Bismarck et le nationalisme ukrainien


Par The Saker − Le 14 août 2019 − Source thesaker.is via Unz Review

2015-09-15_13h17_31-150x112Lorsque Zelenskii est arrivé au pouvoir, il aurait pu choisir entre deux options fondamentales. Ces options étaient à peu près celles-ci :

Option un, ou le pragmatisme avant l’idéologie : faire un effort déterminé pour résoudre les problèmes les plus urgents de l’Ukraine. À tout le moins, Zelenskii aurait-il pu ordonner à son armée de cesser le feu, et la faire reculer à une distance de sécurité – Zelenskii avait toute autorité pour le faire, dès son investiture, et il n’avait besoin de l’aide de personne pour cela. De toute évidence, une telle démarche devrait être coordonnée avec les forces des DNLR [Les Républiques du Donbass]. Et cela signifie à tout le moins que Zelenskii aurait dû ouvrir une voie de communication directe avec les deux républiques. Cette option pourrait être décrite comme «commençant à mettre en œuvre au moins les toutes premières étapes des accords de Minsk».

Option deux, l’idéologie avant le pragmatisme : faire un effort déterminé pour ne pas aborder les problèmes les plus urgents de l’Ukraine. La priorité ici est de déclarer que l’Ukraine n’honorera pas les accords de Minsk : pas de discussions avec les DNLR, pas de cessez-le-feu, pas de retrait des forces, pas d’amnistie et, très certainement, pas de discussions sur un statut spécial pour le Donbass. Cette option pourrait être décrite comme «plus ou moins identique» ou «une resucée de Porochenko».

Le prince Otto von Bismarck a un jour déclaré que «la politique est l’art du possible» et je pense que c’est une excellente règle à garder à l’esprit lorsque l’on veut essayer de comprendre ce qui se passe et ce qui pourrait se passer par la suite. Il y a beaucoup de rhétorique hyperbolique dans le monde, mais peu importe à quel point les politiciens ukies [ukrainiens] peuvent être délirants, la réalité reste quelque chose d’objectif, et cette réalité objective est ce qui formera l’avenir, et non les absurdités idéologiques vides proférées par les politiciens – qu’ils soient ukrainiens ou anglosionistes.

À l’heure actuelle, la très grande majorité des experts pense que Zelenskii ne choisit pas la première option. Cela suggère fortement que l’Ukraine opte pour la seconde. Mais, comme je l’ai indiqué ci-dessus, la seconde option de Zelenskii n’est rien d’autre que, disons, «encore plus de la même chose».

Et cela a du sens, surtout si l’on considère que :

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Même le site présidentiel de Zelensky ne fonctionne pas

Premièrement, les mêmes causes produisent les mêmes résultats – après tout “la folie c’est répéter la même chose, encore et encore, en espérant un résultat différent”.

Deuxièmement, le comportement passé est le meilleur indice prédictif du comportement futur.

Alors que s’est-il réellement passé ? Pourquoi Zelenskii est-il apparemment obsédé à vouloir répéter les mêmes erreurs que Porochenko ?

Comme je l’ai indiqué dans un article récent, l’Ukraine n’est pas une démocratie, mais une oligarchie : depuis 1991, la plus prospère des républiques soviétiques a été pillée sans pitié par toute une classe – au sens marxiste du terme – d’oligarques dont la plus grande peur a toujours été que la même «horreur» – de leur point de vue – qui a frappé la Russie avec Poutine, finirait par arriver en Ukraine [la mise au pas des oligarques].

Ici, nous devons préciser quelque chose : ce n’est pas, je répète, ce n’est pas une question de nationalité, ou de nationalisme. Les oligarques ukrainiens sont comme tous les autres oligarques : leur loyauté concerne leur argent et rien d’autre. Si vous voulez caractériser ces oligarques, vous pouvez les considérer comme culturellement «post-soviétiques», ce qui signifie qu’ils se moquent de la nationalité. Même si leur langue maternelle est le russe, ils se foutent de la Russie ou des Russes – ou de n’importe qui d’autre, d’ailleurs ! Comme beaucoup d’entre eux sont juifs, ils ont, bien sûr, un réseau de sympathisants / complices en Israël, mais aussi en Occident et même en Russie. En vérité, ces gars-là sont des «internationalistes» par excellence, dans leurs manières toxiques.

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Quelques beaux spécimens d’ochlocrates

L’autre force importante en Ukraine est constituée par les escadrons de la mort et les foules nazies d’origine ukrainienne – en fait galicienne. Ce pouvoir n’est pas non plus une démocratie, mais une ochlocratie [force de la foule]. Ces gars-là sont une minorité, et même une petite, mais ils ont assez de force physique et même de puissance de feu pour menacer tout dirigeant ukrainien symbolique. En outre, ces personnes ont profondément infiltré toutes les forces de police et de sécurité qui, en théorie, auraient été en mesure de les contrôler ou de les désarmer – le SBU, en particulier, regorge de voyous ukronazis.

Commençons maintenant par les oligarques : leur priorité numéro un est de continuer à piller l’Ukraine. Pour cela, vous avez besoin du contraire de la loi et de l’ordre : vous avez besoin d’anarchie, de chaos, de violence et, plus important encore, vous avez besoin de la petite feuille de vigne de «l’agression Moskal [ruskof]» pour vous cacher. En d’autres termes, bien que ces oligarques ne souhaitent probablement pas une guerre ouverte à grande échelle avec les DNLR, et encore moins avec la Russie elle-même, ils ne peuvent tout simplement pas permettre à la paix de prospérer.

Les ukronazis ne veulent pas non plus la paix, de peur que leur influence et leur pouvoir ne retombent à un niveau plus ou moins proportionnel à leur part dans la population ukrainienne. En outre, comme toute leur idéologie et leur vision du monde consistent à haïr la Russie et à être russophobe, toute paix avec la Russie est littéralement impensable pour eux. Avec leurs partisans polonais, ils veulent que la Russie éclate en de nombreux petits pays qu’ils – ou, dans leurs rêves délirants, les Chinois – pourraient dominer. Ces gens vont toujours percevoir la Russie comme une menace existentielle. À leur manière, ils ont absolument raison : la Russie restera toujours la preuve de la réalité de leurs illusions. C’était déjà vrai au 13ème siècle et encore aujourd’hui.

Enfin, gardons à l’esprit que ni les oligarques, ni les ukronazis, ne souhaitent sincèrement que les peuples de Crimée et du Donbass fassent partie de «leur» Ukraine, car l’immense majorité de ces peuples s’opposeraient catégoriquement à la fois aux oligarques et aux ukronazis. Oui, pour des raisons idéologiques et de prestige, tous ces nazis galiciens déclareront toujours que «la Crimée est pour toujours ukrainienne» et «nous allons reconquérir le Donbass», mais ce dont ils fantasment réellement c’est le territoire, et seulement le territoire. Quant aux plus de 2 millions de personnes, anti-nazies virulentes, qui vivent actuellement sur ces terres, ils veulent simplement les voir morts ou expulsés.

Ainsi, alors qu’environ 70% des Ukrainiens souhaitent le retour de la paix et l’arrêt définitif des horreurs de la guerre civile, les deux seuls groupes disposant d’un véritable pouvoir souhaitent que la guerre civile à l’Est se poursuive. Il y a même beaucoup de candidats de Zelenskii qui ont déclaré que la guerre avec les DNLR était le seul moyen de résoudre la crise. Certains veulent même une guerre avec la Russie !

La réalité, cependant, est gênante et, comme le dit l’expression, si votre tête est dans le sable, vos fesses sont à l’air, et le «bluff» collectif ukronazi est exposé à l’air depuis plusieurs années maintenant. Ce bluff est également vrai pour les supposées «réformes» des forces ukronazies.

De nombreux signes indiquent que la plupart des prétendues «réformes» et «réorganisations» des forces ukronazies étaient davantage liées à la corruption –  évidemment, quoi d’autre ? – et n’étaient que du décorum. Les galiciens sont généralement connus comme des tortionnaires de classe mondiale et des assassins de civils, mais ils ne sont pas vraiment des commandants militaires, c’est pourquoi les «historiens» ukronazis passent désespérément à la loupe toute l’histoire de ce qu’on appelle l’Ukraine aujourd’hui, pour trouver une espèce de “victoire ukrainienne”. Tout ce qu’ils ont trouvé, jusqu’à présent, sont de très petites batailles locales, totalement hors de propos. En revanche, les forces des DNLR semblent se porter plutôt bien et leur moral semble être aussi fort que jamais, ce qui n’est pas surprenant puisque leur éthique militaire est fondée sur mille ans d’histoire militaire russe. Dernier point, mais non des moindres, il y a l’avertissement assez frappant de Poutine lors des Jeux olympiques [d’hiver en 2014 à Sotchi], qui déclarait que toute attaque ukronazie aurait, citation : «des conséquences très graves pour l’État ukrainien».

Cet avertissement a apparemment été entendu à la fois à Kiev et à Washington DC.

L’humeur de l’opinion publique russe semble être celle d’un dégoût total et d’une colère frustrée. Ce n’est pas que Zelenskii ait toujours été très populaire en Russie, mais au moins ce n’était pas un nazi, et il semblait vouloir faire au moins les tous premiers pas vers l’arrêt définitif de la folie. Cet espoir est maintenant totalement anéanti, les médias russes rapportent quotidiennement les déclarations russophobes de différents membres de l’entourage de Zelenskii.

Alors que le Kremlin s’en tient le plus souvent à son langage diplomatique traditionnel, la plupart des experts russes semblent en avoir marre de Zelenskii, et de ses singeries, et plaident tous pour un durcissement de la position russe vis-à-vis de ce Banderastan qui dure depuis cinq ans. Et le Kremlin a été attentif : la Russie distribue actuellement des passeports à pratiquement tous les Ukrainiens qui souhaitent en obtenir un. C’est la première étape d’une séquence éprouvée, la prochaine étape consistant à reconnaître les DLNR en tant qu’États souverains, comme ce fut le cas en Abkhazie et en Ossétie du Sud.

Beaucoup se demandent ce que Poutine peut bien attendre, et pourquoi la Russie n’a pas encore officiellement reconnu ces républiques ?

Les raisons en sont aussi simples que convaincantes :

Premièrement, toute reconnaissance prématurée alimenterait davantage le conte de fées occidental selon lequel la Russie aurait «envahi» l’Ukraine pour s’emparer de territoires. Si les anglosionistes n’hésitaient pas à faire de telles affirmations alors que les forces russes étaient encore dans leurs casernes, vous pourriez imaginer les cris hystériques que nous aurions entendus de la part de «l’Occident collectif» si la Russie avait effectivement décidé de déplacer ses forces dans le Donbass pour mettre fin à l’agression ukronazie !

Deuxièmement, dans la mesure où l’Empire a créé une «anti-Russie» avec son Banderastan ukronazi, la Russie a créé un «anti-Banderastan» avec les DLNR. Ceci est très important et ne doit jamais être négligé : oui, l’Ukraine occupée par les nazis est, pour la Russie, une blessure qui ne guérira jamais, mais la Novorussie est également une blessure qui ne guérira jamais pour l’Ukraine occupée par les nazis. La grande différence est que la Russie est assez forte pour supporter sa blessure, alors que le Banderastan ukronazi n’a jamais eu aucune chance de succès, et qu’il s’est déjà effondré au-delà de tout espoir de survie.

Troisièmement, la Russie ne peut tout simplement pas se permettre de payer elle-même l’immense facture d’une éventuelle reconstruction de l’Ukraine dévastée. Le simple fait de redresser la Crimée est déjà une tâche énorme et extrêmement coûteuse pour la Russie, en particulier après des décennies de négligence de la part des Ukies. Mais au moins, il est évident que la Crimée se dirige vers la prospérité et que le retour sur investissement sera énorme. Mais reconstruire à elle seule l’ensemble du Donbass dépasse probablement les moyens de la Russie. Actuellement, celle-ci fournit déjà beaucoup d’assistance aux Novorussiens, et elle est pratiquement au taquet.

Enfin, rappelons ici que le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé les accords de Minsk et qu’ils ne sont donc pas facultatifs : les accords de Minsk sont obligatoires en vertu du droit international. Et voici la beauté de la chose : la Russie ne fait pas partie des accords de Minsk, seuls l’Ukraine et les DLNR sont signataires. Ainsi, alors que les anglosionistes répètent comme un mantra que «la Russie doit être sanctionnée pour ne pas respecter les accords de Minsk» ou «la Russie doit faire davantage» – ils réalisent tous secrètement que tout cela est bidon, simplement de la poudre aux yeux. En outre, même les dirigeants occidentaux les plus bornés commencent maintenant à comprendre quel est le côté qui ne veut pas vraiment respecter ces accords.

Ces accords sont encore moins populaires en Novorussie qu’ils ne le sont à Kiev : c’est un secret de Polichinelle que les Novorussiens n’accepteront plus jamais d’être gouvernés par Kiev à nouveau. Et, tôt ou tard, ils rejoindront la Russie sous une forme ou une autre. Mais c’est dans le futur. Pour le moment, les Novorussiens sont assez intelligents pour se rendre compte qu’ils devraient continuer et laisser les idiots ukronazis saboter ouvertement ces accords. Et puisque Zelenskii et son entourage déclarent à présent qu’ils ne négocieront jamais avec les DLNR – contrairement à ce que prévoient les accords de Minsk -, ce n’est ni la Russie, ni les DLNR qui ont détruit ces accords, mais le gouvernement ukrainien, quasiment officiellement.

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La sinistre ironie de la politique ukie : un ukronazi vandalise le portrait de l’homme qui a créé l’Ukraine

Un fait marquant depuis l’élection de Zelenskii est le nombre de personnalités politiques ukrainiennes qui ont ouvertement déclaré que l’Ukraine devrait simplement reconquérir militairement le Donbass – certains ont même suggéré la Crimée. C’est donc probablement une bonne idée de réviser les options militaires de tous les côtés.

Commençons par le rêve ukronazi : c’est assez simple, et de nombreux responsables ukrainiens ont évoqué «l’option croate» qui fait référence à l’attaque surprise par les Croates – pleinement appuyée par l’OTAN – contre les zones serbes protégées par l’ONU en Croatie (voir “Opération Storm” sur Wikipédia). Le modèle est simple : prétendez négocier de bonne foi, demandez à des soldats de la paix – sympathiques – de désarmer toutes les sections locales, puis attaquez-les avec tout ce dont vous disposez. Si les DLNR étaient toutes seules, coupées de la Russie, il pourrait y avoir une chance théorique – bien que peu probable – de réussir une telle attaque. Mais nous devons nous rappeler ici que les Serbes de Krajina – et les Serbes de Bosnie aussi – ont été trahis par Slobodan Milosevic qui n’a rien fait pour les protéger. En fait, la Serbie a même mis en œuvre des sanctions à l’encontre de la Republika Srpska. Enfin, l’OTAN avait une suprématie aérienne totale.

Le cas des DLNR ne pourrait être plus différent, car loin de trahir le Donbass ou d’imposer des sanctions à l’instar de Milosevic, Poutine a accordé aux DLNR le soutien total de la Russie. Si les Ukrainiens attaquent, la Russie aura un très large éventail d’options parmi lesquelles :

  • Envoi de plus d’aide humanitaire
  • Envoi de matériel militaire supplémentaire – le «Voentorg»
  • Envoi de plus de volontaires – le “vent du nord” –, en particulier des professionnels hautement qualifiés
  • Partage de données de renseignement et de reconnaissance avec les forces des DLNR
  • Déploiement de contrôleurs aériens avancés (FAC) au sein d’équipes des forces spéciales afin de coordonner les frappes d’artillerie sur des cibles ukronazies de l’autre côté de la frontière
  • Destruction des missiles et des avions ukrainiens – y compris les drones
  • Engagement des unités russes de guerre électronique pour perturber les signaux radars ukies, y compris les contre-batteries, GNSS, communications audio et vidéo, liaisons de données, etc.

Jusqu’à présent, c’est ce que la Russie a fait, les trois derniers points uniquement dans quelques cas spécifiques.

Maintenant, ce que les gens voient généralement comme la prochaine option d’escalade pour la Russie serait d’envoyer des forces terrestres en Novorussie pour engager directement les forces attaquantes ukronazies.

En vérité, la Russie a beaucoup d’autres options avant une opération terrestre.

Par exemple, une autre option russe pourrait inclure :

  • La déclaration officielle d’une «zone d’exclusion aérienne humanitaire» comme en Libye, dans laquelle «tous les moyens nécessaires» seront utilisés pour mettre fin à l’agression, puis envoyer immédiatement des avions et hélicoptères de soutien au combat rapproché et de frappe aérienne – avec bien sûr la couverture d’avions de chasse, intercepteurs et multi-rôles – et même des bombardiers pour détruire des unités ukies en progression.

La Russie pourrait très facilement déclarer une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Donbass sans déplacer une seule unité de défense aérienne de l’autre côté de la frontière : les défenses antiaériennes à long rayon d’action russes sont plus que suffisantes pour «verrouiller» tout l’espace aérien, en particulier si elles sont combinées avec des AWACS et des intercepteurs armés de missiles à longue portée.

Malgré tout, ces étapes, bien que très visibles, seraient toujours limitées à la zone d’opérations du Donbass. Mais la Russie pourrait faire un pas de plus et atteindre des objectifs très spécifiques dans le reste de l’Ukraine. Plus précisément,

  • La Russie pourrait couler toute la petite “flotte” ukrainienne dans un port ou en haute mer. Ce ne serait pas militairement important, mais politiquement, cela enverrait le bon message.
  • La Russie pourrait également décider de détruire l’aviation ukrainienne en détruisant les principaux aérodromes ukrainiens. La Russie pourrait très facilement le faire avec des missiles de croisière à longue portée. Une fois que suffisamment de pistes, tours de contrôle, radars, installations de stockage de carburant et d’huile, etc. auront été détruits, l’armée de l’air ukrainienne en tant que telle cesserait d’exister, même si quelques unités pourraient être cachées et survivre aux frappes russes.
  • Ensuite, la Russie pourrait devenir sérieuse avec les forces terrestres ukrainiennes et commencer à frapper des postes de commandement clés, des nœuds de communication, des dépôts de carburant et de munitions, des ponts, etc. Le but ici ne serait pas de tuer autant de soldats ukrainiens que possible, mais de frapper les endroits appropriés pour empêcher l’armée ukrainienne de participer à des opérations offensives coordonnées.
  • Enfin, la Russie pourrait décider d’ouvrir la saison de la chasse aux principaux responsables et commencer à exécuter certains des plus odieux responsables nazis – juste pour effrayer les autres. Encore une fois, les missiles de croisière sont probablement l’option la plus évidente ici, mais d’autres options peuvent être utilisées avec beaucoup de succès, notamment «l’astuce de Dudaev» – un missile antiradiation visant un signal Satphone [pour rendre muets les téléphones portables satellitaires] – ou même carrément l’option «sus à l’OTAN» en commençant à frapper des bâtiments politiquement symboliques.Je mentionne ces quatre dernières options, car elles sont réalisables, mais elles sont aussi totalement excessives.

La vérité est que si la Russie devait vraiment intervenir, la plupart des soldats ukrainiens déserteraient ou se rendraient, ils n’ont pas voté Zelenskii pour avoir le privilège de mourir pour une idéologie cinglée et une vision nazie du monde. Encore une fois, le comportement passé est le meilleur signe prédictif du comportement futur et le cas de la Crimée a montré qu’une fois que les forces russes, relativement petites, sont intervenues, personne n’a eu le courage – ou la motivation – de résister.

Aparté 

La blague populaire à ce sujet est la suivante : demandez à un nationaliste ukrainien pourquoi les Ukrainiens se battent dans le Donbass et la réponse politiquement correcte obligatoire est "parce que les Russes sont là !"; et si vous lui demandez ensuite pourquoi l'Ukraine ne se bat pas en Crimée, il répondra "parce que les Russes sont vraiment là !". 

C'est très vrai. Les Urkonazis ont tenté de se livrer à des formes de terrorisme de bas niveau - pose de bombes, principalement -, mais avec très peu de succès. Quant à vraiment attaquer la Crimée, probablement l’un des endroits les mieux défendus de la planète à ce jour !, il s’agirait d’une mission suicide pour l’ensemble du corps expéditionnaire de la marine américaine (MEF), sans compter l’armée Ukie en lambeaux !

En outre, pour les Russes, ils se préparent intensément à une guerre majeure contre l’OTAN depuis au moins cinq ans, pour plus de détails, voir ici ou ici, et ils sont tout à fait prêts à s’attaquer à l’Ouest – c’est le rôle dévolu à l’armée blindée  – donc pour eux s’en prendre aux forces ukronazies décrépites, corrompues, démoralisées, désorganisées et généralement “galeuses” ne représenterait même pas un effort significatif. Tout analyste militaire à demi compétent le sait, même ukronazi.

Ce que tout cela signifie pour l’administration Zelenskii est simple : si vous essayez le «scénario croate», vous n’obtiendrez pas un «résultat croate», mais un résultat «Géorgie 08.08.08» : l’oblitération de vos forces armées en 48 heures, suivie par la perte nette de 20% de votre territoire national – probablement plus dans le cas de l’Ukraine !

Aparté 

Depuis de nombreuses années, j’explique que le véritable objectif de toute attaque ukronazi sur la Novorussie ne serait pas de gagner réellement, mais de forcer la Russie à intervenir ouvertement. Cependant, cette stratégie a échoué alors que les rapports de forces, y compris sur le plan politique, ont changé. C'est une chose de commencer une guerre avec les DLNR uniquement pour forcer la Russie à intervenir, et une autre d'exposer l'ensemble de votre pays à des "conséquences très graves" pour l'ensemble de son "État". La menace, vraiment tout à fait extraordinaire, de Poutine a explicitement monté la barre des représailles russes potentielles beaucoup plus haut qu'auparavant.

Alors, y a-t-il quelque chose qui ressemble même vaguement à une solution quelconque ?

Eh bien, en théorie, il y aurait eu la solution de l’accord de Minsk. Les Novorussiens n’aimeraient pas cela, mais la Russie pourrait probablement le leur imposer. La Russie elle-même pourrait certainement vivre avec un tel résultat – non, la Russie n’a absolument pas besoin de territoires supplémentaires, surtout des territoires dévastés ! Mais comme les Ukronazis sont trop idéologiques et délirants pour accepter cette option, il existe un plan B évident : la Russie peut reconnaître unilatéralement les républiques DLNR qui voteront ensuite pour rejoindre la Fédération de Russie. En théorie, le reste de l’Ukraine pourrait se rendre compte que cette situation présente des avantages, notamment la suppression de 2 millions d’anti-nazis. Mais son idéologie – une sorte d’ultra-nationalisme local exclusivement galicien, similaire au régime Oustachi de la Seconde Guerre mondiale en Croatie, imposée à l’ensemble du pays – fait qu’il est absolument impossible pour ces nationalistes enragés d’accepter une telle perte de territoire, en particulier dans le contexte humiliant d’une guerre civile contre leur propre peuple, ou alors c’est ce qu’ils racontent. En termes simples, vous ne pouvez pas prétendre être les descendants de l’«Ancien Ukrs», âgé de 200 000 ans, qui a construit les pyramides, creusé la mer Noire, donné naissance à la civilisation aryenne et dont la langue est la base du sanscrit, et en même temps, admettre qu’une grande partie de votre population préfère la mort à la vie sous votre autorité. En réalité, non seulement ces personnes ne sont pas disposées à accepter toute perte de territoire – de jure ou de facto -, mais certaines d’entre elles revendiquent même des territoires à l’intérieur de la Fédération de Russie.

Heureusement, leurs illusions ne font vraiment aucune différence : la Novorussie et la Crimée sont partis pour toujours, peu importe ce que les gens disent.

Franchement, je crois que même sans Crimée et sans Novorussie, l’Ukraine sous occupation nazie n’est toujours pas viable, ne serait-ce que parce que les régions méridionales – Odessa, Nikolaev, Marioupol – n’accepteront jamais de devenir des protectorats sous occupation nazie des mêmes galiciens ukronazis qui ont brûlé des gens vivants à Odessa. La vérité est que les Galiciens auraient intérêt à rompre leurs liens, entièrement artificiels, avec ce qu’on appelle «l’Ukraine» de nos jours et à se replier sur leurs véritables terres historiques. L’idéologie, cependant, ne permettra jamais à la plupart d’entre eux de comprendre cela. Le processus de désintégration de l’Ukraine croupion se poursuivra probablement sous une forme ou une autre.

Conclusion : comment un slogan peut conduire à un autre, très différent

Toute la vision du monde ukronazi peut être résumée dans son slogan bien connu : «Noyer tous les Kikes [Juifs] et les Polaks dans le sang des Moskals», ou quelques variantes. Le problème avec ce slogan est qu’il n’y a tout simplement aucun moyen pour la population galicienne relativement petite de réussir à vaincre de manière permanente ses voisins beaucoup plus grands et, franchement, beaucoup plus intelligents, juifs, polonais ou russes. Ainsi, maintes et maintes fois, les politiques qui commencent par ce fameux slogan ukie se terminent inévitablement par une variation assez douloureuse d’un autre très célèbre slogan ukie : «valise, gare, Russie» mais, fondamentalement, par une combinaison différente : “valise, gare, Canada / Israël !” 😉

Personnellement, je ne me soucie pas de ce qui arrive aux Galiciens ou aux terres qu’ils habitaient historiquement. Si les Autrichiens, les Polonais, les Hongrois ou les Allemands les veulent, qu’ils les prennent, ils sont les bienvenus. Après tout, ce sont ces gens qui, avec la papauté, ont créé le phénomène ukrainien et ukronazi. Alors, bien du plaisir ! comme disent les Français : laissez-les profiter de leur engeance !

Si la population de l’Ukraine croupion future est suffisamment forte et sage pour se débarrasser de cette pourriture nazie – une bonne chose pour eux, elle peut compter sur l’aide et le soutien de la Russie pour la reconstruction. Mais s’il elle ne l’est pas, c’est son problème.

Quand les humains se mettent en quatre pour ignorer la réalité, ils méritent ce qui leur arrive.

The Saker

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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