Par Aurélien – Le 27 août 2025 – Source Blog de l’auteur
À l’époque néolithique, lorsque j’ai loué mon premier logement, je me souviens avoir signé un document qui disait que si je ne faisais pas ceci ou cela, j’avais le droit de “jouir tranquillement” de la propriété. Même à l’époque, mes réflexes d’ancien étudiant en littérature étaient déjà éveillés. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Étais-je censé passer mes journées dans la contemplation souriante de quatre murs ?
Au début, je pensais que c’était un reste d’anglais antique dans lequel de tels contrats sont rédigés. Mais quelque temps plus tard, j’ai découvert que des contrats similaires en français utilisaient le mot équivalent jouir, qui, comme vous le savez peut-être, couvre diverses formes de jouissance, pas toujours calmes. En fait, les deux mots partagent un héritage commun, du vieux français « enjoir » signifiant « se réjouir » ou « prendre plaisir à« . Alors maintenant vous savez. Mais ce que je veux montrer, c’est la coïncidence de deux éléments—la propriété et les documents juridiques—qui sont l’essence d’une société libérale, où la vie consiste essentiellement à s’asseoir joyeusement dans une pièce vide. Si la chambre est votre propriété, tant mieux, c’est d’autant plus agréable. En apparence.
Plus j’y réfléchis, plus je suis convaincu qu’avec le triomphe ultime du libéralisme au cours du dernier demi-siècle, notre société a subi une transformation radicale et nihiliste vers une forme pure sans substance, et une simple existence sans rien que vous pourriez raisonnablement décrire comme étant la vie. Alors, quand les gens se plaignent que la vie n’a plus de sens aujourd’hui, c’est parce que c’est le cas. Quand les gens disent qu’ils n’ont rien à espérer, c’est parce que c’est le cas. Quand les gens meurent jeunes, de désespoir ou de suicide, c’est une réaction tout à fait naturelle et logique au monde d’aujourd’hui. Comme je le suggérerai, nous approchons maintenant de l’apothéose du libéralisme : une société qui n’est que forme et processus sans contenu, rien de plus que la poursuite universelle et mécanique de la quintessence même de l’intérêt personnel individuel, imposée par un cadre de lois draconiennes, et conduisant théoriquement à un marché parfaitement opérationnel où tous les désirs sont satisfaits automatiquement. Sauf que le libéralisme n’a aucune idée réelle de ce que sont ces désirs.


J’ai écrit plusieurs essais au cours des deux dernières années en essayant de scruter vaguement le monde post-ukrainien, dont un sur
Par Arnaud Bertrand – Le 27 juillet 2025 –
La légitimité politique par la guerre
Face au délire belliciste en cours dans l’Union européenne, on se demande si nous ne sommes pas désormais confrontés à un cas macroscopique de psychopathologie politique : tous les mécanismes de défense décrits par Freud sont à l’œuvre.
Nous espérons que la suite de faits, de graphiques et de réalités tangibles exposées ici vont permettre d’apaiser ces craintes, car le rôle, la direction prise par le prix et les jours de l’or n’en sont qu’à leurs débuts.