RUSSIE-USA:
Le masque tombe, le voile se lève


Par Le Saker Francophone – le 17 avril 2015

GUERRE – le masque tombe

Discours de Georges Friedman géopoliticien américain pour Stratfor devant le Chicago Council, le 4 février 2015 – Vidéo vocalisée en français

1 – L’Europe n’existe pas
2 – Seule une union Allemagne-Russie pourrait nous menacer, ça n’arrivera jamais
3 – L’armée ukrainienne est une armée US, nous donnons nos médailles à leurs soldats méritants
4 – Nous livrons des armes dans tous les pays de l’est européen, même en Ukraine
5 – Notre but est d’installer un cordon sanitaire autour de la Russie
6 – Nous intervenons militairement dans le monde entier, nous dominons les océans et toute la terre
7 – Nous faisons battre nos ennemis entre eux, c’est cynique mais ça marche
8 – Les attaques préventives déstabilisent les ennemis, nous faisons ça dans toutes les guerres
9 – Nous installons des régimes favorables à nos intérêts
10 – Nous sommes un empire, nous ne pouvons pas nous relâcher
11 – L’Otan doit occuper tout l’espace terrestre entre la mer Baltique et la mer Noire
12 – Nous ne savons pas ce que va faire l’Allemagne, elle est dans une situation très difficile
13 – Nous ne voulons pas d’une coopération entre le capital financier et technologique allemand et les ressources de matières premières russes, les USA essaient d’empêcher ça depuis un siècle. Le destin de l’Europe dépendra de la décision des Allemands, où vont-ils diriger leurs exportations?


PAIX – le voile de l’espoir se lève

Conférence de presse de Poutine à Moscou, le 6 avril 2015 – Vidéo vocalisée en français

1 – La Russie n’attaque pas l’Occident, elle n’agresse personne, elle défend ses intérêts
2 – En 1990, la Russie a arrêté les vols de ses bombardiers stratégiques, mais les avions US continuaient à voler avec des armes nucléaires à bord. Pourquoi? Contre qui? Nous avons recommencé depuis trois ans, alors qui provoque?
3 – Nous avons deux base militaires hors de Russie
, à la frontière afghane, c’est même l’intérêt des USA. Eux ont plus de mille bases partout dans le monde, et nous sommes des agresseurs? Où est le bon sens? Que font les armes nucléaires américaines en Europe?
4 – Le budget militaire du Pentagone est dix fois plus élevé que le nôtre et nous menons une politique agressive? Il faut garder son bon sens. Avons-nous des bases aux frontières des USA?
5 – Pourquoi veut-on nous interdire de nous défendre? Qui a résilié le traité sur les missiles? Qui installe ses missiles aux frontières de l’autre? Et nous sommes agressifs?
6 – Nous voulons des relations d’égalité avec l’Occident, en accord avec nos intérêts nationaux
7 – Nous avons attendu 20 ans avant d’être acceptés à l’OMC, avec beaucoup de concessions, les règles solides sont violées, celles de l’OMC, de l’ONU, du droit international avec les sanctions contre nous
8 – Nous voulons collaborer sur les problèmes de l’humanité, sécurité, désarmement, terrorisme, santé, drogue, crime organisé
9 – Après la chute du mur de Berlin, on nous avait promis un gel de l’Otan, et aujourd’hui elle est partout à nos frontières, c’est un nouveau mur. Les Occidentaux ont décidé qu’ils étaient vainqueurs.
10 – Il faut arrêter de construire de nouveaux murs et faire un monde commun humain, prospère et en sécurité.
11 – Les sanctions économiques ne sont pas le prix que nous payons pour la Crimée, mais pour notre volonté d’exister en tant que nation et civilisation libre
12 – Quoi que nous fassions pour la détente, nous rencontrons toujours des refus et des résistances de l’Occident. Les derniers jeux Olympiques d’hiver de Sotchi ont été calomniés et discrédités avant, pendant et après, pourquoi ?
13 – L’Occident veut enchaîner l’ours russe, même s’il reste dans sa tanière, il veut arracher les dents et les griffes de l’ours, ses armes nucléaires. Ensuite il empaillera l’ours et s’appropriera sa taïga, son territoire. Les USA trouvent injuste que la Russie soit si grande, elle en veut un morceau, comme elle avait volé le Texas au Mexique en 1848 [plus la moitié de ses terres, du Texas à la Californie, NdT]
14 – Nous utilisons les sanctions économiques comme tremplin pour améliorer notre économie, nous serons plus indépendants
15 – Nous ne voulons pas que la peau de l’ours soit accrochée au mur, cela n’a rien à voir avec la Crimée.

 

   Envoyer l'article en PDF   

Newsweek ou le chemin de Croix de la presse système


Par Phil Butler – Le 14 avril 2015 – Source Russia Insider

L’économie à l’épreuve des balles de la Russie est-elle prête à décoller ?

Newsweek et d’autres médias dominants occidentaux sont en train de revenir sur leur comportement anti-russe déraisonnable. Les sanctions massives contre la Russie ont détruit des fortunes, mais n’ont pas conduit au résultat escompté par les dirigeants occidentaux.

Vladimir Poutine avec l’adjoint du Premier Ministre, Dmitry Rogozin et le dirigeant de Roscosmos Igor Komarov.

Observer le cours de la politique étrangère, son déclin et le virage dans les affaires concernant la Russie est une expérience gratifiante pour tous les modérés dans le monde. Bill Powell, dans Newsweek, assure aux fidèles du journalisme sur la terre qu’il y a un espoir aujourd’hui même pour les médias dominants. Malgré les sanctions des États-Unis et de l’Union européenne destinées à paralyser l’économie russe, les dernières initiatives économiques de Vladimir Poutine ont apparemment sauvé le Jour de la victoire russe.

L’article de Newsweek, Quelles sanctions? L’économie russe se développe de nouveau, est symbolique à plusieurs égards d’une rupture dans le courant hostile envers la Russie. Powell accomplit en quelque sorte un acte de foi et de crédibilité en soulignant comment le récent dégel n’est «pas exactement ce que l’Ouest espérait». Contre ce qui semblait être des obstacles économiques insurmontables, le rouble de Poutine a rebondi, les réserves de change sont en hausse et les recettes du gouvernement russe ont même dépassé les attentes.

La Russie peut résister économiquement aux balles

Le PDG de Severstal, Alexey Mordashov

Alors que les prix du pétrole brut et de l’énergie ont durement frappé les entreprises russes, ils ont permis à l’industrie russe d’atteindre les profits les plus élevés de son histoire récente. Cela et d’autres stimuli inattendus, comme résultat secondaire des sanctions, énonce une sorte de désastre politique à Washington, Londres et Bruxelles. On peut trouver la substantifique moëlle de cette histoire de Newsweek dans l’index MICEX, et au niveau micro-économique, avec des sociétés comme le sidérurgiste Severstal (nouvel accord Renault-Nissan). Pour ceux qui ne sont pas familiers de l’industrie lourde, le prix de l’acier, pour les constructeurs automobiles et d’autres marchés, dépend des coûts de l’énergie utilisée pour le produire. Lorsque j’étais à Nucor Steel en Amérique, à part les coûts de la ferraille et d’autres matériaux bruts, la quantité d’électricité utilisée pour la production d’acier était énorme, un facteur critique de viabilité. La volatilité des coûts de fabrication, en univers concurrentiel, ouvre ou ferme les marchés. La plongée des prix de l’énergie, combinée avec d’autres bénéfices coût/revenu que Powell décrit ont permis au ministre des Finances de Poutine d’orienter la marge de manœuvre fiscale vers la croissance.

Les yeux doux des médias dominants

Alors que l’analyste de Newsweek soit loin d’être un modéré lorsqu’il s’agit de la détente entre l’Est et l’Ouest, sa conclusion sur Poutine est solide. Le dirigeant russe que les démocraties occidentales ont essayé de détruire par tous les moyens sait exactement où il va. Ce qui est tellement intéressant dans le papier du Newsweek, ce sont les informations qui contreviennent aux goûts de la BBC et d’autres du même acabit, dans une seule journée. Le gros titre de la BBC dit : «Les Russes se sortent de la crise économique», citant une correspondante diplomatique et experte reconnue de la Russie, Bridget Kendall. Vue la disparité entre la vision Newsweek/Bloomberg sur la résilience de la Russie et la position de la BBC, via Kendall, il apparaît que la concurrence journalistique est encore vivante et bien vivante. Pour sa part, Kendall n’a visiblement pas examiné les données économiques. Son article parle d’usines fermées et de commerçants en détresse, alors que ce n’est tout simplement pas le cas. Même ici, en Allemagne, on peut trouver des écriteaux à louer partout, des usines délabrées et fermées, et l’inefficacité récompensée par la faillite. Kendall semble être victime de la partialité de la BBC, ou alors on l’a aidée à le formuler.

Source Bloomberg

Cependant, on s’appuie sur la réalité pour les décisions de placement, le gouvernement russe a clairement surpassé toute son opposition ces derniers mois. La guerre économique et médiatique contre Poutine et la Russie qui était si évidente lorsque le rouble s’est effondré il y a quelques mois, s’est délitée sous nos yeux, si je ne me trompe. Nous le voyons dans le manque d’harmonie, déjà mentionnée, entre la BBC et les opinions de Bloomberg, Forbes, et même du Washington Post récemment. Le tableau ci-dessous montre une réalité économique distincte. Le gourou de l’investissement de Forbes, Kenneth Rapoza, a signalé hier seulement le Brésil et la Russie avec la mention achetez dans un secteur censément en déroute. Rapoza est intelligent et à l’écoute du Saint Graal des investisseurs, le rendement. Je pourrais continuer, mais la tendance semble claire, le courant dominant a été forcé de revenir à la réalité.

Prends la mise… et tire-toi

Si on évalue ce qui est certainement une rupture dans la tonalité des articles des médias sur la Russie, et d’autres facteurs que nous voyons dans la politique de l’Union européenne et des États-Unis, on peut dire avec certitude que les sanctions contre la Russie ont été et sont une stratégie qui a échoué, et qui se retourne contre ses auteurs. Une intervention de Sahra Wagenknecht, vice-présidente du parti de gauche allemand Die Linke et députée au parlement – dont nous avons parlé l’autre jour – avait prédit ce retour de bâton. Éperonnée par Washington et Londres, l’UE a prononcé des sanctions censées forcer la main de la Russie. Aujourd’hui, nous voyons la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la Hongrie, la République tchèque et d’autres pays rejeter non seulement ces sanctions, mais aussi toute la rhétorique antirusse. Wagenknecht affirme que cette politique a détruit l’Ukraine et nui à l’Europe en même temps. Je pense qu’on dira probablement la même chose de l’Amérique et du Royaume-Uni, au bout du compte. L’euro a subi un gros coup, le dollar a de nouveaux concurrents, la Chine et la Russie, et un éloignement généralisé vis-a-vis des États-Unis en direction des BRICS est aujourd’hui une réalité majeure. Même en considérant le potentiel du marché économique et d’investissement interne de la Russie comme un cas singulier, aucun pays n’a davantage de potentiel de croissance aujourd’hui. Le tableau de Gazprom ci-dessous, montrant sa capacité énergétique en 2012 est un symbole.

Capacités installées en Russie à fin 2012

Une fois tous les faits et les discours pesés, dans un futur proche, la stratégie téméraire à des fins douteuses sera pleinement révélée. Que la situation en Ukraine soit totalement réglée ou non, faire monter la tension Est-Ouest en punissant la Russie n’était pas une stratégie judicieuse. Le prochain geste des investisseurs sera de profiter d’un marché proche et à l’épreuve des balles. Après tout, l’économie de la Russie a été touchée, sauf l’évier de la cuisine. Je lève mon chapeau à Bill Powell et à tous ceux qui vivent dans le monde réel.

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF   

Les USA ont cinq ans pour mettre la Russie à genoux, sinon ils sortiront de l’Histoire, et ils le savent


Par Alexander Chuikov – Le 9 avril 2015 – Source thesaker.is

Jacques Lacan : le réel ça cogne

Interview d’un ancien analyste russe des services du renseignement extérieur

Dans la banlieue nord de Moscou, sous la protection sûre des Troupes de l’intérieur, se trouve discrètement un ancien Institut secret du Service russe du renseignement extérieur (SVR). Aujourd’hui, au-dessus de la porte d’entrée, on peut lire, écrit en lettres d’or : Institut russe d’études stratégiques. Mais le nom pacifique ne saurait tromper celui qui est au courant que plus de deux cents employés sont en train de forger ici le bouclier analytique de la patrie.

Lieutenant-général Leonid Rechetnikov

Y aura-t-il une nouvelle guerre dans le Sud-Est de l’Ukraine ? Qui est derrière le président des États-Unis ? Pourquoi nombre de nos responsables peuvent-ils être appelés agents idéologiques d’influence? En pesant chacun de ses mot, comme d’habitude, le directeur de l’Institut, le lieutenant-général à la retraite Leonid Rechetnikov, répond à ces questions, et à d’autres.

Continuer la lecture

Poutine et Tsipras : quelques petits pas de sirtaki


M.K. Bhadrakumar

M.K. Bhadrakumar

Par MK Bhadrakumar – Le 9 avril 2015 – Source mkbhadrakumar

La visite du Premier ministre grec Alexis Tsipras à Moscou mercredi a causé beaucoup d’angoisse dans les capitales européennes craignant qu’il ne vise à conclure un pacte faustien avec le Kremlin afin d’obtenir une aide et, en contrepartie, briser l’unité de l’Union européenne sur les sanctions contre la Russie (à cause de l’Ukraine) et augmente la pression sur ses partenaires de l’UE dans le but d’obtenir un financement pour soulager la crise de la dette grecque. En l’occurrence, rien de tout cela ne s’est déroulé de la manière prévue.

Continuer la lecture

Ukraine, Porochenko – le clap de fin?


Par filo…  – Le 4 avril 2015 – Source agoravox

Continuer la lecture

Poutine et Tsipras se rencontrent aujourd’hui: les principaux éléments


Par Tyler Durden – Le 8 avril 2015 – Zerohedge.com

Alors que l’Allemagne est apparue en affirmant, à titre préventif et quelque peu défensif, que l’aide russe à la Grèce n’est pas affaire importante – un non-évènement

Comme le rapporte Bloomberg, le gouvernement allemand suggère que le prêt de la Russie à la Grèce serait un événement de routine.

Un pays qui emprunte à un autre «ce n’est absolument rien de spécial», déclare la porte-parole du ministère des Finances allemand Friederike von Tiesenhausen lorsqu’on lui demande si l’acceptation par la Grèce de prêts de la Russie serait en accord avec la politique européenne. «C’est le système financier international.»

Elle refuse de commenter spécifiquement la possibilité de prêts russes à la Grèce, dit que c’est «hypothétique» et «pour autant que je sache, pas à l’ordre du jour» de la visite de Tsipras à Moscou.

Continuer la lecture

Grèce: retour de la drachme ?


Par Ambrose Evans-Pritchard & Mehreen Khan – Le 2 avril 2015

La Grèce se prépare à un défaut de paiement vis à vis du FMI et à un retour à la drachme.

La Grèce est en train de préparer des plans drastiques pour nationaliser le système bancaire du pays et mettre en place une monnaie parallèle afin de pouvoir payer ses factures, à moins que l’eurozone ne prenne les mesures nécessaires pour atténuer la crise en cours en adoucissant ses exigences.

Des sources proches du parti au pouvoir, Syriza, ont dit que le gouvernement est déterminé à garder ses services publics ouverts et à payer ses retraites même si les fonds disponibles sont très bas. Il pourrait être obligé de prendre une décision sans précédent en ne respectant pas une obligation de paiement au FMI la semaine prochaine.

La Grèce n’a plus assez d’argent pour rembourser €458 millions au FMI le 9 avril et pour couvrir les paiements, salaires et charges le 14 avril, sauf si l’eurozone est d’accord pour débourser la prochaine tranche de son prêt d’urgence dans les temps.

Continuer la lecture

Réveil brutal : Les perspectives d’intégration de l’Ukraine à l’UE disparaissent de l’horizon


Par Dmitry Minin – Le 2 avril 2015 – Source Strategic-culture

La révolution du Maïdan a impliqué une participation populaire dans le processus du changement de pouvoir. L’intégration à l’Union européenne était promue comme un de ses principaux objectifs. L’accord d’association était une étape sur cette voie. Il avait été signé le 21 mars 2014. Une année a passé, mais il n’y a pas de résultat concret. Les perspectives d’intégration sont même devenues plus sombres qu’elles ne l’étaient alors.

Continuer la lecture

Le Donbass peine à se relever, l’Europe fait honte


Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 31 mars 2015 – Source : Sputnik

Me voici sur une terre sacrée au Donbass, qui était aussi une terre sacrée à l’époque de l’Union soviétique. Du haut de cette colline se trouvant à peu près à mi-chemin entre Donetsk et Lougansk, s’érigeait un monument à la mémoire des héros de la Deuxième Guerre mondiale qui ont défait le nazisme et le fascisme.

Continuer la lecture

Une commission d’audit de la dette en Grèce, maintenant
Et demain où ?


Par Eric Toussaint , Yannick Bovy – Le 25 mars 2015 – Source CADTM

Retranscription de l’interview donnée par Eric Toussaint, économiste, porte-parole du CADTM, et coordonnateur de la Commission d’audit de la dette grecque, le 24 mars 2015 à la RTBF.

Yannick Bovy : Vous étiez à Athènes la semaine dernière car c’est vous qui allez coordonner les travaux de la commission que le Parlement grec est en train de mettre sur pied. Cette commission va servir à analyser, ausculter, disséquer la dette de la Grèce, dont on sait qu’elle constitue un sacré problème pour le nouveau gouvernement grec et bien sûr pour la population en général. Alors expliquez-nous ce que vous allez faire concrètement, et quels sont vos objectifs ?

Continuer la lecture