Gavés de propagande, les Russes ? Encore un mensonge de l’Ouest !


Par Nina Kouprianova – Le 11 octobre 2015 – Source : Fort Russ

 

Le cliché de la propagande d’État russe dans les médias occidentaux grand public a la vie dure ; il se porte même très bien ces derniers temps. Cette insistance manifeste sa propre perte de contrôle, au moment où les anciens modèles de télé d’informations câblées perdent du terrain, que le paysage médiatique se diversifie, et que des plateformes Web variées permettent à des internautes plus jeunes et expérimentés de trouver de nouvelles sources d’information. Cette sorte d’accusation répétitive a aussi pour but de délégitimer les émissions internationales en langue russe et d’expliquer le soutien massif dont jouit M. Poutine dans son pays.

Cette notion s’appuie sur plusieurs suppositions qui sont liées entre elles :

  • les pays occidentaux n’ont pas de médias d’État ;
  • les médias privés sont impartiaux ;
  • les médias d’État ne peuvent pas présenter des points de vue opposés et sont de ce fait inférieurs aux médias privés ;
  • les spectateurs, auditeurs et lecteurs, le grand public et même le public éduqué, ne sont pas capables d’analyser l’information qu’ils reçoivent.

Examinons les inconsistances de ces suppositions diffusées par ceux qui se considèrent eux-même comme le modèle du journalisme consciencieux, capable d’établir et de critiquer les procédures d’analyse et d’investigation pour tout le monde. Aussi allons-nous procéder à l’examen du paysage médiatique russe, en nous intéressant aux sujets politiques, économiques et sociaux (donc, tout ce qui ne relève pas du divertissement). Mettons-nous d’accord pour définir la propagande : ce n’est pas seulement une information que l’on diffuse, qui appuie un point de vue partisan – personne n’est immunisé contre cela – mais c’est plutôt une information que l’on transmet et qui induit délibérément en erreur, une information qui peut omettre un élément important, alors que les preuves du contraire sont justement facilement accessibles.

Traduction du tweet : ISIS, Poutine et l'Iran sont libres de devenir cinglés alors que toutes les nations occidentales diminuent leurs moyens de défense. 

Primo, l’Occident possède et gère des médias d’État – financés par les impôts – certains d’entre eux visant spécifiquement certaines audiences à l’étranger et faisant depuis des lustres une concurrence déloyale à Russia Today – l’épouvantail habituel des accusations que l’on a rappelées au début. La BBC pour la Grande-Bretagne, la CBC pour le Canada, la Deutsche Welle pour l’Allemagne, ainsi que PBS et bien sûr Voice of America pour les États-Unis, sont parmi les exemples les plus frappants. Donc, l’argument au sujet de la propagande sur les médias d’État qui permet d’opposer toujours l’Ouest libre à la Russie autoritaire se contredit dès le départ. Après tout, si l’hypothèse au sujet du manque de pluralisme s’applique seulement aux médias d’État, alors cela s’applique aussi aux réseaux européens et américains.

Deuxio, l’idée que de grandes sociétés privées versent des milliards aux médias sans être citées dans les émissions, ni intéressées par la ligne éditoriale, idéologique, ou les plannings publicitaires [par générosité désintéressée donc, NdT], va à l’encontre de toute la logique de ces entreprises fondées sur le profit financier. En fait, depuis quelques dizaines d’années, le nombre de sociétés possédant et gérant des chaînes et réseaux majeurs et des maisons de presse aux États-Unis, a passé de 50 à 6. Ce qui veut dire que les mêmes entreprises mettent en avant les mêmes intérêts, ou même les points de vue personnels de leurs propriétaires, grâce à une large diversité de chaînes, réseaux et organes de presse, cette diversité faisant écran de fumée.

Tertio, le contenu et les analyses des médias privés occidentaux sur la géopolitique ou les relations internationales non seulement se ressemblent tous comme deux gouttes d’eau, mais, de plus, suivent fidèlement les éléments de langage de Washington et Bruxelles. Regardez la montée de la diabolisation de la Russie, d’une manière générale, et de Poutine, spécialement ces dernières années. Alors que le thème «la Russie est finie» a fait son chemin depuis le premier mandat de M. Poutine, le retour du pays sur la scène internationale, après l’effondrement des années 1990, notamment avec la négociation sur les armes chimiques en Syrie en 2013, a fait croître ces critiques sans fondement et, parfois même, des informations carrément risibles ont explosé de manière exponentielle.

Puis vint l‘inutile campagne de dénigrement des jeux Olympiques de Sotchi, la couverture du Maïdan comme une-protestation-pacifique, l’occupation de la Crimée en dépit du référendum, les invasions quasi-quotidiennes de l’Ukraine par la Russie, la mise en accusation de M. Poutine pour la destruction du MH17 à peine quelques minutes après le crash, la critique de l’opération anti-terroriste de la Russie en Syrie, alors qu’elle se fait sur demande du gouvernement syrien.

https://twitter.com/MarkAdomanis/status/649545414648049665/photo/1?ref_src=twsrctfw

Traduction des tweets : 
Julia Loff - La Russie vise des cibles non ISIS, renforçant ainsi ISIS.
Marc Adomanis - Pour info, le groupe "non-ISIS" est al-Quaïda

Bien sûr, plusieurs de ces représentations des faits ont été démenties plus tard, mais la première impression a été donnée pour causer le plus grand tort possible.

L’effet chambre d’écho ne signifie pas nécessairement que les journalistes occidentaux coopèrent avec leur gouvernement, même s’ils le font parfois, comme dans le cas de l’interview de Julian Assange à 60 Minutes en 2011.

https://twitter.com/billmon1/status/649379655452069888?ref_src=twsrc%5etfw

Traduction du tweet : 60 minutes m’assure qu’ils ont soulevé de nombreuses questions et préoccupations que nous avons suggérées pendant l’interview

Ce que cela signifie c’est que dans certains cas les intérêts des grandes sociétés et ceux de l’État coïncident – ainsi, quand le fils du vice-Président américain, Joe Biden, intègre le conseil d’administration d’une société ukrainienne de gaz  – ou simplement que les journalistes travaillent au sein du même milieu idéologique. Bien sûr, ce n’est pas une excuse pour passer sous silence les faits qui pourraient déranger la ligne éditoriale, ne pas apprendre la langue du pays, alors que l’on clame sa propre expertise supposée, ou, pour cette raison, ne jamais se rendre sur place.

Maintenant, regardons le paysage médiatique russe, et tout d’abord la soi-disant opposition. La station de radio Echo of Moscow (Ekho Moskvy), TV Rain (Dojd), Novaia Gazeta, Gazeta.Ru, le journal Grani, parmi d’autres, sont les exemples les plus frappants de médias d’idéologie libérale, copiant servilement l’opinion occidentale dominante, et parfois même allant bien au-delà.

Certaines célébrités et personnalités des médias, comme Xenia Sobchak, actuellement sur TV Rain, promeuvent cet ordre du jour au travers des réseaux sociaux à des centaines de milliers d’abonnés. Ces médias répètent sans cesse des informations et des arguments qui sont presque identiques à ceux qui diabolisent la Russie à l‘Ouest – depuis l’invasion de l’Ukraine jusqu’au non-bombardement de État islamique en Syrie. Certains sont affiliés à des médias occidentaux subventionnés, comme Voice of America pour Grani et TV Rain.

Ces plateformes représentent les opinions de moins de 10% de la population russe, essentiellement des jeunes urbains aisés. Ce sont eux qui sont surreprésentés et idéalisés dans les médias occidentaux.

En même temps, il y a d’autres types de médias d’opposition ou, du moins, ceux qui contestent certaines décisions-clés du Kremlin, et dont les opinions ne sont jamais écoutées à l’Ouest. Parmi eux, le journal traditionaliste et conservateur Zavtra  et sa chaîne TV Den’, connus pour leur attitude critique envers les traits idéologiquement libéraux de la Russie post-soviétique. Au début des années 1990, Eltsine, le chouchou démocrate des Occidentaux, est allé jusqu’à interdire cette publication.

Aujourd’hui, il soutient ce qu’il décrit comme une trajectoire patriotique. Pour autant, cela ne coïncide pas nécessairement avec les actions du Kremlin. Certains de ses contributeurs militent pour une intervention militaire en Ukraine pour renverser le gouvernement post-Maïdan – après que celui-ci a attaqué le Donbass – contrairement aux efforts de Moscou, pour faire respecter les traités Minsk-1 et Minsk-2. Donc, les médias occidentaux surreprésentent une seule sorte d’opposition – celle qui répète comme un perroquet la bonne parole [celle de l’Occident] – et ignorent complètement l’autre.

Et tout cela suit la tendance qui consiste à réduire la soi-disant société civile russe aux libéraux idéologiquement pro-Ouest et à se focaliser sur les Orthodoxes conservateurs, les monarchistes et les Cosaques, parce qu’ils sortent des clous médiatiques.

La plupart des médias russes sont possédés par l’État ou affiliés. Et comme tels, ils adhèrent à la trajectoire générale du Kremlin. Mais nous avons déjà vu que les médias privés fonctionnent de la même manière. Et n’oublions pas non plus que cette politique est soutenue par l’immense majorité des Russes, tournant autour des 80% depuis 2014. Plus important encore, n’allez pas croire que les points de vue opposés restent inaudibles, ni que les invités des émissions politiques n’aient pas de liberté de parole.

C’est tout le contraire.

Des émissions politique aux heures de grande écoute donnent la parole à des avis divers, souvent en direct, ce qui veut dire qu’il n’y a aucune ligne à suivre. Comparez cette pratique à la censure partielle de la récente interview de M. Poutine donnée aux médias américains. Les intervenants à la télévision d’État russe peuvent être des journalistes, des faiseurs d’opinion et même des responsables politiques venus des États-Unis, d’Allemagne, de Tchéquie, de Finlande, de Pologne, de Grèce, de Turquie, des États baltes, d’Ukraine et de Syrie, sans oublier l’opposition libérale tant chouchoutée à l’Ouest.

Certains représentent leurs intérêts nationaux, d’autres des points de vue totalement opposés à ceux du Kremlin. Voulez-vous assister à un débat entre Syriens sur la situation politique du pays? Ou voir des représentants du Donbass discuter avec des analystes politiques kiéviens ? Channel 1 ou Rossiia seront ravies d’exaucer vos souhaits.

Voici maintenant une petite sélection d’intervenants étrangers venus débattre à la télévision d’État russe ces dernières années, plusieurs d’entre eux étant très critiques à l’égard du Kremlin.

L’analyste politique Nizar Bush (Syrie) débat avec Raed Jaber (Syrie), journaliste à Al Hayat [quotidien arabe basé à Londres, proche des thèses occidentales, NdT], au cours de Time Will Tell (Vremiia Pokajet), sur Channel 1 :

Nizar Bush

Raed Jaber

Robert Pszczel, directeur opérationnel du bureau d’information de l’Otan à Moscou, apparaît souvent à Sunday Evening (Voskresnyi Vecher) with Vladimir Soloviev, sur Rossiia Channel, ainsi que Simon Shuster (États-Unis), du Time.

Robert Pszczel

Simon Shuster

Ulrich Heyden (Allemagne), de Der Freitag, est venu à Politics (Politka) , sur Channel 1.

 

 

 

Alexei Venediktov

Alexei Venediktov, un journaliste idéologiquement libéral avec beaucoup de sympathie pour l’Ouest, qui travaille à Echo of Moscow, a été invité à Norkin’s List (Spisok Norkina) , sur NTV Channel.

 

Fouad Abbasov

Fouad Abbasov, de l’agence de presse Ihlas (Turquie) s’exprime à Time Will Tell (Vremiia Pokajet), sur Channel 1.

 

 

Michael Bohm

Michael Bohm (États-Unis), Moscow Times, Al Jazeera, Echo of Moscow et autres, sont invités au Right To Be Heard (Pravo Golosa), sur TVC Channel (Photo : Korotchenko) [Ce sont des organes de presse pro-occidentaux ou pro-américains, NdT]

 

Les tweets qui suivent viennent tous de Igor Korotchenko, expert militaire, et de ses interventions à la télévision, seulement pour ces derniers mois.

Michael Bohm a été reçu sur le plateau de Time Will Tell (Vremiia Pokajet), sur Channel 1, «crachant sur Assad».

http://twitter.com/i_korotchenko/status/649260872653762560/photo/1

Traduction du tweet : Michael Bohm sur canal 1, dans le programme "Le temps nous dira" aboyant sur Bachar al-Assad

Korotchenko ajoute :

Boris Nadejdin, politicien idéologiquement libéral et commentateur pro-occidental, argumentant à Sunday Evening (Voskresnyi Vecher) with Vladimir Soloviev, sur Rossiia Channel.

https://twitter.com/i_korotchenko/status/649250385576726528/photo/1

Traduction du tweet : Rencontre avec Boris Nadejdine en marge du programme "Une soirée avec Vladimir Soloviev"

Nikolai Zlobin (à gauche), un analyste politique russo-américain au Center on Global Interests à Washington, s’exprimant à Sunday Evening (Voskresnyi Vecher) with Vladimir Soloviev, sur Rossiia Channel :

https://twitter.com/i_korotchenko/status/648599214382022656/photo/1

Traduction du tweet : Pas dupe l'Amérique! Le communiste Leonid Kalashnikov et l'analyste politique américain Nikolai Zlobin sur le plateau de V. Solovyov

Michael Bohm et le journaliste tchèque Jiri Just sont sur le plateau de Time Will Tell (Vremiia Pokajet), sur Channel 1.

https://twitter.com/i_korotchenko/status/647207201883467776/photo/1

Traduction du tweet : Nous sommes inséparables – Michael Bom et Jiri Joost

Michael Bohm et l’analyste politique ukrainien Vyacheslav Kovtun, partisan de l’actuel pouvoir à Kiev, sur la chaîne Ostankino.

https://twitter.com/i_korotchenko/status/645617745636274176/photo/1

Traduction du tweet : Vous regardez la transmission avec Michael Bohm, Kovtun et Vyacheslav?

Vyacheslav Kovtun à l’émission Vesti.doc TV, sur Rossiia Channel.

https://twitter.com/i_korotchenko/status/643849103743545345/photo/1

Traduction du tweet : Le programme "Vesti.doc" analyste politique ukrainien Vyacheslav et Kovtun.

Olesya Yakhno, une analyste politique ukrainienne, elle aussi partisane du régime actuel à Kiev, se trouve à Time Will Tell (Vremiia Pokajet), sur Channel 1 :

https://twitter.com/i_korotchenko/status/640142714756050944/photo/1

Traduction du tweet : une nouvelle image de la politologue ukrainienne Olesya Yahno – tout en jaune.

Il est important de noter que nombre d’entre eux, ainsi que d’autres intervenants, sont des invités réguliers (chaque semaine, voire chaque jour) de la télévision d’État russe, au-delà de cette rapide sélection. Maintenant, voyez-vous souvent leurs homologues russes – hauts fonctionnaires, faiseurs d’opinion, journalistes – sur les chaînes occidentales de télévision, particulièrement ceux qui représentent l’opinion largement majoritaire en Russie ?

Evguenii Poddubnyi sur Rossiia Channel, en Syrie, septembre 2015. Source : Instagram @epoddubny

Quand on en arrive à l’information directe, les journalistes russes se rendent sur place. Des correspondants de guerre bien connus, comme Dmitrii Stechine et Sacha Kots du quotidien Komsomolskaia Pravda ou Evguennii Poddubnyi de Rossiia Channel ont été sur toutes les zones de conflit au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie Centrale et en Ukraine. C’était tout simplement la norme professionnelle partout. Mais récemment, les choses ont changé. Prenez le conflit en Ukraine, par exemple. Depuis des mois, la plupart des agences de presse occidentales récupèrent leur information des déclarations du gouvernement de Kiev – alors qu’il est engagé dans une opération militaire contre ses propres citoyens dans le Donbass – au lieu d’aller sur place. Et quand ils le font, la plupart choisissent de rester dans le confort de leur hôtel, louant les services de pigistes locaux pour faire le sale boulot, comme le raconte Sacha Kots :

«A Donetsk, tout un hôtel est rempli de journalistes occidentaux, et je n’en ai jamais vu un seul dehors, c’est-à-dire au front, dans les positions de la milice. Leur méthode de travail : trouver des pigistes locaux qui sortent pour faire les photos et ramener quelques vidéos. [Ces journalistes] racontent ensuite les émotions et le vécu de quelqu’un d’autre.»

 

Sasha Kots et Dmitrii Steshin, pour le journal Komsomolskaia Pravda, février 2015, Debaltsevo

Bien sûr, les relations internationales et la géopolitique ne sont pas les seuls sujets, contrairement à ce que certains voudraient vous faire croire.

De fait, plusieurs parmi les émissions politiques les plus regardées, comme la quotidienne déjà mentionnée Time Will Tell (Vremiia Pokajet), coupent souvent leur temps d’antenne en deux parties, avec un temps de nouvelles entre les deux. Depuis la hausse des prix alimentaires, certains échecs dans l’éducation scolaire et la qualité des soins médicaux jusqu’à la mise en examen d’un autre gouverneur corrompu, des dizaines d’experts et des spectateurs échangent des commentaires acharnés, soutenus par toutes sortes de statistiques.

Time Will Tell (Vremiia Pokajet), sur Channel 1, critique les autorités régionales pour leurs dépenses excessives en billets d’avion.

Et ceux qui écrivent de l’étranger? Tous ces programmes sont accessibles d’un clic sur les sites Web des chaînes du pays, 1TV.ru, NTV.ru et RUSSIA.tv, parmi d’autres, ou sur Youtube, tranquillement chez soi, de n’importe quel endroit du monde. Tirez-en vos propres conclusions. Notamment: pourquoi tant de commentateurs sur la Russie dans les médias occidentaux passent-ils sous silence des informations cruciales sur le paysage médiatique russe?

Et que dire des téléspectateurs, auditeurs et lecteurs russes, dont de nombreux Occidentaux raillent l’incapacité à avoir un esprit critique ?

Primo, ce pays figure en bonne place dans les classements internationaux pour le niveau de son enseignement.

Deuxio, ses citoyens sont portés à se méfier des médias, à cause de leur longue expérience derrière le Rideau de fer. Bien que nous devons noter que cela se passait en URSS, ce n’était pas seulement que l’information disséminée n’était pas exacte, mais qu’elle était souvent interprétée selon une lecture idéologique, très particulière et inapplicable.

Tertio, les Russes les plus jeunes sont des utilisateurs expérimentés du Web, et nombreux sont ceux qui parlent des langues étrangères. Bien sûr, il y a un grand nombre de plateformes très connues en Russie qui traduisent les contenus étrangers pour ceux qui ne connaissent pas ces langues. Ces plateformes, comme InoSMI (médias étrangers) et InoTV (télévisions étrangères), traitent de nombreux articles et vidéos fort peu favorables à la Russie, dans la ligne du climat délétère antirusse qui sévit dans les médias officiels de l’Ouest. Maintenant, combien de médias russes sont traduits sur les médias occidentaux, pour proposer d’autres points de vue ?

Les médias russes ne sont pas parfaits. Mais d’une manière générale, ils représentent une réelle diversité de contenus sociaux, économiques et politiques, et la plupart d’entre eux sont disponibles sur les médias d’État.

C’est ainsi que les citoyens russes sont mieux informés sur l’opinion publique occidentale, que les Occidentaux ne le sont sur l’opinion publique russe. Certains découvriront cela avec étonnement, mais seulement s’ils sont passés à côté de cette vérité depuis 20 ans : le Kremlin a choisi non seulement de persuader l’opinion avec une censure ferme, mais aussi de laisser s’établir un débat sain.

Nina Kouprianova

Traduit par Ludovic, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

En savoir plus Entretien de Daniel Mermet avec Serge Halimi, auteur des Nouveaux chiens de garde en 2012

 

 

 

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1 réflexion sur « Gavés de propagande, les Russes ? Encore un mensonge de l’Ouest ! »

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