Par Emmanuel Leroy − Le le 7 mai 2023

Zakhar Prilepine avec Emmanuel Leroy au salon du livre russe à Paris en 2018
C’est avec une immense douleur que j’ai appris la nouvelle du terrible attentat qui t’avait frappé et au cours duquel ton ami et compagnon d’armes qui conduisait a été tué. C’est une guerre terrible que l’Occident mène contre la Russie aujourd’hui car c’est une guerre totale qui ne se déroule pas uniquement sur la terre d’Ukraine mais partout où les Anglo-Saxons peuvent faire souffrir les Russes et ceux qui les soutiennent. Ce qui est frappant dans ce conflit en cours c’est que l’ennemi utilise les mêmes méthodes terroristes que les islamistes de Daesh (organisation interdite sur le territoire de la Fédération de Russie). Jadis, dans les guerres « classiques », y compris pendant la Grande guerre patriotique, une fois que les hostilités étaient déclenchées et aussi horribles et inhumaines soient-elles, la querelle se déroulait sur les champs de bataille et on n’assassinait pas les journalistes ou les écrivains. Mais aujourd’hui, surtout dans un monde numérisé où l’information se déplace à la vitesse de la lumière, le système occidental craint peut-être autant la force de la parole des intellectuels russes que la force de l’armée russe et c’est pourquoi des personnalités comme toi, comme Daria Douguina ou comme Vladlen Tatarsky sont frappées sans pitié et de la manière la plus lâche qui soit.