Le châtiment final de Julian Assange rappelle aux journalistes que leur travail est de découvrir ce que l’État souhaite dissimuler


Par Robert Fisk − Le 31 mai 2019 − Source The Independant

Robert Fisk

J’en ai un peu assez de la Loi sur l’espionnage américaine. D’ailleurs, j’en ai assez de la saga Julian Assange et Chelsea Manning depuis longtemps. Personne ne veut parler d’eux parce que personne ne semble les apprécier beaucoup – même ceux qui ont bénéficié de leurs révélations dans leur travail de journaliste.

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Le juge Richard Goldstone a souffert d’avoir renié Gaza, mais pas autant que les Palestiniens qu’il a trahis


Par Robert Fisk – Le 3 janvier 2019 – Source The Independent

Le juge Richard Goldstone a enquêté sur les violations des droits de l’homme pendant la guerre

Quand on est trahi par son héros, la trace est indélébile. Je ne suis pas la seule personne, je le sais, qui considérait Richard Goldstone comme un héros – un juge formidable, brillant et courageux qui avait finalement dit la vérité au pouvoir au Moyen-Orient. Et puis il s’est rétracté, comme un prisonnier politique terrifié, en multipliant les protestations d’amour envers la nation dont il avait si courageusement dénoncé les crimes de guerre.
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J’ai demandé à la seule journaliste israélienne basée en Palestine de me montrer quelque chose de choquant – et voilà ce que j’ai vu


C’est l’ancienne route de Ramallah à Jérusalem, bordée de richesses perdues, de vains espoirs et de maisons autrefois aimées. Tout cela, bien sûr, finit maintenant dans le Mur.


Par Robert Fisk – Le 21 septembre 2018 – Source The Independent

Amira Hass

Montrez-moi quelque chose qui va me choquer, ai-je demandé à Amira Hass. La seule journaliste israélienne qui vit en Cisjordanie – ou en Palestine, si vous croyez encore en ce mot si peu orthodoxe – m’a donc emmené sur une route à l’extérieur de Ramallah qui dans mon souvenir était une autoroute qui conduisait à Jérusalem. Mais maintenant, sur la colline, elle se transforme en une route à l’abandon, à moitié goudronnée, bordée de magasins fermés par des volets rouillés et des ordures. La même odeur putride d’égouts à l’air libre plane sur la route. L’eau puante stagne, verte et flasque, en flaques au pied du mur. Continuer la lecture

Quand la bataille d’Idlib sera terminée, où iront les combattants qui ont juré de ne jamais se rendre ?


Si l’armée syrienne a été entraînée à combattre en relief montagneux, c’est pour en finir avec l’occupation du Golan par Israël plutôt que pour en finir avec celle d’Idlib par al-Nosra. Après Idlib, le Golan ?


Par Robert Fisk – Le 11 septembre 2018 – Source Chronique de Palestine

Soldats de l’armée syrienne positionnés dans la vallée du fleuve Oronte – Photo : Nelofer Pazira

 

L’issue des guerres est difficile à prévoir.

Sous le soleil blanc, la vaste plaine située sous le champ de bataille d’Idlib rôtit en silence – sans parler de la batterie d’artillerie syrienne de quatre canons de 130 mm déployée sur les hauteurs du mont Akrad et pointée sur les champs torrides et les villages déserts occupés par les islamistes à l’est. Dans les oueds humides qui rejoignent la rivière en contrebas, des troupeaux de vaches noires et blanches s’abritent sous les arbres. Près de la route principale, des soldats syriens se reposent sous les buissons. Il y a là plusieurs tanks T-72, dont les caisses sont enterrées et recouvertes de branches. Continuer la lecture

L’évacuation des Casques blancs de Syrie est-elle le prélude de l’ultime bataille ?


Par Robert Fisk – Le 30 juillet 2018 – Source Chronique de Palestine

Des soldats des forces loyales au président syrien Bashar al-Assad passent par le passage Bustan al-Qasr d’Alep après leur libération par les rebelles. Ils ont été libérés dans le cadre d’une accord plus général qui a vu les derniers rebelles syriens dans la ville centrale de Homs évacuer leurs positions – Photo : Archives

 

Grâce à Donald Trump, c’en est fini des « rebelles » de Syrie, trahis par les Américains – sûrement en fin de compte par Trump lui-même au cours des discussions secrètes qu’il a eues avec Vladimir Poutine. Continuer la lecture

Pour Jared Kushner les Palestiniens sont à vendre

 


Gaza, Grande Marche du Retour, 4 mai 2018 – Photo : Mohammed Zaanoun/Activestills.org

Par Robert Fisk – Le 2 juillet 2018 – Source Chronique de Palestine

Après trois guerres, des dizaines de milliers de morts palestiniens et des millions de réfugiés, Kushner croit-il vraiment que les Palestiniens se contenteront de cash ?

N’y aura-t-il pas de fin à d’humiliation des Palestiniens ? Après Oslo, après la « solution des deux États », après les années d’occupation israélienne répartissant les Palestiniens en zones «  A » et « C » suivant les modalités d’occupation définies par Israël, après la vaste colonisation juive de terres volées à ses propriétaires arabes, après les massacres de Gaza, et la décision de Trump dé désigner Jérusalem, toute entière, comme capitale d’Israël, va-ton oser demander aux Palestiniens de se contenter de cash et d’une misérable banlieue comme capitale ? Il n’y a donc pas de limite au cynisme ? Continuer la lecture

Nos cris d’indignation à propos du siège de Ghouta sonnent creux car nous ne ferons rien pour sauver les civils.


Par Robert Fisk – Le 21 février 2018 – Source Chronique de Palestine

Photo : ICRC

Comment pouvons-nous protester alors que nous ne faisons rien contre l’opposition islamiste armée à Assad (je ne parle pas ici de l’EI) ou que nous n’essayons même pas d’organiser notre propre cessez-le-feu, même avec l’aide de la Russie ? Après tout, cela fait des années que nous armons ces gens-là. Continuer la lecture

Consternation en Occident : la guerre en Syrie touche à sa fin et Assad semble en sortir vainqueur


Nous étions tous occupés à attendre que Trump lance la Troisième Guerre mondiale, et nous n’avons pas vu que la carte de la guerre au Moyen-Orient avait considérablement changé. Il faudra des années pour reconstruire la Syrie et l’Irak (et le Yémen), et les Israéliens seront peut-être obligés d’aller demander à Poutine de les tirer du pétrin dans lequel ils se sont fourrés. – Robert Fisk


Les troupes du Hezbollah et de l’armée syrienne ont brisé le siège de Deir Ez-Tor – Photo capture vidéo

Par Robert Fisk – Le 9 septembre 2017 – Source Chronique de Palestine

Un message est arrivé de Syrie sur mon téléphone portable la semaine dernière. « Le général Khadour a tenu sa promesse », disait-il. Je savais ce que cela signifiait.
 
Il y a cinq ans, j’ai rencontré Mohamed Khadour qui commandait quelques soldats syriens dans une petite banlieue d’Alep, sous le feu de combattants islamistes à l’est de la ville. À l’époque, il m’avait montré sa carte. Il reprendrait ces rues dans 11 jours, m’avait-il dit.

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L’attaque de Barcelone et l’avenir de l’Espagne et de la Catalogne


Robert FiskPar Robert Fisk – Le 25 août 2017 – Source CounterPunch

Sauf si vous êtes Catalan – ou Espagnol – vous avez peut-être raté les signes d’une grave division politique derrière le massacre de Barcelone. Les rapports internationaux ont presque délibérément esquivé les éléments délicats de l’histoire. Nous avons été invités à rester bouche bée devant l’horreur, la peur et le chagrin provoqués par les meurtriers islamistes, sans nous arrêter un instant au fait que certaines réactions à cet acte de barbarie étaient tout à fait différentes des discours sur « l’unité » nationale et internationale que l’Europe et le monde étaient censés partager.

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L’armée syrienne affrontait l’EI longtemps avant que les Américains ne tirent leur premier missile


Les survivants de cette armée et leurs familles vont vouloir que leur sacrifice soit reconnu et même récompensé


 

Un an jour pour jour avant sa mort, le général Fouad Khadour est assis dans son quartier général à l’ouest de Palmyre, Photo Nelofer Pazira

Par Robert Fisk – Le 27 juillet 2017 – Source The Independent

Je n’aime pas les armées. Ce sont des institutions dangereuses. Les soldats ne sont pas des héros juste parce qu’ils se battent. Et je suis fatigué de répéter que ceux qui vivent par l’épée pourraient bien aussi mourir par l’épée. Mais si on compare les  40 000 civils tués à Mossoul par les Américains, les Irakiens et l’EI au cours des douze derniers mois, aux 50 000 civils abattus par les Mongols au XIIIe siècle à Alep – et que l’on se rend compte que l’influence des droits humains sur les aviateurs américains, la brutalité irakienne, et le sadisme de l’EI, n’a permis d’obtenir qu’une diminution de 10 000 morts  par rapport aux hordes mongoles – la mort semble parfois avoir perdu son sens.

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