Qu’est-ce que la Fabian Society et à quelles fins fut-elle créée ?
Par Matthew Ehret − Le 19 mai 2019 − Source The Duran
Note du Saker Francophone En guise de cerise sur le gâteau, pour finir ce long article de Matthew Ehret sur les origines de l'État profond en Amérique du nord, voici quelques citations de la bouche ou de la plume des principaux personnages de cette fresque historique.
Annexe 1 : Cecil Rhodes appelle à la reconquête de l’Amérique
En 1877, tout en énonçant son projet de former une société secrète pour reconquérir la colonie perdue d’Amérique et soumettre les races « inférieures » (c’est-à-dire non anglo-saxonnes) au contrôle d’un Empire britannique renouvelé, Cecil Rhodes écrivit ses professions de foi dans lesquelles l’énoncé de la mission peut être lu explicitement :
« Je soutiens que nous sommes la plus belle race du monde et que plus nous sommes nombreux dans le monde, mieux c’est pour la race humaine. Imaginez simplement ces parties du monde qui sont pour le moment habitées par les spécimens les plus méprisables de l’espèce humaine : quel changement ce serait si on les plaçait sous l’influence anglo-saxonne, regardez encore les bras supplémentaires qu’un nouveau pays ajoute à nos dominions. Je soutiens que chaque acre ajouté à notre territoire implique dans l’avenir la naissance de plus de race anglaise qui autrement n’aurait jamais vu le jour. […] Je regarde dans l’Histoire, et quand je lis l’histoire des jésuites je vois ce qu’ils ont pu faire pour une mauvaise cause et je pourrais dire, avec de mauvais dirigeants.
Pourquoi ne formerions-nous pas une société secrète dont le seul objectif serait la promotion de l’Empire britannique et l’asservissement de tout le monde non civilisé à la règle britannique, pour récupérer les États-Unis, pour affirmer le pouvoir de la race anglo-saxonne sous un seul Empire ? […]
Nous connaissons la taille du monde, nous en connaissons l’étendue totale. L’Afrique est toujours prête pour nous, il est de notre devoir de la prendre. Il est de notre devoir de saisir toutes les opportunités, d’acquérir plus de territoire, et nous devrions garder à l’esprit cette idée constante que plus de territoire signifie simplement plus de la race anglo-saxonne, plus de la meilleure, de la plus humaine, de la plus honorable race que connaisse le monde. Pour faire avancer un tel projet, quelle splendide aide serait une société secrète, une société pas ouvertement reconnue, mais qui travaillerait en secret à un tel objectif. »
L’ordre du jour de Rhodes est devenu manifeste à sa mort en 1902, avec la création de la Fondation Rhodes dont les administrateurs comprenaient Lord Rothschild et Lord Alfred Milner. L’impérialiste canadien George Parkin quitta même son poste de directeur de l’Upper Canada College de Toronto pour occuper le premier poste de directeur de la Fondation de 1902 à 1922. Parkin et Milner ont tous deux été les mentors du jeune Vincent Massey.
Annexe 2 : la Fabian society et le Round Table, ou l’eugénisme sous un autre nom
La Fabian society : un eugénisme venu de la gauche
Au cas où des doutes subsisteraient encore sur le fait que les fabiens de gauche ou leurs homologues de la Fondation Rhodes, prétendument de droite, ont mis en œuvre leur ordre du jour afin d’appliquer des programmes eugéniques génocidaires à une échelle que Hitler même n’aurait pas imaginée, lisez simplement leurs propres mots et jugez-en par vous-même :
« Dès que nous l’envisageons, nous en arrivons à la conclusion que la collectivité a le droit de mettre un prix sur le droit de vivre en son sein. […] Si les gens sont aptes à vivre, laissez-les vivre dans des conditions humaines décentes. S’ils sont inaptes à vivre, tuez-les d’une manière humainement décente. Faut-il s’étonner que certains d’entre nous soient poussés à prescrire la mise à mort comme solution aux cas difficiles dont on fait actuellement excuse pour tirer tous les autres cas à leur niveau, et la seule solution apte à créer un sentiment d’entière responsabilité sociale dans les populations modernes ? »
– George Bernard Shaw, Prefaces (London: Constable and Co., 1934), p. 296
« Je crois que maintenant la sélection consciente du meilleur pour la reproduction est impossible et le restera toujours, et que la proposer est afficher une incompréhension fondamentale de ce que l’individualité implique. La voie de la nature a toujours été de tuer le plus faible, et il n’y a toujours pas d’autre manière, à moins que nous puissions empêcher ceux qui deviendraient les plus faibles de naître. C’est dans la stérilisation des échecs, et non dans la sélection des succès d’élevage, que réside la possibilité d’une amélioration du stock humain. »
– H.G. Wells dans American Journal of Sociology, Vol. 10 (1904), p. 11
« Nous pouvons peut-être supposer que, si les gens deviennent moins superstitieux, le gouvernement gagnera le droit de stériliser ceux qui ne sont pas considérés comme des parents souhaitables. Ce pouvoir sera d’abord utilisé pour diminuer l’imbécillité, un objectif des plus souhaitables. Mais probablement, avec le temps, l’opposition au gouvernement constituera la preuve de l’imbécillité, de sorte que les rebelles de toutes sortes seront stérilisés. Les épileptiques, les tuberculeux, les dipsomanes et ainsi de suite seront progressivement inclus ; à la fin, il y aura une tendance à inclure tous ceux qui échouent aux examens scolaires courants. Le résultat sera d’augmenter l’intelligence moyenne ; à long terme, elle pourrait être considérablement augmentée. Mais probablement l’effet sur les intelligences vraiment exceptionnelles sera néfaste.
L’eugénisme a, bien sûr, des possibilités plus ambitieuses dans un avenir plus lointain. Il peut viser non seulement à éliminer les types indésirables, mais à augmenter les types souhaités. Les normes morales peuvent être modifiées de manière à permettre à un seul homme d’être le père d’une vaste descendance avec de nombreuses mères différentes. […] Si l’eugénisme atteignait le point où il pourrait augmenter les types souhaités, ce ne seraient pas les types souhaités par les eugénistes actuels qui seraient augmentés, mais plutôt le type souhaité par le fonctionnaire moyen. […] Les premiers ministres, les évêques et d’autres personnes que l’État juge souhaitables pourraient devenir les pères de la moitié de la prochaine génération. […] Si nous en savions assez sur l’hérédité pour déterminer, dans certaines limites, quel type de population nous aurions, la question serait bien sûr entre les mains des fonctionnaires de l’État, probablement des spécialistes de la médecine âgés. Quant à savoir si l’eugénisme serait vraiment préférable à la nature, je n’en suis pas certain. Je soupçonne qu’il élèverait une population soumise, commode pour les dirigeants, mais incapable d’initiative. »
– Bertrand Russell, ICARUS or the Future of Science (1924)
« L’esprit excentrique, sceptique, observateur, fulgurant et cavalier de Galton l’a amené à un moment donné à devenir le fondateur de la branche la plus importante, significative et, j’ajouterais, authentique de la sociologie qui existe, à savoir l’eugénisme. »
– John Maynard Keynes sur l’eugénisme de Galton, Eugenics Review, 1946
« L’unification politique dans une sorte de gouvernement mondial sera nécessaire […] même si […] toute politique eugéniste radicale sera pendant de nombreuses années politiquement et psychologiquement impossible, il sera important pour l’UNESCO de savoir que le problème eugénique est examiné avec le plus grand soin, et que l’esprit du public est informé des enjeux de sorte que beaucoup de choses qui sont aujourd’hui impensables peuvent au moins devenir pensables. »
– Sir Julian Huxley, L’UNESCO : ses buts et sa philosophie, 1946
Le Round Table : un eugénisme venu de la droite
« Je soutiens que nous sommes la plus belle race du monde et que plus nous sommes nombreux dans le monde, mieux c’est pour la race humaine. Imaginez simplement ces parties du monde qui sont pour le moment habitées par les spécimens les plus méprisables de l’espèce humaine : quel changement ce serait si on les plaçait sous l’influence anglo-saxonne, regardez encore les bras supplémentaires qu’un nouveau pays ajoute à nos dominions. Je soutiens que chaque acre ajouté à notre territoire implique dans l’avenir la naissance de plus de race anglaise qui autrement n’aurait jamais vu le jour. Si l’on ajoute à cela que l’absorption de la plus grande partie du monde sous notre domination signifie précisément la fin de toutes les guerres, en ce moment si nous n’avions pas perdu l’Amérique je crois que nous aurions été en mesure d’arrêter la guerre russo-turque en refusant simplement l’argent et le matériel. Avec ces idées en thème, quel plan pourrions-nous imaginer pour avancer vers cet objectif ? »
– Cecil Rhodes, Confession of Faith, 1888
« Je ne suis pas d’accord pour dire que le chien dans une mangeoire a un droit d’accès définitif à la mangeoire même s’il y est resté pendant très longtemps. Je n’accepte pas ce droit. Je n’accepte pas d’entendre, par exemple, qu’un grand tort ait été fait aux peaux-rouges d’Amérique ou aux Mélanésiens d’Australie. Je n’accepte pas d’entendre qu’un tort ait été causé à ces gens par le fait qu’une race plus forte, une race plus élevée, une race plus sage pour ainsi dire, ait pris leur place. »
– Winston Churchill à la Commission Peel, 1937
Matthew J.L. Ehret est journaliste, conférencier et fondateur du Canadian Patriot Review. Il écrit pour The Duran, Strategic Culture Foundation, Fort Russ. Ses recherches ont été publiées dans Zero Hedge, Executive Intelligence Review, Global Times, Asia Times, L.A. Review of Books, et Sott.net. Matthew a aussi publié le livre The Time has Come for Canada to Join the New Silk Road et trois volumes de l’Histoire secrète du Canada (disponible sur untoldhistory.canadianpatriot.org).
Traduit par Stünzi pour le Saker francophone