Poutine : les sanctions vont continuer


Alexander Mercouris

Alexander Mercouris

Par Alexander Mercouris – Le 17 avril 2015 – Source Russia Insider

Poutine a dit clairement, dans sa séance marathon de questions et réponses, qu’il ne s’attend pas à ce que la Grèce mette son veto au renouvellement des sanctions.

 

 

La “ligne rouge” d’Obama. Euh… soyons clairs, euh, ça va vous coûter… euh, ne vous y trompez pas… euh. Le couple: Je pense pas qu’il prend ça au sérieux!

Poutine a tenu une nouvelle séance marathon de questions et réponses le 16 avril 2015. Parce qu’il y avait moins de problèmes urgents cette fois, la séance avait moins de contenu dramatique que d’autres. Dans un contexte d’amélioration constante de l’économie, Poutine était détendu et confiant. Sur le conflit ukrainien, il n’avait rien de nouveau à dire.

Poutine a cependant soulevé un point dont l’importance a été largement omise. Il a dit clairement qu’il s’attend à ce que les sanctions se prolongent au-delà de cette année. C’est le point de vue officiel du gouvernement russe, dont les projections économiques sont basées sur des sanctions restant en place toute l’année 2015 et au-delà.

Même en tenant compte du fait que Poutine a dit aussi que le conflit en Ukraine est le prétexte des sanctions plutôt que leur cause, cela signifie qu’il n’attend pas que ce conflit prenne fin cette année. Même si le conflit en Ukraine est seulement un prétexte pour les sanctions, il est difficile de voir comment elles pourraient continuer si le prétexte pour les maintenir n’existe plus.

Ce que cela signifie est que la crainte qu’éprouvent encore certaines personnes que la Russie va sacrifier la Novorussie en échange d’une levée des sanctions n’a aucun fondement. Un tel accord n’est clairement pas envisagé ni en préparation. Poutine, en fait, n’a donné aucune indication à propos d’un tel accord pendant la séance de questions et réponses, ni d’ailleurs aucun autre responsable russe.  Au contraire, il a insisté sur la mise en œuvre complète par Kiev des accords de Minsk.

Par ailleurs, les commentaires de Poutine montrent aussi que les Russes n’attendent pas que le nouveau gouvernement grec dirigé par Syriza oppose son veto au renouvellement des sanctions sectorielles de l’Union européenne en juin. Les affirmations sur une sorte d’accord en suspens où la Russie apporterait un soutien financier à la Grèce en échange d’un vote de cette dernière contre les sanctions sont manifestement fausses. Comme c’est une certitude que les sanctions ont été discutées pendant la récente visite à Moscou du Premier ministre grec Tsipras, cela doit signifier que Tsipras a dit à Poutine de ne pas s’attendre à ce que la Grèce mette son veto aux sanctions au moment de leur renouvellement en juin.

Ce que cela signifie est que les attentes (ou les craintes) que certains ont d’un réalignement fondamental des relations de la Grèce avec la Russie et l’Ouest sont également infondées. Je suis sûr que personne d’important à Moscou n’a jamais pensé qu’elles l’étaient.

Je soulève ces points parce qu’il y a eu un excès d’optimisme récemment à propos de la suppression des sanctions. Les commentaires de Poutine montrent que l’optimisme est déplacé. Les résultats économiques du premier trimestre de cette année montrent que leur impact a été de toute façon grossièrement exagéré et que l’économie russe peut prospérer malgré les sanctions.

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Le rapprochement avec la Russie est très populaire en Grèce


Par Dimitar Bechev – Le 10 avril 2015 – Source : Russia Insider

Outre les préoccupations économiques immédiates, il y a beaucoup de raisons fondamentales pour lesquelles la tentative de Tsipras de ranimer les relations entre la Russie et la Grèce a été largement soutenue en Grèce:

 

  • L’opinion publique en Grèce est favorable à la Russie.
  • Les deux pays ont des liens culturels et historiques importants.
  • Les Grecs, en particulier à gauche, sont notoirement anti-américains.

L’opinion nationale, en Grèce, de la gauche radicale à l’extrême-droite, est largement favorable à la Russie. Selon un sondage de 2014, 52% des Grecs considèrent le leadership russe dans les affaires mondiales comme souhaitable. Et 49% des Grecs désapprouvent l’aide de l’Union européenne à l’Ukraine.

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Poutine et Tsipras : quelques petits pas de sirtaki


M.K. Bhadrakumar

M.K. Bhadrakumar

Par MK Bhadrakumar – Le 9 avril 2015 – Source mkbhadrakumar

La visite du Premier ministre grec Alexis Tsipras à Moscou mercredi a causé beaucoup d’angoisse dans les capitales européennes craignant qu’il ne vise à conclure un pacte faustien avec le Kremlin afin d’obtenir une aide et, en contrepartie, briser l’unité de l’Union européenne sur les sanctions contre la Russie (à cause de l’Ukraine) et augmente la pression sur ses partenaires de l’UE dans le but d’obtenir un financement pour soulager la crise de la dette grecque. En l’occurrence, rien de tout cela ne s’est déroulé de la manière prévue.

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Poutine et Tsipras se rencontrent aujourd’hui: les principaux éléments


Par Tyler Durden – Le 8 avril 2015 – Zerohedge.com

Alors que l’Allemagne est apparue en affirmant, à titre préventif et quelque peu défensif, que l’aide russe à la Grèce n’est pas affaire importante – un non-évènement

Comme le rapporte Bloomberg, le gouvernement allemand suggère que le prêt de la Russie à la Grèce serait un événement de routine.

Un pays qui emprunte à un autre «ce n’est absolument rien de spécial», déclare la porte-parole du ministère des Finances allemand Friederike von Tiesenhausen lorsqu’on lui demande si l’acceptation par la Grèce de prêts de la Russie serait en accord avec la politique européenne. «C’est le système financier international.»

Elle refuse de commenter spécifiquement la possibilité de prêts russes à la Grèce, dit que c’est «hypothétique» et «pour autant que je sache, pas à l’ordre du jour» de la visite de Tsipras à Moscou.

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Grèce: retour de la drachme ?


Par Ambrose Evans-Pritchard & Mehreen Khan – Le 2 avril 2015

La Grèce se prépare à un défaut de paiement vis à vis du FMI et à un retour à la drachme.

La Grèce est en train de préparer des plans drastiques pour nationaliser le système bancaire du pays et mettre en place une monnaie parallèle afin de pouvoir payer ses factures, à moins que l’eurozone ne prenne les mesures nécessaires pour atténuer la crise en cours en adoucissant ses exigences.

Des sources proches du parti au pouvoir, Syriza, ont dit que le gouvernement est déterminé à garder ses services publics ouverts et à payer ses retraites même si les fonds disponibles sont très bas. Il pourrait être obligé de prendre une décision sans précédent en ne respectant pas une obligation de paiement au FMI la semaine prochaine.

La Grèce n’a plus assez d’argent pour rembourser €458 millions au FMI le 9 avril et pour couvrir les paiements, salaires et charges le 14 avril, sauf si l’eurozone est d’accord pour débourser la prochaine tranche de son prêt d’urgence dans les temps.

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Une commission d’audit de la dette en Grèce, maintenant
Et demain où ?


Par Eric Toussaint , Yannick Bovy – Le 25 mars 2015 – Source CADTM

Retranscription de l’interview donnée par Eric Toussaint, économiste, porte-parole du CADTM, et coordonnateur de la Commission d’audit de la dette grecque, le 24 mars 2015 à la RTBF.

Yannick Bovy : Vous étiez à Athènes la semaine dernière car c’est vous qui allez coordonner les travaux de la commission que le Parlement grec est en train de mettre sur pied. Cette commission va servir à analyser, ausculter, disséquer la dette de la Grèce, dont on sait qu’elle constitue un sacré problème pour le nouveau gouvernement grec et bien sûr pour la population en général. Alors expliquez-nous ce que vous allez faire concrètement, et quels sont vos objectifs ?

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La lutte de Syriza :
Une alternative pour la Grèce


Par Geoffrey McDonald – Le 27 mars 2015 – Source CounterPunch

Depuis la victoire électorale de Syriza, les couteaux s’affûtent autour de la question du renflouement de la Grèce. Tout tourne autour de la question de savoir quel est le meilleur moyen d’assainir les finances publiques. Faut-il en passer par un assainissement budgétaire impliquant des coupes encore plus claires dans des dépenses gouvernementales considérées comme superflues, en particulier celles qui visent à aider la population ? Ou s’agit-il plutôt de mesures d’incitation au développement financées par le crédit, autrement dit d’une politique de croissance au service de la population ?

Les politiciens des deux bords clament haut et fort que les petites gens sont leur première préoccupation. Le gouvernement grec invoque les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les malades, etc., qui ont déjà consenti tant de sacrifices qu’ils sont au bout du rouleau. Le ministre des Finances allemand, Schäuble, se plaît à rappeler constamment que les laborieux contribuables allemands ont subi il y a de nombreuses années déjà les réductions budgétaires auxquelles les Grecs doivent s’attendre aujourd’hui.

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Les événements en Grèce pourraient suivre le scénario chypriote ou argentin


 

Valentin Katasonov

Valentin Katasonov

Par Valentin Katasonov – Le 26 mars 2015 – Source strategic-culture

On peut décrire la position de l’actuel gouvernement grec par rapport à l’avenir du pays par ni guerre ni paix, si par guerre on entend la sortie de la Grèce de la zone euro et par paix le maintien du pays dans celle-ci. Toutefois, indépendamment de la position de la Grèce dans l’Union européenne, il lui est possible de s’écarter des sévères recommandations des créanciers étrangers.

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Les sanctions ne sont pas éternelles

Pepe Escobar

Pepe Escobar

– Le 20 mars 2015 – Source AsiaTimes

Jennifer Rene «Jen» Psaki, porte-parole officielle du Département d’État des États-Unis (et bientôt directrice de la communication de la Maison Blanche), devra se débattre avec la dure réalité de la vie lorsqu’elle sera forcée d’expliquer publiquement le changement de posture de l’Otan concernant les sanctions contre la Russie. Et l’inimitable Psaki vociférante pourrait bien se trouver la langue liée quand elle commentera l’attitude très nuancée de l’Otan sur ce point.

L’essentiel des sanctions de l’UE contre la Russie qui ont été imposées au début de la crise en Ukraine expire à la fin de juillet. Si les États-Unis devaient décider, ils les étendraient indéfiniment. Mais pour les perpétuer ou les élargir, un vote à l’unanimité est nécessaire. Cela n’arrivera pas.

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Tariq Ali: Le temps est venu pour une révolution de palais

Par Chris Hedges – Le 11 mars 2015 – Source vineyardsaker

Tariq Ali

Tariq Ali

Tariq Ali appartient à la famille royale de la gauche. Ses plus de vingt ouvrages de politique et d’histoire, ses sept romans, ses scénarios et pièces de théâtre et ses articles dans le Black Dwarf, la New Left Review et d’autres publications ont fait de lui l’un des critiques les plus virulents du capitalisme de marché. Il lance ses foudres rhétoriques et ses critiques torrides sur les spéculateurs obséquieux et les oligarques des multinationales qui manipulent la finance mondiale et les idiots utiles dans la presse, le système politique et l’université qui les soutiennent. L’histoire de la fin du XXe et du début du XXIe siècles a prouvé qu’Ali, un intellectuel formé à Oxford et longtemps mouche du coche, une fois candidat trotskyste au Parlement britannique, est superbement prophétique.

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