Par le Saker US – Le 2 janvier 2016 – Source thesaker.is
Depuis que les premières rumeurs sur une intervention russe imminente en Syrie ont commencé à circuler, Internet et les médias ont été inondés par toutes sortes de bruits idiots, de mythes et de mensonges purs et simples sur ce qui pourrait arriver ou arriverait vraiment. Ces rumeurs, mythes et mensonges éhontés sont toujours répandus aujourd’hui, et pas seulement par des groupes d’intérêts pro-US, mais même par de prétendus analystes pro-russes. Tout ce non-sens obscurcit totalement la réalité de l’intervention russe en Syrie (mais peut-être était-ce là le but ?) et tente de la dépeindre comme un échec. Après trois mois de frappes aériennes et par missiles en Syrie, c’est un bon moment pour se demander si les Russes ont atteint quelques résultats concrets ou si, comme certains le suggèrent, cela n’a été, au fond, qu’une grande opération de relations publiques.Continuer la lecture →
Note du Saker Francophone
Ce texte a été traduit par un nouveau venu dans l'univers francophone de la ré-information, le site https://beerblogsite.wordpress.com qui nous a proposé spontanément sa collaboration sur les aspects géopolitiques. L'article, de taille, est découpé en 4 parties. La 1ère partie retrace l'histoire de l'OTAN.
En 1990, après la chute du Mur de Berlin, le président américain George H. W. Bush, par l’intermédiaire de son secrétaire d’État James Baker, promit au Premier secrétaire Mikhaïl Gorbatchev qu’en échange de la coopération soviétique dans la réunification allemande, l’Otan, alliance de la Guerre froide, ne s’étendrait pas d’un pouce vers l’Est, en direction de la Russie. Baker dit à Gorbatchev : «Écoutez, si vous retirez vos 300 000 troupes d’Allemagne de l’Est et permettez la réunification de l’Allemagne dans le cadre de l’Otan, l’Otan ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est.»
Interview publiée le 30 Décembre sur la chaine Youtube Thinkerview
Après un 1er épisode commenté dans ce post sur l’économie, l’équipe de Thinkerview revient avec un opus sur la situation intérieure.
Trois élus :
Hervé Brusini – France 2
Pierre Conasa – Ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense
Eric Filiol – Ex-DGSE
Comme dans le premier opus, si je me permets ces quelques remarques, c’est que la source est de grande qualité. L’ensemble est très au dessus des 20h de France 2 ou de TF1, et c’est un euphémisme. Je vous invite à suivre leur travail et même à revenir sur leurs précédentes vidéos.
Voici seulement quelques remarques au vol en écoutant les réponses mais aussi ce qui n’est pas dit ou pas repris.
7’35 – «Assad est un effroyable dictateur» : Étrange déclaration car Assad a été réélu avec 80% des voix. Comment alors peut-il être soutenu par son peuple, y compris les sunnites qui se sont réfugiés à 70% dans la zone contrôlée par l’armée légaliste ? Effroyable, mais alors la France, les États-Unis pour leur rôle en Libye ? Pierre Conesa décrit très bien la situation et se permet de taper sur l’Arabie saoudite, mais comment peut-il balayer Assad d’un revers de main ainsi que toute la complexité de la situation syrienne ? C’est du coup étonnamment pauvre pour un expert. Et personne ne relève… On ne peut que lui conseiller de suivre ce qui se passe en Syrie sur notre modeste blog 🙂
8’07 Brusini : Il est courageux d’être venu, il faut le noter. Il tente d’expliquer l’inexplicable et, s’il donne une vérité de son point de vue, se noie quand même dans son verre d’eau. C’est long et terrible pour la profession, mais vraiment courageux ou inconscient. Il croit peut être à ce qu’il dit. Peut être ignore-t-il tout simplement ce qui se passe sous la table ou ne veut-il pas y croire ?
12′ Filiol : Il balance la réalité sous le nez de Brusini : censure, manipulation, etc. provenant de l’Otan, qui de fait, contrôle notre armée, une bombe, quoi ! Sans que les autres ne bronchent… Enfin, l’interviewer essaie bien, mais Conesa évacue tranquillement la question. Visiblement, lui aussi a suivi la formation à l’Otan.
26′ Brusini : Dans les rédactions, tout le monde en est conscient… C’est Filiol qui vient à la rescousse pour expliquer le rôle des agences de com, la noyade des infos pertinentes (mais qui le fait alors ?). Pourquoi Brusini est-il incapable de cette lucidité ?
33’13 Brusini : Nous sommes préposés au discours de vérité. Cela n’a qu’une valeur relative, c’est comme on veut. Mais démissionne, mon gars, si tu ne te sens pas impliqué ! Dire un bout de vérité dans un océan de mensonges permet de cautionner ce théâtre pour cacher les vrais décideurs. Comment peut-il ne pas en avoir conscience ?
52′ Fiĺiol : Recul de la culture générale pour juger de la capacité à comprendre. Le niveau baisse à chaque génération. C’est un constat très pertinent que tous les parents peuvent faire en regardant le niveau demandé à leurs enfants, constat assumé par les élites visiblement. Dans une société où les classes moyennes sont condamnées à disparaître, c’est tout simplement que le plan se déroule tranquillement comme prévu.
1h07 Petite vidéo choc : Extrait qui déménage de Rampage 2 très centré
sur le contexte US et très discutable sur certains aspects certes.
Réactions : Conesa indique que oui nos démocraties tuent des millions de gens et acceptent l’inacceptable, mais il ne lui vient pas à l’idée que, précisément, c’est que nous ne sommes pas en démocratie. Il arrive même sans rire à dire que le Patriot Act ne viole pas le droit des Américains…
Filiol parle du terrorisme qui viendrait du Tea Party sans se demander s’il n’y a pas un lien avec le Patriot Act et les agissements de l’État américain…
Et Brusini, sans se démonter, explique que le problème de ce film est qu’il manque d’esprit critique alors que les gens qui pourraient apporter cette critique sont ostracisés par les médias, dont ceux de service public. Rien sur les accusations, rien sur cette fausse démocratie. Peut-être est-ce tout ce qu’il est possible de dire.
On sent qu’on est dans la zone grise entre nous qui n’avons qu’une petite audience et pouvons publier à volonté, mais sans moyen de vérification autre que de recouper les sources, et les médias grand public qui manipulent sans vergogne mais que plus personne n’écoute vraiment.
Pour finir et vous faire profiter de mon livre de chevet actuel, voici un extrait de l’introduction de la très belle édition Evergreen de L’Art de la Guerre de Sun Tzu. C’est Mo Tzu qui parle, un des rares à se dresser contre le climat amoral, déjà, pendant la période des Royaumes Combattants :
Quand un homme tue un innocent, […] il commet un crime […] Mais lorsque qu’il s’agit d’un meurtre commis en attaquant un pays, on n’y voit aucun mal ; on applaudit, on parle de justice. Peut-on ainsi savoir distinguer le bien du mal ? […]
Si un homme appelle noir ce qui est noir à petite échelle, mais blanc ce qui est noir à grande échelle, il n’est pas capable de distinguer le blanc du noir.
Il semble que depuis 400 av JC, le monde ait peu progressé, du moins les élites. On peut même se demander si M. Conesa a lu Sun Tzu, ce qui serait dommage s’il ne l’avait pas fait en tant qu’ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense. Ou alors, si j’étais perfide, je pourrais dire qu’il ne le connaît que trop bien.
Les commentaires sont l’œuvre d’Hervé pour le Saker Francophone
L’objectif final d’EI est de remplacer la famille Saoud
Note du Saker Francophone
Cet article est la suite de : Histoire du wahhabisme. D’où vient EI ? Sa lecture est nécessaire pour bien comprendre celui ci. Les deux apportent une vision bien plus précise des motivations, des conflits intérieurs et de la crise idéologique auxquels est soumis l'Arabie Saoudite et de sa relation incestueuse avec EI.
EI, le groupe État islamique, est une véritable bombe à retardement insérée au cœur du Moyen-Orient. Mais son pouvoir destructeur n’est pas bien appréhendé. Celui ci ne provient pas de son hymne à la décapitation, ni de ses tueries, de la capture de villes ou de villages, de la cruauté de sa justice, si terrible soit elle. Il est encore plus puissant que sa force exponentielle d’attraction sur les jeunes musulmans, son immense arsenal d’armes et ses millions de dollars. Son véritable potentiel destructeur repose ailleurs – dans l’implosion de l’Arabie saoudite en tant que pierre fondatrice du Moyen-Orient. Nous devrions comprendre que l’Occident ne peut rien faire contre cela si ce n’est s’asseoir et observer. Continuer la lecture →
L’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine ignore la situation géopolitique de l’Ukraine et ses interactions avec la Russie. L’accord contre Moscou est plus qu’un pur traité de commerce. L’accord est de la dynamite politique mondiale.
La chancelière fédérale Angela Merkel avec le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk dans la chancellerie fédérale à Berlin, en octobre 2015. (Photo : EPA/GUIDO BERGMANN / GERMAN GOVERNMENT)
Dans quelques jours, le 1er janvier 2016, l’accord d’association contesté entre l’UE et l’Ukraine entrera en vigueur.L’Ukraine secouée par les crises en profitera très peu.
Lorsque l’Islande a emprisonné ses banquiers, quelque chose a changé. L’impensable était arrivé: les vrais criminels avaient été tenus pour responsables. Maintenant, la Suisse est également une menace pour mettre fin à l’impunité des banksters de la monnaie. Mais cela arrivera-t-il?
Préambule
Il y a des jours heureux ou l'on découvre des pépites au détour de nos pérégrinations sur le web francophone et le texte que l'on vous propose est de celles là. Le texte est découpé en huit parties et mérite vraiment qu'on s'y attarde. L'auteur, Christian Greiling, a publié ce texte en août 2014.
Je vous conseille de commencer cette lecture avec la présentation par l'auteur, qui a lui-même pris le temps de faire un amuse-bouche résumant ce qu'il est indispensable d'avoir à l'esprit pour bien comprendre les mouvements tactiques, stratégiques des grandes puissances et des chefs de guerres. Il est vraiment plaisant de découvrir qu'il existe tant de talent et de travail et notre mission est de vous les faire connaître pour améliorer notre connaissance et notre conscience commune. Alors ne boudons pas notre plaisir d'apprendre. Bonne lecture.
Le Saker Francophone
Par Christian Greiling – août 2014 – Source CONFLITS
Il ne s’agit pas ici de prendre partie dans ce conflit qui déchaîne les passions et la désinformation de part et d’autre – avec tout de même une mention spéciale pour les médias occidentaux – ni d’en narrer les rebondissements. Constatons simplement que la crise ukrainienne est la suite logique de ce que nous avons tenté d’expliquer dans cet article et fait partie intégrante du Grand jeu, tant dans ses causes que dans son déroulement et ses conséquences. Elle a commencé avec la question de l’intégration eurasienne et aura – a déjà, devrait-on dire – d’énormes répercussions indirectes sur l’échiquier eurasiatique, le Grand jeu énergétique et, au-delà, le modèle du monde à venir dans un sens d’ailleurs favorable à la Russie contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Par Luciana Bohne – Le 16 décembre 2015 – Source CounterPunch
En octobre 1930, Thomas Mann a lancé un «Appel à la raison» dans leBerliner Tageblatt :
«Cet état d’esprit fantastique, d’une humanité qui n’a plus d’idées, est compensé par une mise en scène politique grotesque, qui utilise les techniques de l’Armée du Salut : alléluias, tintements de cloche et répétition de slogans monotones à la manière des derviches, jusqu’à ce que tout le monde ait l’écume à la bouche. Le fanatisme se transforme en une source de salut, l’enthousiasme en extase épileptique… et le visage de la raison disparaît sous un voile.»
Il est bien triste, de notre temps, de voir l’avancée de la barbarie dans les mœurs sociales, ainsi que l’abêtissement moral des individus, lesquels ne s’épargnent aucune bassesse : dans ce nouvel univers éthique, la concurrence n’est plus attisée par l’excellence et l’émulation, mais bien par l’abaissement et le dénigrement systématique des autres, et on n’a plus de scrupules à atteindre sa cible par la calomnie et l’ingratitude.
Par Dmitry Orlov – le 8 décembre 2015 – Source Club Orlov
Note de Dmitri Orlov
Ceci est une rediffusion, qui semble opportune étant donné les récents efforts américains pour empoisonner les relations entre la Turquie et la Russie. Le jet russe abattu était clairement un exercice pour bien empoisonner, soit directement ordonné ou, à tout le moins, approuvé par le Pentagone. Dans un futur billet du blog, je vais vous expliquer pourquoi cette même vieille stratégie ne va pas produire les mêmes vieux résultats auxquels les Américains s'attendent.
Certaines personnes aiment avoir la Big Picture face à eux, la plus grande possible, sur ce qui se passe dans le monde en général, et je suis heureux d’y contribuer. Le plus grand développement de 2014, de très loin, c’est que les anglo-impérialistes ont finalement été chassés d’Eurasie. Comment pouvons-nous dire ça ? Eh bien, voici la Big Picture, la plus grande que je pouvais trouver. Je l’ai trouvée grâce à Nikolai Starikov dans l’un de ses récents articles.