La poudrière du Proche-Orient


Par Ibrahim Tabet – Le 9 août 2017

 

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lecourrierdumaghrebetdelorient.info

Le Proche-Orient est une véritable poudrière. Cette expression fait référence à celle de « poudrière des Balkans » présentée comme une des causes de la Première Guerre mondiale, bien que celle-ci ait été provoquée par le jeu des alliances et les rivalités des grandes puissances européennes instrumentalisant les nationalismes des petites nations balkaniques. Une autre expression empruntée à cette époque est celle de « balkanisation » pour désigner le risque de fragmentation de l’Irak, de la Syrie, et peut-être d’autres pays de la région.
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Après Daniel Johnson, qui a assassiné le parti québécois?


Par Gilles Verrier − 8 août 2017 − Source lebonnetdespatriotes.net

Après Daniel Johnson, qui a assassiné le Parti québécois ?Si l’hypothèse de l’assassinat de Daniel Johnson est à prendre au sérieux, Premier ministre du Québec mort à la Manic en septembre 1968, je me suis demandé pourquoi René Lévesque et Jacques Parizeau ont pu finir leur carrière politique sans subir le même sort. Johnson, qui avait écrit le pamphlet Égalité ou indépendance, avait aussi accueilli avec beaucoup de classe le général de Gaulle en 1967, au grand dam d’Ottawa. Soit. Mais en quoi la menace que représentait Daniel Johnson pour le Canada, motif plausible de sa liquidation, était-elle vraiment si différente de celle que le Parti québécois et ses deux principaux chefs pouvaient faire peser sur le carcan canadien quelques années plus tard ?
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100 ans après le coup d’État bolchevique


Par Emmanuel Leroy − Le 26 juin 2017 − Source geopolitica.ru

Emmanuel Leroy en compagnie d’Alexandre Douguine est accueilli par Igor Dodon, le Président de la république de Moldavie à l’occasion du colloque international de Chisinau de mai 2017

Progressivement, la Russie prend conscience qu’elle est le dernier rempart dans la lutte mortelle contre les valeurs morbides de l’Occident.

À l’occasion du centenaire de la Révolution d’Octobre 1917, nous avons l’intention de poser la même série de questions aux personnalités de la Moldavie, la Roumanie, la Russie et les pays occidentaux. Ces entretiens ont pour but de représenter une modeste contribution à la réévaluation des événements qui ont marqué le XXe siècle. Bien que 100 ans se soient écoulés, dans la conscience du public de l’espace ex-communiste et du monde entier, il y a encore beaucoup de préjugés sur les causes profondes de ce bouleversement majeur, mais aussi sur la façon dont la « révolution prolétarienne » est traitée par l’élite politique, le milieu universitaire et  la hiérarchie de l’église. Trouver des réponses appropriées à certaines questions d’une telle complexité nous semble absolument vital.

Iurie Roșca

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Dans les profondeurs historiques de l’État profond étasunien


Par Jada Thacker – Le 23 juin 2017 – Source Consortium News

Il semble que tout le monde parle de l’État profond de nos jours. Bien que le terme semble avoir pénétré le langage commun à la fin des années 1990, pendant des années il ne faisait référence qu’à des gouvernements de l’ombre étrangers, sûrement pas à notre propre « nation indispensable ».

Est-ce que la présence soudaine d’un État profond américain – grossièrement définie comme une élite non élue qui manipule le gouvernement élu pour servir ses propres intérêts – constitue une menace nouvelle, voire existentielle, pour la démocratie ?

Pas vraiment. La menace semble assez réelle, mais elle n’est pas nouvelle. Considérez ces faits : il y a 230 ans, un groupe non élu d’élites américaines a tenu une réunion secrète avec un ordre du jour non divulgué. Leur but n’était pas seulement de manipuler un gouvernement légitime dans leur propre intérêt, mais de l’abolir complètement. À sa place, ils installeraient un gouvernement radicalement non démocratique – un gouvernement « plus parfait », ont-ils déclaré – disons mieux adapté à leurs portefeuilles d’investissement.

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Poutine, Trump et mon gars Macron


Par Pepe Escobar – Le 1er juin 2017 – Source Asia Times via entelekheia.fr

Le président français est applaudi pour son franc-parler envers son homologue russe, mais derrière les effets de communication, les signes d’un nouvel alignement sont perceptibles…

La rencontre face à face de trois heures entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron de Versailles a offert un exemple fascinant de théâtre d’ombres géopolitique.

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Il faut rechercher le véritable Islam dans le passé, et non dans le wahhabisme de Daech

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« L’Émir Abdelkader était un musulman, un soufi, un Cheikh, un humaniste, protecteur de son peuple contre la barbarie occidentale, protecteur des chrétiens contre la barbarie musulmane, si noble qu’Abe Lincoln lui avait envoyé une paire de pistolets Colt. »

Robert Fisk

Robert FiskPar Robert Fisk – Le 25 mai 2017 – Source independent

Après le massacre de Manchester… oui, et après Nice et Paris, Mossoul et Abou Ghraib, le 7 juillet [2005 à Londres], et le massacre de Haditha – vous rappelez-vous de ces 28 civils, y compris des enfants, tués par les Marines américains, quatre de plus qu’à Manchester, mais pas une minute de silence pour eux ? Et bien sûr, le 11 septembre…

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Désigner l’ennemi ou diagnostiquer le mal !


Par Emmanuel Leroy – Mai 2017

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Il n’est pas d’usage dans les colloques académiques de parler ainsi, de manière si brutale et pourtant il m’apparait nécessaire aujourd’hui, et surtout ici sur cette terre moldave, zone de confluence tectonique entre l’Est et l’Ouest, d’affirmer lucidement et de dire clairement qui nous combattons et pourquoi. Pour Carl Schmitt : « La distinction spécifique du politique […]  c’est la discrimination de l’ami et de l’ennemi. »1 De son point de vue, la dialectique ami/ennemi s’appréhende comme un concept autonome dans la mesure où elle ne s’amalgame pas avec des considérations morales (bien/mal) ni esthétiques (beau/laid), mais constitue en elle-même une opposition de nature.

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  1. Carl SCHMITT, La notion de politique – Théorie du partisan

Sifflet anti-viol pour Hitler


Par Anatoly Karlin – Le 9 mai 2017 – source unz.com

Environ les deux tiers des 27 millions de victimes de l’URSS ont été des civils, soit près de 10% de la population d’avant-guerre. Si ces pourcentages avaient été appliqués à l’Allemagne nazie, elle aurait perdu 8 millions de personnes – un ordre de grandeur pour les 400 000 civils tués en raison des bombardements stratégiques alliés et les 600 000 qui sont morts lors des expulsions d’Allemands ethniques d’Europe de l’Est (la grande majorité l’ont été par les autorités locales, pas par l’Armée Rouge ou le NKVD).

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Nous aurions pu être le Canada


Par Adam Gopnik – Le 15 mai 2017 – Source The New Yorker

La révolution est le dernier rempart du mythe national, mais en la sanctifiant, nous oublions qu’elle a été plus horrible qu’héroïque. Illustration par Brian Stauffer

La Révolution américaine était-elle une si bonne idée ?

Et si c’était une erreur depuis le début ? La Déclaration d’indépendance, la Révolution américaine, la création des États-Unis d’Amérique, et si cette idée était terrible, et si les injustices et la folie de la vie américaine ne se sont pas produites malgré les vertus des Pères fondateurs mais à cause d’elles? L’argument pourrait prévaloir que la Révolution était un mouvement de panique inutile et brutal des propriétaires d’esclaves mélangé aux chamailleries du siècle des Lumières, produisant un pays qui portait la marque de la violence, de la perturbation et de la démagogie. Regardez au nord vers le Canada ou au sud vers l’Australie, et vous verrez différentes possibilités d’évolution pacifique loin de la Grande-Bretagne, vers des pays sains et entiers, plus équitables et moins sanguinaires. Aucune révolution, et l’esclavage aurait pu finir, comme ailleurs dans l’empire britannique, plus pacifiquement et plus tôt. Aucune « institution particulière », aucune guerre civile hideuse avec ses conséquences épouvantables. Au lieu de cela, un développement ordonné de l’intérieur ─ moins violent et moins enclin à célébrer le desperado contre le paysan pacifique. Nous pourrions avoir évolué vers un Commonwealth social-démocrate s’étendant du nord au sud, un Canada à la taille de presque tout le continent.

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Vénérer le fantôme de Staline


Par Dmitry Orlov – Le 16 mai 2017 – Source Club Orlov

Funérailles de Staline

Il y a quelques jours, le 9 mai, la Russie a célébré le 72e anniversaire de sa victoire dans la Grande Guerre patriotique ou, comme on la connait en Occident, la Seconde Guerre mondiale. Passée inaperçue à l’Ouest, c’est une affaire très importante en Russie. Tous les éléments du défilé, du discours, de la musique, de l’iconographie, sont maintenant brillamment polis. C’est un rituel clé du culte de l’État de la Russie. Sa nature religieuse s’est manifestée par le ministre de la Défense Serguei Shoigu qui, sortant des murs du Kremlin debout dans une limousine classique de l’ère soviétique, a fait le signe de la croix : si vous êtes encore coincé dans le cadre du «communisme sans Dieu”, il faut vite le repenser. Bien que le défilé soit une démonstration de force militaire indéniable, avec une collection de matériel militaire moderne qui se répand sur la Place Rouge, le message global est celui de la paix. “La Russie n’a jamais été vaincue et ne le sera jamais.” Voila le message. Et même si les Russes veulent être reconnus pour leur immense sacrifice en vue de la victoire, ils voient cette victoire comme celle de chacun : tout le monde – même les Allemands – a bénéficié de la destruction par les Soviétiques d’un mal parfait sous la forme d’une machine génocidaire qu’était l’Allemagne nazie.

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