Par Ibrahim Tabet – Mars 2016
En 1916, lors de la Première Guerre mondiale, la France et la Grande-Bretagne s’entendirent secrètement pour se partager les provinces arabes de l’Empire ottoman promis à un ultime démembrement. Les accords Sykes-Picot, nom donné à cette entente, stipulaient que la France et la Grande-Bretagne seraient disposées à reconnaître et à soutenir des États arabes indépendants dans deux zones : une zone A englobant la Syrie intérieureet la région de Mossoul que la France serait seule apte à conseiller, et une zone B allant de la Jordanie actuelle à Kirkouk où la Grande-Bretagne jouirait de la même influence exclusive. De plus la Grande-Bretagne serait autorisée à administrer directement une zone rouge formée de la Mésopotamie et la France une zone bleue comprenant le Mont-Liban, le littoral syrien et la Cilicie. Quant à la Palestine, compte tenu du rôle de Jérusalem pour les trois religion monothéistes, elle serait soumises à une administration internationale. Ces accords cadre firent toutefois l’objet de changements dictés par le nouveau contexte politique et les rapports de force sur le terrain. C’est ainsi par exemple que la France fut contrainte de céder la Cilicie à la Turquie et qu’elle dut renoncer au wilayet de Mossoul au profit de l’Angleterre. Ils déboucheront, après la guerre, sur la formation des États du Levant (Palestine, Transjordanie, Irak, Syrie et Grand Liban). Continuer la lecture →