Washington force le bouledogue britannique à marcher au pied

Finian Cunningham

Finian Cunningham

Par Finian Cunnigham – Le 4 mars 2015 – Source strategic-culture

 

 

Dans une démonstration éhontée de remise au pas de leur relation spéciale, les politiciens américains et les chefs du Pentagone sont en train de réprimander ouvertement le gouvernement britannique pour qu’il maintienne ses énormes dépenses militaires dans l’Alliance atlantique (OTAN) – éventuellement au détriment de services publics déjà en déliquescence dans une Grande-Bretagne assommée par l’austérité. L’injonction de Washington soulève de sérieuses questions sur la nature de la démocratie en Grande-Bretagne – l’auto-proclamée mère de tous les parlements.

Les allégations farfelues sur l’agression russe et les sinistres ambitions mondiales de Vladimir Poutine ont été invoquées pour justifier ce qui est par ailleurs une extraordinaire violation des droits démocratiques de la Grande-Bretagne par les États-Unis.

L’intrusion américaine dans les affaires britanniques s’inscrit dans la course électorale parlementaire de mai prochain, lorsque cinq années d’implacable austérité économique sous la coalition libérale-conservatrice au pouvoir seront soumises au test électoral. Le dirigeant conservateur (Tory) et Premier ministre David Cameron est mis sous pression par la population pour qu’il préserve les budgets de l’éducation et de la santé, pendant que les dépenses militaires, surdimensionnées pour le pays, sont pointées comme le secteur qui devrait procéder aux nécessaires coupes budgétaires. Continuer la lecture

Témoignage d’un lecteur qui réside en France sur ses difficultés à y rester

Par Alexandre MOUMBARIS – Le 5 mars 2015

Billet d’humeur

Ce texte, diffusé sans retouche, nous a été envoyé par un de nos lecteurs, de nationalité australienne et vivant en France depuis quarante ans.

Il fait part de ses difficultés avec l’administration préfectorale pour le renouvellement de son titre de séjour.

Voici ce qu’il veut nous dire:

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Contrairement à ceux qui ont la citoyenneté française, je n’ai pas le privilège d’exprimer ma volonté en élisant les législateurs, mais je n’ai pas non plus à assumer une part de responsabilité dans ce qu’ils font. D’un autre côté, de même que les citoyens, je bénéficie et je subis les décisions des législateurs de l’État.

Mais puisque nous vivons dans un pays où l’on peut exprimer librement son opinion, à condition de ne pas contrevenir à la Loi Gayssot-Fabius, ni d’aller un peu trop à l’encontre de certaines attitudes que l’on pourrait qualifier de « discriminations positives », j’estime – en fait je me sens dans mon droit – pouvoir gémir en toute liberté contre quelques règlements que je ne qualifierais pas d’injustes, car techniquement ils sont parfaitement légaux, mais que je ressens comme indélicats et qui quelque part sont humiliants. De plus ce que je ressens n’est qu’un petit écho de la quantité incalculable, sauf peut-être pour le ministère des Finances, d’autres gémissements inaudibles d’étrangers vivant dans le pays, et surtout ceux qui sont les moins aisés, les plus précaires et les plus vulnérables.

Tout dernièrement ce qui m’a fait gémir de la sorte avait la forme d’un récépissé rose en provenance de la préfecture d’Alençon, me réclamant pour le renouvellement de mon titre de résident permanent, la coquette somme de 440€, dont 180€ de pénalité pour avoir tardé, (de quelques semaines) [oui, ben la loi c’est la loi!, Note du Saker Fr], à faire les formalités. J’ai vécu en France 40 ans, dont 34 ans sans interruption depuis 1980. Je n’ai jamais eu à payer une telle somme pour mes papiers de résidence. Alors je me suis documenté auprès de Légifrance pour comprendre cette évolution, et comment et à qui je devais cette ponction!

Il apparait que l’article D311-18-1 modifié par le Décret n°2012-1535 du 29 décembre 2012 art.1, qui porte les signatures du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault ; du ministre de l’intérieur, Manuel Valls ; du ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici ; du ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, Jérôme Cahuzac en soit le responsable. Il prévoit pour la délivrance d’un premier titre de séjour, généralement d’un an, une taxe de 241€ (contre 349€ en 29.12.2011 sous le gouvernement UMP*) soit une diminution de 31%. Toutefois si l’étranger est en situation irrégulier ou réside irrégulièrement dans le pays, son titre sera majoré de 340€ ce qui fait la somme rondelette de 600€, que le candidat résident est censé être capable de débourser.

La taxe pour les cartes de séjour temporaires est de 181€ (contre 113€ en 29.12.2011) marquant une augmentation de 60% par rapport à la législation précédente.

La taxe pour les cartes de résident permanent 10 ans – comme dans mon cas – est de 241€ (contre 143€ en 29.12.2011), soit une augmentation de 69%, alors que déjà ce n’était pas donné.

À toutes les taxes ci-dessus il faut ajouter 19€ de droit de timbre.

Qui a besoin d’un gouvernement anti-étrangers!!! [Le FN, Note du Saker Fr]

Je pense investir dans une tirelire où je mettrai 10€ tous les mois – ce qui en dix ans fera 1.200€ – en prévision des décrets des prochains gouvernements de gauche.

Alexandre MOUMBARIS

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Les néo-nazis dirigent la police de Kiev. Il faut prévenir BHL

Par Mikle1 – Le 4 mars 2015 – Source Fort Russ 

Des voyous au pouvoir en Ukraine

Je suis fatiguée de répéter ce que tout le monde sait déjà, à savoir que la junte, qui est arrivée au pouvoir à la suite d’un coup de force, est nazie et s’appuie sur des banderistes galiciens qui forment l’épine dorsale des bataillons punitifs. Il n’est pas étonnant que les banderistes, qui à Maïdan s’insurgeaient contre les oligarques, la corruption et autres cancers ukrainiens, se battent aujourd’hui sous la direction de tous ces milliardaires et ces oligarques, et que Pravoseki (Secteur Droit, [parti néo-nazi, NdT]) mange dans la main de Beni Kolomoisky à Dniepropetrovsk.

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UE-Ukraine:
De l’eau dans le gaz

Le 4 mars 2015 – Source Fort Russ

Les relations diplomatiques de l’Ukraine et de l’Europe virent au fiasco

Les politiciens européens ont compris qu’ils ne pouvaient espérer aucun changement de l’Ukraine et le niveau de dialogue avec Kiev est en baisse, selon Viktor Medvedtchouk, le leader du mouvement Choix ukrainien.

Les relations diplomatiques ont tourné au fiasco entre l’Europe et l’Ukraine dont les fausses promesses ont déçu les politiciens européens. «Il n’y a pas de changement sur le front diplomatique Ukraine–UE. Kiev, qui vient à peine de se remettre de la rebuffade de Bruxelles (Porochenko n’a pas été invité au sommet européen de décembre), est en train de subir une autre défaite diplomatique. Le 17e sommet UE–Ukraine qui a fait l’objet d’une large publicité, et qui était initialement prévu fin janvier-début février a été à nouveau reporté. Mais aucune nouvelle date n’a été fixée», a dit Medvedchuk. Le gros problème est que les deux parties n’arrivent pas à s’entendre sur le contenu du sommet.

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«Nos pires ennemis sont ces connards de Kiev qui nous ont envoyés mourir ici »

Par Sasha Zhuk – Le 4 mars 2015 – Source Fort Russ

Des soldats ukrainiens privés de salaire pour avoir maudit Porochenko depuis leur tranchée

Une vidéo destinée à Porochenko réalisée par des soldats des Forces armées ukrainiennes (FAU) dans leur tranchée et contenant de très vives critiques, a été diffusée à Kiev – qui n’a pas apprécié. Et au lieu de donner satisfaction aux soldats, ils les ont privés de leur salaire. Ce n’est probablement que le début.

 

Le soldat qui a filmé la vidéo, Andrey Grachev, en parle sur sa page Facebook.

«Je demande pardon à mes enfants et à ma femme bien-aimée. Je me bats maintenant sans salaire parce que j’ai filmé et posté cette vidéo. Les camarades qui sont sur la vidéo sont dans le même cas. Je ne comprends pas, nous avons peut-être fait une erreur. Et maintenant, nous devons nous battre gratuitement pour l’Ukraine et pour le président. Camarades, ne dites pas la vérité. Restez assis sans rien dire, gardez tout pour vous. Sinon, vous perdrez un mois de salaire comme nous», a écrit Grachev.

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Grand Jeu en Terre Sainte
Israël: non au gaz des Gazaouis

Par Michael Schwartz – Le 26 février 2015 – Source TomDispatch

Comment le gaz naturel de Gaza est devenu l’épicentre d’une lutte internationale pour le pouvoir

Devinez quoi? Presque toutes les guerres actuelles, les soulèvements et autres conflits au Moyen-Orient sont reliés par un seul fil, qui est aussi une menace: ces conflits s’inscrivent dans la concurrence toujours plus frénétique pour trouver, extraire et vendre des combustibles fossiles dont la consommation future garantit de conduire à une série de crises environnementales cataclysmiques.

Parmi les nombreux conflits autour des combustibles fossiles dans la région, l’un d’eux, enveloppé de menaces grandes et petites, a été largement négligé, et Israël en est l’épicentre. Ses origines remontent au début des années 1990, lorsque les dirigeants israéliens et palestiniens ont commencé à se disputer à propos de rumeurs faisant état de gisements de gaz naturel en Méditerranée, au large des côtes de Gaza. Au cours des décennies qui ont suivi, il s’est développé en un conflit sur plusieurs fronts qui a impliqué plusieurs armées et trois navires de guerre. Dans le processus, il a déjà infligé une misère effrayante à des dizaines de milliers de Palestiniens, et il menace d’ajouter plusieurs couches de misères aux gens qui vivent en Syrie, au Liban et à Chypre. Il pourrait même, éventuellement, plonger des Israéliens dans la misère.

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L’extrémisme violent est le symptôme, la répression autoritaire, la maladie

Par Omar Ashour – Le 3 mars 2015 – Source Al Araby

Soit vous retroussez vos manches et vous en prenez plein la gueule
Soit vous vous couchez et vous en prenez plein la gueule.


Dans un contexte politique où les répressions autoritaires, les coups d’État militaires, les guerres civiles et autres formes de violence politique et d’instabilité sociale se multiplient, il est presque sûr de voir apparaître une forme ou une autre d’extrémisme violent.


Quand les plateaux de la justice ne pèsent plus.
On ne peut retrouver son honneur que par le sang.
Quand jeter des pierres ne marche plus.
Les canons prennent toute leur importance.
Soit vous retroussez vos manches.
Et vous faites face.
Soit vous vous couchez et vous en prenez plein la face.

La violence politique nourrit le violence extrémiste. AFP

Les paroles de la nouvelle chanson du chanteur révolutionnaire égyptien, Ramy Essam – un militant qui s’est fait connaître lors du soulèvement de janvier 2011 – reflètent parfaitement le niveau de frustration des jeunes militants en Egypte, qu’ils soient religieux ou laïques.

La répression brutale de la dissidence a causé plus de 3 248 morts, 18 535 blessés et 41 163 arrestations depuis le coup d’État militaire de juillet 2013 (et jusqu’en janvier 2014). Elle a conduit à la conviction croissante chez de nombreux jeunes militants que les tactiques de résistance civile non violentes ont leurs limites et que, pour provoquer un véritable changement, il faut utiliser la force. Et du fait des dernières mauvaises nouvelles – notamment les centaines de condamnations à mort prononcées par des tribunaux fantoches et au moins 226 décès en garde à vue depuis le 30 juin 2013 – l’atmosphère est particulièrement propice à la violence.

Historiquement, la répression brutale des dissidents en Égypte et dans le monde majoritairement arabe a non seulement provoqué des vagues de violence politique et la prolifération d’entités illégalement armées, mais aussi la propagation d’idéologies qui légitiment diverses formes de violence politique, du coup d’État militaire au terrorisme urbain. Étant donné le contexte politique, cela ne surprenait personne. Dans la plus grande partie du Moyen-Orient post-colonial, les armes et la religion se sont révélés les moyens les plus efficaces pour conquérir le pouvoir politique et s’y maintenir, comme c’était le cas à l’époque pré-moderne, à peu de choses près.

Le vote, la Constitution, la bonne gouvernance et les réalisations socio-économiques sont des moyens secondaires, quand ils ne sont pas carrément relégués au rang des accessoires cosmétiques. Dans un tel environnement, une radicalisation violente et des idéologies soutenant le militantisme armé sont susceptibles de se développer, de persister et de prospérer.

De la dictature à la démocratie

Ce qui est plus problématique pour les démocraties, c’est que les cadres idéologiques nés sous les dictatures peuvent être utilisés pour légitimer la violence politique dans des contextes où le degré de violence subie n’est pas du tout le même et où, au moins, les moyens de s’en protéger sont disponibles.

Le djihadisme et le takfirisme sont tous deux nés dans les années 1960 dans les prisons politiques égyptiennes, où la torture s’exerçait tantôt quotidiennement tantôt périodiquement. C’est la même chose dans l’Égypte d’aujourd’hui. Les idéologies ultra-conservatives et extrémistes telles que le salafisme et le wahhabisme sont également nées et se sont développés sous des régimes autoritaires. Aucune des idéologies susmentionnées n’est sortie d’une démocratie solide ou mature. Mais elles y ont certainement été importées.

L’impunité dont ont bénéficié ceux qui ont porté atteinte à la sécurité des états ou des particuliers a largement contribué à allumer et alimenter le feu de la radicalisation armée. Cela remonte au théoricien islamiste Sayyid Qutb qui a considérablement modifié sa pensée après avoir été témoin d’un massacre dans les prisons de Gamal Abdel Nasser en 1957.

«John, le djihadiste»

Mais l’hypothèse répression-radicalisation, dans un contexte où armes + religion / hyper-nationalisme = pouvoir politique, ne s’applique généralement pas aux démocraties. L’affirmation récente selon laquelle le terroriste surnommé John, le djihadiste a été radicalisé dans des rencontres avec les services de sécurité britanniques est absurde. Alors que toutes les allégations de harcèlement ou d’abus doivent être prises au sérieux et faire l’objet d’une enquête approfondie, John, le djihadiste n’a certainement pas été témoin du massacre de plus de mille manifestants en moins de dix heures par les services de sécurité britanniques. Il n’a certainement pas non plus assisté à la torture de prisonniers au moyen de décharges électriques à répétition dans les organes génitaux (une pratique régulière des enquêteurs des divers régimes arabes) ni au léger délit dont se rend coupable la police en battant à mort un militant de l’Internet en public.

Cela dit, il convient également de mentionner que le but, le degré, la portée, la durée, l’intensité et les objectifs des actions armées diffèrent. Les arguments idéologiques que le djihadisme et le takfirisme donnent, pour justifier la multiplication significative des cibles civiles, sont fondés principalement sur leurs croyances religieuses, sectaires et idéologiques. Le but principal de ces deux idéologies est de créer un État qui applique certaines des interprétations les plus controversées de la loi islamique. C’est un objectif très éloigné – par exemple – de la justice sociale idéale et du système libéral pour lequel les compañeros espagnols et leurs brigades étrangères se battaient dans les années 1930, ou même des révolutionnaires armés libyens et syriens en 2011.

Le maintien d’autocrates répressifs en Afrique du Nord est une mauvaise nouvelle pour la démocratie occidentale, en particulier pour l’Europe géographiquement proche. Dans le moyen et le long terme, ces régimes sont plus susceptibles de donner lieu à des atteintes à la sécurité et des crises humanitaires qu’à de la coopération et des réformes. Et quand le contexte politique se caractérise par la répression autoritaire, les coups d’État militaires, les guerres civiles et d’autres formes de violence politique et d’instabilité sociale, il est infiniment probable que l’extrémisme violent fera son apparition. Mais il s’agit là du symptôme, pas de la maladie. Et il faudrait s’en souvenir lorsqu’on prend des décisions politiques.

Traduit par Dominique Muselet, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

 

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Discours de Netanyaou et conseil de Soljenitsyne aux Congressistes US

Le 4 mars 2015 – Source sayed7asan

“Ne soyez jamais le premier à vous arrêter d’applaudir!”

Vidéo et Transcription du discours : http://www.jpost.com/Israel-News/Politics-And-Diplomacy/Full-transcript-of-Netanyahus-Speech-to-Congress-392803

Avec la force de persuasion d’un serpent à sonnette et le charisme d’un veau, le terroriste-en-chef adjoint Netanyahu a pu obtenir pas moins de quarante-trois ovations soit plus d’une par minute, la plupart debout de la part des membres du Congrès américain. Elles retentirent sans cesse pour les déclarations les plus creuses, les plus absurdes ou les plus scandaleuses, y compris un vibrant hommage posthume – plus de 2.500 ans après ! – rendu à la figure biblique d’Esther, convoquée pour dénoncer les prétendues intentions génocidaires de l’Iran, nouvel Haman, à l’encontre du peuple juif. De tels abîmes de servilité peuvent laisser perplexe, surtout de la part des représentants de la première superpuissance mondiale. Ils évoquent cet extrait de L’Archipel du Goulag de Soljenitsyne, décrivant la Terreur sous Staline :

« À la fin de la conférence du parti, on appela à un hommage en faveur du camarade Staline. Bien entendu tous se levèrent, comme ils s'étaient tous levés durant la conférence à chaque mention de son nom. Des “applaudissements frénétiques se transformant en ovations” éclatèrent dans la petite salle. Pendant trois, quatre, cinq minutes, les “applaudissements frénétiques se transformant en ovations” persistèrent. Mais déjà les mains commençaient à faire mal et les bras levés étaient douloureux. Déjà les hommes d'un certain âge gémissaient de fatigue. Cela devenait insupportablement absurde, même pour ceux qui adoraient Staline. Cependant, qui oserait s'arrêter le premier ? Le secrétaire du Comité du Parti du district aurait pu le faire. Il était debout sur la plate-forme, et c'est lui qui venait d'appeler à l'ovation. Mais c'était un nouveau venu. Il avait pris la place d'un homme qui avait été arrêté. Il avait peur ! Dans cette salle, parmi ceux qui étaient debout et qui applaudissaient, il y avait des membres du NKVD, et ils surveillaient qui cesserait le premier ! Et dans cette petite salle obscure, inconnue du Chef, les applaudissements continuèrent, six, sept, huit minutes ! Ils n'en pouvaient plus ! Les carottes étaient cuites ! Ils ne pouvaient plus s'arrêter maintenant, jusqu'à ce qu'ils s'effondrent d'une crise cardiaque ! A l'arrière de la salle, qui était bondé, ils pouvaient bien sûr tricher un peu, applaudir moins souvent, moins vigoureusement, avec moins d'empressement, mais là-haut avec le présidium où tout le monde pouvait les voir ? Le directeur de la fabrique de papier locale, homme solide et indépendant, était debout à la tribune et applaudissait, tout en comprenant à quel point la situation était fausse et sans issue. Il continuait à applaudir pour la neuvième minute consécutive ! La dixième ! Avec angoisse, il regarda le secrétaire du Comité du Parti du district, mais celui-ci n'osait pas s'arrêter. C'était de la folie ! De la folie collective ! Jusqu’au dernier homme ! Avec un enthousiasme feint sur leurs visages, en se regardant les uns les autres avec un pâle espoir, les dirigeants du district allaient simplement continuer à applaudir jusqu'à ce qu'ils s'écroulent sur place, jusqu'à ce qu'ils soient transportés hors de la salle sur des brancards ! Et même alors, ceux qui resteraient debout ne faibliraient pas... Puis, à la onzième minute, le directeur de la fabrique prit un air sérieux et s’assit à sa place. Et, oh, un miracle se produisit ! Où était passé cet enthousiasme universel, expansif, indescriptible ? Tous s'arrêtèrent comme un seul homme et s'assirent à leur tour. Ils avaient été sauvés ! L'écureuil avait été assez intelligent pour sauter hors de sa cage tournante. 

Seulement, c'était de cette façon-là, justement, qu'ils repéraient les esprits indépendants. Et c'est comme cela qu'ils les traquaient et les éliminaient. La nuit même, le directeur de la fabrique fut arrêté. Ils n'eurent pas de mal à lui coller dix ans pour un tout autre motif. Mais après la signature du procès-verbal de l'instruction, son interrogateur lui rappela :

‘Et ne soyez jamais le premier à vous arrêter d'applaudir !’ »

(Et que sommes-nous censés faire au juste? Comment sommes-nous censés nous arrêter?)

Voilà ce qu'est la sélection naturelle de Darwin. Et c'est également le moyen d'assommer les gens de bêtise. »

Sayed 7asan 

Voir également 

Une défaite électorale de Netanyahu n’annoncera pas la rédemption d’Israël – Par Gidéon Lévy

Sans merci : Israël se précipite vers la prochaine guerre à Gaza – Par Gidéon Lévy

Norman Finkelstein sur Gaza, Israël, les Juifs et l’antisémitisme (VOSTFR)

Ali Khamenei : l’arme nucléaire est illicite en Islam, l’Occident craint un Iran développé et indépendant (VOSTFR)

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Revanchisme et russophobie: les racines profondes et sombres de la guerre en Ukraine

Par le Saker Original – Le 4 mars 2015 – Source thesaker.is

La situation en Ukraine est plus ou moins calme en ce moment, et il est peut-être temps de prendre du recul par rapport aux événements quotidiens en en dévoilant les courants sous-jacents plus profonds. Je veux aujourd’hui soulever une question à laquelle j’admets volontiers ne pas avoir de réponse. Ce que je veux demander est ceci: se pourrait-il que l’un des facteurs clés motivant la volonté apparemment illogique et autodestructrice de l’Occident d’affronter constamment la Russie soit tout simplement du revanchisme à cause de la Deuxième Guerre mondiale?

Bien sûr, nous parlons de perceptions donc il est difficile d’établir quelque chose de certain, mais je me demande si la victoire de Staline contre Hitler a été vraiment ressentie comme telle par les élites occidentales, ou si elle a été perçue comme une victoire contre quelqu’un que FDR (Franklin Delano Roosevelt) aurait également pu appeler notre fils de pute. Après tout, il y a beaucoup de preuves que les États-Unis et le Royaume-Uni ont été des partisans zélés de la montée de Hitler au pouvoir (lire Starikov à ce sujet) et que la plupart des Européens (continentaux) étaient plutôt favorables à Herr Hitler. Ensuite, bien sûr et comme il arrive souvent, Hitler s’est retourné contre ses maîtres, ou du moins ses partisans, et ils ont dû se battre contre lui. Mais ceci n’a strictement rien de nouveau. C’est aussi ce qui s’est passé avec Saddam, Noriega, Kadhafi, al-Qaida et tant d’autres mauvais garçons qui ont commencé leur carrière en tant que bons gars pour les anglo-sionistes. Est-il réellement déraisonnable de se demander si les élites occidentales ont été vraiment heureuses quand l’URSS a battu l’Allemagne nazie, ou si elles ont plutôt été horrifiées par ce que Staline avait fait à ce qui était à l’époque la plus puissante armée de l’Ouest – celle de l’Allemagne?

Il y a quelques jours j’ai vu cette image sur le blog du colonel Cassad:

Staline et son état-major

En regardant cette photo j’ai pensé que, pour les élites occidentales, la vue de ces hommes a dû être assez effrayante, surtout si on pense qu’ils devaient savoir que tout leur effort de guerre était, tout au plus, 20% de ce qu’il fallait pour vaincre l’Allemagne nazie et que ceux qui avaient assumé 80% et plus partageaient une idéologie diamétralement opposée au capitalisme.

Y a t-il des preuves de cette crainte?

Je pense qu’il y en a et je les ai déjà mentionnées dans le passé:

Plan Totalité (1945) désignait 20 villes soviétiques destinées à la destruction totale lors d’une première frappe: Moscou, Gorki, Kuybyshev, Sverdlovsk, Novosibirsk, Omsk, Saratov, Kazan, Leningrad, Bakou, Tachkent, Chelyabinsk, Nizhny Tagil, Magnitogorsk, Molotov, Tbilissi, Stalinsk, Grozny, Irkoutsk, et Yaroslavl.

Opération Impensable (1945) supposait une attaque surprise impliquant jusqu’à 47 divisions britanniques et américaines dans la région de Dresde, au milieu des lignes soviétiques. Cela représentait presque la moitié des quelque 100 divisions (environ 2,5 millions d’hommes) disponibles pour les quartiers généraux britannique, américain et canadien à ce moment là. (…) La plus grande partie de l’opération offensive aurait été menée par les forces américaines et britanniques, ainsi que par les forces polonaises, et jusqu’à 100 000 soldats de la Wehrmacht allemande.

Opération Dropshot (1949) incluait des profils de mission qui auraient utilisé 300 bombes nucléaires et 29 000 bombes hautement explosives sur 200 cibles dans 100 villes et villages pour anéantir d’un seul coup 85% du potentiel industriel de l’Union soviétique. Entre 75 et 100 des 300 armes nucléaires devaient détruire les avions de combat soviétiques au sol.

Mais la plus grande preuve est, je pense, le fait qu’aucun de ces plans ne fut exécuté, bien qu’à ce moment-là l’anglosphère ait été bien abritée par son monopole sur les armes nucléaires (et Hiroshima et Nagasaki n’ont ils pas été détruits en partie pour effrayer les Russes?).

Et n’est-il pas vrai que les anglos se sont réellement engagés dans des négociations secrètes avec les envoyés d’Hitler à plusieurs reprises? (La notion d’unir leurs forces contre la menace soviétique était en fait envisagée à la fois par les officiels nazis et anglos, mais ils n’ont pas trouvé la façon procéder.)

Se pourrait-il que Hitler ait vraiment été leur fils de pute?

Plus de preuves? Allons-y.

Hitler n’était certainement pas un chrétien. S’ils étaient quelque chose, lui et Himmler étaient des païens avec un fort penchant satanique dans leur sombre culte d’adoration des ancêtres (Ahnenerbe). Mais qu’en est-il des alliés de Hitler tels que Pétain, Franco, Pavelic – n’étaient-ils pas des défenseurs de ce qu’ils appelaient l’Occident chrétien? N’est-il pas vrai que 70 ans après la chute du Troisième Reich ceux qui admirent Pétain, Franco et Pavelic parlent encore du besoin de défendre l’Occident chrétien, mais cette fois contre la menace islamique?

En outre, si le régime nazi représentait une menace existentielle pour la communauté juive européenne, une enquête rapide ou des articles écrits par des auteurs juifs dans la presse américaine et britannique au cours de la majeure partie du XXe siècle montre clairement que la plupart des juifs avaient peu ou pas de sympathie non seulement pour la Russie prérévolutionnaire, mais aussi pour l’URSS post-Trotsky. Et, même si l’URSS a pleinement appuyé la création de l’État d’Israël, beaucoup sinon la plupart des juifs américains et européens ont estimé que l’Union soviétique était aussi une menace pour leurs intérêts.

Je crois que la russophobie enragée de l’Empire anglo-sioniste (phobie à la fois dans le sens d’obsession haineuse et de peur) ne peut pas s’expliquer uniquement par des raisons pragmatiques de compétition entre grandes puissances ou une lutte de systèmes politiques. La propagande constante sur la menace russe n’est pas seulement un outil politique pour niveler par le bas les Occidentaux en les maintenant dans un état de peur constante (de la Russie ou de l’islam), c’est aussi l’expression d’une peur profonde vraiment ressentie par la ploutocratie des 1% qui règne sur le monde occidental.

La Russie veut la guerre

Enfin, la peur de la Russie est aussi la peur qu’inspirent les dirigeants russes. Quand ils sont comme Eltsine (un imbécile ivrogne) ou son ministre des Affaires étrangères Kozyrev (le dernier des béni oui-oui), les politiciens occidentaux se sentent supérieurs, à juste titre. Mais souvenez-vous que même des personnalités médiocres comme Khrouchtchev ou Brejnev leur faisaient vraiment peur. Donc il n’est pas étonnant que des dirigeants forts et intelligents (comme Staline ou Poutine) les terrifient totalement, ils ne se sentent pas à la hauteur. La manière infantile dont Obama a tenté de montrer qu’il était plus intelligent et plus fort que Poutine indique clairement qu’il s’est senti réellement inférieur quand ils étaient face à face. Il en va de même, évidemment, pour Kerry et Lavrov.

Tout ce que j’ai écrit là s’applique aussi tout à fait aux dirigeants d’Europe de l’Est, avec même davantage d’intensité. Nous parlons de pays qui parfois ont eu un passé assez glorieux et qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale, n’ont pas eu d’autre but que de jouer les potiches dans la pièce où les deux Grands Acteurs s’affrontaient. Pire, ils ont plus ou moins gardé le même rôle passif pendant la guerre froide et maintenant ils peinent à devenir plus présents. D’une part, je dirais que c’est de leur propre faute: au lieu de faire enfin usage de leur liberté retrouvée pour développer une forme d’identité politique significative, tout ce qu’ils ont fait a été de s’engager dans un concours de flagornerie pour déterminer qui deviendrait l’animal de compagnie favori de l’Oncle Sam (la Hongrie sous Orban étant l’unique exception à cette triste règle).

Il n’est donc pas étonnant que lorsque les Américains ont renversé Ianoukovitch, ils aient eu l’impression que maintenant, enfin, leur heure était venue et qu’ils montreraient à ces Russes irrespectueux qui est le patron sur le Vieux continent. Et chaque fois que les Russes avertissaient les Eurocons® à Bruxelles qu’il y avait des problèmes liés à l’Ukraine nécessitant des consultations urgentes, ils s’entendaient répondre ce n’est pas votre affaire, il n’y a rien à discuter. Le problème était, évidemment, que les dirigeants ouest-européens avaient oublié que dans le monde réel, il étaient seulement des administrateurs dans la colonie UE  des États-Unis, et que les dirigeants états-uniens se fichaient éperdument d’eux (comme Mme Nuland l’a exprimé en quelques mots pleins de lyrisme [f*uck UE!, NdT]). Comme il est tout simplement pénible pour les dirigeants est-européens de regarder leur insignifiance en face, je me sens presque peiné pour eux et pour leurs égos piétinés.

Personnellement, je pense que, contrairement au script du scénario officiel, il y a de solides arguments pour penser que la fin de la Deuxième Guerre mondiale a laissé des masses de gens très, très malheureux et que tous ceux qui se sont sentis lésés ou effrayés par la victoire soviétique en 1945 ont joint leurs forces dans une tentative de corriger les erreurs du résultat de cette guerre. A tout le moins, la question de l’importance de la russophobie et du revanchisme doit être posée.

Cela n’a aucun sens d’expliquer le comportement apparemment fou des dirigeants occidentaux pendant toute la crise ukrainienne en disant simplement qu’ils sont stupides, naïfs ou mal informés. Ce qu’ils font peut nous sembler stupide, naïf ou mal informé, mais cela ne signifie pas qu’il n’existe pas des raisons profondes qui sous-tendent les actions de ces élites.

La plupart des gens, à l’Ouest, veulent vivre en paix et ignorent complètement les éléments sous-jacents à la guerre en Ukraine. Ce que je décris ci-dessus ne vaut que pour quelques groupes minoritaires. Le problème est que prises comme un tout, et lorsqu’elles agissent à l’unisson, ces minorités finissent par avoir beaucoup de pouvoir et d’influence. La meilleure manière de les stopper est de les mettre, eux et leurs motifs réels, en pleine lumière.

The Saker

Traduit par Claude et Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

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Le dossier criminel de la monarchie britannique

2012  – Source topdocumentaryfilms

Royal Babylon est un documentaire Britannique exceptionnel tant par les informations factuelles qu’il dévoile que par sa forme poétique (vidéo en anglais)

Voici un poème d’investigation au sujet du dossier criminel de la monarchie britannique. Heathcote William a conçu une sorte de poésie polémique unique, tous les coups sont permis, personnellement et politiquement. Il s’agit d’une grande collection de faits que la majorité des gens ignore.

Peut-on continuer à se prosterner et à faire des révérences à des gens qui sont comme nous? Nous commençons à penser que ce zoo devrait être fermé.

Si la famille royale était envoyée paître dans d’autres contrées – un Whipsnade royal [zoo fameux près de Londres, NdT] – l’Empire britannique survivrait-il?

2015-03-02_18h38_29Buckingham Palace sera-t-il aussi solide en 2034 qu’aujourd’hui ? Les mots sont des choses dangereuses, rappelez-vous. Une république pourrait bien être instaurée par la grâce d’un poème.

Commentaire du traducteur

La Reine d’Angleterre à anobli et décoré une jolie brochette de psychopathes états-uniens. Pour services rendus ?

Norman Schwartzkopf  je veux que chaque soldat Irakien saigne par tous les orifices

Henry Kissinger on ne le présente plus

Kaspar Weinberger protagoniste dans le scandale Iran/Contra

Brent Scowcroft

J.Edgar Hoover Directeur de la CIA

Alan Greenspan  Président de la Réserve fédérale des États-Unis

George. W. Bush senior

Ronald Reagan

Colin Powell  celui qui ne sort jamais sans son tube d’anthrax

Tomy Franck un autre grand philanthrope états-unien, Général en Chef en Afghanistan, et en Irak…

Le G20, autour de la reine Elisabeth en 2009

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