Exposer le racisme au cœur de Maidan


Alexander Mercouris

Par Alexander Mercouris – Le 29 juillet 2015 – Source Russia Insider

La Révolution Maidan n’est finalement pas une question de démocratie ou de droits humains, ni d’intégration européenne de l’Ukraine. Comme l’article ci-joint le montre, elle est plutôt l’expression de la haine paranoïaque de certains Ukrainiens envers la Russie.

 

Stepan Bandera – icône d’une idéologie fasciste russophobe

Toute tentative visant à comprendre le conflit ukrainien et pourquoi il est si intraitable doit affronter l’idéologie de la révolution de Maidan.

Une fois que cette tentative est faite, il devient clair très rapidement que le facteur déterminant unique qui est le moteur du conflit n’est pas le désir ukrainien d’établir une démocratie libérale européenne, mais la peur et la haine – au point de l’obsession pathologique – qu’une petite minorité d’ Ukrainiens voue à la Russie et aux Russes.

Comme exemple de la nature fanatique de ces points de vue, nous reproduisons un article censé fournir un aperçu de l’histoire russe publié par Euro Maidan Press – une agence qui n’est en aucun cas considérée comme extrême en Ukraine, mais qui au contraire représente ce qui pourrait être appelé l’opinion moyenne de Maidan.

Réfuter en détail le tissu de bêtises paranoïaques qui compose cet article serait trop long. Nous voudrions simplement relever trois points :

1. L’article est profondément raciste. Mettant de côté le fait que rien ne soutient l’affirmation selon laquelle les Russes ne sont pas des vrais Slaves (alors que les tests ADN montrent une relation génétique étroite entre Russes, Biélorusses, Ukrainiens et Polonais suggérant qu’il s’agit de membres d’un seul groupe de parenté ancestrale), les caractérisations répugnantes que l’article propose à propos des Finno-ougriens et des Tatars-Mongols, dont il prétend qu’ils sont les véritables ancêtres des Russes modernes, sont profondément désagréables et rébarbatives.

Qui sont-ils pour s’autoriser des passages comme celui-ci ?

«La  psychologie grand-russe a absorbé de nombreuses caractéristiques des instincts Tatar-Mongols, conquérants et despotiques, dans le but ultime de dominer le monde.
Ainsi, au XVIsiècle est né le prototype du conquérant  horrible sans aucune d’éducation, enragé et cruel.
Ces personnes ne connaissaient rien de la culture et de la littérature européenne. Toutes ces choses comme la morale, l’honnêteté, la honte, la justice, la dignité humaine et la conscience historique leur étaient absolument étrangères.
Une quantité importante de Tatar-Mongols se trouvaient dans la population des Grands-Russes du XIIIe au XVIe siècle et ils composaient la généalogie de plus du quart de la noblesse russe.
Voici quelques noms tatars qui ont fait la renommée de l’Empire russe : Arakcheev, Bounine, Derzhavin, Dostoïevski, Kouprine, Plekhanov, Saltykov-Shchedrin, Tourgueniev, Sheremetiev, Chadaev et bien d’autres.»

La suggestion que des géants culturels comme Bounine, Derzhavin, Dostoïevski, Saltykov-Shchedrin et Tourgueniev appartenaient à un peuple qui «n’avait aucune culture littéraire européenne. Toutes ces choses comme la morale, l’honnêteté, la honte, la justice, la dignité humaine et la conscience historique leur étaient absolument étrangères» serait offensant pour la plupart des gens. Ces commentaires sont, de toute façon, profondément racistes.

2. L’article échoue complètement à expliquer que si les Russes n’ont aucun lien avec les Rus de Kiev, pourquoi prétendent-ils en avoir et vont-ils jusqu’à dire que l’histoire de la Rus de Kiev est aussi la leur. À l’époque où l’article prétend que les dirigeants russes ont inventé une histoire volée à celle de la Rus de Kiev, ses gloires remonteraient loin dans le passé. On ne voit pas pourquoi les Russes, descendants présumés des Finno-ougriens et des conquérants Tatars, auraient fondé leur histoire sur la Rus de Kiev s’ils n’avaient vraiment aucun lien avec elle.

3. L’affirmation selon laquelle la Russie ne vint à être connue comme l’empire russe qu’à l’époque de Pierre le Grand et que le tsar de Russie (ou de Moscovie, comme l’article insiste à qualifier la Russie) n’était mentionné ni en Russie ni en Europe comme empereur de Russie jusqu’à l’époque de Pierre le Grand est tout simplement fausse. Les Européens ont couramment appelé le pays Russie et régulièrement évoqué le tsar russe comme l’empereur de la Russie bien avant l’époque de Pierre le Grand. Un exemple peut même être trouvé dans Shakespeare : les mots d’Hermione dans l’acte 3, scène 2 du Conte d’hiver (1623, publié d’abord en 1611)

L’empereur de Russie était mon père ;
Ah ! s’il vivait encore,
Et qu’il vît ici le procès de sa fille !
Je voudrais qu’il pût voir seulement la profondeur de ma misère ;
mais avec les yeux de la pitié et non ceux de la vengeance !

Tant que ces croyances fanatiques régneront en Ukraine, la paix entre ce pays et la Russie, et au sein de l’Ukraine elle-même est impossible.

Pendant ce temps pourquoi l’Occident soutient-il des personnes qui profèrent de telles opinions racistes?

Alexander Mercouris

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

Note du Saker Francophone 

Ne serait-ce pas plutôt lui, l'Occident, qui aurait perdu ... «toutes ces choses comme la morale, l'honnêteté, la honte, la justice, la dignité humaine et la conscience historique leur étaient absolument étrangères».
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