Zelensky et ses soutiens occidentaux continuent de saboter la paix


Thomas Fazi – Le 16 mai 2025 – Son blog

Les négociateurs russes et ukrainiens doivent se rencontrer aujourd’hui à Istanbul pour ce qui serait les premiers pourparlers de paix directs en plus de trois ans. Mais ceux-ci sont déjà très mal partis et la principale raison en est que les Ukrainiens (et leurs bailleurs de fonds occidentaux) n’agissent pas de bonne foi. En fait, tous les signes indiquent que les Ukrainiens et les Européens abordent ce dernier cycle de négociations avec le même état d’esprit qui a condamné les efforts précédents, non pas pour parvenir à un règlement, mais pour assurer la poursuite de la guerre.

Zelensky et les gouvernements occidentaux – y compris l’administration Trump – ont critiqué la décision de Poutine de ne pas assister aux pourparlers ni de rencontrer Zelensky en personne, mais d’envoyer une délégation à la place. Zelensky a qualifié cette dernière de « simulacre » et a déclaré que c’était la preuve que la Russie n’était pas vraiment intéressée par la paix. Mais cela n’a guère de sens. Dans de tels cas, il est tout à fait normal que les négociateurs nommés jettent les bases et préparent des projets d’accords, après quoi les dirigeants interviennent pour entamer des discussions sur la base d’un cadre mutuellement accepté.

Continuer la lecture

Ennemi d’État : la persécution politique d’Ulrike Guérot


Par Thomas Fazi – Le 12 mai 2025

De nombreux lecteurs n’ont peut-être jamais entendu parler d’Ulrike Guérot ; mais à la fin de cet article, ils se demanderont comment cela était possible, étant donné qu’elle est au centre de l’un des cas les plus étonnants de persécution politique en Europe, de l’histoire récente.

Il y a quelques années à peine, Guérot était célébrée comme l’une des politologues les plus respectés d’Allemagne, et d’Europe, et l’une des principales voix pour l’intégration européenne. Pour quiconque a suivi le débat sur l’avenir de l’UE au cours des deux dernières décennies, il aurait été presque impossible de ne pas tomber sur Guérot et ses idées sur la “République européenne”. En tant que chercheuse prolifique et intellectuelle publique, elle a souvent été invitée à prendre la parole sur divers aspects de la politique de l’UE.

Continuer la lecture

Voici comment l’establishment domestique le populisme


Par Thomas Fazi – Le 8 mai 2025 – Compact

La victoire du candidat de droite George Simion au premier tour de la nouvelle élection présidentielle en Roumanie a été célébrée par une partie de la droite comme une victoire populiste. Selon ce point de vue, les forces alignées sur l’UE et l’OTAN qui ont renversé la précédente élection du pays en novembre n’ont pas réussi à faire reculer la réaction populaire croissante contre l’establishment. Mais une analyse plus approfondie révèle un tableau plus complexe et plus inquiétant.

L’ascension de Simion fait suite à une série d’événements qui ont sapé la crédibilité démocratique de la Roumanie. En novembre dernier, le candidat eurosceptique indépendant Călin Georgescu a remporté à la surprise générale le premier tour de l’élection présidentielle. Cependant, avant que le second tour ne puisse avoir lieu, la cour constitutionnelle roumaine a annulé le résultat, invoquant une ingérence russe présumée mais non prouvée. En mars, dans un geste encore plus extraordinaire, la commission électorale a disqualifié Georgescu de toute candidature. Bien qu’une cour d’appel inférieure ait temporairement annulé la décision, la Haute Cour de cassation et de justice l’a finalement confirmée. Le destin politique de Georgescu était alors scellé.

Ces développements suggèrent que les élites ne se limitent plus à influencer les résultats électoraux par la manipulation des médias, la censure et la pression économique. Elles sont désormais prêtes à abandonner même le vernis de la procédure démocratique – en excluant des candidats potentiels ou même en rejetant ouvertement les résultats électoraux lorsqu’ils ne produisent pas le « bon » résultat. La disqualification juridique potentielle de Marine Le Pen pour les futures élections en France et la désignation de l’AfD en Allemagne comme « organisation extrémiste » par les services de sécurité du pays peuvent être considérées comme d’autres exemples de cette nouvelle contre-offensive.

Continuer la lecture

L’autodestruction de l’Europe


Par Thomas Fazi – Le 6 mai 2025 – Son blog

Pour des étrangers, la politique européenne actuelle peut être difficile à déchiffrer, et cela n’est nulle part plus évident que dans la réponse du continent à l’évolution de la situation en Ukraine. Depuis la résurgence politique de Donald Trump et son initiative de négocier la fin du conflit Russo-ukrainien, les dirigeants européens ont agi d’une manière qui semble défier la logique fondamentale des relations internationales, en particulier le réalisme, qui veut que les États agissent principalement pour faire avancer leurs propres intérêts stratégiques.

Plutôt que de soutenir les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre, les dirigeants européens ont semblé déterminés à faire dérailler les ouvertures de paix de Trump, à saper les négociations et à prolonger le conflit. Du point de vue des intérêts fondamentaux de l’Europe, ce n’est pas seulement déroutant, c’est irrationnel. La guerre en Ukraine, mieux décrite comme un conflit par procuration entre l’OTAN et la Russie, a infligé d’immenses dommages économiques aux industries et aux ménages européens, tout en augmentant considérablement les risques pour la sécurité à travers le continent. On pourrait soutenir, bien sûr, que l’implication de l’Europe dans la guerre était erronée dès le départ ; le résultat d’un orgueil démesuré et d’une erreur de calcul stratégique, en particulier la croyance erronée que la Russie subirait un effondrement économique rapide et une défaite militaire.

Continuer la lecture

Gaza, les États-Unis et la Chine : l’avenir de la guerre et la fin de la civilisation


Par Roberto Iannuzzi – Le 3 mai 2025 – Source Le blog de Thomas Fazi

J’ai écrit à plusieurs reprises que l’ampleur de la tragédie de Gaza s’étend bien au-delà des limites étroites de cette bande de terre tourmentée sur la côte méditerranéenne:

Ce qui se passe à Gaza ne restera pas confiné à Gaza car c’est le symptôme d’un malaise plus large qui érode la civilisation occidentale.

J’ai en outre noté que :

L’ordre international que l’ONU représente depuis 1945 et le rôle de garant du droit international que les États-Unis revendiquent depuis longtemps pour eux-mêmes sont également enfouis sous les décombres de Gaza.

Aujourd’hui, une enquête du magazine américain The New Yorker intitulée « Ce qui est légalement autorisé en temps de guerre » – un article complètement ignoré par les autres médias – aide à clarifier le dangereux précédent créé par le massacre en cours à Gaza.

Continuer la lecture

La guerre par d’autres moyens. Les taxes douanières de Trump et le dernier pari de l’empire


Une analyse en profondeur des causes et conséquences de la politique économique menée par Trump


Par Thomas Fazi – Le 15 avril 2025

Au cours des deux dernières semaines, Trump a lancé un boulet de démolition sur l’économie mondiale en annonçant des tarifs douaniers radicaux envers des dizaines de pays. Ce mouvement brusque a fait chuter les marchés boursiers aux États-Unis et à l’étranger, obligeant l’administration à reculer rapidement. Trump a révisé sa politique pour imposer un tarif douanier inférieur et généralisé de 10% (25% pour l’aluminium et l’acier), tout en faisant exception pour la Chine avec un tarif stupéfiant de 145% sur toutes les importations en provenance du pays, l’une des mesures commerciales les plus extrêmes de l’histoire moderne – même si certaines catégories ont ensuite été exemptées.

Cette politique commerciale agressive est étayée par deux objectifs principaux : l’un officiel et l’autre officieux. L’objectif officiel est de réindustrialiser l’économie américaine en relançant l’industrie manufacturière nationale et en réduisant le déficit commercial — un objectif en soi légitime. L’objectif officieux, cependant, est beaucoup plus troublant : blesser économiquement la Chine pour tenter de ralentir ou d’arrêter son ascension en tant que puissance mondiale. Cela s’inscrit dans un schéma plus large et ancien des efforts étasuniens pour préserver leur domination mondiale — économiquement, militairement et géopolitiquement — à pratiquement n’importe quel prix.

Continuer la lecture

L’Allemagne peut-elle faire confiance à Friedrich Merz ?


Par Thomas Fazi – Le 22 février 2025 – Source Unherd  

« Homme de Davos un jour, Homme de Davos toujours ».

À 69 ans, Friedrich Merz attend ce moment depuis des décennies. À l’approche des élections de dimanche, il est le futur chancelier de l’Allemagne, son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), devant obtenir 30 % des suffrages. Il devra mettre sur pied une nouvelle coalition de partis disparates, mais Merz n’y verra pas d’inconvénient. Lundi matin, il aura accompli l’une des plus remarquables remontées de l’histoire politique récente.

Merz a rejoint le parti il y a plusieurs décennies, en tant qu’étudiant. Mais aujourd’hui, il se présente effectivement sur un programme « Make Germany Great Again » – une tentative calculée de gagner des voix sur l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) en déplaçant son parti vers la droite pour des questions telles que l’immigration. Son cynisme ne doit pas être sous-estimé : comme Donald Trump aux États-Unis, le millionnaire Merz est un roi de l’entreprise déguisé en conservateur.

Continuer la lecture

Les portes tournantes vers Wall Street menace la souveraineté de l’UE


Par Thomas Fazi − Le 18 janvier 2025 − Source Unherd

En tant que commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton s’est souvent présenté comme un champion de la souveraineté européenne, en particulier dans ses efforts pour contester la domination des géants américains de la technologie, tels que X d’Elon Musk. Cependant, beaucoup d’entre nous soupçonnaient que sa rhétorique avait moins à voir avec la défense de l’autonomie de l’Europe qu’avec un désir de contrôler le narratif. C’est ce qui ressort de la mise en œuvre de la loi sur les services numériques (DSA), un outil qui accorde effectivement aux élites de l’UE le pouvoir de dicter ce que des centaines de millions d’Européens peuvent ou ne peuvent pas dire et lire en ligne, sous prétexte de lutter contre la désinformation.

Continuer la lecture