Par Tamás Orbán – Le 16 janvier 2025 – Source European Conservative

Le ministre polonais des affaires étrangères Radosław Sikorski. Photo : Conseil européen, 2024 © Union européenne
L’UE s’apprête pour la première fois à contourner le droit de veto individuel des États membres lors du vote sur le prochain train de sanctions contre la Russie, qui devrait être publié à l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine en 2022, en février.
Alors que les décisions concernant la politique étrangère requièrent normalement le consentement unanime de tous les États membres, conformément aux traités de l’UE, le Conseil de l’UE aurait l’intention de modifier la procédure en rétrogradant le vote au niveau ministériel – en le qualifiant de « commercial » au lieu de politique étrangère – où une majorité qualifiée (la moitié des États membres, représentant les deux tiers de la population de l’UE) est suffisante pour qu’il soit adopté.

Maike Gosch : Cher Thomas, pourriez-vous commencer par nous parler un peu de vous et de votre parcours ?
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L’anxiété et la colère concernant l’avenir de l’Union européenne augmentent depuis un certain temps. L’Union est en proie à une crise de plus en plus grave – ou plutôt à plusieurs crises de plus en plus graves : une crise du coût de la vie, une crise du logement, une crise migratoire, une crise de la croissance lente et, surtout, une crise politique. Elle est confrontée à un défi de taille : l’extrême droite, qui progresse dans les sondages dans de nombreux pays de l’UE, menace de mettre à mal la fragile cohésion de l’Union et les « valeurs libérales ».
Le 1er septembre, nous avons commémoré le début de la Seconde Guerre mondiale il y a 85 ans, avec l’attaque de la Pologne par l’Allemagne nazie. Cette guerre est devenue la guerre la plus cruelle et la plus sanglante de l’histoire moderne, qui a coûté la vie à environ 75 millions de personnes et causé d’incommensurables souffrances et des destructions inimaginables. Comme la Première Guerre mondiale, cette guerre a également commencé sur le sol européen et s’est progressivement étendue au monde entier. On pourrait espérer que nous, Européens – et en particulier Allemands –, appliquions dans ce contexte une politique de paix stricte, conforme à la Charte des Nations Unies, établie après les deux guerres mondiales, par sens des responsabilités qui en découlent. Malheureusement, ce n’est pas le cas !
Selon votre position politique, vous allez considérer la poussée de la droite populiste au Parlement européen comme une grave menace pour la démocratie, ou comme une victoire éclatante de celle-ci – et un grand pas en avant dans la « reprise en main » de l’oligarchie bruxelloise. Mais les deux positions sont erronées. En réalité, malgré l’hystérie d’hier, aggravée par la décision de Macron de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipés, l’impact de celle-ci ne sera pas aussi important que les gens le craignent ou l’espèrent.