Un Occident traumatisé par sa dissolution


crooke-alastair.siPar Alastair Crooke – Le 23 avril 2018 – Source Strategic Culture

Une toile tissée de tromperies : le Pentagone l’a nommée une mission parfaite − tous les 105 missiles tirés ont atteint leur cible ; « Mission accomplie », a annoncé le Commandant en chef.  Des entrepôts de produits chimiques et des centres de recherche ont été détruits : pourtant, aucun produit chimique n’a été libéré dans l’atmosphère syrienne à la suite du raid.  La Grande-Bretagne insiste sur le fait qu’elle a subi une attaque mortelle d’un agent neurotoxique par la Russie, mais ses deux victimes semblent bien se remettre d’une attaque normalement fatale à coup sûr. Les trous dans le récit syrien apparaissent. Il y aura des répercussions politiques. Mais lesquelles, et où ?

Continuer la lecture

Les hommes sans vertu de l’Amérique


L’attitude volontariste qui ruine notre politique étrangère était prédite par C.S. Lewis il y a plusieurs dizaines d’années.


Par Paul Grenier – Le 23 avril 2018 – Source The American Conservative

La manière d’agir de l’Amérique dans le monde, la violence qu’elle fait souvent subir à la vérité quand elle applique sa volonté, ne peut pas s’expliquer en ne prenant en compte que ses prétendus « intérêts ». Les États-Unis agissent comme ils le font en raison de la façon particulière qu’ils ont de comprendre ce qui donne un sens à la vie et aux actes.

Au cœur de la philosophie américaine se trouve le volontarisme, la justification de l’action basée purement et simplement sur la volonté. La particularité du volontarisme est qu’il donne la place d’honneur à la volonté en tant que telle, à la volonté en tant que pouvoir, à la volonté avant tout le reste, mais surtout avant le bien. La notion de bien est nécessairement inclusive de l’ensemble, de toutes les parties. Se préoccuper exclusivement de soi-même est connu sous un autre nom.

Continuer la lecture

Chaque « clic » nous rapproche d’un pas
du « bang! »


2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 20 avril 2018 – Source The Saker

Trump a pressé sur la gâchette, mais au lieu d’un « bang ! », ce que le monde a entendu, c’est un « clic » modeste. Considérant qu’il s’agit d’un jeu très dangereux de roulette russe anglosioniste potentiellement nucléaire, le « clic » est une très bonne nouvelle, en effet. Mais pour reprendre les mots de Nikki Haley, le « pistolet » américain est toujours « armé et chargé ». Continuer la lecture

Les absurdités sur les attaques au gaz de la Syrie révèlent l’idéologie tyrannique américaine


Par Stephen Gowans – Le 11 avril 2018 – Source what’s left

Stephen Gowans

Stephen Gowans

Les idéologues du pouvoir américain, notamment ceux qui sont installés dans les rédactions du New York Times et du Wall Street Journal, croient que les États-Unis jouissent d’un droit imprescriptible d’exercer une tyrannie absolutiste sur le monde, de définir la frontière entre la civilisation et la barbarie et que Washington n’est pas lié par le droit international, mais libre de l’utiliser comme un outil contre les barbares. Dans l’idéologie du despotisme américain, la boussole de la civilisation comprend les pays qui se soumettent à la « direction américaine » une version euphémisée de la « tyrannie américaine » tandis que les pays favorables à un ordre international fondé sur l’égalité des États (la Syrie, la Corée du Nord, Cuba, l’Iran et le Venezuela comptent parmi les partisans de cet ordre démocratique alternatif) sont relégués dans la catégorie des barbares. Une fois qu’un État a été rangé à l’extérieur de la civilisation, les traditions juridiques occidentales – vérification des accusations par rapport aux preuves et présomption d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité soit démontrée de manière crédible – ne s’appliquent plus. L’État « barbare » devient coupable de tous les actes dont il est accusé, qu’il existe ou non des preuves crédibles pour corroborer l’accusation. Continuer la lecture

Le message des États-Unis au monde : prosternez-vous et vénérez-moi !



2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 13 avril 2018 – Source The Saker

Chers amis,

Je voulais juste vous faire savoir que je suis au courant de la situation. Franchement, j’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire sur ce qu’on appelle l’ « Occident » dans les articles ci-dessous :

Les options anglosionistes (rapport intermédiaire)

What price will mankind have to pay for the collapse of the Empire?

Et je n’ai pas grand chose à ajouter sur le fond. Continuer la lecture

Comment l’Orient peut sauver l’Occident


2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 30 mars 2018 – Source The Saker

Europe : Mon honneur est solidarité !

« Cela vous dit tout ce que vous devez savoir sur la différence entre la Grande-Bretagne moderne et le gouvernement de Vladimir Poutine. Ils font le Novitchok, nous faisons des sabres de lumière. L’un est une arme hideuse spécialement conçue pour assassiner. L’autre est un improbable accessoire de théâtre qui produit un bourdonnement mystérieux. Mais laquelle de ces deux armes est vraiment la plus efficace dans le monde d’aujourd’hui ? »

(Boris Johnson)

Commençons cette discussion par quelques questions de base. Continuer la lecture

Un accord avec la Corée du Nord comme moyen de reconfigurer le Moyen Orient ?


Hypothèses sur les stratégies de Trump


Par Alastair Crooke – Le 22 mars 2018 – Source Strategic Culture

La présidence de Donald Trump entre visiblement dans une nouvelle phase. Il commence à sortir la tête de l’eau et peut maintenant s’enorgueillir de quelques succès, il semble s’enhardir et être prêt à poursuivre avec son style personnel, impulsif et instinctif, style qui, selon lui, l’a conduit à la Présidence. Les choses sont sur le point de devenir « intéressantes » (au sens chinois du terme). Il se libère de ses harnais (Tillerson pour le JCPOA ; et Cohn pour les droits de douane). Et d’autres « gêneurs » conventionnels (c’est-à-dire McMaster) pourraient aussi disparaître dans les jours à venir. Le général Mattis risque de se sentir un peu seul à l’avenir.

Continuer la lecture

Lorsqu’on a affaire à un ours, l’arrogance est suicidaire



2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 15 mars 2018 – Source The Saker

En supposant que l’humanité trouve un moyen de ne pas se détruire dans un avenir proche et en supposant qu’il y aura encore des historiens au XXIIe et au XXIIIe siècle, je vous parie qu’ils regarderont l’Empire anglosioniste et verront les quatre éléments suivants comme certaines de ses caractéristiques fondamentales : mensonges, ignorance délibérée, hypocrisie et hystérie. Pour illustrer mon propos, j’utiliserai la récente histoire de « l’assassinat de Skripal au gaz innervant » car elle les englobe vraiment toutes.

Continuer la lecture

Washington a fait capoter les pourparlers sur la cybersécurité


Par Arkady Savitsky – Le 7 mars 2018 – Source Strategic Culture

La cybersécurité (CS) est le dernier domaine guerrier. On a beaucoup parlé de la nécessité d’élaborer certaines règles pour empêcher une « course aux armements sans fin » et des « opérations de combat » dans ce domaine. L’année dernière, la Russie et les États-Unis ont convenu de discuter de ces questions et de former un groupe de travail. La nécessité d’une approche commune du problème a été convenue lors d’un échange téléphonique entre les deux présidents. Les experts américains ont discuté ce sujet en profondeur.

Continuer la lecture

Encore une fois, les services de renseignement étasuniens n’ont rien vu venir.


Par Gilbert Doctorow – Le 2 mars 2018 – Source Une parole franche

Le discours de deux heures du président Poutine à l’Assemblée fédérale hier [jeudi 1er mars], lors d’une session commune des deux chambres de la législature bicamérale russe, avec la présence d’un grand nombre d’élites culturelles, commerciales et autres, a constitué sa plate-forme pour la prochaine élection présidentielle du 18 mars. Poutine a préféré cette intervention aux débats télévisés qui ont lieu sur toutes les chaînes de télévision fédérales où les sept autres candidats sont présents ces jours-ci.

Mais, comme c’est le cas pour les interventions importantes de Poutine, le discours d’hier s’adressait à un public beaucoup plus large que l’électorat russe. Parmi les quelque 700 journalistes invités à y assister, beaucoup étaient des correspondants étrangers. En effet, on pourrait raisonnablement soutenir que le discours était aussi et surtout adressé à l’étranger, précisément aux États-Unis.

Continuer la lecture