L’histoire récente de l’Ukraine est, comme celle de la Syrie qui en sera notre deuxième exemple, un condensé des techniques utilisées par les États Unis pour forcer les pays récalcitrants à se soumettre à son idéologie ultralibérale. Révolutions de couleurs, terrorisme, corruption, propagande de guerre et autres psyops pour les pays concernés et propagande médiatique pour le monde occidental afin que la population ne puisse pas en comprendre les enjeux.
Nous nous référerons à Wikipedia pour faire un rapide historique de l’Ukraine post soviétique. Pays faisant partie de l’URSS jusqu’à la dissolution de celle-ci, « sous l’influence des députés démocrates, le Parlement ukrainien adopte, le 16 juillet 1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de la République d’Ukraine. C’est le premier pas vers l’indépendance complète de l’Ukraine. Celle-ci est proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre 1991 : 90,5 % des électeurs votent en faveur de l’indépendance. »
En 2004, l’Ukraine connait une première révolution de couleur, la révolution Orange. « Alors que la présidence était assurée par Leonid Koutchma, un ancien apparatchik du Parti communiste considéré comme corrompu et lié aux groupes mafieux, la dernière élection présidentielle a eu lieu le 31 octobre et 21 novembre 2004. À la suite de soupçons de fraude et de la pression populaire, plus ou moins spontanée, de la Révolution orange, la Cour suprême a annulé le résultat du second tour qui donnait vainqueur l’ancien Premier ministre Viktor Ianoukovytch sur Viktor Iouchtchenko. Finalement, c’est ce dernier, jouant la carte de l’Europe et du libéralisme, qui l’a emporté bien que son adversaire ait maintenu ses solides positions dans l’Est et le Sud du pays, russophones et russophiles. Viktor Iouchtchenko prête serment en janvier 2005. »
On comprend là que le pays est divisé entre russophiles, habitant plutôt l’est du pays et russophobes, habitant à l’ouest. Cet immense pays, le deuxième d’Europe par sa superficie, voisin immédiat de la Russie, mais socialement divisé et très corrompu est donc une proie idéale pour devenir une épine dans le pied russe. « Selon un sondage de décembre 2008, 44,7 % de la population ukrainienne s’était dite favorable à une adhésion de leur pays à l’UE tandis que 35,2 % des sondés s’y étaient dits opposés. »
Selon Wikipedia, site pourtant politiquement manœuvré, « Depuis 1991, les États-Unis financent des groupes politiques pro-européens en Ukraine par l’intermédiaire d’ONG comme la Fondation Carnegie. La diplomate américaine Victoria Nuland, représentante du Bureau des affaires européennes et eurasiennes à Washington, indique que ce financement a dépassé 5 milliards de dollars entre 1991 (date de l’indépendance de l’Ukraine) et 2013. »
En 2014, éclate la « révolte du Maïdan », avec la bénédiction de Victoria Nuland, chargé des affaires européennes du gouvernement Obama. Dans une fameuse conversation avec l’ambassadeur des Etats Unis en Ukraine, conversation enregistrée et publiée, elle répond à l’ambassadeur, qui lui faisait remarquer que non seulement la Russie mais aussi l’Union Européenne seront embarrassée par une Ukraine totalement déstabilisée, « Fuck the EU ». On remarquera que la fameuse EU n’a pas osé faire la moindre remarque sur cette marque d’attention de la part de son « partenaire ».
La révolte du Maidan ayant abouti à la prise de pouvoir d’oligarques corrompus et largement soutenu par la frange la plus extrémiste des russophobes [Entre autres atrocités, le massacre à la maison des syndicats d’Odessa] révérant ouvertement les pro nazis ukrainiens de la seconde guerre mondiale, l’est russophiles et la Crimée rejette immédiatement le gouvernement issu de cette révolte et fait sécession. « Le 23 février, juste après le changement de pouvoir, les pro-Maïdan sont minoritaires dans le sud-est, notamment à Donetsk, Louhansk ou bien à Kharkiv où ils sont empêchés de déboulonner la statue de Lénine… Une partie de l’Est ne reconnaît pas les nouvelles institutions, ainsi que certains députés du Parti des Régions, alors même qu’ils ont lâché Ianoukovytch. L’abrogation de la loi sur les langues régionales (uk), votée par la Rada, retire au russe (comme au roumain, au hongrois et au tatar de Crimée) le statut de langue officielle dans 13 des 27 régions (essentiellement au sud et à l’est du pays), ce qui met le feu aux poudres, même si le président par intérim explique ensuite qu’il ne fera pas entrer cette mesure en vigueur pour le moment. Dans le sud-est, des brigades d’autodéfense sont créées, notamment à Sébastopol. Dans cette ville, où se trouve une importante base navale louée par l’Ukraine à la flotte de la mer Noire russe ainsi qu’une population russophone, un nouveau maire pro-russe, Alexeï Tchaly, est élu à main levée pour « le retour à la stabilité ».
Début mars 2014, la république autonome de Crimée est de facto détachée de Kiev. Le 18 mars, à la suite d’un référendum sur le statut de la péninsule de Crimée qui s’est tenu le 16 mars, la Russie et la République de Crimée signent un traité entérinant le rattachement de la république à la Fédération de Russie.
Dans le courant du mois d’avril, les pro-russes prennent d’assaut les bâtiments de plusieurs villes de l’oblast de Donetsk et de l’oblast de Louhansk et proclament l’indépendance des deux régions en tant que République populaire de Donetsk et République populaire de Louhansk [nommées Donbass par les habitants]. Des référendums d’autodétermination sont organisés le 11 mai 2014 afin de « valider » ces déclarations d’indépendance, référendums qui, sans surprises, ont recueilli selon les autorités qui les ont organisés une très large majorité de voix favorables. »
Le nouveau gouvernement ukrainien répond à cela en envoyant l’armée et déclenche une guerre civile. Guerre civile que l’armée ukrainienne finit par perdre face aux civils du Donbass, soutenus par la Russie. L’Ukraine se révélant finalement être autant une épine dans le pied de l’Europe que dans celui de la Russie, celle-ci intervient alors pour faire signer les « accords de Minsk » entre le gouvernement ukrainien et les dirigeants du Donbass.
Quand le Saker Francophone a commencé son activité, en janvier 2015, la destruction de l’Ukraine était donc déjà bien avancée et continue encore. Voici la suite de l’histoire de la catastrophe ukrainienne.
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Avant de continuer à suivre la décadence de ce pays, prenons un peu de recul pour mettre les choses en perspective.
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- L’Ukraine : Un État béni qui a misérablement échoué [2/2]
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Un point de vue sur le sujet.
Pour ceux qui voudraient encore plus d’infos sur le sujet nous les renvoyons au dossier special Ukraine publié par le site Les Crises.fr.
Étudions maintenant un autre pays soumis à une guerre hybride intense, la Syrie.