Caligula : comment va-t-il tomber ?


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 23 octobre 2018

Le roi et le prince héritier d’Arabie saoudite ont ordonné à un fils de Jamal Khashoggi [et à un de ses frères, NdT] de comparaître devant eux afin de pouvoir exprimer leurs condoléances pour le meurtre de son père. Il s’agit d’une tentative du roi Salman de démontrer que son fils, Mohammad bin Salman, n’a pas ordonné le meurtre prémédité de Khashoggi. Ces images, et la vidéo, sont destinées au public saoudien, qui ne semble pas convaincu. Mais l’acte est aussi une insulte, car le corps de Khashoggi n’a pas été retrouvé et n’est pas enterré. 1.

Le regard dit tout

Sahal Khashoggi est l’aîné des quatre enfants de Jamal. Trois d’entre eux vivent aux États-Unis. Sahal a l’interdiction de quitter l’Arabie Saoudite.

Notez que sa robe n’est pas repassée comme le requiert l’étiquette habituelle. Il a dû être convoqué sans délai ou été traîné de force devant le roi. Notez également que la main du garde du corps à l’arrière-plan se trouve exactement sur son pistolet.

Il semble y avoir beaucoup de théories du complot autour de l’affaire. Certaines d’entre elles ont été mentionnées dans les commentaires ici. Je n’y crois pas. La Turquie n’a pas arrangé l’incident. Je ne vois aucun signe indiquant que les États-Unis, Israël, le Qatar ou les Émirats arabes unis ont eu un rôle à jouer à cet égard. C’était un crime très stupide commis par Mohammad bin Salman. Ou pire, une erreur. Erdogan, celui-qui-voudrait-être-sultan, est un homme politique rusé. Il surfe simplement sur la vague.

Alastair Crooke explique pourquoi le meurtre de Khashoggi, bien que pas inhabituel, a cet effet important :

C’est le flocon de neige supplémentaire, indifférencié, qui déclenche une avalanche énorme, totalement disproportionnée par rapport au flocon qui l’a provoquée. L’assassinat de Khashoggi est-il un déclencheur ? Peut-être que oui – car il y a plusieurs accumulations de masses politiques instables dans la région où même un petit événement peut déclencher un glissement significatif. Ces événements proviennent d’un réseau complexe de dynamiques en mutation.

Crooke voit trois positions stratégiques traditionnelles qui ont déjà atteint des points critiques et qui sont susceptibles de bouger en raison de cet événement : les relations américaines avec l’Arabie saoudite, le rôle de la Turquie au Moyen-Orient et les défenses stratégiques d’Israël.

Du côté des relations américano-saoudiennes, c’est probablement le Congrès, et non la Maison Blanche qui fera avancer le dossier. Un autre vote du Sénat aura lieu le mois prochain pour mettre fin à la complicité américaine dans la guerre au Yémen. Il est maintenant susceptible de passer.

L’utilité de l’Arabie saoudite pour les États-Unis est mise en doute depuis un certain temps. Un éditorial du Wall Street Journal écrit par Karen Elliott House demande à la Maison Blanche d’agir :

Alors que l’administration Trump se demande si l’explication tardive et confuse de la mort de Jamal Khashoggi par l’Arabie saoudite est crédible, un Saoudien pensif me dit : « Moralité mise à part, la question cruciale est la santé mentale de notre vrai Caligula à nous. »

Si le prince héritier perd le pouvoir, ce pourrait être soit par la main douce de son père, soit, comme Caligula, par la main violente d’une cabale de princes mécontents et de prétoriens.

Ce que cela signifierait pour les relations américano-saoudiennes reste, pour chacun, à deviner. Cependant, si M. Trump a la capacité d’influencer les événements, le premier scénario est de loin préférable au second.

L’Arabie saoudite sous un gouvernement instable est un fardeau. Non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour le reste du monde. Il est temps de s’en débarrasser.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par wayan pour le Saker Francophone

Notes

  1. La nouvelle d’aujourd’hui annonçant que le corps a été retrouvé provient d’une source non fiable et a été officiellement démentie
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Le drame Khashoggi. Plus d’accord possible. Erdogan veut le départ de MbS


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 22 octobre 2018

La saga Khashoggi continue d’influencer la situation politique au Moyen-Orient.

Vendredi dernier, le régime saoudien admettait que Khashoggi avait été tué dans son consulat à Istanbul. Depuis, il a changé deux fois d’histoire :

Après avoir nié pendant des semaines son implication dans la disparition de Khashoggi, l’Arabie saoudite a déclaré que ce dernier avait été tué dans le consulat d’Istanbul, affirmant que sa mort était le résultat d’une simple « bagarre ». Une source saoudienne proche du palais royal a déclaré plus tard à CNN que le journaliste du Washington Post était mort par étouffement. Dimanche, son ministre des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, est allé plus loin en qualifiant, dans une déclaration à Fox News, la mort de Khashoggi de « meurtre » et d’« erreur énorme ».

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Les Saoudiens reconnaissent le meurtre de Khashoggi, la dissimulation ne convainc pas

Le drapeau saoudien…ancienne version


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 20 octobre 2018

On a demandé au roi d’Arabie saoudite de maintenir son fils, Mohammad bin Salman, en position de prince héritier. Il est largement admis que le prince MbS a ordonné le meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Les Saoudiens admettent aujourd’hui que Khashoggi a été assassiné. Deux lèche-bottes du prince héritier sont offerts comme pions sacrificiels.

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Affaire Khashoggi : les Saoudiens bétonnent, mais la pression va monter


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 17 octobre 2018

L’aspect le plus intéressant de l’assassinat bâclé de Jamal Khashoggi est l’aperçu qu’il offre sur les conflits de la politique nationale, et internationale, des États-Unis.

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L’accord trouvé pour étouffer l’affaire Khashoggi sera qu’il est mort sous la torture


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 16 octobre 2018

Le camouflage du meurtre de Jamal Khashoggi, dont le meurtre a été commandité par le prince héritier saoudien Mohammad bin Salman, se poursuit allègrement. Un accord a été trouvé entre la Turquie et l’Arabie saoudite sous l’égide des États-Unis. Le marchandage sur les détails va prendre un peu de temps.

Plusieurs médias ont lancé un ballon d’essai, pour savoir si cette histoire « alternative » allait tenir la route :

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Le casse-tête du règlement de l’affaire Khashoggi


La négociation de l’affaire Khashoggi sera extrêmement difficile. Les protagonistes sont des gens têtus et dangereux. Le problème pourrait facilement dégénérer.


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 14 octobre 2018

L’empire ottoman régnait sur une grande partie du monde arabe. Le sultan néo-ottoman Recep Tayyip Erdogan voudrait retrouver cette position historique pour la Turquie. Ses principaux concurrents dans ce domaine sont les al-Sauds. Ils ont beaucoup plus d’argent et sont stratégiquement alignés sur Israël et les États-Unis, alors que la Turquie sous Erdogan est plus ou moins isolée. L’élément politico-religieux de la compétition est représenté d’un côté par les Frères musulmans, des islamistes «démocratiques» dont Erdogan est membre et par les absolutistes wahhabites de l’autre côté.

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Un enterrement hors de prix…


Les négociations sur l’enterrement de Khashoggi sont entamées. Les Saoudiens vont cracher des milliards de dollars pour régler l’affaire


2015-05-21_11h17_05Par Moon Of Alabama − Le 11 octobre 2018

L’affaire Khashoggi, dont il est question ici, sera retirée de la une des médias encore plus rapidement que prévu.

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De la Baltique à la mer Noire, Poutine au secours des pays maltraités par les États-Unis


Pas étonnant qu’un grand sommet réunissant l’Allemagne, la Russie, la France et la Turquie – notez les oubliés – soit peut-être prochainement en vue 



Pepe EscobarPar Pepe Escobar – Le 24 août 2018 – Source Russia Insider

Lorsque le président russe Vladimir Poutine, revenu de sa tournée de star au mariage de la Première ministre autrichienne Karin Kneissl, s’est présenté samedi après-midi au Palais Meseberg, au nord de Berlin, pour une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, cela a été une sorte de surprise. La réunion n’avait été annoncée que quelques jours auparavant.

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Pourquoi la Turquie subit-elle une crise monétaire ?


Par Moon of Alabama – Le 10 août 2018

Le président turc Erdogan affirme souvent que des « puissances étrangères » (c’est-à-dire les États-Unis) veulent le faire chuter. Il dit qu’un « lobby intéressé » (c’est-à-dire les banquiers (juifs)), veut nuire à la Turquie. Il a un peu raison sur ces deux points.

Depuis la semaine dernière, la lire turque est en chute libre. Aujourd’hui, elle a perdu près de 20 % de sa valeur. Il est probable que l’économie turque l’accompagnera dans sa chute et Erdogan a besoin d’accuser quelqu’un pour ce fait.

Mais si des puissances étrangères et des banquiers utilisent sûrement la crise pour leurs propres objectifs, c’est la politique économique d’Erdogan qui est à blâmer en premier lieu. Le long boom qu’il a créé avec de l’argent étranger emprunté est finalement en train d’exploser.

Voici un récapitulatif de ce qui s’est passé.

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Que signifie la grande victoire d’Erdogan aux présidentielles turques ?


Par Melkulangara Bhadrakumar – Le 25 juin 2018 – Source Strategic Culture

Les élections démocratiques produisent souvent des résultats étranges. Le gouvernement actuel de l’Inde n’a remporté que 31 % des suffrages exprimés lors du scrutin parlementaire de 2014, avec un taux de participation de 66 %. Lors d’élections directes, il est très difficile d’obtenir une victoire nette de 50 % au premier tour pour un candidat à la présidence. La part du vote d’Emmanuel Macron n’était que de 24% au premier tour de l’élection présidentielle française de l’année dernière.

Il ne faut donc pas sous estimer l’importance de la magnifique victoire de Recep Erdogan aux élections turques de dimanche, qui a remporté 52,4 % des voix pour sa candidature à la présidence et 53,6 % pour l’alliance électorale de son parti au scrutin parlementaire. Il est évident que la Turquie s’est dotée d’un gouvernement fort et stable pour les cinq prochaines années.

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