2018 – Guerre ou pas guerre ?


VC Interrogation, 1967

2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 29 décembre 2018 – Source The Saker

Si les premiers mois de 2017 ont été une période de grands espoirs après la défaite historique de Hillary Clinton, l’année s’achève d’une manière sombre, presque menaçante. Non seulement le marais a facilement, rapidement et totalement noyé Trump, mais l’Empire anglosioniste est ébranlé par sa défaite humiliante en Syrie et les néocons imposent maintenant à l’ensemble de notre planète un barrage sans fin de menaces. En outre, l’administration Trump a publié une Stratégie de sécurité nationale qui montre clairement que l’Empire est en mode « paranoïa intégrale ». Il est tout à fait évident que les néocons ont totalement repris le contrôle de la Maison Blanche, du Congrès et des médias américains dominants. D’accord, peut-être les choses ne sont-elles pas tout à fait aussi mauvaises que si Hillary avait été élue, mais elles le sont suffisamment pour se demander si une guerre majeure est inévitable l’an prochain. Continuer la lecture

Quand la santé mentale fait défaut – la mentalité du « drone idéologique »


2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 22 décembre 2017 – Source The Saker

Ma récente analyse des conséquences potentielles d’une attaque américaine contre la RPDC a suscité un large éventail de réactions. Il y a une sorte de réactions que je trouve particulièrement intéressante et très importante, et c’est sur elle que je me concentrerai aujourd’hui : celles qui ont entièrement rejeté toute mon argumentation. Ce qui suit est une sélection des réactions de ce genre les plus révélatrices.
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Détruire les mythes cocardiers à propos d’une attaque contre la Corée du Nord


Saker US

Saker US

Par le Saker – le 14 décembre 2017 – Source The Saker

Tout d’abord les pantins vantards

Trump et Haley n’ont pas encore fini.  Ils veulent forcer la Chine à agir contre la RPDC en menaçant de « prendre en main » la Corée du Nord si la Chine refuse de le faire. Haley a dit : « Pour être clair, la Chine peut faire plus (…) et nous lui mettons le plus de pression que nous pouvons. La dernière fois qu’elle a totalement coupé le pétrole, la Corée du Nord est venue s’asseoir à la table. Donc nous avons dit à la Chine qu’elle devait faire davantage. Si elle ne le fait pas, nous allons prendre nous-mêmes la chose en main puis nous commencerons par des sanctions secondaires. » Continuer la lecture

Corée du Nord : un État épouvanté, pas épouvantable


Comment la plus meurtrière des campagnes de bombardements de l’histoire a créé la crise actuelle en Corée 


Par Ted Nace – Le 8 décembre 2017 – Source CounterPunch

Bombardement de Tokyo, 1946. Avec l’aimable autorisation de la Bibliothèque du Congrès | CC par 2.0

Alors que le monde voit de plus en plus les tensions et la rhétorique belliqueuse entre les États-Unis et la Corée du Nord s’accroître, l’un des aspects les plus remarquables de la situation est l’absence de reconnaissance publique pour la raison profonde des craintes nord-coréennes. L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a qualifié d’« état paranoïde » la conséquence de l’horrible campagne de bombardements incendiaires menée par l’armée de l’air américaine pendant la guerre de Corée et le bilan sans précédent de ces actes.

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La Corée du Nord estime avoir mené à bien son programme de missiles


La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a lancé hier soir un autre missile nucléaire. C’est un missile d’un nouveau type. Personne ne l’avait encore vu. Il s’appelle Hwasong-15 et il est magnifique.


Par Moon of Alabama – Le 30 novembre 2017

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Le nouveau missile est énorme. À gauche de la photo, on voit Kim Jong Il dans son manteau noir. Il mesure 1,70 mètre. Le tracteur-érecteur qui transporte le missile doit mesurer près de 6 mètres de haut et le missile doit avoir un diamètre de plus de 2 mètres.

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Le véhicule est une copie modifiée d’un WS51200 chinois. La Corée du Nord en a acheté 5 ou 6 pour « transporter du bois de la montagne ». Tous ont bien sûr été utilisés comme tracteurs de missiles. Un neuvième essieu a été ajouté au modèle original pour faire face à l’excédent de charge que représentent l’énorme missile et sa table de tir. Le véhicule n’est pas un TEL, un tracteur-érecteur-lanceur, mais un TE. Le missile est érigé et placé verticalement sur la table de tir. On retire le véhicule pour le lancement.

Les premières estimations concernant le poids total du missile varient actuellement entre 45 et 60 tonnes. Je crois que c’est un peu plus. À vue de nez, je dirais qu’un gros camion militaire est capable de transporter 10 tonnes de marchandises par essieu. Neuf essieux multipliés par 10, moins le poids de la table de tir et du système érecteur, cela fait environ 70 tonnes pour le missile. Ils n’ont pas ajouté le neuvième essieu pour rien.

Le missile ressemble à un missile Titan II réduit de 30%. Le Titan II était un missile nucléaire intercontinental américain développé dans les années 1960. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus moderne mais c’est solide.

Le nouveau missile a deux moteurs de type inconnu dans le premier étage. Ceux-ci sont alimentés par une pompe turbo commune. Le missile se dirige en orientant ses tuyères. Le véhicule de rentrée (RV) à l’avant qui transporte la charge utile est également énorme. La Corée du Nord peut certainement y mettre une de ses bombes à hydrogène qui ressemblent à des cacahuètes.

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La Corée du Nord prétend que le véhicule et le missile sont entièrement faits maison. C’est peut-être vrai. La Corée du Nord affirme également que le missile a une portée maximale de 13 000 kilomètres. C’est probablement le maximum absolu sans charge utile. Avec une importante charge utile, comme d’environ 600 kilogrammes pour une bombe à hydrogène, le missile pourrait atteindre le centre-ouest des États-Unis, mais probablement pas la côte Est. Mais ce sont des estimations.  Quand on évalue les risques, on doit prendre en considération la pire éventualité. Il faut donc considérer que ce type de missile, avec peut-être de légères modifications, aura assez de portée pour aplatir Manhattan, et il faut s’y préparer.

Le lancement a eu lieu à 03h00, heure locale, après que le missile a été transporté de l’usine ci-dessus (Usine du 16 mars, Pyongsong 39° 16’52.71 “N 125° 52’12.89” E) à son lieu de lancement. La Corée du Nord a ainsi démontré sa capacité à opérer des lancements-surprises sans avoir besoin de tenir compte de la « météo ». (Dans la doctrine militaire, l’obscurité nocturne est une condition « météorologique »). Les États-Unis n’ont aucun moyen d’empêcher le lancement d’un tel missile, car le lieu et l’heure du lancement sont invisibles.

Voilà ci-dessous quelques photos du lancement. Une vidéo de 14 minutes de l’annonce officielle du lancement à la télévision donne des informations supplémentaires sur les préparatifs et le vol.

Il faut espérer que les décideurs américains auront enfin fini par comprendre que la Corée du Nord est désormais une puissance nucléaire. Les États-Unis clament depuis 75 ans qu’ils ont besoin d’armes nucléaires pour leur sécurité. Ils ne cessent de menacer la Corée du Nord. Ils ne respectent pas leurs accords (demandez à Kadhafi !). Rien, ni personne, ne pourra faire renoncer la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à ses armes nucléaires, ni à sa force de missiles intercontinentaux.

Dans sa déclaration officielle, la RPDC a déclaré que son programme de fabrication de missiles était maintenant « finalisé » :

« … c’est notre plus puissant missile intercontinental ; la RPDC a réalisé le programme de développement d’une force nucléaire qu’elle s’était fixée.

(…)

Kim Jong-un a déclaré avec fierté que nous avons finalement accompli notre grande mission historique de nous doter d’une force nucléaire d’État, d’une puissance balistique. »

La RPDC a atteint son objectif de menacer l’ensemble des États-Unis d’une attaque nucléaire s’ils tentaient de l’attaquer (ou de la décapiter). Cela signifie probablement qu’elle ne construira pas de nouveaux types de missiles. Elle continuera à perfectionner les missiles existants.

Un bon accord entre les États-Unis et la Corée du Nord pourrait stopper ce futur développement de missiles et d’armes nucléaires, en échange de l’arrêt des manœuvres américaines à proximité du pays. La Corée du Nord a déjà fait une offre de « double suspension ». Il revient aux États-Unis de l’accepter. Mais avec le départ de Tillerson, l’actuel secrétaire d’État, et l’arrivée à sa place de Pompeo, les chances de négociations et celles d’un accord quel qu’il soit sont actuellement proches de zéro.

Voilà les photos :

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Traduction : Dominique Muselet

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“America First” déserte à Pékin, la guerre contre la Corée du Nord se profile

‘America First!’ AWOL from Beijing, War with North Korea Looms


James George JATRASPar James George Jatras – Le 11 novembre 2017 – Source Strategic Culture

Rien n’indique que le sommet du président Donald Trump avec le Chinois Xi Jinping ait permis de faire une percée en Corée du Nord. Mais pourquoi pas ? Après tout, Trump a déclaré que la Chine pourrait “résoudre” le problème de la Corée du Nord “facilement et rapidement” et que c’était juste à Xi de se décider.

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Angelina Jolie était-elle un agent du Pentagone en Afrique ?


Par Andrew Korybko – Le 11 octobre 2017 – Source Oriental Review

Angelina Jolie CIA
On soupçonne depuis longtemps que l’actrice promeut volontiers les récits de psy-op de la CIA dans ses films, mais cette fois-ci, de nouvelles fuites allèguent qu’Angelina Jolie a déjà été considérée comme l’appât du Pentagone pour attraper Kony. Ce qui met en perspective les véritables motivations des incursions en politique étrangère d’autres célébrités comme l’amitié de Dennis Rodman avec Kim Jong-un.
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Le courage de décider la paix


Par Christopher Black – Le 10 octobre 2017 – Source New Eastern Outlook

« La concurrence des armements n’est pas une manière d’empêcher la guerre. Chaque pas dans cette direction nous rapproche de la catastrophe. La course aux armements est la pire méthode pour prévenir un conflit ouvert. Au contraire, la paix véritable ne peut être atteinte sans désarmement systématique à une échelle supranationale. Je répète, l’armement n’est pas une protection contre la guerre, mais y conduit inévitablement. » – Albert Einstein


Ces mots d’Einstein, si clairs parce qu’ils énoncent un simple fait, sont ignorés par toutes les nations dans le monde et les résultats sont tels que lui et la logique l’ont prédit. Aujourd’hui, les peuples du monde sont confrontés à la menace de l’annihilation nucléaire non pas parce que les conflits entre nations sont insolubles par des négociations, puisque que chaque conflit peut être résolu si la volonté est là, mais parce que l’existence même d’armes nucléaires crée la demande politique qu’elles soient utilisées, directement ou par l’intimidation, pour soumettre la volonté d’un pays à celle d’un autre. Continuer la lecture

Faillite d’un empire :
la stratégie militaire de la Russie et de la Chine pour contenir les États-Unis

Résultats de recherche d'images pour « Federico Pieraccini »Par Federico Pieraccini – Le 25 septembre 2017 – Source Strategic Culture

En examinant le paysage politique mondial au cours du dernier mois, deux tendances deviennent plus apparentes. L’infâme puissance militaire et économique dont dispose l’Amérique est en déclin, alors que dans le domaine multipolaire, une série d’infrastructures, de mécanismes et de procédures ont été accélérés pour contenir et limiter les effets négatifs du déclin du moment unipolaire américain. Cette série de trois articles se concentrera d’abord sur l’aspect militaire des changements en cours, puis sur l’économie en jeu et enfin sur la façon et les raisons pour lesquelles les petits pays passent du camp unipolaire au domaine multipolaire.

A Failing Empire: Russia and China's Military Strategy to Contain the US

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Se transformer à temps. L’exemple de la guerre de Corée (1950-1951)


Par Michel Goya – Le 12 octobre 2017 – Source La voie de l’épée

Les conflits armés sont avant tout des confrontations de systèmes opérationnels, c’est-à-dire des ensembles d’hommes et d’équipements, avec les compétences associées, manœuvrés par une structure de commandement. La valeur de ces systèmes n’étant pas intrinsèque mais relative et ces confrontations sont d’abord des révélateurs de leurs forces et faiblesses antagonistes. L’ampleur des effets tactiques et stratégiques qui en résulte est alors souvent en proportion avec celle des écarts constatés et, lorsque ces écarts n’ont pas été anticipés, les effets physiques sur le terrain se doublent alors souvent d’un choc psychologique qui les amplifie. Si le contact initial n’est pas fatal au plus faible, celui-ci est fortement incité à évoluer pour combler au plus vite l’écart. Le choc de la surprise peut alors se trouver inversé. Prenons l’exemple de la première année de la guerre de Corée, riche en transformations.
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