que cette vidéo frauduleuse existe toujours et que des milliers de personnes croient maintenant que l’effet de serre est facile à démontrer.
Le voyage en voilier de Greta Thunberg
La nouvelle porte-parole de la jeunesse mondiale sur le réchauffement climatique est la Suédoise Greta Thunberg âgée de 16 ans. Greta a traversé l’Atlantique à bord de ce que CNN appelle un «yacht zéro émission» pour participer au Sommet des Nations Unies sur le climat le 23 septembre à New York.
D’abord, il n’existe pas de yacht à émissions nulles. Une énorme quantité d’énergie a été nécessaire pour fabriquer le yacht qui transporte si peu de personnes sur si peu de kilomètres au cours de sa vie qu’il est un merveilleux exemple du gaspillage d’énergie typique des modes de vie de l’élite riche. Quatre (!) personnes ont du prendre l’avion de l’Europe vers les États-Unis pour permettre le retour du yacht en Europe.
Ce voyage qui n’est rien de plus qu’un coup de publicité, conduit à une désinformation accrue sur la consommation mondiale d’énergie. Si tous ceux qui traversent l’océan utilisaient des yachts plutôt que des avions à réaction, il faudrait plus d’énergie, et non pas moins. Cela parce qu’il faudrait construire des dizaines de milliers de yachts supplémentaires qui transportent inefficacement peu de passagers sur des trajets relativement peu nombreux et très lents. En revanche, un avion à réaction parcourt en moyenne 50 millions de kilomètres au cours de sa durée de vie. La plupart des gens ne se rendent pas compte que les déplacements en avion à réaction sont maintenant plus économes en carburant que les déplacements en voiture.
L’histoire du voyage en bateau de Greta est à bien des égards la pire façon de sensibiliser les gens aux questions climatiques. C’est comme si un végétarien consommait trois cheeseburgers McDonald’s pour prouver que nous devrions changer notre régime alimentaire. Cela n’a aucun sens.
Je pourrais donner bien d’autres exemples de médias qui contribuent à détruire la capacité du public à mener un débat rationnel sur le changement climatique, sur la part causée par les activités humaines et sur ce qui pourrait ou devrait être fait pour y remédier.
Au lieu de cela, les médias choisissent de ne publier que les articles les plus racoleurs, et la question du changement climatique est alors présentée de façon binaire : soit vous croyez les «vrais scientifiques» qui sont tous d’accord pour dire que nous détruisons la planète, soit vous êtes un négationniste du climat sous-éduqué, porteur d’armes et raciste.
Roy W. Spencer